Dystopie par-ci, dystopie par-là. Depuis le temps que je répète qu'il y a une différence de taille entre le système injuste exacerbant certains traits de notre monde et la société totalitaire où le dystopique, le vrai, réside dans un trait précis et fondamental, à la manière d'Orwell...
Alors, non, Mégaparisii n'est pas une dystopie, tout comme "Le chaos en marche" n'est pas du post-apo, tout comme "La princesse de Clèves" n'est pas de la New Romance. En plus de ça, elle est totalement invraisemblable démographiquement de par sa superficie. L'Europe est en train de se vider de ses habitants au contraire de l'Afrique et de l'Asie, mais au lieu de ça
Martine Pouchain nous balance une mégalopole qui recouvre la France ! Mais bon, c'est de la jeunesse, alors faisons rentrer tout et n'importe quoi dans nos chères têtes blondes qui ne se doutent pas qu'on leur fait la nique (ce n'est pas le gouvernement qui nous arrêtera, vu le programme scolaire... SBLAF Pardon. J'ai dépassé mon quota de blagues politiquement incorrectes pour ces vacances).
Et puis on s'en fout car on part sur le champ de cette terre polluée et dévastée par les méchants entrepreneurs capitalistes agressifs (bouh, vilain, caca) pour une utopie New Age quelque part en Asie où tout est beau, rose, et sent la violette. En passant, elle n'a aucune originalité, ce jusque dans ses noms : qui n'a jamais vu d'Aldébaran ou de Bételgueuse se balader dans un texte de SF a tout à apprendre du genre. Au passage, l'auteure fait des pieds-de-nez à la Bible à de multiples reprises, mais je n'ai pas l'impression que cela apporte grand-chose à l'histoire ou à quelque réflexion.
Parlons un peu du style, le bouquin étant rédigé au présent : s'il va très bien à la première page du chapitre 1, il n'apporte strictement RIEN, le tout en plus de points d'exclamation inutile et de grands et beaux discours dans les dialogues. Il y a tout de même quelques bribes de poésie, un ou deux personnages qui auraient pu être mieux exploités, et peut-être le vague tout début d'un sense of wonder avec les rats et insectes géants ou encore le monde des vibrations, mais ça reste pour ainsi dire un ratage à tous les étages, ce qui me fait administrer un 3/10 comme pour "Cow-boys et envahisseurs". Et là, je m'étais beaucoup plus amusé.