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Petite déception…

Ce livre exorcise la douleur et la souffrance d'une jeune femme devenue récemment mère. C'est une lettre confession à sa petite Adèle, relatant simultanément son accouchement douloureux et émotionnellement compliqué, ainsi que les réminiscences d'une autre douleur : le manque d'amour et de reconnaissance maternels, l'héritage familial des lignées de femmes avant elle.

Ce roman démarre fort, et de mon enthousiasme initial, je l'ai terminé perplexe, gênée.

Outre la condescendance de la narratrice envers des générations de femmes qui ont fait ce qu'elles ont pu, (j'attendais plus de nuances, plus de hauteur), c'est surtout son attitude envers le personnel soignant qui m'a fait honte à lire : l'auteure semble ignorer que les métiers d'infirmière, sage-femme et aide-soignante ne sont pas assez considérés et que la réduction du personnel les oblige à ne pas trainer dans les chambres des patientes, et qu'une clinique privée n'est pas non plus un hôtel. Alors quand la narratrice les appelle par leur couleur « la rose », « la verte » pour les distinguer de leur statut, qu'elle renvoie ses plateaux-repas du revers de la main pour manger ses graines en pleurant, non je suis désolée, la douleur n'excuse pas tout, c'est un privilège d'être nourrie et blanchie pendant quatre jours quand dans d'autres pays des mères économisent des mois pour se payer une bassine et un rasoir stérile qui servira à couper leur cordon elles-mêmes. Alors oui, il y a des moments forts, oui accoucher « c'est se faire rouler dessus », oui la relation compliquée entre la mère et la fille est intéressante, oui ce livre est très prenant, bien écrit, mais j'ai vraiment eu l'impression de tourner en rond. Que la haine et le ressentiment menaient au ressentiment et à la haine. Dans ses précédents romans que j'ai adorés, encensés, Maria Pourchet avait laissé mûrir sa colère pour en faire de l'humour acide, le travail de rétrospection avait oeuvré en sa faveur. Pour moi, ce livre n'est pas un beau message d'amour maternel et d'espoir féministe que l'on peut laisser à sa fille mais plutôt une plainte martyr et une purge à chaud, sous le fameux alibi littéraire de briser des tabous.
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J'ai déniché ce titre dans une boîte à livres. Et je voulais remercier tous ces gens qui laissent tous ces livres dans des boîtes à livres. Je fais quand même bien souvent de belles découvertes. Je n'avais jamais lu Maria Pourchet, mais son nom m'était familier, et je craque souvent pour ces romans qui parlent de femmes et de maternité. Ce petit poche rose me tendait donc naturellement les bras… On retrouve donc Marie, dans une maternité, elle vient d'accoucher. Elle est seule et adresse ces mots à sa fille Adèle, allongée dans son berceau transparent (que l'on peut avoir peur de renverser). le papa n'est pas là mais la mère de Marie non plus. Elle a bien trop à faire, et puis la route, la météo… Des blouses, roses ou vertes, et blanches, rentrent dans sa chambre et s'adressent à elle avec plus ou moins d'empathie. Marie s'accroche au lien fragile qui l'accroche désormais à Adèle et lui raconte les femmes de sa famille, sa conception, les colères et les envies de liberté. La voix de la mère, dont Marie ne sait se défaire commente beaucoup de ses gestes, même hors de sa présence. Au téléphone, après l'accouchement difficile, quand elle a su que Marie avait demandé la péridurale, elle lui a dit : « J'en étais sûre. Tu as raté ça. »… Dans ce livre, Maria Pourchet explore le lien à la mère et ceci m'a particulièrement touché. La sienne n'est pas piqué des vers (comme on dit) et n'a de cesse de laisser des phrases s'échapper de sa bouche, des phrases assassines, l'air de rien, mais qui agissent comme des serpents. Marie espère être une mère différente, une mère que les mots et la lecture ont peut-être sauvée. C'est un roman cru, qui n'oublie pas la crasse des relations et n'enjolive rien. J'ai beaucoup aimé.
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Une femme, à la maternité, se penche sur le berceau de sa fille qui vient de naître. L'accouchement a été difficile, elle est épuisée, physiquement blessée, mais aussi terrifiée et bouleversée par ce petit être dont la vie vient de lui être confiée. On comprend qu'elle est seule. Qu'elle a peu envie d'être mère.

