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3,85

sur 488 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un livre qui sous une apparente légèreté, délivre un très beau témoignage d'amour à des parents différents. Les parents de Véronique Poulain sont sourds, l'auteur a trimballé sa honte de petite fille puis d'ado, grâce à de nombreuses anecdotes, elle nous donne son point de vue et sa difficulté à accepter leur handicap . C'est très drôle, il y a un peu du Jean-Louis Fournier dans la manière de choisir le contre-pied pour parler du handicap. Véronique Poulain réussit parfaitement à nous faire rire, mais aussi et surtout d'offrir un beau récit plein d'amour et de pudeur.
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Notre protagoniste, Véronique, en a longtemps voulu à ses parents...Pourquoi . d'être sourds et qui dit sourds dit différents. Puis, peu à peu, elle se rend compte que ce n'est pas à eux qu'elle en veut mais au regard que les autres, les gens dits "normaux", portent sur eux.
Elle qui rêvait d'un monde rempli de bruite d'éclats de rires ou de larmes aussi, elle a été déçue certes mais a aussi découverts que contrairement à ce qu'elle croyait, les sourds-muets sont extrêmement bruyants. Pour eux, pas de tabous, ils peuvent s'exprimer sur tous les sujets sans gêne ni honte et tant pis si la personne s'en offusque ou se sent troublée mais pour cela, il faut d'abord qu'elle interprète bien les signes. Oui, eux qui vivent dans un monde à part sont pourtant on ne peut plus ouverts aux autres, à ceux que l'on appelle les "entendants" mais malheureusement, du moins, jusqu'à la fin des années '80, ce n'était pas toujours le cas. Heureusement, cela a bien évolué depuis puisqu'il n'est pas rare de voir un journal télévisé doublé en langue des signes ou alors un film avec possibilité de sous-titres.

Un livre très émouvant sur la différence, sur la peur de ce que nous ne comprenons pas, bien que cela soit de plus en plus fréquent et que nous nous sommes heureusement aujourd'hui bien adaptés même si il reste des efforts à faire. Véronique Poulain est passé pas toutes sortes de sentiments envers ses parents et son oncle Guy mais ce qui en ressort au final, c'est qu'au fond d'elle, ce que le lecteur comprend entre les lignes, elle les a toujours aimés et respectés et, cela, elle le dit clairement, elle les aime comme ils sont et le lecteur avec elle ! Un livre à l'écriture fluide et limpide. A découvrir !
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Quand on est adolescent, on a souvent honte de ses parents, surtout s'ils sont différents. Imaginez vous à treize ans flanqué de deux adultes qui gesticulent, font des grimaces et émettent de drôles de sons. Imaginez le regard des autres, pas malveillant, juste curieux, trop appuyé de quelques secondes...
Fille de sourds-muets, mais elle-même 'entendante', Véronique Poulain a vécu cela et le raconte très bien dans ce témoignage. Elle évoque aussi les difficultés au quotidien, entre elle et ses parents, et en société.

