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3,85

sur 488 notes
Quelle déclaration d'amour à ses parents sourds muets! Quasiment un coup de coeur cette lecture.

Lu en avant première cet été, "les mots qu'on ne me dit pas" de Véronique Poulain est un excellent roman. Court, il se lit extrêmement rapidement. Surtout vue la structure du livre. Parfois une seule ligne constitue une page!
Ça entraine forcément le lecteur a tourné encore et encore les pages.

Le sujet est dur, mais l'auteur le traite sous forme quasi comique, tourne souvent les scènes en dérision. L'expression est mal choisi mais il est vrai qu'on rigole pas mal au travers des anecdotes narrées par l'auteure.
Décalée et pourtant si juste, si émouvant...

Magnifique autobiographie que je ne peux que vous conseiller.
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J'ai lu ce petit opus d'une centaine de pages en une soirée ! Et cela m'a fait un bien fou ! Pas de regard apitoyé ni larmoyant ! Car contrairement à ce que l'on pourrait penser, on rit beaucoup !
En deux mots le thème : Véronique POULAIN est l'enfant entendante de parents sourds. Elle nous parle de son quotidien en famille, de sa vie d'enfant et d'adolescente entre ces deux univers (entendants et non-entendants), du rôle d'interprète qu'elle joue depuis l'enfance et qui lui donnera un premier débouché professionnel par la suite. Nous découvrons le récit des frasques entre cousins et cousines entendants auprès de leurs parents sourds, son attitude bravache un tantinet provoc devant ses copains et le bonheur de cette quiétude retrouvée au sein de l'univers familial.
Véronique POULAIN ne manque pas d'humour dans le récit qu'elle nous livre, un témoignage autant qu'une vibrante déclaration d'amour. Comme elle le dit, dire « je t'aime » est difficile. Pour elle, parler de sexualité est plus simple que de dévoiler ses sentiments. Ce petit livre rattrape le temps perdu de tous ses mots d'amour que ses parents n'ont pas reçus, faute de pouvoir les entendre.
Les difficultés sont évoquées mais jamais de manière larmoyante, toujours avec humour, poésie ou philosophie. Et pourtant la société n'est pas tendre ! Cette différence cantonne bien souvent les non-entendants dans un rejet, qu'il soit poli ou violent, peu importe. le résultat est le même.
Le passé des générations antérieures est abordé (placement en institut, éloignement de la famille et mise à l'écart de la société des entendants), mais sans s'appesantir.
Véronique POULAIN n'est pas là pour revendiquer, accuser, ou plaindre ... ou se faire plaindre. Elle fait tomber les idées pré-conçues de nos sociétés et en quelques pages nous donne les codes pour appréhender la communauté des signants. Ses parents se sont battus pour la reconnaissance de la LSF comme une langue à part entière, pour le droit à « l'ensignement » et à « un vivre ensemble ». Petit à petit, la singularité de sa famille s'efface et nous nous apercevons, qu'au bout du compte, nous partageons avec elle des sentiments qui nous sont tous familiers.
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Un ouvrage à mettre dans toutes les mains !

Ce texte raconte tout ce qu'il y a de plus beau et de plus moche dans la relation entendant/sourd-muet.
On nous dit tout: le touchant, l'embarrassant, le rageant et le compliqué.
J'ai souri à plusieurs reprises car ce livre est plein d'humour, mais j'ai également eu un peu honte pour certains entendants, ceux qui se moquent, ceux qui ne font pas d'efforts et qui mettent à part une partie de la population juste parce qu'ils ne parlent pas la même langue.
J'ai également trouvé la dernière partie, sur les progrès d'insertion des sourds-muets et l'enrichissement de la LSF très intéressante.

Une jolie lecture.
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Une lecture rapide mais intense et riche de découvertes.

Véronique Poulain est la fille entendante de deux parents sourds.

Le lecteur découvre le quotidien et la cohabitation de deux univers. Il y a des difficultés, des agaceries mais aussi beaucoup de tendresse.

L'auteure nous montre aussi à quel point notre société ne fait pas grand chose pour intégrer les sourds, les informer, les éduquer. Il y a assurément un problème de communication.

