Helsinki, 1H30 , Martti est réveillé, c'est la nuit , Elsa ,son épouse, dort à ses côtés. Rien d'extraordinaire si ce n'est qu'Elsa est rentrée chez elle pour y vivre ses dernières semaines.Entourée par Elenoora, leur fille que tous appelaient Ella quand elle était une enfant, Anna et Maria ses petites filles, Elsa essaye de "finir" en beauté.
Jouons à nous déguiser comme lorsque tu étais enfant dit-elle à Anna , une porte d'armoire qui s'ouvre, une robe oubliée et voilà le passé qui vous prend à la gorge. Alors Elsa raconte à Anna Eeva, les années 1964:68 où elle voyageait sans arrêt et où Eeva venait s'installer chez elle pour s'occuper d'Ella , comment Eeva et l'homme, son époux , ont vécu l'un à côté de l'autre, l'un avec l'autre, l'un dans l'autre une passion fusionnelle .
C'est Anna qui raconte, et qui , à travers les amours d' Eeva, essaye de panser ses propres plaies.
Un roman foisonnant, un tourbillon de retours en arrière,un saute-mouton perpétuel d'un narrateur à l'autre m'ont je l'avoue un peu désarçonnés au début puis je me suis laissée avaler par cette histoire, j'ai accompagné Elsa sur son dernier chemin, j'ai regardé Martti lui tenir la main, j'ai eu envie de prendre Ella dans les bras et lui dire d'avoir confiance , qu'elle a deux filles superbes , un époux aimant et présent et que la vie vaut d'être vécue pour l'amour donné et pour l'amour reçu. Et puis en plus, il y a en toile de fond ce monde des années 6O/7O ,le monde d'artistes qui est celui de Martti ,peintre de renom, et celui de la pédopsychologie et de ses limites , le domaine de prédilection d'Elsa.
Riikka Pulkkinen, plume finlandaise de grand talent ,est un écrivain à suivre cela va sans dire .