Il est plutôt attachant, Matthew, ce sexagénaire en pleine crise qui continue à se rendre au travail alors qu'on l'a licencié et qui retrouve par hasard une fille qu'il a aimée en 1967. On sent bien qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez lui, et pourtant, le dénouement ne manque pas de surprendre.
Le roman commence en comédie douce-amère, drôle et plutôt agréable, pour se terminer de manière particulièrement désespérée. Il est bien construit, accumule les bonnes idées : les retrouvailles avec une amourette de 1967, un homme qui prend la route sans trop savoir où il va, un mariage en bout de course, les choix de vie, les désillusions. Et le personnage principal sonne particulièrement juste.
D'où vient donc cet ennui que l'on éprouve à plusieurs reprises à cette lecture ? A certains moments, on est emballé, à d'autres, le roman nous tombe des mains, comme si la lassitude du héros nous était communiquée (les dialogues sont particulièrement soporifiques).
Pour finir sur une note positive, deux citations que j'ai bien aimées :
"Rien ni personne ne sont ce qu'ils semblent être et la réalité est toujours pire".
"Espèce d'idiot, pauvre salaud inutile ! Tu as été une feignasse toute ta vie. A faire passer ta paresse pour du talent et de l'intuition, parce que tu n'avais pas envie de te faire chier à étudier les dossiers. Viré de ton boulot parce que tu es complètement largué ; pas assez de couilles pour dire à ta femme que tu es au chômage. Plus ou moins alcoolique, à peu de choses près. mari de merde, et père de merde. A courir après une gonzesse dans le Somerset pour Dieu sait quelle raison. Elle ne voulait pas de toi à l'époque. Elle ne veut pas de toi à présent. Et de toute façon tu n'arrives même pas à la trouver parce que tu n'es qu'un pauvre crétin".
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J'ai pris du plaisir à la lecture de ce livre, qui date déjà un peu.
Je me décide à laisser un commentaire aujourd'hui compte tenu du fait qu'il y a peu de critiques. Je garde le souvenir d'un livre désabusé mais assez drôle, racontant l'histoire d'un type à la croisée des chemins, avec à la fin un retournement de situation assez spectaculaire. Bon, ce n'est pas le livre le plus joyeux du monde, mais cela fait du bien quelquefois de découvrir des livres un peu tristes. Je m'en serais voulu de ne pas en parler car je l'avais vraiment trouvé réussi. Et puis la couverture est excellente.
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Espèce d'idiot, pauvre salaud inutile ! Tu as été une feignasse toute ta vie. A faire passer ta paresse pour du talent et de l'intuition, parce que tu n'avais pas envie de te faire chier à étudier les dossiers. Viré de ton boulot parce que tu es complètement largué ; pas assez de couilles pour dire à ta femme que tu es au chômage. Plus ou moins alcoolique, à peu de choses près. mari de merde, et père de merde. A courir après une gonzesse dans le Somerset pour Dieu sait quelle raison. Elle ne voulait pas de toi à l'époque. Elle ne veut pas de toi à présent. Et de toute façon tu n'arrives même pas à la trouver parce que tu n'es qu'un pauvre crétin.
La vie est une énigme ; la vie repose sur un paradoxe. Tout devient son contraire, donc plus nous essayons de changer le monde et plus il deviendra ce que nous ne voulons pas qu'il devienne. C'est inévitable.