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3,7

sur 303 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
un roman unique, une très belle plume, je recommande vivement.
C'est l'histoire d'un homme accusé de détenir des images pédophiles. L'est-il alors? Avons-nous raison ou tord de l'accuser ? C'est un héros antipathique et nous passons une bonne partie du roman à douter de sa culpabilité ou de son innocence.
Ce roman, très bien écrit, nous mène à réfléchir sur le regard et les préjugés que nous portons sur les gens ou sur les évènements, sur l'effet de groupe, sur le poids et les conséquences des non-dits et des rumeurs.
Un livre très intéressant pour la réflexion qu'elle nous pousse à avoir mais aussi pour le roman en lui-même très bien mené.

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Me voila bien embêté au moment d'écrire mon avis sur cette chronique d'une mort psychique et sociale annoncée....... A la lecture de la quatrième de couverture, on trouve cette appréciation: "Alexandre Postel décrit avec acuité la farce des conventions sociales, les masques affables sous lesquels se cachent le pouvoir, la jalousie ou le désir de nuire ? et les dérives inquiétantes d'une société fascinée par les images". Oui, bon, mais encore.

Un rouleau compresseur passe sur un quidam, homme effacé, victime de notre société, son identité se voit effacée par une machinerie policière et judiciaire qui ne se pose pas trop de questions devant les faits. Un roman donc qui questionne le fonctionnement de notre société.

J'ai eu du mal à entrer dans le bouquin. Mais, dès que l'injustice est entrée en scène, je me suis accroché. J'ai semble-t-il eu raison puisque il y a une certaine réparation .... mon côté Zorro certainement ! Et j'ai poussé tard dans la nuit pour arriver à l'épilogue .... où une fois de plus, c'est le végétal qui trinque !!!! (mon côté Vert)

Cependant, le héros sur lequel est centré le roman (peu de personnages secondaires) reste néanmoins victime d'une erreur judiciaire aux conséquences dévastatrices, surtout par la teneur du crime lié à la pédo-pornographie.
J'ai été touché par l'anticonformisme naïf du personnage, taillé pour être le dindon de la farce. Je n'ai pu m'empêcher de faire le lien avec mon entrée en touriste au palais de justice de Paris où rien que le poids de l'architecture de ce lieu de justice t'écrase avant toutes choses.

Content de l'avoir choisi. Cette histoire va faire son chemin

Ancelle, le 19 avril 2019
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Ce roman est une vraie pépite ! Au travers de la descente aux enfers de cet homme, l'auteur nous amène à réfléchir sur de nombreux sujets, le comportement de la société, la justice mais également les conséquences d'une accusation aussi grave que celle ci. Mais surtout il nous amène, nous aussi, à avoir une opinion sur cet homme. Au fil du roman, nous nous posons des questions sur l'innocence ou non de ce professeur de philosophie, tout comme ses collègues et sa famille nous commençons à douter de lui (bien qu'il soit sur que ce n'est pas lui qui a téléchargé ces photos). J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce roman et si j'avais pu, je l'aurais sûrement lu en une journée, c'est le genre de roman qui m'a marqué beaucoup plus que ce que j'avais imaginé en le commençant.

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Un homme effacé, d'Alexandre Postel


Comme évoqué dans un précédent billet, j'ai découvert Alexandre Postel dans des Podcasts de France Inter. L'homme m'avait semblé sympathique et sérieux, et très volontaire quant à son envie d'oeuvrer pour la diffusion de la littérature.

En fouillant sur lui, j'ai appris qu'il avait eu le Goncourt du premier roman pour cette oeuvre en 2013. Anecdote intéressante : ce manuscrit a été refusé par tous les éditeurs de la place parisienne. Au bout du rouleau, Alexandre Postel, également professeur de français, décide de prendre son courage à deux mains et de transmettre ce manuscrit à un ancien professeur de français devenu écrivain, Daniel Pennac, parce qu'il sentait bien « qu'il y avait quelque chose à faire avec ce manuscrit malgré tout ». Daniel Pennac, manifestement un mec sympa, lit ce manuscrit de ce type qu'il ne connaît ni d'Ève ni d'Adam. Plutôt bluffé, il le transmet à son éditeur chez Gallimard. La suite, je vous l'ai dévoilée : Goncourt du premier roman, merci Daniel ! Comme quoi, et malheureusement, publier est aussi (surtout ?) une affaire de réseau…

Bref, de quoi parle ce premier roman au prix prestigieux ?

L'histoire est plutôt originale. Elle retrace la vie d'un professeur de philo, Damien North, interpellé par la police pour visionnage et commande d'images pédopornographiques. À tort ou à raison, je ne vais bien sûr pas le dévoiler, mais c'est une question que l'on pose pendant les deux tiers du livre. Mais somme toute, ce n'est pas qui compte dans cet opus bien construit et bien mené.