D'abord réticente sur le style quasi-télégraphique adopté par l'auteur, j'ai fini par trouver que cette économie de mots était la forme idéale pour rendre compte de la surdité, du mutisme et de la langue des signes - langue dépourvue de métaphores, d'articles, de conjugaisons. On apprend beaucoup, on prend conscience des apports précieux des nouvelles technologies (Minitel puis internet). On sourit, même. Et on s'émeut, parce que c'est aussi une déclaration d'amour d'une femme à ses parents.
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Ce petit livre émouvant, drôle et concis exprime les difficultés qui ont jalonné l'enfance et l'adolescence de Véronique Poulain , élevée par deux parents sourds alors qu'elle était, elle, parfaitement « entendante ».
Comment ne pas compatir à la honte de l'enfant dont les parents font entendre en public des tas de bruits incongrus à leur insu ! Comment ne pas compatir à la gêne de l'adolescente dont la mère sexuellement désinhibée lui raconte sa vie sexuelle ! Et comment ne pas comprendre la difficulté de parents sourds à élever une enfant « entendante » !
On découvre ainsi avec ce témoignage très touchant tout ce qui, au quotidien, élève des murs entre Véronique Poulain et ses parents, et ça n'a pas du être facile, les difficultés de communication, une perception de la vie et du quotidien objectivement différents de celle du monde entendant mais aussi tout ce qui cimente leur amour et que, naturellement, elle peut retranscrire plus facilement avec du recul.
On a heureusement fait beaucoup de progrès face au handicap mais dans les années 70, le fait d'être sourd et de signer n'était vraiment pas dans l'air du temps et il fallait une sacrée force de caractère pour passer outre les regards gênés, inquisiteurs ou moqueurs.
Cette histoire a inspiré le film d'Eric Lartigau, La Famille Bélier, dans lequel Karine Viard et François Damiens incarnent de façon extrêmement touchante les parents sourds de Louane chantant Sardou ! Si vous ne l'avez pas encore vu… vous y courrez après avoir lu ce livre.
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Véronique est la fille de deux sourds-muets. Elle a grandi avec deux langues maternelles, la langue française et la langue des signes. « Si je ne suis pas entendue, qu'est-ce que je suis regardée ! Il ne peut rien m'arriver, mes parents ont toujours un oeil sur moi. » (p. 14) Dans ce texte, elle raconte son enfance et son adolescence auprès de ses parents si différents de ceux de ses amis. Oscillant sans cesse entre fierté et colère, admiration et embarras, Véronique a dû trouver sa place entre le silence de ses parents et le bruit du reste du monde. « le silence. Imposé à ma naissance, apprivoisé par obligation, puis accepté par nécessité, il a fini par devenir indispensable à mon équilibre comme une vieille habitude, un vieil ami. Il est de ma famille. Il me réconforte, me rassure et m'apaise. » (p. 84) le langage des sourds-muets est dépourvu d'artifices ou de faux-semblants : il dit ce qui est dans une nécessité irrépressible de communiquer au-delà du silence. Mais pour une enfant qui n'est pas sourde, ni muette, certaines subtilités manquent, comme la gamme complète des sentiments. « Pas entendu, donc indicible. » (p. 137) Comment grandir quand vos parents ne vous ont jamais dit qu'ils vous aiment ? Certes, le langage du corps est très complet, mais l'être entendant a besoin des mots.

Sans excès de sentiment, Véronique Poulain signe un roman émouvant et plein d'amour pour ses parents. Difficile toutefois de saisir l'étendue de son témoignage : ne connaissant pas de sourds-muets, c'est tout un univers qui me reste inaccessible.
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Quelle déclaration d'amour à ses parents sourds muets! Quasiment un coup de coeur cette lecture.

Lu en avant première cet été, "les mots qu'on ne me dit pas" de Véronique Poulain est un excellent roman. Court, il se lit extrêmement rapidement. Surtout vue la structure du livre. Parfois une seule ligne constitue une page!
Ça entraine forcément le lecteur a tourné encore et encore les pages.

Le sujet est dur, mais l'auteur le traite sous forme quasi comique, tourne souvent les scènes en dérision. L'expression est mal choisi mais il est vrai qu'on rigole pas mal au travers des anecdotes narrées par l'auteure.
Décalée et pourtant si juste, si émouvant...

