AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Antoine Béguin (Traducteur)
EAN : 9782277229056
J'ai lu (26/02/2001)
3.7/5   25 notes
Résumé :
« Des années plus tard, Ellery Queen se rappelait encore tous les détails de cette nuit extraordinaire passée dans une maison pleine de mystère, sur un pic battu par les vents. en pleins monts Tepee. » Contraints d'y chercher refuge pour échapper à un incendie qui gagne de toutes paris. Ellery et son père découvrent des hôtes pour le moins étranges, sur lesquels plane une menace de mort. Des bagues disparaissent, une ombre monstrueuse hante les couloirs. l'inquiétan... >Voir plus
Que lire après Le mystère des frères siamoisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 25 notes
5
2 avis
4
7 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Derrière le pseudonyme d'Ellery Queen se cachent Manfred B. Lee et Frederic Dannay, deux cousins de Brooklyn qui dépassés par leur premier succès en librairie ont dû se consacrer à l'écriture à plein temps. L'inspecteur new-yorkais Queen et son fils Ellery détective privé sont ainsi peu ou prou leurs Gary-Stu. C'était mon premier livre des auteurs, et sûrement pas le dernier : merci Babelio, merci Masse Critique, merci Archipoche !

Le père et le fils sont de retour de vacances au Canada, quand sur une route de campagne au pied des montagnes ils se retrouvent confrontés à un feu de forêt. Ils se retrouvent obligés d'en gravir les sommets pour échapper aux flammes et de demandée à asile à une drôle de maisonnée qui en plus de partager un secret commun chacun des membres cultive son propre secret. Tout le monde se retrouve coupés du monde par l'incendie qui fait rage, et quand le maître des lieux le Docteur John Xavier est retrouvé assassiné on démarre alors une enquête en huis-clos… Qui est l'assassin ? le domestique Bones, la domestique Mrs Wheary, son frère Mark, sa femme Sarah, son assistant Percival Holmes, l'invitée Ann Forrest, la cliente Marie Carreau, les patients Francis et Julian Carreau ou le réfugié John Smith ?

Nous sommes dans du classique mais du solide, car nous sommes dans un traditionnel « Cosy Mystery » qui contient tous les ingrédients du genre s les éléments du genre et contient tous les ingrédients. J'ai passé un bon de lecture, facile et rapide ce qui m'a permis de remettre le pied à l'étrier (même si au début j'ai eu un peu de mal à me replonger dans la prose de la première moitié du XXe siècle), mais malgré des qualité j'ai trouvé cela inégal : le côté « Mystery » et ses énigmes à résoudre est bien plus exploité que le côté « Cosy » et sa galerie de psyché à explorer. Encore une fois, quel que soit le talent des auteurs on mesure le plafond de verre qui les sépare de la Duchesse de la Mort qui plaçaient les passions humaines au centre de ses récits…

Donc pour maintenir le lecteur en haleine, on multiplie les fausses piste (et en placer une à 10 pages de la fin pour finalement retourner au point de départ c'était vraiment trop fort de café) : l'épouse jalouse, un capteur d'héritage, un maître chanteur, l'assistant du bon docteur qui enfouit de mystérieux colis dans le sol… Et ce d'autant plus qu'on a spoilé tout ou presque dès le départ avec le titre « Le Mystère des frères siamois », et que comme l'une des révélations est basée sur un jeu de mots entre la langue française et la langue anglaise, en VF on spoile presque le reste avec le dramatis personae au début du roman (ah c'était le bon temps quand auteurs et éditeurs mettaient le dramatis personae pour faciliter la vie des lecteurs !). On fait avancer l'intrigue avec des « morts qui parlent », autrement dit des assassinés qui en agonisant ont laissé des indices pour démasquer leurs meurtriers. J'avoue qu'ici on use et abuse du procédé, et que dès la première fois c'est capillotracté. Après l'amateur de récits policiers repère très vite les Fusils de Tchekov qui permettront d'orienter les enquêteurs dans leurs interrogatoires en vue de la confrontation finale, et trouvera un peu bizarre que personne ne se pose la question du mobile donc du « cui bono ».

