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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Derrière le pseudonyme d'Ellery Queen se cachent Manfred B. Lee et Frederic Dannay, deux cousins de Brooklyn qui dépassés par leur premier succès en librairie ont dû se consacrer à l'écriture à plein temps. L'inspecteur new-yorkais Queen et son fils Ellery détective privé sont ainsi peu ou prou leurs Gary-Stu. C'était mon premier livre des auteurs, et sûrement pas le dernier : merci Babelio, merci Masse Critique, merci Archipoche !

Le père et le fils sont de retour de vacances au Canada, quand sur une route de campagne au pied des montagnes ils se retrouvent confrontés à un feu de forêt. Ils se retrouvent obligés d'en gravir les sommets pour échapper aux flammes et de demandée à asile à une drôle de maisonnée qui en plus de partager un secret commun chacun des membres cultive son propre secret. Tout le monde se retrouve coupés du monde par l'incendie qui fait rage, et quand le maître des lieux le Docteur John Xavier est retrouvé assassiné on démarre alors une enquête en huis-clos… Qui est l'assassin ? le domestique Bones, la domestique Mrs Wheary, son frère Mark, sa femme Sarah, son assistant Percival Holmes, l'invitée Ann Forrest, la cliente Marie Carreau, les patients Francis et Julian Carreau ou le réfugié John Smith ?

Nous sommes dans du classique mais du solide, car nous sommes dans un traditionnel « Cosy Mystery » qui contient tous les ingrédients du genre s les éléments du genre et contient tous les ingrédients. J'ai passé un bon de lecture, facile et rapide ce qui m'a permis de remettre le pied à l'étrier (même si au début j'ai eu un peu de mal à me replonger dans la prose de la première moitié du XXe siècle), mais malgré des qualité j'ai trouvé cela inégal : le côté « Mystery » et ses énigmes à résoudre est bien plus exploité que le côté « Cosy » et sa galerie de psyché à explorer. Encore une fois, quel que soit le talent des auteurs on mesure le plafond de verre qui les sépare de la Duchesse de la Mort qui plaçaient les passions humaines au centre de ses récits…

Donc pour maintenir le lecteur en haleine, on multiplie les fausses piste (et en placer une à 10 pages de la fin pour finalement retourner au point de départ c'était vraiment trop fort de café) : l'épouse jalouse, un capteur d'héritage, un maître chanteur, l'assistant du bon docteur qui enfouit de mystérieux colis dans le sol… Et ce d'autant plus qu'on a spoilé tout ou presque dès le départ avec le titre « Le Mystère des frères siamois », et que comme l'une des révélations est basée sur un jeu de mots entre la langue française et la langue anglaise, en VF on spoile presque le reste avec le dramatis personae au début du roman (ah c'était le bon temps quand auteurs et éditeurs mettaient le dramatis personae pour faciliter la vie des lecteurs !). On fait avancer l'intrigue avec des « morts qui parlent », autrement dit des assassinés qui en agonisant ont laissé des indices pour démasquer leurs meurtriers. J'avoue qu'ici on use et abuse du procédé, et que dès la première fois c'est capillotracté. Après l'amateur de récits policiers repère très vite les Fusils de Tchekov qui permettront d'orienter les enquêteurs dans leurs interrogatoires en vue de la confrontation finale, et trouvera un peu bizarre que personne ne se pose la question du mobile donc du « cui bono ».