Et qu'elle est en colère. Contre le personnel médical, contre sa propre mère, contre toutes les femmes de sa lignée et même de son village, contre elle-même.

Pendant la centaine de pages de ce court roman, dont on se demande à quel point il est autobiographique, Marie/Maria Pourchet crache sa colère, revient sur son enfance et son adolescence "ratées", exorcise une à une toutes les petites phrases assassines que sa mère lui a léguées et qui l'ont empêchée de s'épanouir en tant que femme.

J'avoue que je suis ressortie mitigée de ce texte très lourd. J'ai eu l'impression d'assister à une psychanalyse plus qu'à un objet littéraire abouti. La narratrice semble n'avoir rien réglé ni digéré de son passé au moment où elle écrit.

Même si elle dit souhaiter à sa fille d'échapper à tout ça, elle lui lègue un sacré sac de noeuds dès les premières minutes de sa vie, à commencer par son refus catégorique de l'allaitement.
J'ai trouvé ce leg à un petit enfant qui vient de naître et n'a rien demandé très triste, même si je comprends bien que ça fait partie du propos.

La narratrice se place en victime tout le long de ce récit/règlement de compte. On se dit qu'elle n'a vraiment pas eu de chance d'avoir une mère et un entourage pareil, mais bizarrement j'ai peu réussi à développer d'empathie pour elle. Peut-être parce que j'ai moi-même dépassé depuis un moment le stade de cette colère à vif qu'on peut avoir envers ses parents, et n'arrive pas/plus à m'y identifier?

Les dernières pages, sur la visite tardive de sa mère, étaient très belles et ont valu la peine de tenir jusqu'au bout. Ailleurs dans le récit j'ai trouvé l'écriture plutôt inégale, parfois très fine et percutante, parfois un peu attendue et répétitive. Je suis donc mitigée, mais je lirai sûrement un ou deux autres livres de l'auteure dont j'ai lu de très bonnes critiques, car pour le moment je n'ai pas l'impression d'avoir bien réussi à la cerner.
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Sa fille, tout juste née, ne s'appellera pas Marie comme toutes les femmes de sa famille avant elle, mais Adèle. Avec énergie, avec colère, avec passion, la narratrice raconte à sa fille, son enfance tiraillée entre une mère qui aurait voulu tour à tour l"emmener sous l'eau avec elle, tour à tour sauver", qui souhaitait simultanément que sa fille s'élève socialement et ne le supportait pas car, elle-même , qui aurait pu devenir institutrice, avait été retirée de l'école trop tôt.
Elle dit la soumission, la langue "domestique", le"vocabulaire émacié de votre langue", qui justifie la vie bridée, finie avant d'avoir même commencé ; cette langue qui s'inscrit en italiques dans le texte et au fer rouge dans la mémoire, devient un vivier où puiser des formules toutes faites pour justifier les vie brisées et l'amour qui ne peut circuler.
La narratrice évoque aussi la violence larvée de la maternité où le personnel n'est pas toujours tendre avec la primipare qui refuse de se plier aux règles implicites, d'où des mesures de rétorsion larvées.
Alors, oui ,on est bien loin des relations apaisées entre mères et filles, mais ça fait un bien fou de lire ce texte rageur et libre qui fait fi de toutes les convenances. Un grand coup de coeur.
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La narratrice vient d'accoucher d'une petite Adèle. A côté de cet enfant, toutes ses douleurs d'enfance remontent, toutes les phrases qui lui ont été assénées, toutes les injonctions qu'elle a subies toute sa vie, tous les "fais pas ci, fais pas ça". Elle s'adresse alors à Adèle et évoque le sentiment de douleur et d'impuissance qu'elle éprouve dans cette maternité mais aussi tout son propre manque d'amour et de reconnaissance maternels.

Elle était la gamine gênante jamais à sa place, une gamine à peine mieux considérée qu'un chien qu'on faisait taire d'un regard, élevée par une mère qui l'étouffait qui la rabaissait sans cesse

C'est par les mots, par la littérature que la narratrice veut rompre la chaîne de transmission entre toutes les femmes de sa famille. "Elles auraient pu se soulever. A défaut, elles parlent, parlaient. Et moi j'écris", c'est en écrivant qu'elle finit par prendre sa place.