Les commissaires littéraires de l'entre-deux-guerres (décidément ces emmerdeurs élitistes sont pire que du chien-dent), ont hurlé à l'affreux classicisme qui piochait dans la littérature gothique avec le Bon Docteur, son assistant ambitieux, son serviteur patibulaire et la sinistre créature. Comme le dit le proverbe anglais « it is in the old pots that we make the best soups », et comme le fit le proverbe français « c'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes » : originalité n'est aucunement synonyme de qualité et manque d'originalité n'est aucunement synonyme de médiocrité, au contraire bien souvent rien ne vieillit aussi vite et aussi mal que l'avant-gardisme ! Ici c'est même dommage de ne pas avoir davantage exploité le roman gothique : j'aurais bien vu un « monstre » en cacher un autre ce qui aurait amené une foule de questions plus intéressantes que « un six de pique découpé en deux, qu'est-ce la victime voulait nous dire ? », genre « qui est la créature ? », « d'où vient la créature ?, « que veux la créature ? », « la créature a-t-elle un complice voire un géniteur / une génitrice parmi les suspects? »… Oui mais non, mais d'autres auteurs y ont pensé à la place des cousins de Brooklyn !

Il y a des éléments que j'ai beaucoup aimé :
- les auteurs ont beaucoup d'humour et d'autodérision face au genre policier, tellement d'ailleurs qu'on a l'impression que leurs Gary Stu savent qu'ils sont dans un roman policier. Alors on ne repousse pas les limites du quatrième mur, mais on nous offre beaucoup de tirades savoureuses...
- le côté survival est mine de rien très réussi dans la tension et dans l'émotion, et les splendides descriptions de l'incendie n'ont pas pris une ride au fil des décennies… du coup c'est dommage d'avoir tout gâché en évoquant en 1933 un éventuel sauvetage en hélicoptère car les hélicoptères ont été véritablement créés en 1935 (c'étaient des prototypes et ils ont été inventés en Allemagne) : problème de révisions ultérieures, ou propagande délibérée voulant faire croire aux Américains et au reste du monde que les USA sont toujours en avance sur le reste du monde (c'est carrément inscrit dans le cahier des charges de la production culturelle américaine pour ceux qui ne le sauraient pas encore) ?

Après on va encore me tomber dessus à bras raccourcis, mais les faits sont têtus : les femmes ne sont pas à la fête dans ce roman policier. Ils sont tellement utilitaires qu'on arrive à en oublier certains et à se demander à quoi ils servent. On a une récurrence de dialogues précisant noir sur blanc que les femmes sont faibles physiquement, faibles psychologiquement, doté d'un métabolisme susceptible de changement brusques, qui rient et qui pleurent pour rien, fatiguées, fatigantes et impossible à comprendre avec leurs caprices et leurs pétages de plombs à répétition… Alors oui c'est d'époque, mais c'est pénible quand même hein !
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          470
Élémentaire mon cher Watson...


Ellery Queen et son père l'inspecteur Richard Queen de la brigade criminelle de New York sont de retour du Canada. Cernés par un incendie de forêt, ils sont contraints de quitter la route principale pour emprunter un chemin menant nulle part. Au terme d'un parcours parsemé d'embuches, au cours duquel ils croisent un véhicule conduit par un homme au comportement étrange, ils parviennent devant la demeure insolite du docteur Xavier qui leur offre l'hospitalité pour la nuit. Au cours de la soirée, ils rencontrent les neuf autres habitants et résidents qui montrent tous d'étranges comportements.


Au moment de rejoindre sa chambre, l'inspecteur Queen est terrifié à la suite de la vision, au fond du couloir, d'une masse informe et inhumaine. le lendemain matin, le docteur Xavier est retrouvé mort assassiné, la moitié d'une carte déchirée dans la main droite : le six de pique.


L'incendie progresse dangereusement et menace la demeure et ses hôtes. Ceux-ci sont épuisés et démoralisés : « en même temps la présence parmi eux d'un sanglant assassin n'arrivait pas à leur faire oublier la menace bien plus terrible qui s'avançait vers dans la forêt… C'est qu'ils avaient peur d'être seuls, peur les uns des autres, peur du silence, peur du feu. (P. 255, 256).
La police est empêchée de se déplacer pour enquêter par suite de l'incendie. L'inspecteur Queen et Ellery, mènent alors l'enquête clos dans une ambiance caniculaire. Après moult hésitations et accusations erronées, mais au terme d'une déduction d'une logique impitoyable, alors que les flammes sont sur le point de les consumer tous, Ellery, in extremis, finit par confondre le ou la coupable.