Les commissaires littéraires de l'entre-deux-guerres (décidément ces emmerdeurs élitistes sont pire que du chien-dent), ont hurlé à l'affreux classicisme qui piochait dans la littérature gothique avec le Bon Docteur, son assistant ambitieux, son serviteur patibulaire et la sinistre créature. Comme le dit le proverbe anglais « it is in the old pots that we make the best soups », et comme le fit le proverbe français « c'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes » : originalité n'est aucunement synonyme de qualité et manque d'originalité n'est aucunement synonyme de médiocrité, au contraire bien souvent rien ne vieillit aussi vite et aussi mal que l'avant-gardisme ! Ici c'est même dommage de ne pas avoir davantage exploité le roman gothique : j'aurais bien vu un « monstre » en cacher un autre ce qui aurait amené une foule de questions plus intéressantes que « un six de pique découpé en deux, qu'est-ce la victime voulait nous dire ? », genre « qui est la créature ? », « d'où vient la créature ?, « que veux la créature ? », « la créature a-t-elle un complice voire un géniteur / une génitrice parmi les suspects? »… Oui mais non, mais d'autres auteurs y ont pensé à la place des cousins de Brooklyn !

Il y a des éléments que j'ai beaucoup aimé :
- les auteurs ont beaucoup d'humour et d'autodérision face au genre policier, tellement d'ailleurs qu'on a l'impression que leurs Gary Stu savent qu'ils sont dans un roman policier. Alors on ne repousse pas les limites du quatrième mur, mais on nous offre beaucoup de tirades savoureuses...
- le côté survival est mine de rien très réussi dans la tension et dans l'émotion, et les splendides descriptions de l'incendie n'ont pas pris une ride au fil des décennies… du coup c'est dommage d'avoir tout gâché en évoquant en 1933 un éventuel sauvetage en hélicoptère car les hélicoptères ont été véritablement créés en 1935 (c'étaient des prototypes et ils ont été inventés en Allemagne) : problème de révisions ultérieures, ou propagande délibérée voulant faire croire aux Américains et au reste du monde que les USA sont toujours en avance sur le reste du monde (c'est carrément inscrit dans le cahier des charges de la production culturelle américaine pour ceux qui ne le sauraient pas encore) ?

Après on va encore me tomber dessus à bras raccourcis, mais les faits sont têtus : les femmes ne sont pas à la fête dans ce roman policier. Ils sont tellement utilitaires qu'on arrive à en oublier certains et à se demander à quoi ils servent. On a une récurrence de dialogues précisant noir sur blanc que les femmes sont faibles physiquement, faibles psychologiquement, doté d'un métabolisme susceptible de changement brusques, qui rient et qui pleurent pour rien, fatiguées, fatigantes et impossible à comprendre avec leurs caprices et leurs pétages de plombs à répétition… Alors oui c'est d'époque, mais c'est pénible quand même hein !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Et une madeleine, une! Retrouvée dans le grenier familial, bien qu'il ait connu le malheur d'être rangé - quelle horreur! J'ai encore été charmée par cette collection de stéréotypes, les femmes hystériques, les hommes péremptoires et le petit personnel pittoresque. Ellery Queen est l'Agatha Christie américain, en moins subtil, mais tout aussi accro aux petites cellules grises et à la déduction mathématique. La lecture de ces romans s'apparente à un jeu pervers, à mi-chemin entre l'équation mathématique (Page 419 « J'ai démontré ». Page 420 « j'ai démontré aussi », « par conséquent ce n'est pas le docteur », « par conséquent c'est quelqu'un d'autre », « par conséquent c'est une fausse accusation » « et nous devons considérer ») entre l'équation donc et le récit épique, parce que la démonstration vaut moins par sa rigueur logique que pour le récit tumultueux des vices de l'humanité que rédime le cerveau subtil du détective.
Mais bon, il faut bien avouer que je n'ai plus la foi et que l'ultime révélation m'a laissée de marbre. Le huis-clos et le suspens ont distillé leur atmosphère douillette (de celles qui donnent envie d'apprendre à fumer la pipe) mais pas au point de me tromper sur la marchandise: les Queen père et fils sont désespérément nuls, à la manière des Dupondt. Ils arrêtent à tout va, se trompent lamentablement et ne détectent le véritable coupable que 10 pages avant la fin.
Agatha, ce ne sont pas ces amateurs qui vont te détrôner.
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Un roman policier plutôt surprenant, bien que finalement assez classique dans le fond.
J'avais lu il y a 10 ans un roman signé Ellery Queen, sans grand souvenir. Il y a longtemps que j'avais envie d'en relire, et au moment où L'Archipel/Archipoche ressortent certaines de leurs enquêtes, j'ai pris dans ma PAL un très vieil exemplaire déniché à une vente Amnesty.