À Adèle, sa mère espère transmettre la liberté de démonter la mécanique de la transmission familiale, lui transmettre la force de ne pas tout accepter, de rompre l'héritage familial.

Voilà un récit centré sur la femme, la femme dans tous ses états, de mère, de fille... l'homme n'est qu'en arrière-plan. L'écriture est puissante avec une accumulation de phrases choc qui donnent à réfléchir, les dernières phrases du texte sont particulièrement belles. Je reste plus mitigée sur les passages à charge contre le personnel médical qui manquent de nuances. Un texte fort, incisif sur le poids de la transmission, le poids social, l'héritage familial qui ne peut pas laisser indifférent.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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C'est l'histoire de la narratrice, appelons-la Maria, qui vient d'accoucher. Alors qu'à l'hôpital, certaines paroles, certains gestes la blessent, l'effraient, d'autres lui sont douces comme des anges. Dans son lit de maternité, dépendante, souffrante, Maria s'adresse à son bébé: Adèle. Elle lui promet qu'elle rompra la chaîne de mères que sont sa mère, la mère de sa mère, la mère de sa mère…
Maria a manqué d'amour, de câlins, de bisous, de paroles réconfortantes, encourageantes. Maria a reçu des paroles qui ont cassé son estime d'elle-même avant même qu'elle ne naisse. Maria est pleine de rage contre ces femmes, ces mères, ces commères qui condamnent les femmes qui tentent de sortir de la route, qui excusent les hommes quelle que soit leur conduite. Les femmes en prennent pour leur grade.
Puis Maria, si elle n'excuse pas, comprend, si elle ne pardonne pas, fait avec.
Mais, promis, Adèle, ma fille, je serai une mère qui t'aimera pour toi, qui te soutiendra qui que tu sois, quelque soit la route que tu choisisses ou que tu crées.
C'est un récit qui m'a sincèrement touchée, parce que je me suis reconnue en Maria, j'ai reconnu aussi ma mère en partie dans la sienne. Combien de filles auraient été, seraient actuellement aimées, considérées si elles avaient été des garçons ?
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Dans un récit à sa fille qui vient de naître, des mots lancés sur le qui-vive, à même la chambre d'hôpital, Maria Pourchet retrace les générations de femmes qui sont venues avant elle, mais surtout son lien avec sa propre mère. Comme toutes celles qui viennent d'accoucher, Maria est à bout, de corps, de souffle, de fatigue et de soudaine solitude, et c'est dans cet état d'esprit que ses mots se délient, pour défaire les noeuds, pour se détacher du cercle vicieux qui veut que les femmes jalousent les filles, que les femmes détestent leurs mères, pour rompre le cycle de la distance affective imposée âge après âge dans sa famille - et bien d'autres.

L'autrice raconte son accouchement, revient sur son enfance, son adolescence, sa découverte d'être une femme, son oppression dans le domaine familial, professionnel, les amours qui passent en un éclair et puis qui obsèdent. Mais surtout, en filigrane : les hommes qui valent plus que les femmes parce qu'ils rapportent l'argent, les femmes soumises depuis la nuit des temps, qui n'ont comme force et comme indépendance que les mots, à qui les hommes ont appris à détester leur statut de femme, ce genre faible qui doit se soumettre aux ordres, aux mots, et les femmes qui apprennent, donc, à détester les femmes.

Il y a quelque chose de vraiment très personnel, très intime, à fleur de peau, à fleur de sang, à fleur de larmes. Entre la rage et la haine et l'aveu final que tout ça n'est pas la faute des femmes qui ne savent pas aimer mais de ceux qui leur ont enlevé l'amour. Maria Pourchet tente d'enlever l'énorme et incommensurable épine du pied de la lignée familiale pour ne pas reproduire les schémas, et pour elle qui semble ne pas savoir donner ni recevoir d'amour, c'est un nouveau départ, qui commence par sa fille.

