Un livre coup de poing qui se lit comme un cri de rage et de liberté. Une puissance farouche à déraciner les héritages maltraitants, la souffrance féminine et la soumission maternelle. En donnant naissance à son tour à une fille, la narratrice entreprend de "nettoyer les tombes de sa lignée" avec la seule arme qu'elle possède, mais efficace et radicale puisqu'elle l'a forgée toute seule : l'écriture. Et par le pouvoir des mots elle autorise son tout petit bébé à entrer dans une existence d'amour, de pardon et d'indépendance.
Bibliothérapie : transmission / héritage / femme / maternité
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Une femme met au monde une petite fille, Angèle et c'est l'occasion pour elle de briser la malédiction familiale : celle des mères qui brisent leur progéniture femelle, comme une mécanique bien huilée sans violence physique, tout en dénigrement et en menace.Et se déroule l'histoire de Maria, petit puce mal fagotée, ballotée entre les mouvements d'humeur contradictoires de sa mère, toujours en décalage, et qui lutte pour s'évader.
Une lignée de femmes qui sont devenues des "machines" à reproduire, à s'oublier, à ne pas exister et qui se vengent sur la génération suivante. La jeune accouchée ne veut pas de cette "vie" là, encore moins pour celle qui n'a pas forcément demandé à venir au monde, mais qui est là et qu'elle veut comme une ardoise vierge, sans passif avec beaucoup d'actifs comme cette passion des livres qu'à sa maman, qui la guide et lui a permis de se construire contre vents et marées.
Entre la violence de l'accouchement (dans un univers de femmes, qui ne se rendent parfois plus compte de cette agressivité, car elles sont elle-même victimes de celle-ci) et la violence de son enfance, l'auteur établi des parallèles qui pourront résonner chez beaucoup d'entre nous : les injonctions aux futures mères et aux nouvelles mères, celles qui savent tout sur tout. On ne dira jamais assez la difficulté de porter, de mettre au monde et d'élever un être différent de soi, bien qu'issu de notre corps. On ne dira jamais assez l'importance d'accompagner les femmes sur ce chemin si étrange de la maternité, un accompagnement bienveillant pour devenir une mère bienveillante ou pouvoir passer le relais à un ou une autre personne quand ce n'est pas possible.
Je crois que j'ai déjà eu l'occasion de citer William Ross Wallace et son poème "The hand that rocks the craddle, is the hand that rules the world", c'est d'autant plus vrai ici que cette main peut changer le monde aussi. Finalement, ce livre raconte deux naissances : celle d'Angèle, mais aussi celle de Maria dont on peut espérer qu'elle a réussi à faire la paix avec elle-même.
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Je n'ai pas d'enfant mais il est facile d'imaginer que la maternité est le moment de revenir sur son enfance, sur ce que l'on nous a transmis, ce que nous aimerions transmettre, ce que nous aimerions éviter.
Ce livre est dérangeant. Bien écrit, avec un style particulier qui rend tangible la fatigue de la narratrice, son alternance entre écrit, parlécrit, souvenirs, analyse, moment présent.
Il est dérangeant pour parce que on ne peut s'empêcher de se dire qu'elle voit le verre à moitié vide, ne retient que le négatif.
Il est dérangeant parce que ces petites phrases, je les ai entendues, certaines. Que certaines m'ont fait aussi mal qu'à elle, d'autres ne m'ont qu'effleurée. Parce que je lui reproche de ne voir que le verre à moitié vide, c'est un reproche que je m'adresse à moi et que je sais bien qu'il est quasiment impossible de les surmonter.
Il est dérangeant parce que ce règlement de compte peut sembler vain, et pourtant ce défoulement reste indispensable à certains moments de la vie.
Il est dérangeant parce que l'on aimerait que Adèle sache parler, écrire, que l'on voudrait qu'elle ait déjà 30 ans à son tour, pour pouvoir lire les reproches qu'elle adressera à sa mère, parce que l'on aimerait vérifier que cette mère décriée reste aussi sourde et aveugle à ces critiques. L'expérience personnelle prouve que oui, mais la lectrice aimerait que non, montrer que ce cri n'est pas vain.
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"Récit confus mais qui présente justement par ce style d'écriture tout le trouble de cette jeune maman très perturbée et influencée par l'enfance qu'elle a vécu auprès d'une mère castratrice. Il s'agit de la transmission des blessures de génération en génération. Peut-on rompre avec ce schéma destructeur ? Saura-t-elle construire une saine relation avec son propre enfant ?"
D.Royer
"Un livre d'une force et d'une franchise remarquables. La volonté farouche de la narratrice de ne pas transmettre des schémas destructeurs d'une génération de femme à l'autre, est très touchante. Son effort pour nettoyer le passé et faire place à l'amour donne beaucoup d'espoir. Un récit de résilience à la fois humble et convaincant."
A. Boistard
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Dans un style assez cru, l'auteure charcute toutes les idées reçues sur les joies de la maternité.
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