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La trame du roman policier permet de découvrir l'ambiance de l'après la guerre 14-18 en Mai 1919. le temps de l'enquête ,deux semaines au plus, une photographie de la vie à Paris est révélée. le roman montre comment la guerre est encore présente dans les esprits : les politiques préparent le traité de Versailles avec la difficulté de ne se fâcher entre anciens bellicistes , les prisonniers de guerres qui n'ont pas leur pension complète, les veuves de guerre qui ne sont pas reconnues et pourtant les journalistes ne sont intéressés que par Landru, qui n'est pas le centre de l'enquête mais révèle déjà une guerre des police. Autre moment fort du roman est l'émergence d'un mouvement de contestation parisien. Bien que très riche en digressions, la lecture est facile, car les digressions font partie de l'enquête et ne noient pas le roman dans les détails. C'est un roman policier qui permet d'être sensibilisé à cette période de l'Histoire.
Les personnages sont élaborés pour s'étoffer au cours des enquêtes suivantes. L'auteur va tenir ces lecteurs , donc attention avant de commencer à lire ce roman, ce n'est que le début !
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Tikiti-Poum Tikiti-Kiti-Poum ♫♪
« M'sieur Clémenceauuuuuuu, vos flics maint'nant sont dev'nus des cerveauuuuuuuux ♫♪ »
Nous sommes en 1919, et en lisant ce livre, j'avais forcément dans la tête la voix de Philippe Clay chantant le générique des fameuses « Brigades du Tigre ». Arborant fièrement casquettes, gilets et moustaches, voici Robineau, Simon et Lefourche qui ici remplacent avantageusement Valentin, Pujol et Terrasson, de la brigade mobile, d'ailleurs présentée comme un service concurrent de la Crim. Ancien poilu de la classe 1913 blessé au combat et à peine âgé de 26 ans, l'inspecteur François-Claudius Simon nouvellement promu prend donc ses fonctions ce matin-là à la Brigade criminelle de la Préfecture, au 36 quai des Orfèvres. Son chef, l'Inspecteur principal Robineau l'expédie dès son arrivée sur sa première enquête, gare Montparnasse, où des coups de feu ont été signalés la nuit précédente. Ils découvriront un cadavre atrocement mutilé dans un abri le long des voies, et ce sera le premier d'une longue série dans l'affaire dite « des gueules cassées ».
Les protagonistes ont tous un parcours crédible et une épaisseur psychologique indéniable : séquelles du premier conflit mondial, abandon familial et origine provinciale pour François-Claudius ; enlèvement, séquestration et conduite suicidaire en side-car pour Elsa… Dans une ambiance après-guerre formidablement reconstituée, on assiste à l'arrivée des technologies encore balbutiantes de la police scientifique. Les fiches anthropométriques du système Bertillon, toujours d'actualité, commencent à faire place aux relevés d'empreintes digitales, aux analyses graphologiques, aux examens toxicologiques et à la balistique. L'ancrage de quelques faits historiques parcourant le récit est savamment dosé pour ne pas être pesant : création des brigades mobiles, soupçons sur la mort d'Emile Zola, procès de Landru, premières manifestations socialistes réprimées par la force... Enfin, la chute est assez inattendue avec un retournement de situation de dernière minute que même les lecteurs de polars les plus aguerris ne verront pas venir. Avec La valse des gueules cassées, Guillaume Prévost nous offre un petit polar décidément plein d'attraits… et qui annonce déjà une suite ! Guillaume Prévost est un écrivain qui connait la musique !
