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3,92

sur 1032 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avis très mitigé sur ce livre multi-encensé ici-bas, et je vais en profiter pour commencer par un coup de gueule :

Y en a marre de ces polars qui croient utiles d'épaissir la psychologie de leurs enquêteurs en les dotant de blessures internes ressassées à longueur de pages !

(Attention, à celles et ceux qui lisent ce genre de romans justement pour ça : je vais divulgâcher sans remords).

Là, on a un florilège qui en devient grotesque. On part sur un duo d'enquêtrices.
Ma première vit mal son divorce et encore plus mal d'avoir vu sa carrière ruinée pour avoir refusé les avances du préfet prédateur sexuel (ou le sous-préfet, je ne sais plus).
Ma seconde ne se remet pas de la perte de sa fillette cancéreuse (on compatit forcément) et traîne une bavure commise sous l'emprise de ce drame.
Mon troisième en fait un duo dysfonctionnel qui s'affronte à fleuret moucheté par fiertés respectives de vouloir masquer ces douleurs intimes.
Mon tout fait trop de pages inutiles et convenues.

J'arrête ? Non, ce serait bête de passer la suite sous silence.
Il y a un vieil inspecteur en phase terminale de son cancer à lui, mais encore hanté par les cold cases qui sont le substrat de l'intrigue. Et d'ailleurs il a tellement somatisé que c'est certainement ça qui le tue à petit feu.
Un commissaire qui ne supportera pas le meurtre de trop, qu'il aurait dû empêcher puisqu'il enquêtait sur l'enlèvement préalable, et qui s'en ouvre les veines dans sa baignoire.

Et ça en fait des caisses pour nous égrener tout ça avec suspense, au fil des petits chapitres intercalés, comme autant de petites intrigues mineures…

Et c'est bien dommage, parce que raccourci de cette pénible moitié, le polar serait excellent.

On découvre la civilisation nuragique qui occupait la Sardaigne à l'âge du bronze, ses croyances, ses rites et comment ils survivent aujourd'hui. À la fois dans le folklore des villages ; à travers des ahuris sectaires new age, mâtinés de puissants de l'élite locale qui s'y dévoient ; et enfin, mes préférés, au sein d'un clan familial perdu dans l'arrière-pays qui perpétue ces croyances. Bon, c'est la ficelle un peu grosse des ethno-polars, le coup des barbaries antiques qui se transmettent de génération en génération depuis quatre mille ans, mais moi, je marche, c'est ce que j'y aime.

Ces divers ingrédients sont toutouillés et malaxés avec adresse et le suspense est maîtrisé (malgré sa dilution dans la psychologie de bazar dénoncée plus haut). On en profite pour aborder le fonctionnement de l'île : pas de mafia, mais une coterie locale qui monopolise quand même le pouvoir et l'argent. On dévore la fin et on est surpris du dénouement.

