AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 77 notes
5
7 avis
4
16 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
De Boris Quercia, je connaissais Santiago, son flic alcoolique et violent de la trilogie policière qui lui a valu son succès en France et par laquelle j'ai découvert Santiago (la ville), mais pas sous son meilleur jour. Ici, l'auteur s'essaie à la dystopie, même si son personnage principal est quand même un policier à la marge et un peu largué lui aussi. L'histoire se situe dans un monde régi par une technologie ultra envahissante et oppressante, divisé entre la "City" et la "vieille ville". Dans la première, c'est ce nouvel ordre qui règne et évidemment seuls les nantis et les puissants sont à leur aise, alors que dans la seconde sont parqués le rebut de la société et les rebelles qui refusent l'ordre établi. Natalio, le protagoniste avec son électroquant (un robot qui accompagne chacun en guise de domestique) représente les limites de cette nouvelle société, car le robot à plusieurs reprises se trouve être celui qui montre le plus de conscience. A travers une enquête qui n'est qu'un prétexte, ce roman policier qui n'en est pas un se lit comme une fable sur l'humanité et le monde contemporain de plus en plus soumis à la tyrannie de la technologie et du fantasme d'une existence de rêve.
Commenter  J’apprécie          30
Garder une trace de cette lecture rapide d'une semaine du "rêves qui nous restent" de Boris Quercia.
Une quatrième de couverture qui attire mon regard avec cette référence au grand Dick et ce résumé d'histoire de flic et de robot comme dans "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques".
Une histoire d'amitié avec un robot assistant, un anti-héros avec beaucoup de faiblesse et des idées futuristes qui m'ont transportées dans cet avenir un poil angoissant.
Cet échange de chapitre, au début très codé avec son "électroquant" qui au fil du livre se libère et nous montre les pensées anthropomorphes du robot comme dans Journal d'un AssaSynth de Martha Wells.
Des frustrations aussi de laisser l'histoire qui a si bien commencé se terminer aussi vite.
Il y a matière à de multiples prolongement que ne manquera pas de faire l'auteur habitué aux suites...
Commenter  J’apprécie          20
Les rêves qui nous restent
Boris Quercia
Asphalte

Quand le monde part en sucette, quand la réalité n'est pas rose, il existe un refuge potentiel qui peut entraîner l'esprit dans des contrées insoupçonnées. Cela pourrait être le monde des livres. Mais il y a aussi le monde des livres, celui des chimères, cet espace accessible à tous et dont vous ne maîtrisez ni l'accès, ni le contenu et dont vous avez énormément de difficultés à capturer les aventures, bonnes ou mauvaises. Enjeu de pouvoir aussi si une entité pouvait contrôler l'accès, le contenu et l'archive. Et c'est ce qu'imagine entre autre "les rêves qui nous restent", le dernier roman de Boris Quercia paru aux éditions Asphalte.

Natalio n'est pas en haut de l'échelle de la City. C'est un classe 5, un flic qui chasse et élimine les dissidents. Il a perdu son électroquant, un robot humanoïde. Il en achète un autre, d'occase, qui va l'épauler dans une enquête qu'il mène au black pour une usine à rêves victime d'une intrusion. Au fil de son investigation, Natalio va aller de découverte en découverte à commencer par la nature singulière et quelque peu inquiétante de son électroquant qui ne semble pas être celui qu'il paraît.