Après cette valse, on reste donc sur la piste avec la suite intitulée le Bal de l'Équarrisseur. Alors… Musique Maestro !
Tikiti-Poum Tikiti-Kiti-Poum ♫♪
« Monsieur Prévooooooooost, vos livres maint'nant sont vraiment loin d'être sooooooots ♫♪ »
« Incognitooooooo, la suite je vais m'la procurer bientôôôôôôt ♫♪ »
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Oui, il y a un côté "Brigade du tigre" dans ce roman, et effectivement c'est avec nostalgie et plaisir que je me suis plongé dans cette histoire à rebondissement.
Bien sur, il s'agit là d'un polar, le fait qu'il se déroule dans l'immédiat après première guerre mondiale n'est pas anodin.
Et l'histoire policière n'est pas qu'un prétexte pour l'auteur.
De quoi nous parle-t-il ?
De vol, d'arnaques en tous genres, de meurtres, mais il nous parle aussi et surtout, du retour à la vie civile de tous ces poilus revenus du front mutilés, traumatisés, ou avec de lourds secrets. le héros, et tout jeune inspecteur, lui même, n'est pas indemne.
De cauchemars en migraines, il mène l'enquête avec une intelligence et une énergie qui, loin de le décourager à la première erreur, l'amèneront à la vérité.
Guillaume Prévost brouille habilement les pistes.
Bref un bon petit polar qui donne envie de suivre les aventures et les enquêtes de François-Claudius Simon.
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Un policier historique fin, habile et respectueux de l'Histoire, un nouveau Rouletabille, Guillaume Prévost, professeur d'histoire en ma bonne ville de Versailles, recréé avec une telle aisance l'ambiance de cette année 1919 que j'ai la curieuse impression de lire un roman policier écrit en 1930. Les nombreux détails de la vie courante au printemps 1919 du vocabulaire à l'argot, des rues et marchés, du métro à la musique permettent au lecteur de voyager dans le temps instantanément.
Le printemps 1919 : L'affaire Landru qui voit son arrestation à Paris par les mobilards, les brigades du tigre, sur le territoire de la Crim, cinq millions de mobilisés pendant les négociations du traité de paix, le retour de cinq cent mille prisonniers, la réinsertion des blessés, la fin de la première guerre industrielle.
Dans cet espace-temps, Guillaume Prévost introduit une galerie de personnages attachants dotés chacun d'un halo de mystère tel François-Claudius, l'inspecteur de police débutant, orphelin d'une mère qui apparaît à l'âge de huit ans pour mieux l'abandonner dans l'heure, Jean, son collègue aux activités douteuses, Elsa un amour qui lui tombe littéralement dans les bras, sa logeuse Mado avec son hypocras et son pathéphone et la star de la Crim', Robineau.
François-Claudius fraichement débarqué de l'école de police accompagne Robineau sur une scène de crime : deux balles et le bas du visage détruit post mortem, étendu à l'entrée d'un tunnel clandestin.
Une enquête où se mêlent l'intuition et la technologie. Police scientifique avant les Experts de la télé, La Crim's développe la prise d'empreinte digitale, l'analyse balistique, la chimie…
Une enquête où les méchants sont intelligents, les gentils n'en sont pas moins malins et où il est bien difficile de savoir qui est l'un et/ou l'autre.
Une enquête où les clefs vous sont données mais bien malin celui qui saura s'en servir.