Ellery Queen est, à la fois, le pseudonyme de deux auteurs américains, cousins par alliance - Frédéric Dannay (1905-1982) et Manfred B. Lee (1905-1971) - et le nom du héros, l'enquêteur détective, « Ellery », dans la série des romans « mystère ». Il y a plusieurs périodes dans le « cycle Ellery Queen » ; elles sont toutes unies par le même dénominateur : le roman policier et, plus particulièrement, le roman policier d'enquête. Précédant John Dickson Carr, Ellery Queen est la référence des auteurs américains de whodunit (1) au 20ème siècle. Les romans, les nouvelles ou les anthologies des deux cousins, qui ont écrit parfois sous un autre pseudonyme, mais toujours dans la catégorie « intrigues policières », constituent une oeuvre de plus de quatre-vingts ouvrages. Malheureusement, tous ne sont pas traduits en français (3) ; or une maitrise parfaite de l'anglais s'impose pour une lecture idéale de ce style de récits dans le texte. « le mystère des frères siamois » est le premier roman de la série traduit.


Ellery est un dandy truculent, singulier et excentrique capable d'élucider comme nul autre - au côté de son père, l'inspecteur Richard Queen de la brigade criminelle de New York - grâce à sa science et à ses hautes capacités d'observation et de déduction, les enquêtes les plus ardues qui défient la logique ; un véritable personnage crée en laboratoire : distrait et tête en l'air, mais capable d'éclairs de génie au moment où l'on ne s'y attend pas. Très grand, il mesure près de deux mètres, les cheveux bruns, il porte parfois des lunettes. Il vit encore avec son père dans un petit appartement de Manhattan à New York où il passe son temps entre l'écriture de romans policiers et la participation aux enquêtes de son père.


Toutes les enquêtes d'Ellery sont absolument jouissives. Avec maestria, l'auteur associe le lecteur à l'enquête en le défiant de résoudre celle-ci à l'aide d'indices, vrais ou insignifiants, dévoilés tout le long d'un récit où le suspense est omniprésent. Les décors et les ambiances, constamment en milieu clos, sont toujours singuliers et excitants ; les personnages sont insolites et troublants.

Avant de révéler l'énigme, le récit s'interrompt afin que l'on puisse formuler une hypothèse avant qu'Ellery donne la solution : « – je vous préviens…que je vais vous exposer probablement l'affaire la plus extraordinaire du crime prétendument parfait.  » (P.271).


C'est un jeu littéraire sensationnel magistralement orchestré. Les livres d'Ellery Queen appartiennent à ceux dont on a hâte de reprendre la lecture quand on a dû interrompre celle-ci.


À ceux affirmant que l'intrigue serait un peu « tirée par les cheveux » (sic), il convient de répondre que le principe du whodunit n'est pas de raconter un fait divers, réel ou fictionnel, à l'origine d'une enquête policière traditionnelle telle que nous la comprenons communément ; il n'est pas un thriller ou un roman noir non plus. le whodunit est un genre bien particulier de la littérature policière (1). L'enquête s'apparente à jeu intellectuel où le sens de la logique rigoureuse du lecteur, presque mathématique, est mis à l'épreuve (2). le contexte de l'intrigue les décors et paysages ou bien encore les personnages ne sont que le prétexte à celui-ci.


Et, il serait inopportun, pour apprécier la valeur d'Ellery Queen, de le comparer à Agatha Christie – ce que fait une certaine critique mal informée – dont les romans sont loin d'être tous des whodunit proprement dits et ceux qui le sont s'affranchissent quelquefois des règles les plus élémentaires du whodunit. (Narrateur/domestiques/enquêteurs coupables ; pluralité de criminels, etc.). Agatha Christie, aussi remarquable qu'elle soit, n'est pas, pour autant, « La reine du crime » !
En un mot comme en cent, Ellery est excellent ; il n'a rien à envier à Hercule Poirot. Ses enquêtes sont des réjouissances qui se dégustent avec une tasse de thé.