Ce qui fait sujet ici, ce sont les autres, avec leurs masques et leurs conventions. À partir du moment où l'interpellation résonne dans la presse, et avant même que l'homme soit jugé ou non coupable, les proches changent leur fusil d'épaule. Car bien que tout homme soit présumé innocent avant d'être jugé coupable, cela n'existe plus lorsqu'il s'agit d'enfants. Ainsi, une interpellation fait office de verdict. Les proches s'inquiètent du temps que leurs enfants ont passé avec North ; la faculté qui emploie le professeur revisite les relations avec les étudiants ; le voisinage a finalement toujours trouvé bizarre ce type, etc. Une fois le ver dans le fruit, il est extrêmement compliqué de l'en retirer, à moins bien évidemment d'une preuve d'innocence irréfutable (ce qui, d'un point de vue judiciaire, est une folie). Par ailleurs, personne ne cherche à comprendre réellement qui est Damien North, ni si une telle accusation est fondée. À commencer par son avocat, qui ne peut s'empêcher de traiter cette affaire comme toutes les autres affaires du même acabit. Mais les affaires peuvent-elles être similaires sur des sujets si compliqués ? C'est bien là, entre autres, la question.

On pourrait en dire beaucoup plus sur l'histoire mais il ne s'agit pas de vous révéler ce qui fait l'intérêt du livre. Vous avez le début, à vous de découvrir le milieu et la fin.

Il y a quelques passages flottants, peut-être inutiles, mais jamais dérangeants. C'est un peu la signature que je perçois de Postel dans ces deux romans. Une écriture toujours belle et fluide, qui sauve les moments où la narration se traîne ou se perd un peu en chemin. J'ai un ressenti un peu ambivalent sur cette écriture si « parfaite » en un sens, et souvent « plate » dans un autre. Tout y est toujours bien senti, bien amené, bien expliqué, et pourtant on peut s'ennuyer, divaguer… Mais peut-être est-ce aussi cela, la littérature ? Une façon de nous tenir et de nous lâcher dans le même temps, de nous rendre libres d'aller jusqu'au bout, ou pas, sans chercher la mise en haleine permanente.

Il y a des trucs chez cet écrivain que j'aime bien et que je ne sais pas nommer. Sa ténacité et sa grande discrétion, sûrement.

Jo la Frite


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Un professeur d'université, veuf, est plutôt solitaire.
Un jour, il est arrêté pour détention de photos pédophiles sur son ordinateur.
Son monde bascule.
C'est un premier roman publié en 2013
Un magistral premier roman.
J'espère qu'Alexandre Postel ne s'arrêtera pas là.
L'écriture est belle et parfaitement maîtrisée.
Mais surtout, les personnages sont très soignés.
L'analyse de Damien North est remarquable.
La transformation de sa personnalité lors de son séjour en prison puis de son retour à la maison démontre l'impact d'évènements traumatisants sur une vie.
Il n'est pas spécialement sympathique ce Damien North, mais on ne peut s'empêcher de compatir à son sort et d'espérer qu'il se sortira de ce bourbier.
J'aime bien ces livres achetés par hasard, dont on ne sait rien, et qui se révèlent de si belles découvertes.
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Damien North est professeur de philosophie, A son domicile,Il reçoit la visite de policiers qui viennent l'arrêter pour détention illicite d'images pédopornographiques sur le disque dur de son ordinateur. Abasourdi, car innocent, il est bientôt villipendé par la presse locale, les points de vue primaires et parfois violents des justiciers des réseaux sociaux… Condamné à deux ans de prison après avoir plaidé coupable pour minorer sa peine selon les conseils d'un ténor du barreau…. Cette histoire met en évidence les dangers de notre société actuelle faisant circuler toute information (vraie ou fausse) très rapidement et souvent avec une amplification médiatique coupable. On peut-être condamné par la rumeur avant d'être jugé, pourvu que le Buzz soit garanti ! Des dégâts, parfois irréparables peuvent détruire une vie.Belle illustration d'une démocratie en danger.
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Sujet original et terrifiant. Un roman bien écrit, une écriture efficace. Une ambiance un peu kafkaïenne puisque le destin de ce professeur de philosophie va le contraindre à se reconnaître comme coupable, lui qui n'a rien fait ! Il va être confronté à l'univers absurde de la justice, mais surtout aux regards des autres qui le poursuivront sans trêve.
Si tout se termine bien pour lui, l'amertume, elle, semble ne jamais pouvoir s'effacer de l'esprit de cet homme, que l'addiction d'un autre a bien failli tuer. Tout le monde peut reconnaître les angoisses et les préoccupation de notre société moderne dans la mésaventure de ce héros.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Étranger, victime, bourreau, nous sommes tour à tour l'un ou/et l'autre parfois les trois à la fois. Parce que nous sommes des hommes, parce que nous nous débattons tous dans la société.

Un homme effacé c'est tout simplement et injustement un homme comme un autre, respecté, bonne situation sociale en tant que professeur de philosophie, veuf, pas d'enfant, un homme réservé, timide, qui trouve un certain plaisir à regarder son arbre devant chez lui. Lorsque la police débarque et l'arrête pour détention d'images pédopornographiques, l'homme s'efface, l'homme se mute dans tous les a priori, les scènes du passé mal interprétées.