J'ai hâte de retrouver les principaux personnages dans le bal de l'équarrisseur.
Mars 2010 chez Nil Editions, 278 pages, 19€

Lectori salutem, Pikkendorff

Lien : http://www.quidhodieagisti.fr
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Je connaissais cet auteur pour ses oeuvres de littérature jeunesse, je découvre ses romans policiers historiques, et je dois dire que je préfère nettement ces derniers, même si les premiers ne sont pas dépourvus de qualités. J'ai pensé, en lisant ce roman qui met en scène un héros destiné à devenir récurrent, à Louis Denfert, du Miroir des ombres de Brigitte Aubert. Ceux qui savent à quel point j'aime ce personnages comprendront que je suis conquise par François-Claudius Simon.
Drôle de prénom, me direz-vous. Lui-même en convient, lui qui pense que sa mère l'a choisi parce qu'il lui plaisait. Sa mère, chanteuse, l'a abandonné, ne lui accordant que quelques visites sporadiques dans son orphelinat, où, fort heureusement, un de ses professeurs l'avait pris sous son aile. Encore un point commun avec Louis Denfert, qui lui ignore presque tout de ses origines, ou même avec Nicolas le Floch, élève solitaire du chanoine le Floch, devenu commissaire au Châtelet.
François-Claudius ne manque pas de talent lui non plus, talent d'enquêteurs, flair, pourrait-on dire. Pas seulement. Déjà, il est dépourvu de préjugés, ce qui est important. Ensuite, il sait écouter, être attentif aux nuances et, bien sûr, faire preuve de ténacité. Quelques fausses pistes jalonneront sa route, il saura les débrouiller, et identifier le vrai coupable. Certains feront peut-être des reproches à ce roman, je n'en ai pour ma part pas envie du tout, préférant nettement me concentrer sur le plaisir que j'ai eu à le lire. Je terminerai juste en parlant des traumatismes laissés par la grande guerre, en parlant des « gueules cassées » que leurs proches ne viennent plus voir, des mutilés qui vivent avec leur douleur.
Je parlerai aussi d'un personnage qui m'a beaucoup touché, celui de Joseph. Dans les tranchées, mon arrière-grand-père a du vivre un calvaire proche du sien – proche, mais pas identique.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Paris 1919, François-Claudius Simon, inspecteur stagiaire, intègre le 36 quai des Orfèvres. Dès son arrivée, notre jeune protagoniste gagne l'estime de son chef, l'inspecteur principal Robineau. En effet, ce dernier conduit François sur les lieux d'un terrible meurtre. Notre victime a le visage atrocement mutilé.
Pourquoi notre meurtrier s'est-il à ce point acharné sur cet homme ? Très vite, nos enquêteurs de la PJ vont orienter leur recherche vers les mutilés de guerre. En effet, selon eux, notre assassin est un des leurs, et se venge sur ses victimes en leur infligeant ses blessures.
Mais les affaires de la PJ ne sont pas toujours aussi sanglantes, la preuve, le vol de diamants chez les Maupin...
Je ne connaissais pas Guillaume Prévost, je dois dire que je suis enchantée de cette rencontre. J'ai toujours eu un faible pour les polars historiques et là notre hôte nous en sert un sur un plateau. La valse des gueules cassées c'est la France d'après guerre, celle qui peine à panser ses blessures, ses rancoeurs. Ici, la visite des hôpitaux nous montre la boucherie des tranchées, nous rappelle qu'il n'y a point de guerre "propre". Toute guerre débute où la discussion a échoué. La valse des gueules cassées c'est aussi les revendications des socialistes, leurs rencontres nocturnes dans quelques troqués parisiens, leurs rassemblements diurnes sur l'emblématique place de la République. Enfin, la valse des gueules cassées c'est un clin d'oeil aux avancées de la police scientifique en ce premier quart du 20ième s, notre auteur adresse quelques affections à la théorie de Bertillon, à l'utilité des empreintes digitales...
En bref, grâce à monsieur Prévost, je me suis offert un voyage dans le temps.
Lien : http://www.athena1-lire.blog..
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C'est déjà avec plaisir non dissimulé que j'ai ouvert ce livre. Je connaissais déjà l'écriture de Guillaume Prévost pour avoir lu deux de ses ouvrages auparavant et à chaque fois j'avais été ravie. Je suis partie très confiante et avec plein d'excellents souvenirs concernant notre dernière rencontre (la troisième déjà) au salon du livre de Paris en mars 2011.

Dès les premières pages de ce roman, "La valse des gueules cassées", j'ai pensé à une vieille série télévisée que je regardais avec entrain quand j'étais enfant : "Les brigades du tigre". Il existe également un film sorti plus récemment (2006) avec comme acteurs Clovis Cornillac, Diane Kruger…
Et oui, nous avons quoi ? 11 ans d'écart, nous sommes historien de formation tous les deux et donc forcément, il se peut que nous ayons pas mal de références culturelles en commun.



La série donc je vous parlais juste un peu avant étant connue pour sa rigueur historique (autant que cela était possible). Et si je me permets d'être un peu légère et d'affirmer nos points communs, c'est qu'à chacune de nos rencontres au salon du livre à Paris, j'ai senti l'ouverture d'esprit de Guillaume Prévost et sa facilité à plaisanter. Et si j'osai une dernière (ou pas) affirmation, je dirai que c'est un formidable touche à tout (il a abordé des périodes historiques très différentes dans ses précédents romans), mais là, avec cette saga qui débute avec ce premier volet des aventure de François-Claudius, j'ai senti qu'il avait peut-être trouvé son saint Graal, "son précieux" (ref au "Seigneur des Anneaux") dixit Guillaume Prévost himself lors de notre ultime entrevue.
Après lecture complète de cet ouvrage, je pense qu'il a parfaitement raison… Mais cela n'engage que moi (pour le moment).

