Dans l'anthologie qui regroupe les vingt-trois contes de
Beatrix Potter, avant chaque histoire, un petit texte replace ses écrits dans la chronologie des parutions et raconte des petites anecdotes sur elle. Pour les
Deux vilaines souris, édité en 1904, il est dit qu'elle l'a rédigée dans une "période faste" et qu'elle était devenue très amie avec son éditeur (entendez par là, qu'elle allait se fiancer avec lui...). Pour lui complaire, Norman Warne a construit une cage pour deux souris que l'auteur avait apprivoisées, Tom Pouce et Hunca Munca. Elle pouvait ainsi mieux les étudier et les dessiner... Quant à la maison de poupées, elle a appartenu à la nièce de Norman Warne, la petite Winifred.
Le conte commence par présenter cette maison de poupées, une très belle bâtisse peinte en rouge et décorée de rideaux en mousseline, dans laquelle vivent Lucile, la demoiselle, et Jeannette, la cuisinière. Un jour de promenade, la maison étant inoccupée, deux petites souris, Tom Pouce et Hunca Munca, en profitent pour y pénétrer et s'installer à la table déjà garnie de mets de choix ; du jambon, des homards, un poisson, des fruits et un gâteau.
Très gourmandes, les souris s'empressent d'en manger, mais étrangement, tout est difficile à couper car elles découvrent après avoir donné des coups de pelle et de tisonnier, que les aliments sont en bois et en plâtre. Déçues, elles font le tour de la cuisine et constatent que les jolies conserves ne sont remplies que de perles.
Se sentant flouées et vivement contrariées, Tom Pouce et Hunca Munca vont se déchaîner et faire un sacré bazar ! Mais que se passera-t-il quand les poupées reviendront ? Que fera la petite fille qui découvrira le saccage ? Et plus prosaïquement, que fera la gouvernante quand elle verra qu'il y a des souris dans la maison ?
Tom Pouce et Hunca Munca devront faire amende honorable pour pouvoir cohabiter avec les humains...
Des souris se montrent vilaines car elles sont désenchantées. Leur vengeance est à la mesure de leur colère. Mais on sait bien que la colère n'est pas bonne conseillère et que leurs actions peuvent mener à une sévère punition.
Beatrix Potter aimaient les souris. Elle admirait leur agilité et leur vivacité. C'est donc pour ça que l'épilogue du conte leur sera clément. L'imagination vagabonde confronte le monde réel au monde des chimères. L'histoire est amusante, piquante, pleine de douceur et de fantaisie.
Quant aux illustrations, elles sont toujours belles et adorables.