Ce qui fait que, réduit de moitié, on aurait eu un livre remarquable.
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Je ne résiste jamais à une nouveauté Gallmeister (maison d'édition qui ne me déçoit quasi jamais) et quand celle-ci bénéfice en plus de critiques dithyrambiques sur Babelio, je ne me pose pas trop de questions, je me rue dans une librairie ! L'intrigue, centrée sur une enquête autour de meurtres rituels en Sardaigne, offrait la promesse d'une lecture haletante mais en refermant ce roman de Pulixi, je dois dire que je suis vraiment déçue. le rythme est lent, on s'ennuie presque, malgré un enchaînement un peu plus soutenu dans la seconde partie du roman, reste majoritairement une impression de marasme plombée par les "cours" sur la Sardaigne et ses rites. le personnage de Mara Rais, la "badass" de l'équipe, est une vraie tête à claques dont les piques agressives m'ont fatiguée, et à aucun moment je ne me suis sentie "en attente" de ce qui allait se passer. Je ne suivrai donc pas ce duo d'enquêtrices dans leurs prochaines investigations.
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Un polar sarde, bonne nouvelle ! Mieux, un roman mêlant des crimes jamais élucidés, des rituels venus du fond des âges, des illuminés véreux et qui donne la part belle à deux policières, la brune Cagliaritaine Mara Rais et la rousse Milanaise Eva Croce. Deux fortes têtes qui fonceraient l'une sur l'autre si elles n'étaient occupées à démêler les obsessions de leur collègue, Moreno Barrali, un inspecteur rongé par le cancer et hanté par les meurtres de deux jeunes femmes, deux sacrifices humains perpétrés au coeur de la Barbagia.
Cette région montagneuse sauvage, couverte de forêts, parsemée de grottes et de vestiges de la culture nuragique, abrite encore une société agropastorale. Elle se manifeste au moment du carnaval par ses costumes, peaux de mouton, sonnailles et masques représentant des bêtes. Pulixi choisit de la dépeindre aussi dans les rites païens de la fertilité rendus à la Déesse-mère. Pour incarner ce choix, il met en scène le clan des Ladu, vivant en quasi-autarcie sur leurs terres. Dans leur mode de vie ancestral, les frontières entre le bien et le mal, la mort et la vie, le vainqueur et le vaincu sont brouillées.
L'auteur mène rondement son intrigue en chapitres courts où se succèdent les points de vue des différents protagonistes de l'histoire. Il nous immerge rapidement dans cette culture peu connue dont l'archaïsme nous glace par moments. Comme il met habilement en scène les dérives sectaires d'une sorte de néo-nuragisme.
Je mettrai un bémol sur le tandem Rais/Croce, taillé à coups de serpe : il y a l'élégante (vernis, maquillage, talons) qui jure comme un charretier, et l'écorchée punk (piercings, rangers, teinture aile de corbeau), un rien mutique. Leur concours de vannes acides est fatigant. Par ailleurs, le livre est un peu long et l'attention se délite dans la troisième partie au moment où elle devrait se renforcer.
Un roman au bout du compte assez classique jusque dans ses rebondissements finaux.
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« … l'homicide brise un équilibre vital, et () si cet équilibre n'est pas rétabli d'une manière ou d'une autre, le défaut de justice crée des ondes chaotiques qui se répercutent sur nos vies à tous : policiers et victimes. »

Des meurtres étranges jamais résolus, des victimes non identifiées et jamais réclamées, des suicides, des crimes ressemblant à des sacrifices humains … dans une île paradisiaque, où la criminalité est très faible en temps ordinaire : la Sardaigne n'a rien à voir ni avec la Sicile ni avec la Corse. Sauf les paysages et la propension des habitants à la discrétion.

Deux héroïnes qui vont devoir faire équipe : comme il est d'usage dans le genre policier, les inspectrices trimballent toutes les deux un lourd passé personnel ou professionnel. Mara Rais, originaire de l'île, est aussi élégamment vêtue que rude dans son langage. Elle a été mise sur la touche à la suite de sa dénonciation de harcèlement sexuel où sa hiérarchie comme l'une de ses collègues l'ont laissée tomber.

Sa nouvelle coéquipière, Eva Croce, originaire de Milan, look de métalleuse en blouson de cuir et rangers renforcés, se remet d'un drame familial atroce. Elles vont devoir coopérer sur une série de crimes avec l'appui d'un vieux policier malade. Il connaît particulièrement ce dossier qui a pour lui tourné à l'obsession. Et en plus, il sent que sa mémoire le lâche, car il est atteint de la maladie à corps de Lewy.

L'enquête est foisonnante, elle laisse une grande place à la protohistoire de l'île, ses mégalithes et ses temples primitifs, avec des paysans qui perpétuent les rites sacrificiels paléolithiques des premiers sardes … et qui suscitent une imitation par une secte et des gourous mal intentionnés.

Des chapitres courts, des rebondissements, des fausses pistes qui font perdre leur temps aux enquêteurs, des intrigues entremêlées … tout pour un page turner, avec toutefois un bémol : la fin, bien entendu totalement imprévisible et hautement improbable, est un peu fuligineuse …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Une lecture agréable de celle que l'on fait sans trop réfléchir, sans trop en vouloir.
Je m'attendais à un grand roman policier vu les chroniques lues ici et ailleurs. Or si on enlève le contexte géographique (la Sardaigne), on est sur une enquête très classique, du déjà vu à mon avis. le dénouement est en plus assez bâclé.