Guillaume Prévost décrit admirablement bien l'ambiance qui règne en 1919 dans les rues de Paris.
La guerre est finie ou presque. Tous les hommes ne sont pas encore revenus chez eux et il va falloir faire face à la difficile période de l'après-guerre. Rien n'est véritablement simple sauf peut-être pour quelques nantis, mais pour tous les autres… Il y a la pénurie, les blessés (les gueules cassées), les morts et donc tous ces bras qui sont perdus à jamais, les négociations pour le traité de paix (le fameux traité de Versailles)… Et en même temps, la France entre dans une nouvelle ère, celle de l'industrialisation et du progrès dans cette sortie de guerre. Tout est à faire, à refaire et les conditions ne sont pas les meilleures… Cependant, on innove pour soigner les blessés, les gueules cassées entre autre avec des prothèses inédites, mais pas seulement.
On voit par exemple l'importance que peut déjà prendre la police scientifique dans ce roman. On n'est pas encore dans les "Experts de Paris de 1919", mais quand même, c'est assez bluffant pour celles et ceux qui connaissent les séries. Encore un clin d'oeil de la part de Guillaume Prévost ? Possible, mais c'est aussi tout simplement une réalité historique. La science avance sans cesse et même si les moyens ne sont pas encore ceux que l'on connait, force est de constater que quand même, c'était déjà une énorme avancée.
Vers la fin de l'ouvrage, vous trouverez encore d'autres allusions à des héros connus de nous tous via une série de films, mais je n'en dirai pas plus, lisez pour savoir de qui il s'agit !!!! (Je suis au moins aussi machiavélique que lui ou presque).

Dans "La valse des gueules cassées", on trouve une belle galerie de portraits et l'un de ceux qui va le plus nous intéresser, c'est celui de François-Claudius (le héros récurent de cette saga naissante).
C'est un jeune homme qui est revenu des tranchées un peu plus tôt que d'autres car il a été blessé. Il garde des séquelles de ce passé militaire pour défendre la mère patrie : des migraines affreuses. Mais il a, hélas, d'autres cicatrices qui sont plus anciennes et néanmoins encore vives. Je préfère ne pas trop en dire et vous laissez le soin de découvrir tout cela durant votre propre lecture car oui, je vous recommande vivement ce roman qui mêle habillement la réalité historique d'une époque donnée et des intrigues policières.

Un style d'écriture qui devrait convenir à un large public car même si l'ouvrage est écrit par un authentique historien (professeur de son état), ce n'est pas un cours que l'on vous propose ici (bien que chaque élément s'intègre avec précision et pédagogie même), mais bel et bien un divertissement qui se veut instructif en même temps. Oui, on peut apprendre pas mal de chose tout en prenant du bon temps et c'est même ainsi que l'on les mémorise le mieux donc ne vous privez pas.

Comment cela vous n'êtes pas encore chez votre libraire ? Oust et plus vite que cela !!!!!!

Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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François-Claudius Simon commence son premier jour dans la police sur les chapeaux de roue. Il est embarqué par l'inspecteur principal de la Brigade criminelle (le fameux 36 quai des Orfèvres), le célèbre Robineau. le jeune homme et son mentor se reconnaissent un point commun d'importance, ils ont tous deux connu les tranchées durant la Première guerre mondiale (les policiers pouvaient garder leur poste durant la guerre au lieu d'aller au front).
Nous sommes en 1919 et si la paix est revenue, la guerre est encore dans tous les esprits. de nombreux soldats subissent des séquelles du conflit, Landru vient d'être arrêté, on parle d'une grippe venant d'Espagne et beaucoup entendent l'écho de la révolution russe. Quant aux cadavres qui jalonnent la route du nouveau policier, ils ont pour point commun d'avoir le visage broyé. Vengeance d'une gueule cassée ?
Le jeune policier va devoir mener une enquête serrée, avec pour appui les derniers apports de la technologie moderne (empreinte digitale, balistique,…). Mais rien ne remplace l'intuition et François va s'en apercevoir à ses dépens.
Si la description de l'époque est réussie, les personnages (nombreux) agréables et crédibles, ce roman policier aurait pu être particulièrement sympatoche s'il n'y avait pas eu une fin aussi peu crédible. Dommage.
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Blessé sur le champs de bataille en 1918, François Claudius Simon a été démobilisé un peu plus tôt que ses compagnons d'armes, ce qui lui a permis de faire ses classes pour intégrer le célèbre quai des orfèvres. Dès son arrivée, le commissaire Robineau lui fait l'honneur de l'emmener avec lui sur le terrain. Des coups de feu ont été entendus sur un chantier. Là, ils découvrent le cadavre horriblement défiguré d'un pauvre bougre dans un hangar. Mais bientôt, d'autres cadavres vont se succéder, tous aussi mutilés, comme si on avait voulu en faire des gueules cassées. Et si ces meurtres avaient un rapport avec un vol de diamants ? Souffrant de migraines et de cauchemars, François Claudius ne peut s'empêcher de sentir concerné par cette enquête dont les victimes sont, comme lui, d'anciens soldats.