Je n'ai pu m'empêcher de penser à Meurseult, l'étranger de Camus condamné par la société parce qu'il n'a pas pleuré lors de l'enterrement de sa mère. Damien North ne pleurera pas lui non plus. Il ne clamera pas haut et fort son innocence, il dira « coupable » sans trop hésiter parce que ça coûte moins cher. Il écoutera sagement au tribunal les uns et les autres qui traduiront des actes communs et innofensifs en scènes perverses. Il y a de Meurseult ici parce que Damien North, c'est un peu n'importe qui. Un homme qu'on a accusé parce que -timide, réservé, peu sociable- mais sans autre preuve.

Les hommes jugent sur trois fois rien. La justice juge elle aussi mais quand justice rime avec injustice, on y perd son latin, on bafoue l'humanité, on malaxe l'innocence pour en faire des restes ravagés et meurtris.
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Coup de coeur pour ce premier roman d'Alexandre Postel ! Un vieux professeur de philosophie solitaire, accusé d'avoir téléchargé des centaines d'images pédo-pornographiques. Il se dit innocent mais ses proches et la presse ont vite fait de le croire coupable. Histoire forte. Mais aussi glaçante quand on se rend compte qu'on pourrait facilement se laisser emporter par la force manipulatrice de la foule des accusateurs.

Je remercie Jean-François (jeanfrancoislemoine) dont l'excellente critique m'a donné l'envie d'entamer ce livre.

Le portrait du vieux professeur, Damien North, est remarquable ! Après quelques dizaines de pages, on a l'impression de le connaître depuis toujours; on se sent littéralement dans sa peau. On le voit manipuler son ordinateur avec l'aversion et la maladresse de beaucoup de personnes âgées et on se sent aussi hébété que lui lorsque la police vient l'arrêter parce que son ordinateur est rempli d'images pédo-pornographiques. On n'imagine pas qu'il puisse être coupable de quoi que ce soit. J'ai été impressionné par l'intensité de l'empathie que l'auteur est parvenu à installer.

Ensuite, cette empathie permet d'accentuer la force manipulatrice de la société lorsqu'elle s'empare de l'événement. En effet, tout le monde sait que tant qu'il n'est pas condamné par un juge, un suspect est présumé innocent. Mais ça, c'est la théorie. Car en pratique, la tentation est souvent forte de présumer coupables des suspects comme David North. Les gens sont comme ça, malheureusement, surtout en groupe (qui de nous n'est jamais tombé dans ce travers ?). Et le livre montre très bien comment la presse a tôt fait d'inculper David North, incitant vite ses proches à faire de même. Et le pauvre David se voit ainsi accabler, ballotté comme une brindille sur l'océan. Je vous laisse découvrir la stratégie de son avocat, qui fait froid dans le dos.

Et puis l'auteur finit par instiller le doute dans nos bons sentiments, qu'il avait si solidement ancrés : David North ne serait-il pas dans le déni, finalement ? n'a-t-il tout de même pas des penchants malsains ? Je vous laisse découvrir ce qu'il en est. Et, innocent ou coupable, vous verrez qu'il en sortira amoindri.

Je vous recommande ce livre pour sa force et les réflexions qu'il suscite sur les conséquences que peuvent avoir les mouvements impulsifs de « l'opinion », mouvements qui peuvent d'ailleurs être des mouvements de balancier...

J'ai trouvé une partie du troisième tiers un peu plus mou, mais ce défaut qu'on peut accepter dans un premier roman, fût-il primé, est largement compensé par la valeur du reste !
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J'ai choisi de lire ce roman tout simplement parce mon libraire en avait fait un commentaire particulièrement élogieux sur une petite fiche d'accompagnement . Et pourtant , quelle couverture , peu incitative , sinistre ,mystérieuse mais , au final , assez représentative de l'univers impitoyable et déroutant dans lequel nous allons pénétrer.
Le personnage principal , c'est un prof de philo , Damien North ,un prof scrupuleux , sérieux dans son travail , en perpétuelle recherche sur Internet de documents pour ses cours , intègre , honnête mais terne dans sa vie quotidienne marquée par le décès de sa femme quelques années plus tôt.
Un jour , des policiers frappent à sa porte et l'arrêtent : il est accusé de détention d'images pédopornographiques : son univers personnel subit un véritable séisme , le sol , on s'en doute , s'ouvre sous ses pieds ....
C'est une terrible histoire qui va se dérouler sous nos yeux ,la description d'un univers d'une incroyable brutalité , suscitant un profond malaise , une interrogation terrorisée sur l'environnement humain dans lequel nous vivons ,sur les institutions , sur les préjugés , sur les regards sans humanité ou , au contraire , trop compassionnels .
C'est une histoire qui bouleverse les consciences et avive les peurs . Une histoire dure mais émouvante, une histoire pour méditer , une histoire où l'on se l'on se rend compte que l'absurde n'est pas loin de nous et peut , à tout moment , faire basculer n'importe quelle vie.
J'ai été impressionné par ce roman tant notre vie est aujourd'hui exposée à la malveillance humaine ou technologique , tout ça sous le regard implacable d'une société prompte à juger sans concession et parfois aussi , sans trop de " recul ".
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