Un témoignage à la fois sobre et sensible.
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C'est piquant, croustillant, émouvant, attendrissant. C'est, en un mot, époustouflant. En peu de mots, Véronique Poulain exprime toute une palette d'émotions: l'agacement, la colère, l'amour, la tendresse. Il y a même, ici, un peu de méchanceté, celle d'une enfant puis d'une jeune femme qui n'a pas de mal à se jouer, à profiter, à se moquer de l' « handicap » de ses parents, sourds-muets. L'auteure raconte, en effet, ce que c'est que de vivre avec des parents qui n'entendent pas. C'est drôle et triste. C'est tendre et cruel. C'est, pour elle, grandir « loin » d'eux, « sans » eux puisque la communication se fait avec difficulté, puisqu'elle n'évolue pas dans le même monde et que dans son monde à elle ils sont embarrassants, encombrants, ils sont « défaillants ». Comme beaucoup de parents pas forcément « malentendants »? La difficulté à communiquer avec les parents, le sentiment de vivre dans un monde différent est, en effet, malheureusement, aussi le lot de gens qui ne sont pas forcément sourds-muets. Il est le quotidien de celles et ceux qui ont dû mal à communiquer, à partager. Dans le cas d'un handicap, tout est naturellement plus compliqué. En bref et pour résumer, il faut lire Véronique Poulain qui a l'art et le talent de dire, de raconter beaucoup en peu de phrases, en peu de mots; avec une admirable retenue, une élégante sobriété. A savourer.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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On a entre les mains un récit autobiographique présenté un peu comme un journal intime. le niveau de langage utilisé est simple: ce n'est ni le vocabulaire ni la construction des phrases qui font la force du livre, mais la richesse du témoignage et des anecdotes.

J'ai appris énormément en lisant ce livre:

- le monde bruyant des sourds: puisqu'ils ne s'entendent pas, ils n'ont aucune conscience des bruits qu'ils produisent et que nous, entendants, jugeons impolis ou malvenus de faire entendre à la cantonade.

- le fait que la langue des signes ne soit pas suffisamment large pour reproduire tout le dictionnaire, il y a donc toute une palette de nuances qui échappent totalement aux personnes sourdes.

- Les prénoms ne se signent pas: les sourds se voient obligés d'attribuer à chacun un signe identitaire qui le suit toute sa vie.

Et puis oui, ce livre est drôle, certains pourraient même le trouver politiquement incorrect parce que ce que font subir des enfants entendants à leurs parents sourds prend évidemment une dimension pas piquée des vers!

En plus des anecdotes personnelles, en filigrane, on suit l'histoire du monde des sourds, l'évolution de tout ce qui a été créé et mis en place: du journal télévisé en langue des signes à l'élargissement du vocabulaire signé, en passant par la reconnaissance d'une culture sourde.

C'est un livre que je vous recommande. Et, en curieuse que je suis, je me demande si l'auteur compte encore publier parce que, si oui, ça ne sera pas facile après un premier ouvrage aussi personnel. Est-ce que ça restera un simple témoignage sous forme de one shot ou pas? A voir... je vais suivre l'affaire en tous les cas.


Retrouvez la chronique complère sur MMEB: http://mesmotsenblog.blogspot.be/2015/04/litterature-27-les-mots-quon-ne-me-dit.html
Lien : http://mesmotsenblog.blogspo..
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Ce petit livre déniché dans notre mini bibliothèque au travail m'a été conseillé par ma collègue qui l'a trouvé drôle et touchant. Et c'est exactement ce que je me suis dit après la lecture de cet étonnant témoignage.

C'est l'histoire d'une famille atypique. Les parents de Véronique Poulain sont sourds-muets mais elle ne l'est pas. Ce n'est pas toujours facile quand ses propres parents ne peuvent pas vous entendre mais ce n'est pas la fin du monde non plus, on peut être très heureux et on peut grandir normalement dans une famille de sourds.

Véronique Poulain partage son quotidien, décrit son enfance et son adolescence et elle le fait avec beaucoup d'humour et de sincérité. "Les mots qu'on ne me dit pas" regorge de petites anecdotes familiales, souvent très drôles. Ses parents l'agacent parfois mais elle en est aussi extrêmement fière et ce livre en est la preuve.