Bonne lecture,


Michel.


1) le whodunit - contraction de « Who done it ? « Qui l'a fait ?  » - est devenu synonyme du roman d'énigme classique du début du XXe siècle, appelé aussi roman problème ou roman jeu. Ce roman de détection est une forme complexe du roman policier dans laquelle la structure de l'énigme et sa résolution sont les facteurs prédominants. Au cours du récit, des indices sont fournis au lecteur qui est invité à déduire l'identité du criminel avant que la solution ne soit révélée dans les dernières pages. L'enquête est fréquemment menée par un détective amateur plus ou moins excentrique, par un détective semi-professionnel, voire par un inspecteur de la police officielle.


Le roman de type « mystère en chambre close » est une forme particulière de « whodunit » et renvoie à une énigme où la victime aurait été tuée ou agressée dans un local apparemment étanche dont le coupable se serait échappé de façon irrationnelle.


En principe, le lecteur doit disposer des mêmes indices que l'enquêteur et donc des mêmes chances que lui de résoudre l'énigme, l'intérêt principal de ce genre de romans étant de pouvoir y parvenir avant le héros de l'histoire. (Source Wikipédia).


2) Il y a dans ce billet un indice pour résoudre l'énigme du « mystère des frères siamois » ……


3) Il est regrettable que les éditions archipoches, qui republient en français les certaines enquêtes d'Ellery Queen, méprisent autant ses lecteurs. Les traductions sont parfois approximatives, ruinées par des fautes d'orthographe et, parfois même, par des contresens ou phrases sans queue ni tête et illisibles. (Le mystère des frères siamois, nouvellement réédité, est, cette fois-ci, correct).


J'ai interrogé l'éditeur – Archipoche - sur ce problème. Voici sa réponse édifiante :

« Bonjour cher Monsieur,
Merci de votre attention pour nos éditions.
Vous retrouverez ici la totalité des titres traduits : http://www.archipoche.com/page-auteur/?id=104024
Je vous laisse vous faire votre propre avis via Babélio, site sur lequel nous avons proposé la lecture de ces romans ».
Nous ne pouvons pas retraduire comme nous le souhaitons le texte original malheureusement. Cela ne nous incombe guère.
Bonne journée, »


Merci pour cet aveu, mais avec le décodeur, je comprends : « Allez-vous faire voir !  ».


Quand on ne peut pas retraduire, on s'abstient de publier n'importe quoi en toute connaissance de cause !





Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
Commenter  J’apprécie          200
Et une madeleine, une! Retrouvée dans le grenier familial, bien qu'il ait connu le malheur d'être rangé - quelle horreur! J'ai encore été charmée par cette collection de stéréotypes, les femmes hystériques, les hommes péremptoires et le petit personnel pittoresque. Ellery Queen est l'Agatha Christie américain, en moins subtil, mais tout aussi accro aux petites cellules grises et à la déduction mathématique. La lecture de ces romans s'apparente à un jeu pervers, à mi-chemin entre l'équation mathématique (Page 419 « J'ai démontré ». Page 420 « j'ai démontré aussi », « par conséquent ce n'est pas le docteur », « par conséquent c'est quelqu'un d'autre », « par conséquent c'est une fausse accusation » « et nous devons considérer ») entre l'équation donc et le récit épique, parce que la démonstration vaut moins par sa rigueur logique que pour le récit tumultueux des vices de l'humanité que rédime le cerveau subtil du détective.
Mais bon, il faut bien avouer que je n'ai plus la foi et que l'ultime révélation m'a laissée de marbre. Le huis-clos et le suspens ont distillé leur atmosphère douillette (de celles qui donnent envie d'apprendre à fumer la pipe) mais pas au point de me tromper sur la marchandise: les Queen père et fils sont désespérément nuls, à la manière des Dupondt. Ils arrêtent à tout va, se trompent lamentablement et ne détectent le véritable coupable que 10 pages avant la fin.
Agatha, ce ne sont pas ces amateurs qui vont te détrôner.
Commenter  J’apprécie          323
Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur (en réalité deux cousins se cachant sous un pseudonyme) dont les romans policiers ont été publiés aux Etats-Unis dès 1928. Leur enquêteur vedette a été surnommé « le Sherlock Holmes américain » et ses aventures étaient appréciées par la reine du crime herself.. Agatha Christie !