Un roman "en vase clos" au motif assez étonnant : le détective Ellery Queen, et son père l'inspecteur Richard Queen se trouvent obligés de se faire héberger dans une maison isolée au sommet d'une montagne, le feu ayant coupé toute retraite.
Une maison où sont rassemblés ce qu'il faut de personnages pour un bon roman : deux jeunes jumeaux siamois de 16 ans (attachés mais aussi attachants - oh le moche jeu de mots - mais qui semblent tout le long du roman avoir plutôt 12 ans). Un docteur qui paraît se spécialiser dans des expériences ... sa femme, son frère, un peu de personnel etc ... Bref, un beau début d'énigme classique.

Ce qui fait l'originalité, c'est que le feu qui a conduit ici nos détectives continue à enflammer la montagne, se rapproche peu à peu, laissant peu d'espoir de survie aux personnes enfermées là.
Donc une vision des choses assez différente. Quand on sait qu'on a bien peu de chance de sortir vivant, la recherche d'un criminel change un peu d'aspect !

Pas mal de côtés intéressants donc, dans un roman policier de type classique.
Mais plusieurs points négatifs aussi :
J'ai regretté que les déductions se traînent pas mal : père et fils nous expliquent, et réexpliquent ce qu'ils trouvent, puis qu'ils se sont trompés, c'est lent et souvent répétitif, j'avoue m'être souvent ennuyée.
L'inspecteur, Queen père, prend des décisions étonnantes et d'une absurdité dangereuse, tirant par exemple sur un des suspects alors que personne ne peut s'échapper de la montagne en flamme, etc ...
L'auteur et les 2 détectives s'appellent tous Queen, j'ai parfois eu du mal à distinguer père et fils !!

Au final, une lecture dispensable, mais intéressante cependant à titre historique, car le duo Ellery Queen fait quand même partie des classiques du roman policier.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Grâce à la dernière Masse Critique de Babelio et aux éditions de l'Archipel, que je remercie, j'ai découvert les romans à suspense de cet auteur que je ne connaissais que de nom.
En fait, ils sont deux, deux cousins, devenus célèbres après avoir gagné un concours de nouvelles policières leur permettant d'entamer une carrière prolifique, sous le nom d'Ellery Queen, qui est également le nom de leur héros récurrent.
Cette aventure d'Ellery Queen, propose une enquête à huis-clos, dans une villa isolée, au sommet d'une montagne cernée par une forêt en feu. Voilà un début bien excitant ! d'autant plus excitant que le feu gagnant du terrain, tous les protagonistes de cette sombre affaire vont se sentir menacés par les éléments et perdre peu à peu leur sang-froid...
Ici, vous trouverez des meurtres, évidemment, mais rien de particulièrement spectaculaire ou horrifique. Il y aura des faux indices, des faux coupables, mais de vrais assassins, et si Ellery Queen y perd parfois son latin, il sait toutefois faire fonctionner ses petites cellules grises, aussi bien qu'un certain Hercule Poirot, cher à Agatha Christie. Bref, une mécanique bien huilée, selon des recettes éprouvées et largement répandues par la reine du crime qui a sans doute inspiré les deux cousins !
Bien construit, bien écrit, voilà un roman policier qui se déguste avec un bon whisky, plutôt qu'avec une tasse de thé ou de chocolat. Avis aux amateurs !
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Pour cette 3ème enquête, je me suis ennuyée et d ailleurs j ai mis plus de temps à finir cet opus.

Ce huis clos est sans grand intérêt à mon sens et cette fois la déduction finale tombe comme un cheveu sur la soupe.

Et cette fois, aucun défi au lecteur ...

Même pour les vacances, ce troisième tome est à classer sans suite.
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