Rien à voir avec l'histoire mais je regrette profondément que l'éditeur n'ai pas traduit en bas de page les nombreux passages en Sarde. Je comprends tout à fait que ce ne soit pas fait dans le texte mais des notes de bas de page et un lexique pour tout le vocabulaire auraient été vraiment les bienvenus.

A lire pour se divertir mais pas plus.
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Cela faisait un moment que je tournai autour de ce livre, de part sa couverture que je trouve très belle et par les avis plutôt bons également.

Au début de ma lecture j'ai aimé le lieu ou se situe l'action la Sardaigne, j'ai aimé les inspectrices qui sont un peu mis au placard avec la création de cette brigade des crimes non élucidés, j'ai aimé le fait de suivre des femmes, j'ai aimé l'ancien flic qui les aide à ce sujet et qui veut à tout prix résoudre l'affaire qu'il n'a pas pu élucider durant sa carrière.

Le côté rituel des meurtres m'a également beaucoup plu, j'aime en effet quand les romans policiers prennent ce chemin, malheureusement à partir de la seconde moitié du récit j'ai moins adhérer à la lecture et celle-ci a été beaucoup moins fluide.

J'ai cependant aimé l'ambiance et l'atmosphère du récit et pour un premier roman de la part de l'auteur je trouve cela plutôt réussi, je le suivrai donc dans son prochain opus.
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Que penser de ce livre ?
On admire évidemment le style : une prose lyrique qui vise à exprimer l'âme difficile et tourmentée de cette terre, son charme un peu magique, la beauté de sa lumière et de ses paysages, et le particularisme de ses coutumes.
La Sardaigne, à l'écart des grandes voies de communication, est finalement entrée assez tard dans l'histoire, et son histoire propre est relativement mal connue ; on sait qu'elle a connu une culture mégalithique assez particulière, celle des nuraghe, monuments très particuliers et autres exemple dans les diverses contrées où s'est épanouie la grande civilisation des mégalithes, et relativement proche dans le temps. L'auteur postule une survie partielle de cette culture, et notamment de sa religion, dans la Barbagia, région montagneuse et forestière qui est à la Sardaigne ce que cette dernière est au reste de l'Italie
Elle a longtemps été une société sans état, malgré son incorporation au royaume de Piémont, puis à l'Italie unifiée, avec ce que cela implique en matière de violence homicide : quand il n'y a pas d'état, comme le dit Hobbes, c'est la guerre de tous contre tous. Il semble que cela laisse des traces.
L'auteur entremêle deux intrigues, à la fois séparées et imbriquées :
-la vie d'un groupe, on pourrait presque dire une tribu, de paysans de la Barbagia, avec leurs coutumes héritées du néolithique et fort peu modifiées ; ici la religion chrétienne et la loi italienne n'ont jamais vraiment pénétré.
-et une enquête policière classique sur un enlèvement et des meurtres, auxquels serait mêlée une secte moderne prétendant s'inspirer de l'ancienne religion nuraghique ; des portraits attachants des enquêteurs, notamment deux policières qui (c'est presque obligatoire en vertu de la loi non écrite des thrillers contemporains) sont des blessées de la vie.
Le récit met quelque temps à trouver son rythme, mais aboutit à un suspense soutenu.
Dommage que les nombreux passages en Sarde ne soient pas traduits. Je ne connais pas cette belle langue, Mais peut-être que le traducteur français non plus ? Ils ne sont peut-être pas traduits dans le texte italien original. Mais enfin Gallmeister aurait pu chercher un traducteur du Sarde, cela doit bien exister quand même, ne fut-ce qu'en Italie.
Par ailleurs on a du mal à croire tout à fait à la survivance de l'ancienne religion telle que la décrit l'auteur, et à se laisser pleinement emporter, bien que cela induise une certaine beauté tragique.
On regrettera aussi une fin en forme de tour de passe-passe.
Malgré tout, c'est un bon livre, bien écrit et original.
Mais je n'adhère pas.
Il paraît que ce volume est le premier d'une série avec les mêmes enquêtrices. Je donnerai une deuxième chance à l'auteur pour le prochain ; si elle veut être à la Sardaigne ce que Camilleri est à la Sicile, elle va devoir s'améliorer.
Et, on ne sait jamais, maintenant que les aventures du commissaire Montalbano sont hélas définitivement terminées, Quadruppani serait peut-être libre pour les traductions.
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J'ai pris un grand plaisir à lire ce livre (ce qui est déjà beaucoup !). Pour avoir eu l'occasion de visiter la Sardaigne et donc de découvrir les nuraghes et la Barbagia (sans les Ladu…) j'ai beaucoup apprécié la restitution que fait l'auteur de cette île magnifique et mystérieuse.
Dans la première partie, comme d'autres critiques ont pu le dire, j'ai parfois été agacé par le nombre important d'expressions sardes glissées dans les dialogues, parfois sans traduction. Certes cela nous immerge dans le contexte mais au bout d'un moment cela n'a plus d'intérêt et nous distrait du véritable sujet.
En revanche, je ne mets que trois étoiles car je ressors du livre avec le sentiment d'avoir été floué, à la fois par l'intrigue et par la fin bâclée. On a l'impression que l'éditeur a soudainement dit à Piergiorgio Pulixi : « stop ! 544 pages c'est déjà beaucoup ! ».
Etant donné que je ne peux pas dire ce qui m'a déçu sans dévoiler l'histoire, je vais le faire en texte caché. A ne regarder que si vous avez déjà lu le livre.