Sur le chemin du retour d'un voyage d'agrément au Canada avec son père, inspecteur de police, le jeune Ellery Queen décide de prendre un raccourci en traversant les Monts Tepees.

Malheureusement, un énorme incendie de forêt se déclare, toute la base du mont sur lequel ils circulent est dévorée par les flammes. Il n'y a pas d'autre échappatoire que de quitter la route et d'essayer de parvenir au sommet par des sentiers à peine praticables par leur auto.

Ils y parviennent après ce qui leur a semblé être un véritable cauchemar.

. Et surprise, il y a là une grande demeure où ils ne sont pas véritablement accueillis à bras ouverts. Mais le Dr Xavier, propriétaire des lieux, apprenant la cause de leur venue finit par leur offrir l'hospitalité.

La maison est sombre, de style plutôt gothique. Les deux hommes ressentent une ambiance très particulière qui les met mal à l'aise : » Il s'était arrêté net, et, d'un geste convulsif, avait saisi le bras de son fils. le regard fixe, bouche bée, l'air épouvanté et le visage d'une pâleur qu'Ellery n'avait encore jamais vue, il regardait quelque chose au fond du couloir. Les nerfs déjà mis rudement à l'épreuve par les péripéties de la soirée, Ellery fit volte face. La chair de poule le picotait sur les bras, à la base du crâne. »

Les deux hommes ne seront pas au bout de leur surprise quand ils découvriront le lendemain matin, après une nuit agitée, ils découvriront que leur hôte, chirurgien renommé, a été assassiné pendant la nuit.

En raison de l'incendie de forêt qui fait rage, les forces de police ne peuvent venir enquêter. C'est donc au père d'Ellery qu'il revient de mener l'enquête. Il sera fort judicieusement aidé par son fils.

Dans ce huis-clos qu'est devenue la maison entourée par les flammes qui progressent de jour en jour, les deux hommes vont mener une enquête pleine de rebondissements dans une atmosphère lourde parmi les occupants du lieu.
Jusqu'aux dernières pages, le mystère rebondit et l'énigme reste entière.

J'ai aimé ce roman par la singularité de l'ambiance qui y règne. D'ailleurs en regardant un documentaire sur Kate Bush, l'univers de sa chanson « Wurthering Heights » m'a fait penser à celle du livre.

