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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ah, La cucina, quel livre délicieux !
Voici un livre qui est passé entre toutes les mains de mes collègues et toutes l'ont adoré. Ces messieurs n'ont pas voulu le lire, trop féminin pensaient-ils, quel dommage ! Ça leur aurait pourtant donné bien des idées, il me semble...

Ils auraient fait la connaissance de la plantureuse Rosa, sicilienne pur souche, aux multiples talents. D'abord gastronomiques, il paraît que la cuisine est un moyen de retenir un homme. Mais pour elle, jusqu'à l'âge de 45 ans, après la mort de son fiancé des années plus tôt, elle n'a jamais plus regardé un homme jusqu'à la venue de l'Inglese. Celui-là, une sorte de mafioso imprévisible, la perturbe. Il a une façon de la regarder, de lui parler qui lui fait tourner les sens. Alors pour calmer ses ardeurs, elle se jette à corps perdu dans la cuisine. Et là, mesdames, messieurs, vous regardez, vous humez, vous goûtez la cuisine sicilienne parce que Lily Prior a le don de vous assaisonner ces passages comme un chef et vous ne demandez qu'à goûter. Vous vous léchez les babines, vous salivez. C'est gourmand, gourmet, paradisiaque et même aphrodisiaque. Vous en redemandez, et ça tombe bien quelques pages plus tard on vous gâte à nouveau...
Multiples talents disais-je ? Oui, en plus d'être un vrai cordon bleu, notre Rosa se révèle, après des années d'abstinence, être une vraie jouisseuse. Et c'est là, Messieurs, que vous regretterez de n'avoir pas lu ce livre. Car Rosa et son Inglese s'aiment. Ils s'aiment dans la cuisine, en faisant la cuisine, dans un lit, dans... bref partout. Et le tout est décrit de façon aussi gourmande que les recettes, sans jamais avoir le goût de la pornographie. Que du bonheur vous disais-je.
Enfin pas que. Car notre Rosa, par son dévergondage, déshonore la famille sicilienne. La Mamma n'est pas contente. le frère parti aux Amériques lui fait des reproches. Sa logeuse la trouve indécente. Les voisins sont gênés par les bruits nocturnes. Et voilà que son collègue (bibliothèque où elle travaille) est retrouvé assassiné. Y aurait-il un lien ?

Ce roman se déguste à toutes les sauces. "C'est un vrai festin des sens". C'est un hymne à la cuisine sicilienne, à l'amour, au sexe, à la sensualité. En plus, c'est joyeux, exagéré, fellinien parfois, mais tellement bon. J'en reprendrai bien un peu. Chouette, je viens d'acheter la suite "La cucina seconda".
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Premier roman de Lily Prior.

"La 'cucina', c'est le coeur de la 'fattoria' et la toile de fond sur laquelle s'inscrit la mémoire de notre famille, les Fiore." (p. 35) Rosa est la seule fille de la famille Fiore, installée depuis des générations dans le village de Castiglione, en Sicile. Née sur la table de la cucina familiale, entre une pâte prête à lever et des filets d'anchois, Rosa fait très vite de la cuisine son lieu d'élection. Réputée pour ses talents de cuisinière infatigable, Rosa puise réconfort et force dans la préparation de plats typiquement siciliens. Après la mort de Bartolomeo, son premier amour, elle quitte Castiglione pour Palerme. Pendant vingt-cinq, elle enterre sa nature ardente de femme gourmande entre les quatre murs d'un minable logement et les stricts rayonnages de la bibliothèque de la ville. Un matin, elle rencontre l'Inglese, un étranger aux manières délicieuses. Rosa redécouvre la vie et le plaisir auprès de lui. Mais en Sicile, la famille garde toujours un oeil sur ses membres égarés, et la famiglia, c'est toujours un peu la Mafia.

Le prologue de cette puissante histoire est énigmatique. Paragraphe surgi de nulle part, on se doute qu'il faudra revenir en arrière pour comprendre ce qui a permis l'accomplissement de cette scène aux teintes orgaiques. le lecteur devient immédiatement voyeur, introduit de force dans une intimité chaude et odorante. Rosa, narratrice éloquente et impudique, organise son récit et sa vie en quatre parties, en quatre saisons qui offrent chacune leurs délices gastronomiques et amoureuses.

Tout au long du roman, cuisine et violence vont de pair. Rosa se bat contre les ingrédients pour leur donner forme, elle cogne et pétrit la pâte avec rage. La scène de la mise à mort du cochon est une réussite du genre. Cette "catharsis culinaire" (p. 40) intervient à plusieurs reprises. A chaque perte intime, Rosa cuisine, et avec panache. L'abondance de plats qui sortent de sa cuisine est digne des orgies romaines. Comme partout, on mange pour noyer le chagrin, pour surmonter la perte et l'absence, pour continuer à vivre.