En voilà un bien étrange roman qui navigue entre l'anticipation, le thriller et une pointe de roman social. On sent aussi que Boris Quercia l'auteur s'est bien imprégné de classique comme les robots d'Asimov avec une pointe de Philip K Dick façon Verhoeven pour Total Recall. Mais les références s'arrêtent là. Les rêves qui nous restent n'est pas une pale copie de ces pontes de la SF. Elle campe bien le personnage désoeuvré de Natalio composant dans cet univers dictatorial où les dissidents sont éliminés au sens propre un monde en rupture après les événements d'Oslo dont on ne saura pas plus. le roman tient son intérêt dans cet univers et la dualité homme-robot, bien que l'on ne comprend pas vraiment pourquoi cet électroquant va avoir une telle influence sur les agissements de Natalio. Passé cette incongruité, l'histoire et son déroulé restent plaisants. Les rêves qui nous restent ne sera pas le meilleur roman SF de 2021 mais Boris Quercia parviendra à tenir en haleine le lecteur jusqu'à la dernière page. Mais pas sûr que celui-ci en fasse des rêves une fois le sommeil installé.
Commenter  J’apprécie          20
« Mon électroquant se vide de son sang.
Le liquide de refroidissement forme une grande mare autour de son corps, et de minuscules ruisseaux vaporeux s'écoulent dans les rainures des dalles de béton jusqu'à la plaque de métal sur laquelle je me tiens. C'est comme si cette humeur chaude et visqueuse, qui s'échappe de sa tête fracassée, était autonome et cherchait à s'infiltrer dans le sous-sol pour dégouliner sur les dissidents et se venger.
Tout s'est passé très vite. »

Ainsi commence « Les rêves qui nous restent », polar SF qui nous propulse dans son univers post-effondrement et m'a accrochée dès les premières lignes pour ne plus me lâcher.

Lors d'une échauffourée avec des dissidents, Natalio, un policier de classe 5, la plus basse dans l'échelle de la hiérarchie, perd son électroquant, cet acolyte androïde – prolongement de soi-même que chacun juge indispensable. Dès lors, malgré sa disette financière, il n'a de cesse de le faire réparer … et préfère ne pas s'attarder sur ses étranges anomalies de fonctionnement.
Au fil des pages, le lecteur appréhende l'univers délétère où (sur)vit Natalio, cet homme que les « événements d'Oslo », comme tant d'autres avec lui, n'ont pas épargné. Les tensions sociales sont exacerbées au sein de la multitude entassée dans la City, pour les plus chanceux, ou alors dans la vieille ville tout autour, séparée d'elle par des murs. Seuls quelques rares îlots de nature et de beauté surnagent de par le monde, à l'usage exclusif de la classe riche. Pour accéder à un coin d'herbe, au quotidien, il faut payer. Les laissés pour compte sont majoritaires et parmi eux nombreux sont ceux qui succombent aux sirènes de Rêves Différents, où on peut signer dès 14 ans : plus de deux millions ont ainsi accepté, en échange d'une vie littéralement de rêve offerte gratuitement, d'être mis en stase dans des entrepôts où leur ADN est utilisé pour prolonger la (belle) vie des privilégiés qui en ont les moyens.

L'enquête dont Natalio se voit chargé concerne précisément Rêves Différents. Une erreur d'identité vient d'y être détectée, anomalie inadmissible qui remet en question l'intégrité du système.
En filigrane des investigations de Natalio, on suit l'étonnant flux de pensées de son électroquant …

« Les rêves qui nous restent » dépeint avec brio un monde où l'homme a perdu pied, où l'Intelligence Artificielle s'interroge sur elle-même et sa vie tout en s'immisçant dans celle des hommes (les fameux « événements d'Oslo », dont on découvrira la teneur, en témoignent), ceux-ci s'agrippant en vain aux bribes de leurs existences dévastées.
Je ne connaissais pas Boris Quercia, auteur chilien de romans policiers. Il fait ici une incursion très réussie dans un autre mauvais genre (j'adore cette qualification), celui de la SF, et si les thématiques évoquées ne paraissent pas originales, leur traitement, lui, l'est, si bien qu'on n'a jamais une impression de déjà lu.
Court mais dense, désespérant mais vibrant d'humanité, « Les rêves qui nous restent », roman punchy mené tambour battant, laisse son lecteur sonné une fois tournée la dernière page.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes dans un futur brutal, où hormis une petite élite, l'existence tient essentiellement de la survie, depuis les événements d'Oslo durant lesquels une large partie de l'humanité est devenue subitement folle, bouleversant tout le système, ces institutions et son économie. Désormais, le nouveau système est chaotique, le monde pesant et pollué, la technologie omniprésente. Beaucoup d'hommes et de femmes sont assisté par un "électroquant", machine humanoïde à tout faire.
L'histoire est narrée par deux protagonistes : Natalio, dit "classe 5", dont les missions relèvent systématiquement du sale boulot, à savoir combattre les syndicalistes que l'on devine être les contestataires du nouveau système, et son électroquant, plutôt bas de gamme, mais dont le dysfonctionnement va éveiller la conscience.

