On a entre les mains un récit autobiographique présenté un peu comme un journal intime. le niveau de langage utilisé est simple: ce n'est ni le vocabulaire ni la construction des phrases qui font la force du livre, mais la richesse du témoignage et des anecdotes.
J'ai appris énormément en lisant ce livre:
- le monde bruyant des sourds: puisqu'ils ne s'entendent pas, ils n'ont aucune conscience des bruits qu'ils produisent et que nous, entendants, jugeons impolis ou malvenus de faire entendre à la cantonade.
- le fait que la langue des signes ne soit pas suffisamment large pour reproduire tout le dictionnaire, il y a donc toute une palette de nuances qui échappent totalement aux personnes sourdes.
- Les prénoms ne se signent pas: les sourds se voient obligés d'attribuer à chacun un signe identitaire qui le suit toute sa vie.
Et puis oui, ce livre est drôle, certains pourraient même le trouver politiquement incorrect parce que ce que font subir des enfants entendants à leurs parents sourds prend évidemment une dimension pas piquée des vers!
En plus des anecdotes personnelles, en filigrane, on suit l'histoire du monde des sourds, l'évolution de tout ce qui a été créé et mis en place: du journal télévisé en langue des signes à l'élargissement du vocabulaire signé, en passant par la reconnaissance d'une culture sourde.
C'est un livre que je vous recommande. Et, en curieuse que je suis, je me demande si l'auteur compte encore publier parce que, si oui, ça ne sera pas facile après un premier ouvrage aussi personnel. Est-ce que ça restera un simple témoignage sous forme de one shot ou pas? A voir... je vais suivre l'affaire en tous les cas.
Retrouvez la chronique complère sur MMEB: http://mesmotsenblog.blogspot.be/2015/04/litterature-27-les-mots-quon-ne-me-dit.html
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