On commémore cette année le centième anniversaire de la première guerre mondiale. Pas mal d'événements mettent à l'honneur ce conflit pour que le travail de mémoire se fasse, de nombreux films sont diffusés et de nombreux ouvrages remis en tête de gondole. C'est une période qui me fascine, encore plus que la deuxième guerre mondiale, je crois. J'aime les romans qui se déroulent à cette période et donc, c'est assez logiquement que ce titre avait pris place dans ma PAL. Et tout aussi logiquement que j'ai eu envie de l'en sortir à la veille de la foire du livre dont une des thématiques est la guerre 14-18, même si je n'aurai malheureusement pas l'occasion d'y aller.

J'ai pris plaisir à lire ce roman policier qui prend place au lendemain de l'armistice. L'intrigue, même si elle n'est pas dénuée d'habileté et de finesse, ne brille pas par une grande originalité. Je me suis doutée du coupable bien avant le dénouement, alors que je ne suis en général pas de la plus grande perspicacité quand je lis un récit policier. Mais cela n'a en rien gâché mon plaisir, car l'intérêt de ce roman se situe autant dans le contexte de l'après-guerre et les personnages que l'on découvre que dans le scénario proprement dit.

Guillaume Prévost excelle à rendre le Paris de l'époque vivant, odorant, typique et singulier. On a l'impression de parcourir les rues au côté de François Claudius, de respirer avec lui et de ressentir ses émotions. On visualise bien la ville et les habitants meurtris qui tentent de retrouver une vie normale après tout ce qu'ils ont vécu. le romancier n'hésite pas à mêler l'anecdotique à l'historique et à la fiction, nous fournissant des informations sur le contexte de l'époque. J'aime beaucoup ce côté enrichissant et informatif dans les romans. Au travers du vécu du jeune inspecteur, mais aussi de sa logeuse, de la jeune femme qu'il rencontre ou des victimes, on en apprend davantage sur la réalité de tout un chacun. le quotidien des femmes, la solitude, la souffrance, l'addiction aux médicaments, l'alcool mais aussi les révoltes de la gauche que le pouvoir voulait opprimer. La situation politique et sociale est primordiale dans le déroulement. La plupart des protagonistes voit sa personnalité se développer au fur et à mesure que le récit avance, nous laissant imaginer qu'il en sera de même dans les volumes suivants. Je n'hésiterai d'ailleurs pas à me procurer le deuxième tome de cette série prometteuse.
Lien : http://www.chaplum.com/la-va..
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Prenez un tout jeune inspecteur revenu de la guerre et des tranchées. Mettez-le au côté d'un cador du métier et confiez-lui une affaire brûlante (non, pas celle de Landru qui fait rage au même moment, il ne faut pas pousser le bouchon tout de même) et vous obtenez La Valse des gueules cassées. François-Claudius est le bras droit de l'inspecteur en chef Robineau pour démasquer le coupable de meurtres étranges. Les cadavres retrouvés ont été totalement défigurés, tels des gueules cassées...

Je me suis retrouvée à lire La valse des gueules cassées un peu par hasard. Ne connaissant pas non plus l'auteur, je ne m'attendais à rien de précis. En général, j'évite les polars qui tournent plus ou moins autour d'histoires de guerre (plutôt de loin ici), question de goût bien sûr.

Toujours est-il que La Valse des gueules cassées est un bon petit roman policier. Pas exceptionnel, on ne s'en souviendra pas des années plus tard, mais je l'ai lu et j'ai découvert Guillaume Prévost avec beaucoup de plaisir.

L'enquête nous mène à travers la France d'après guerre (plus particulièrement Paris et St Ouen) dont tous les personnages sont marqués à leur manière. Ce qu'on apprécie le plus dans un roman policier, c'est en général le dénouement qui ne met personne d'accord. Pour ma part, je l'ai trouvé plutôt moyen mais il n'entache en rien les bons côté de ce roman.

L'écriture est fluide, les personnages (surtout François-Claudius Simon, le personnage principal en charge de l'enquête) sont attachants et on se plaira certainement à en retrouver dans la suite de leurs aventures. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Une enquête ne suffit pas à façonner un inspecteur en herbe, François sera donc de retour dans le Bal des équarrisseurs (dans ma pile à lire !) que je lirais surement avec plaisir.
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