La longue Terre, tome 2 : La longue guerre

L'homme n'est que la masse des maigres résidus restants une fois ôté le chimpanzé ahuri qui vivait en lui.

Le cynisme est la seule réponse raisonnable aux bouffonneries de l'humanité.

Godzillaoctets : Nelson éprouvait une détestation irraisonnée pour le mot « petaoctet », qui désignait officiellement un pâté de données particulièrement costaud. Pour lui, ce terme - qu'il ne pouvait s'empêcher de déformer en « petit octet » - manquait singulièrement de mordant. « Godzillaoctet », en revanche, hurlait au monde entier qu'il avait affaire à une entité colossale... et potentiellement dangereuse.

Que reste-t-il d'une guerre si personne n'accepte d'y participer ? Ce n'est plus très marrant.
Bien sûr, commandant, répondit Mac, c'est marrant la guerre. C'est ça le terrible secret, celui qui explique pourquoi nous nous conduisons ainsi depuis l'âge de bronze, sinon avant.

Il est de notre devoir de protéger nos concitoyens, même de leur propre sottise, qui n'est pas punie par la loi. Bon sang, si elle l'était, les prisons ne désempliraient pas.

... certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur... Toutes les fois qu'une forme de gouvernement devient destructrice de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l'abolir ...

Elle riva son regard sur le chat. « Bon. Que diable êtes-vous ?
Une forme de vie mécanique. Comme de juste. Avec le dernier cri en matière d'IA. Ce qu'il y a de bien avec l'intelligence artificielle, c'est que c'est toujours préférable à la stupidité artificielle. Non ? Ha ha ! »

Quelle était la nature de l'univers où elle était née ? Pourquoi existait-il ? S'il avait un objet, lequel ? Telles étaient à ses yeux les seules interrogations dignes d'examen. Et l'unique technique acceptable mise au point par l'homme pour répondre à ces questions était la démarche scientifique, une méthode robuste et raisonnée de recherche de la vérité. Néanmoins, il lui était évident depuis l'âge de douze ans que la science telle qu'elle avait progressé à ce jour, cantonnée au carcan de la physique, de la chimie, de la biologie, de toutes ces branches dures, n'avait guère contribué à expliquer les véritables mystères fondamentaux. Ceux-là, seuls les théologiens et les philosophes semblaient s'y intéresser. Hélas, leurs raisonnements se résumaient à un fatras de doute, de leurres et de baratin qui avait sans doute fait plus de mal que de bien. Mais on n'avait rien d'autre à se mettre sous la dent.

Vivre de la terre de façon nomade était enfantin mais c'était un fantasme de croire naturellement apprivoisés les animaux qui n'avaient jamais croisé l'homme. Un nombre étonnant de bonnes choses à manger fuyaient systématiquement toute anomalie. Il fallait attendre.

Mon grand-père m'a légué sa collection complète de Whole Earth Catalog, une publication des années soixante et soixante-dix qui répertoriait toutes sorties d'articles liés au mouvement hippie... Je m'y suis intéressé, vous voyez. Certaines valeurs de ces gens étaient tout à fait louables. Mais, quand il s'agit d'être concret... Pour fonder un foyer dans une colonie comme celle-ci, les idéaux et la théorie ne suffisent plus, et on ne peut en tout cas pas se contenter de s'éclater la tête. Il faut travailler dur, garder le sens de l'humour et s'attirer la bienveillance de ses voisins, en songeant à l'avenir.