La cuisine est aussi sensualité. Au-delà de l'élémentaire besoin de se nourrir, la gastronomie ouvre les portes du plaisirs. Si Rosa initie l'Inglese aux plaisirs de la confection culinaire, celui-ci lui fait découvrir l'immensité des plaisirs physiques, bien au-delà de la simple fornication. "L'art amoureux et l'art culinaire se complètent admirablement." (p. 142) Ôde aux plaisirs de la chair et de la chère, le roman se savoure page après page. Suivre un cours de cuisine avec Rosa, c'est continuer le voyeurisme, s'immiscer dans ses pensées, pétrir le même pain qu'elle et respirer les mêmes arômes capiteux. Entre L'art d'aimer d'Ovide et L'art culinaire d'Apicius, le roman de Lily Prior est un traité d'érotisme et de gastronomie qui se nourrit de références antiques, tels les textes d'Archestratos ou d'Athenaeus.

La Sicile est terre de Mafia. L'Etna, volcan nourricier et meurtrier, est une métaphore brûlante de la famiglia et de sa toute puissance sur l'île, et même au-delà, jusqu'à Chicago, où a prospéré un des frères de Rosa. Si la Mafia a ses mensonges et ses secrets, les familles de paysans ont les leurs, tout aussi cruels et violents. J'ai particulièrement apprécié la finesse avec laquelle l'auteure a introduit la Mafia, sorte de super-personnage ou d'entité aux contours flous, au sein de son récit, sans en faire une vulgaire histoire de borsalino ou de tête de chevaux ensanglantées.

Randolph Hunt, ou l'Inglese, est un personnage complexe, tout en mystères et en secrets. Britannique mais non flegmatique, l'homme est gourmand de tout, avide d'apprendre et de prendre, mais rétif à partager. Son ventre proéminent mis à part, je me suis représenté le personnage sous les traits du plus scottish des espions de sa Majesté, j'ai nommé Sir Sean Connery, aux belles heures de ses jours matures, loin du glabre jeune premier qui séduisait Ursula Andress en maillot blanc.

Au sortir de cette plaisante et divertissante lecture, menée à toute allure, j'ai été prise d'une furieuse envie de fusilli, de spaghetti, de cannelloni, de ciabatta, ... Pas de doute, l'auteure s'y connait pour nous mettre l'eau à la bouche! Voilà un texte chaud qui se lit rapidement et qui ouvre l'appétit !
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Italie et gourmandises. Très joli roman, et des idées de recettes du soleil!
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un livre très drôle, qui se dévore et qui nous fait découvrir la gastronomie italienne.
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Quel livre! Un vrai coup de coeur
Tous les sens sont sollicités par ce texte, on est transporté dans une Italie gourmande, succulente et truculente. On est immergé dans la culture culinaire italienne, dans une tempete de saveurs, de textures et de coloris.
Le personnage de Rosa est vraiment très attachant, avec ses rondeurs, sa timidité et son intrépidité à la fois. Il y a un humour certain malgré les drames évoqués et j'ai souvent ri de ses mésaventures.
Un livre que je conseille fortement, surtout en période de déprime et de mauvais temps, il est d'un vrai dépaysement et il est plein de soleil.
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C'est le cas de le dire, j'ai littéralement dévoré ce roman, il est addictif. Entre les longues séances de cuisine de Rosa qui donne l'eau à la bouche et les séances d'amour torrides, enflammées et sensuelles. Ce roman se laisse lire délicieusement. Bien sûr j'ai été aussi tout le suite touché par le personnage de Rosa : sa force, sa douceur, son courage et sa fragilité qui se mélangent page après page. Un roman enivrant et grisant dont j'ai hâte de lire la suite.
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Gourmandise exquise à trois étages qui séduira tous les publics :
- la base vous convaincra du talent de sa créatrice : une belle histoire rude et romanesque à la fois, qui fourmille de détails sur la Sicile des années 20 (fruits d'un solide travail de documentation)

- Une galerie de personnages sympathiques et de situations cocasses vous apporteront un croustillant aussi surprenant qu'enchanteur

- La sensualité des évocations charnelles et les effluves de l'Italie flatteront vos sens et finiront de vous convaincre que vous goutez un véritable chef d'oeuvre

Vous trouvez que je n'en dis pas assez sur l'histoire et les personnages ?

Tant mieux.

Laissez vous surprendre.
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