Pour finir, c'est aussi, en premier lieu, peut-être, un récit d'accouchement, dans les conditions réelles des hôpitaux surpeuplés, avec trop peu de personnel, personnel qui est fatigué, blasé, tiraillé, donc peu présent ou peu préoccupé, personnel qui déshumanise parfois, qui juge beaucoup. Encore une fois, à qui la faute ? Aux femmes ? À la société ? Au patriarcat ? Bref, un récit très personnel mais qui parlera, sûrement, à beaucoup d'entre vous. Si vous êtes en froid avec votre mère, c'est le cadeau idéal.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Comme dans un souffle, Maria Pourchet écrit un court récit à forte teneur autobiographique sur la maternité. de l'avant accouchement à l'arrivée de sa fille, l'autrice écrit sur tout ce que peut renvoyer ces instants. Cela remue des choses par rapport à elle mais aussi par rapport à sa famille et à son passé, notamment son enfance. Des douleurs, des souvenirs marquants, la maternité est vécue comme un évènement qui remet en question la narratrice. Elle s'adresse à sa fille tout au long du texte et constate dans quelles conditions elle est prise en charge à l'hôpital. Ces passages sont plein de lucidité sur les conditions de travail des soignants et des soignantes qui se dégradent et qui se répercutent sur les patients. Ce petit récit réaliste permet de rendre compte de l'expérience de la maternité sans s'arrêter aux nombreuses images idéalistes qui circulent. On retrouve avec plaisir l'écriture sans filtre et sans détour de Maria Pourchet.
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Un monologue d'amour et d'angoisse de Maria à sa fille tout juste née. Un monologue qui retrace la souffrance d'être une fille dans un système patriarcal où chaque femme retranscrit un schéma de génération en génération, un lien de violence, un monde de frustration, de désirs inassouvis, de regards durs des femmes entre elles, un roman sur la filiation. La jalousie de la mère pour la fille, le cri de haine de la fille pour la mere. Maria a besoin d'exorciser ce lien ancestral d'humiliation, d'oppression, de femmes soumises. Un récit de rage et de haine pour ces vies brisées inscrites dans les mémoires de mère en fille. Une colère contre la mère qui brise, bride, rabaisse. Pour Adèle, Maria decide de résister et veut une autre vie pour sa fille, elle veut" la liberté"pour son enfant, liberté de s'exprimer, de vivre, de rêver, de bonheur...un texte fort, une écriture tourmentée et dérangeante. Dans le contexte actuel être une femme est plus qu'une bataille, un combat sans merci..
Lien : https://wordpress.com/post/e..
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Bonjour les lecteurs ...
BOF...BOF
Dans la famille de la narratrice, les filles s'appellent "Marie" de générations en générations.
Dans la famille de Marie, les mères transmettent des paroles de haine et de désespoir à leurs filles.
Marie accouche, un peu par hasard .. Marie veut rompre avec ce passé. Refuse de reproduire le schéma de terreur sur sa fille
Marie appellera sa fille " Adèle" pour conjurer le sort, pour la libérer .
A Adèle , Marie raconte:
Son mal de mère
Les mots haineux de celle-ci
Son ressenti d'être mal aimée pa sa génitrice, sa terreur devant cette mère qui n'a qu'un seul but : l'humilier encore et encore.
Mais est-ce si simple ? si direct ?
Derrière cette haine, la mère ne cache-t-elle pas un immense désespoir ?
Cette méchanceté n'est-elle pas la seule solution trouvée pour mettre en garde sa fille?
L'obliger à suivre une autre voie que celle empruntée par les femmes de la famille et lui éviter de sombrer dans le même désespoir ?
Cette mère qui hurle sa haine est la même qui emmène sa fille de villes en villes à la recherche des pièces de théâtre, la même qui l'initie à la musique classique, la même qui lui apprend le respect de soi.
Car au fond , cette mère n'était pas faite pour être mère et elle voudrait tant que sa fille soit libre et différente.
Cette différence, celle-ci l'aura dès le plus jeune âge et trouvera la corde pour la tirer du puits: la lecture et l'écriture.
Grâce à cela, elle trouvera la force de fair face à sa fille Adèle;
OUF… Quelle écriture inégale et tourmentée. On s'y perd dans les réflexions de Marie qui partent dans tous les sens.
Quel mal-être se dégage de ce livre
Heureusement il ne fait que 140p .. il est plombant
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