Magnifique autobiographie que je ne peux que vous conseiller.
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J'ai lu ce petit opus d'une centaine de pages en une soirée ! Et cela m'a fait un bien fou ! Pas de regard apitoyé ni larmoyant ! Car contrairement à ce que l'on pourrait penser, on rit beaucoup !
En deux mots le thème : Véronique POULAIN est l'enfant entendante de parents sourds. Elle nous parle de son quotidien en famille, de sa vie d'enfant et d'adolescente entre ces deux univers (entendants et non-entendants), du rôle d'interprète qu'elle joue depuis l'enfance et qui lui donnera un premier débouché professionnel par la suite. Nous découvrons le récit des frasques entre cousins et cousines entendants auprès de leurs parents sourds, son attitude bravache un tantinet provoc devant ses copains et le bonheur de cette quiétude retrouvée au sein de l'univers familial.
Véronique POULAIN ne manque pas d'humour dans le récit qu'elle nous livre, un témoignage autant qu'une vibrante déclaration d'amour. Comme elle le dit, dire « je t'aime » est difficile. Pour elle, parler de sexualité est plus simple que de dévoiler ses sentiments. Ce petit livre rattrape le temps perdu de tous ses mots d'amour que ses parents n'ont pas reçus, faute de pouvoir les entendre.
Les difficultés sont évoquées mais jamais de manière larmoyante, toujours avec humour, poésie ou philosophie. Et pourtant la société n'est pas tendre ! Cette différence cantonne bien souvent les non-entendants dans un rejet, qu'il soit poli ou violent, peu importe. le résultat est le même.
Le passé des générations antérieures est abordé (placement en institut, éloignement de la famille et mise à l'écart de la société des entendants), mais sans s'appesantir.
Véronique POULAIN n'est pas là pour revendiquer, accuser, ou plaindre ... ou se faire plaindre. Elle fait tomber les idées pré-conçues de nos sociétés et en quelques pages nous donne les codes pour appréhender la communauté des signants. Ses parents se sont battus pour la reconnaissance de la LSF comme une langue à part entière, pour le droit à « l'ensignement » et à « un vivre ensemble ». Petit à petit, la singularité de sa famille s'efface et nous nous apercevons, qu'au bout du compte, nous partageons avec elle des sentiments qui nous sont tous familiers.
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Une lecture rapide mais intense et riche de découvertes.

Véronique Poulain est la fille entendante de deux parents sourds.

Le lecteur découvre le quotidien et la cohabitation de deux univers. Il y a des difficultés, des agaceries mais aussi beaucoup de tendresse.

L'auteure nous montre aussi à quel point notre société ne fait pas grand chose pour intégrer les sourds, les informer, les éduquer. Il y a assurément un problème de communication.

Un témoignage à la fois sobre et sensible.
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On a entre les mains un récit autobiographique présenté un peu comme un journal intime. le niveau de langage utilisé est simple: ce n'est ni le vocabulaire ni la construction des phrases qui font la force du livre, mais la richesse du témoignage et des anecdotes.

J'ai appris énormément en lisant ce livre:

- le monde bruyant des sourds: puisqu'ils ne s'entendent pas, ils n'ont aucune conscience des bruits qu'ils produisent et que nous, entendants, jugeons impolis ou malvenus de faire entendre à la cantonade.

- le fait que la langue des signes ne soit pas suffisamment large pour reproduire tout le dictionnaire, il y a donc toute une palette de nuances qui échappent totalement aux personnes sourdes.

- Les prénoms ne se signent pas: les sourds se voient obligés d'attribuer à chacun un signe identitaire qui le suit toute sa vie.

Et puis oui, ce livre est drôle, certains pourraient même le trouver politiquement incorrect parce que ce que font subir des enfants entendants à leurs parents sourds prend évidemment une dimension pas piquée des vers!

En plus des anecdotes personnelles, en filigrane, on suit l'histoire du monde des sourds, l'évolution de tout ce qui a été créé et mis en place: du journal télévisé en langue des signes à l'élargissement du vocabulaire signé, en passant par la reconnaissance d'une culture sourde.

C'est un livre que je vous recommande. Et, en curieuse que je suis, je me demande si l'auteur compte encore publier parce que, si oui, ça ne sera pas facile après un premier ouvrage aussi personnel. Est-ce que ça restera un simple témoignage sous forme de one shot ou pas? A voir... je vais suivre l'affaire en tous les cas.


Retrouvez la chronique complère sur MMEB: http://mesmotsenblog.blogspot.be/2015/04/litterature-27-les-mots-quon-ne-me-dit.html
Lien : http://mesmotsenblog.blogspo..
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handicap des parents

Approche nouvelle du handicap
Celle des parents vu par leur enfant qui est normal.
Récit spontané plein d émotions tant dans l'amour que dans le rejet.
On évoque que très rarement le vécu de l'enfant comme si celui qui était à plaindre ne pouvait être que l'handicapé
A lire pour tout le monde
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