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C'était une lecture sympa. Et je crois que « lecture sympa » c'est juste en dessous de « lecture pas mal » sur un barème d'appréciation. En tous cas sur le mien.

Ce roman primé est le premier opus d'une série qui réunit Mara Rais et Eva Croce, deux enquêtrices placardisées qui forment un binôme qui a bien du mal à trouver ses repères, en Sardaigne. Personnages intéressants et bien travaillés. Pas vraiment originaux mais qui suggèrent l'empathie.

Par contre, s'il est un personnage vraiment réjouissant, c'est bien la Sardaigne. Pour le coup le voyage est dépaysant .. les odeurs, les paysages, la mer, le panorama, les légendes… D'accord, on y est vraiment très bien !

Et puis l'intrigue prend sa place. Lentement. Une disparition rappelle à un flic mourant les cold cases qui ont empoisonné sa carrière… Il doit transmettre son obsession pour que les mystères soient levés, absolument. Il faut alors la moitié du roman soit plus de 250 pages pour que les éléments soient racontés… c'est bien ficelé, bien rapporté, mais ça n'avance pas … je frôle l'ennui.

Quand enfin un nouvel élément majeur survient (no spoil … il ne resterait pas grand chose^^)… je suis attentive, tendue, prête à voir toute la mise en place voler en éclats pour partir sur tout autre chose… mais non… malheureusement cela suit bien les lignes tracées…. je baille désormais franchement.
Le dénouement n'y changera rien. « Tout ça pour ça » ai-je envie de dire en tournant la dernière page.

C'est un roman qui avait tout pour que je l'aime beaucoup. Mais il restera à l'échelle d'une lecture sympa.
Vous voyez maintenant ? Celle qui se laisse lire… et qu'on ferme facilement… pressé d'être embarqué par la suivante.
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Pas facile de donner davantage que 3 sur 5 à ce roman, non pas à cause de l'histoire mais de la traduction qui selon moi est incomplète. En règle générale,  lorsque le traducteur prend la parti de laisser quelques mots dans la langue d'origine ou dans le patois local, ici celui de la Sardaigne, une note de bas de page en fait la traduction. Pas ici et comme je ne parle ni italien ni sarde, j'ai dû dégainer le traducteur à de nombreuses reprises. C'est un peu gavant car cela fait ralentir le rythme du récit. 

Concernant l'histoire, le rythme est soutenu quand le traducteur ne vient pas l'interrompre, l'intrigue originale et les personnages parfaitement bien construits, surtout les deux enquêtrices. 

Il me semble qu'il y a une suite et je pense que je la lirai mais pas de suite, car j'ai envie d'une lecture sans traducteur. 

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