On ira au Havre en cinq heures, à Marseille en une journée. Je vois dans l’avenir des bornes électriques le long des routes où l’on rechargera les accus. Car je suis pour l’Electricité et le Progrès. Ne me parlez pas du pétrole.
(…)
Cela fait du boucan, ça empeste, ça explose – jamais le client n’en voudra. Et puis si le nombre de voitures automobiles augmentait, il n’y aurait pas assez de pétrole dans le monde, c’est moi qui vous le dis.
(…)
Non, croyez-moi, la voiture électrique c’est l’avenir.
(écrit en 1968)
(Hubert Lubert, romancier, à Morcol, détective privé)
Voici donc. Je me présente : Hubert Lubert, romancier de profession, de vocation même et j’ajouterai d’un certain renom. Etant romancier, j’écris donc des romans. Ecrivant des romans, j’ai affaire à des personnages. Or voici que l’un d’eux vient de s’éclipser. Textuellement. Un roman que je venais de commencer, une dizaine de pages environ, quinze au plus, et dans lequel je mettais les plus grands espoirs, et voilà que le personnage principal, à peine esquissé, disparaît. Comme je ne puis évidemment continuer sans lui, je viens vous demander de me le retrouver.
Lorsque Icare reviendra, je l'orienterai vers la poésie décadente pour qu'il soit de son temps et je lui donnerai un professeur de prosodie impaire et de vers-librisme, M. Maitretout que j'ai conçu ces jours-ci.
LN : Il a voulu retourner cher Mr Lubert. Il m'a dit que si Mr Lubert le reprenait, il me prendrait aussi (...). C'est un beau geste, de la part d'Icare, mais moi je ne veux pas devenir un personnage de roman. J'ai une tout autre origine.
Docteur : Laquelle ?
LN : Cruciverbiste.
Montons remettre Icare entre les pages de M. Lubert.
Il ne me reste plus que la latitude d'aller me coucher sur la longitude de mon pieu.
Sur les feuilles, pas d’Icare ; entre, non plus.