J'ai adoré suivre cette famille qui me rappelle un peu la mienne. J'ai une grande tante qui est sourde-muette, ma mère et elle ont grandi ensemble et elles communiquent facilement par signes. Leurs gesticulations quotidiennes ont accompagné mon enfance polonaise mais je n'ai malheureusement jamais appris le langage des signes. Une soeur de ma grande tante, sourde-muette également, s'est mariée avec un sourd et tous les deux ont immigré en Allemagne de l'Ouest. Je ne les ai jamais connus mais ils ont eu une fille qui s'appelle Eva, comme la cousine de Véronique Poulain. Eva a épousé un français et nous nous sommes retrouvées en France à l'âge adulte. Je suis sûre que ce livre, que je ne manquerai pas de lui offrir, lui fera beaucoup de plaisir car elle aussi a grandi avec des parents sourds.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Voilà un livre qui se lit d'une traite. Une fois plongée dans cette histoire, impossible d'en sortir. des mots qui résonnent de tendresse et de cruauté. Des mots sur le quotidien d'une enfant / adolescente issue d'une famille extra - ordinaire, issue d'un monde " à part" fait de signes et de "bruits".

Ses parents sont sourds mais pleins d'amour, d'humour, et d'envies. Elle, elle est ado, pleine de rancoeur, de honte, et de ses propres envies.

Et quelle histoire ... pas besoin pour l'auteure d'en faire des tonnes, de sombrer dans le mélodramatique pour nous rallier à sa cause, d'exacerber les émotions. Tout sonne juste et c'est justement ce qui donne tant de cachet à ce court roman qualifié de coup de coeur par beaucoup dont par moi.

Hier soir, je pensais juste lire quelques pages, "juste pour voir", j'ai finalement englouti le roman en entier. J'en retire une impression d'amour et d'humanité, de grandeur et de recul de l'âge, d'humour acide et d'évolution.

Un roman qui nous pousse à poser le regard autour de nous, à nous poser la question de la différence. de la différence pour ceux qui la vivent, mais aussi pour ceux qui la subissent.

Et nous? comment réagirions-nous à la place de Véronique?
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Un petit premier roman qui se lit d'une seule traite. Un petit bijou qui nous ouvre sur un monde inconnu.


Les parents de Véronique Poulain sont sourds et muets. Elle est entendante. Elle partage sa vie, son quotidien avec nous par ce magnifique récit. Elle nous ouvre les portes d'un monde inconnu pour nous. Un magnifique témoignage d'amour.

J'avais envie de reprendre énormément de "jolies phrases" tant elles me parlent et expriment son univers. C'est ce que je vous propose ci-dessous ; lire ces jolies phrases est mon autre manière de vous faire découvrir l'univers de Véronique Poulain.


Véronique a deux langues : le mot et le geste. "Les regards et les gestes remplacent les mots." Qu'est-ce qu'elle a pu être regardée étant enfant.


L'écriture est à la fois directe, tendre, cruelle, pleine d'amour, d'émotions mais aussi emplie de rage, de révolte, de tristesse, de manque. Les phrases sont courtes, percutantes, elles vont droit au but, elles sont incisives, authentiques, percutantes, naturelles et pleines de sincérité. Elles sont limite proches de l'oralité.

Le livre aborde également le regard des autres, la connerie humaine dans les campagnes qui considéraient les sourds comme attardés mentaux. Paris à l'époque représentait l'espoir d'être considéré autrement.

Pour Véronique, l'apprentissage de la lecture fut une révélation, un accès à autre chose, à la communication.

Le livre raconte aussi le combat de ses parents pour faire admettre l'enseignement de la langue des signes, la révolution dans leur mode de vie que l'apparition du Minitel, des programmes sous-titrés et du langage gestuel à la télévision.


Le livre est construit par de très courts chapitres dressant leur quotidien sur base d'anecdotes, de scènes de la vie de tous les jours. Ceci avec beaucoup d'humour et de second degré.

Savez-vous que les sourds sont bruyants, très bruyants, qu'ils claquent les portes, font beaucoup de bruit lorsqu'ils mangent, etc...qu'ils sont également sans tabou en amour, le sexe est imagé, plus libre,sans complexe, c'est tout simplement naturel. Dans leur langage, les jeux de mots, les métaphores n'existent pas.


Véronique nous fait part également des mots qu'on ne lui dit pas, de sa frustration car elle aurait tant aimé entendre que ses parents lui disent je t'aime.

Un discours proche de l'oralité, des phrases percutantes directes et efficaces, bref vous l'aurez compris un livre qui m'a particulièrement touchée. Un magnifique témoignage d'amour à découvrir au plus vite.
Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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handicap des parents

Approche nouvelle du handicap
Celle des parents vu par leur enfant qui est normal.
Récit spontané plein d émotions tant dans l'amour que dans le rejet.
On évoque que très rarement le vécu de l'enfant comme si celui qui était à plaindre ne pouvait être que l'handicapé
A lire pour tout le monde
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