Commenter  J’apprécie          60
Grâce à la dernière Masse Critique de Babelio et aux éditions de l'Archipel, que je remercie, j'ai découvert les romans à suspense de cet auteur que je ne connaissais que de nom.
En fait, ils sont deux, deux cousins, devenus célèbres après avoir gagné un concours de nouvelles policières leur permettant d'entamer une carrière prolifique, sous le nom d'Ellery Queen, qui est également le nom de leur héros récurrent.
Cette aventure d'Ellery Queen, propose une enquête à huis-clos, dans une villa isolée, au sommet d'une montagne cernée par une forêt en feu. Voilà un début bien excitant ! d'autant plus excitant que le feu gagnant du terrain, tous les protagonistes de cette sombre affaire vont se sentir menacés par les éléments et perdre peu à peu leur sang-froid...
Ici, vous trouverez des meurtres, évidemment, mais rien de particulièrement spectaculaire ou horrifique. Il y aura des faux indices, des faux coupables, mais de vrais assassins, et si Ellery Queen y perd parfois son latin, il sait toutefois faire fonctionner ses petites cellules grises, aussi bien qu'un certain Hercule Poirot, cher à Agatha Christie. Bref, une mécanique bien huilée, selon des recettes éprouvées et largement répandues par la reine du crime qui a sans doute inspiré les deux cousins !
Bien construit, bien écrit, voilà un roman policier qui se déguste avec un bon whisky, plutôt qu'avec une tasse de thé ou de chocolat. Avis aux amateurs !
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
- Tuckesas ! Osquewa ! Ce pays me rend malade.
- Tu n’es pas sensible au pittoresque. Tu ne sais pas reconnaître la beauté des étymologies indiennes. Et puis, en plus, c’est drôle, parce que nos compatriotes qui voyagent se plaignent des noms « étrangers » comme ils disent : Lwow, Prague (pourquoi Pra-ha, je vous demande un peu !), Brescia, Valdepanas et même ces bons vieux Harwich et Leicestershire d’Angleterre. Et pourtant, ce sont souvent des mots d’une syllabe…
- Hum !
- … Comparés à nos noms indigènes comme Arkansas, Winnebago, Scholarie, Otsego, Sioux City, Susquehanna et Dieu sait encore quoi... Ça, c’est un héritage ! Oui, m’sieu, ce sont des Peaux-Rouges tout peinturlurés qui ont hanté collines, là-bas, de l’autre côté de la vallée, et cette montagne là, qui va nous tomber sur la tête ; oui, m’sieu, des Peaux-Rouges en mocassins et peau de daim tannée, avec des cheveux tressés et plein de plumes de dinde. Et la fumée leur servait de signaux...
Commenter  J’apprécie          230
Et puis tout à coup, il vit le feu. Il eut d’abord l’impression d’être victime d’une illusion d’optique. Il lui sembla que ses yeux noyés de larmes découvraient une espèce de quatrième dimension et plongeaient leur regard dans un abîme infernal, au cœur d’un univers fantastique. Mais il se rendit bite compte qu’il arrivait au bord de l’incendie… cela craquait, éclatait, flamboyait en une conflagration monstrueuse et incandescente, qui changeait sans cesse de forme, telle une créature extraordinaire issue du rêve d’un fou. Les flammes semblaient mues par une intelligence infernale. Elles montaient, insidieuses, dévorant la broussaille et les branches mortes, dardant des espèces de langues qui rampaient, léchaient brutalement les taillis, puis se prolongeaient brusquement en tentacules qui s’emparaient des troncs desséchés et des basses branches, les faisant flamber en un éclair, et ne laissant ensuite que de longues traînées lumineuses dont le rougeoiement rappelait la lueur des tubes au néon. Une immense colonne de flammes venait ensuite, qui, avec une irrésistible férocité, consumait tout ce qui restait.
Ellery recula, se cachant le visage dans ses mains. Pour la première fois, l’horreur de la situation lui apparut vraiment. Le monstre avançait… c’était la nature sous sa forme la plus affolante, la plus atroce.
Commenter  J’apprécie          102
- Cela vous ennuierait d’être baptisés Sherlock Holmes, docteur ? Dans certains milieux, ce serait considéré comme plutôt flatteur, vous savez ?
- J’ai horreur des romans policiers.
- Et bien, vous avez tort. Moi je les adore.
- L’ennui, c’est leur atroce fatras médical. Un véritable amas de sottises. Ils pourraient tout de même se renseigner à des sources sérieuses. Mais pensez-vous ! Et quand ils mettent des Anglais dans leurs histoires, je veux dire quand c’est écrit par des Américains, ils les font parler comme des… comme…
- Vous êtes mauvais public. Je me rappelle avoir lu un roman où on assassinait quelqu’un avec une bulle d’air injectée au moyen d’une seringue. C’était censé faire quelque chose comme une explosion coronaire. Or, il se trouve, comme vous le savez, que cela est mortel une fois sur cent, et encore ! Et bien, cela ne m’a pas empêché de lire ce livre avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          130
On distingue trois types habituels de frères siamois. […] Il y a d’abord les pygopages qui sont joints par les région fessière ; dans cette variété-là, les reins des deux jumeaux communiquent. […] Ensuite, il y a les xilophages, ce sont des jumeaux unis par le sternum. […] Et pour finir, il y a ceux qu’on appelle le type côte-à-côte. Ils sont unis par le devant, c’est-à-dire que, dans leur cas, les foies communiquent et, naturellement, l’appareil circulatoire est commun.
Commenter  J’apprécie          80
Le monde est plein de gens bizarres qui font un tas de vilaines choses, et généralement il est bien difficile de dire pourquoi ils les font. Les êtres humains sont souvent inconséquents.
Commenter  J’apprécie          181

autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (78) Voir plus



Quiz Voir plus

Face à face (Ellery Queen)

Où se déroule l’histoire ?

A Las Vegas
A Los Angeles
A New York
A San Francisco

12 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Face à face : Quand l'assassin perd la face... de Ellery QueenCréer un quiz sur ce livre

{* *}