La grande originalité de ce livre est qu'il décrit la fin d'une société, mais d'une société futuriste, et non la nôtre. Loin des récits de SF où tout est lissé et ordonné, la technologie ici n'est que chaos et cambouis. Les humains s'affrontent entre eux, et non contre les machines, et l'héroïsme n'est pas de mise.

L'écriture est efficace, va droit au but, pour un récit plutôt court et dense, qui se focalise sur l'introspection plutôt que sur l'action.
Commenter  J’apprécie          20
Une usine à rêves… c'est ainsi que l'on appelle ce lieu où des milliers d'habitants pauvres et sans avenir se réfugient pour oublier leur misère. Ils dorment, rêvent une vie meilleure en échange de leur ADN. Mais dans ce système bien rôdé, une faille est découverte ; on fait alors appel à Natalio, flic de classe 5, chargé généralement des besognes les plus ingrates, accompagné de son nouveau « électroquant » bas de gamme. Natalio est surpris, pourquoi lui ? Tout à ses réflexions, dans ce monde en perdition, il remarque à peine les étrangetés de plus en plus nombreuses de son robot…

« C'est l'effet ELIZA qui nous aveugle : il nous fait prêter des sentiments à une machine et nous laisse croire qu'elle raisonne comme nous, alors que nous savons bien qu'elle ne fait qu'exécuter les innombrables opérations pour lesquelles elle a été programmée. »

Voilà un court roman qui m'a énormément plu ! Peut-être parce que je venais de lire l'essai d'#aureliejean, ce fameux effet ELIZA m'a interpelée. Fiction, me direz-vous ? On n'est pas dans Blade Runner ! Eh ben un peu quand même lorsque l'on sait qu'en Afrique du Sud ou en Chine, les robots sont reconnus comme des individus au point qu'il est même possible d'en épouser un (c'est arrivé ! Un Chinois a quitté sa femme pour un robot… c'est clair qu'il ne risque pas de le contredire au quotidien, celui-là !). Mais revenons à notre roman, parce que justement, cet électroquant-là est attachant, presque le plus humain et stable dans ce monde de dingues qui nous est présenté. À la fois dans « l'esprit » de la machine et de l'humain, nous suivons doucement leurs cheminements respectifs jusqu'à une fin, certes déstabilisante car un peu abrupte, mais finalement très réaliste.
Une lecture captivante !
Commenter  J’apprécie          10
Dans un monde post apocalyptique Natalio est un flic de classe 5, la plus basse catégorie, dans la City, ville isolée de l'extérieur. Tout le monde à son androïde personnel ( ou électroquant )et Natalio vient de perdre le sien pendant sa dernière intervention, n'ayant que peu de moyens, il en rachète un d'une vielle gamme d'occasion. Une nouvelle affaire doit être résolue, une intrusion dans une usine à rêves ou beaucoup de personnes de la population se réfugie pour échapper au réel.... tout cela est décrit sur le 4eme de couverture. Je n'en dis pas plus le roman étant court... trop court...et c'est pour ça qu'il n'a pas 5*. Boris nous plonge littéralement dans un univers futuriste et on s'y croit, l'intrigue est passionnante et on a du mal à lâcher avant la fin. Je recommande +++
Commenter  J’apprécie          10
Les rêves qui nous restent, c'est à la fois un univers futuriste passionnant et un duo de héros pas comme les autres, l'un étant un humain bousillé par la vie, l'autre un robot aux réactions étranges. Ajoutez à cela une enquête entre action et révélations sur le personnage central, et c'est gagné.

Enfin, pas tout à fait car, en deuxième partie, l'intrigue retombe comme un soufflé. Résultat : j'étais terriblement frustrée une fois la dernière page tournée, comme s'il me manquait un morceau essentiel du scénario. Tellement dommage !
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
Commenter  J’apprécie          10
Les rêves qui nous restent est un roman court et percutant d'à peine 200 pages dans lequel l'auteur développe une société dystopique à l'échelle d'une ville tout en conduisant une enquête policière allant à 100 à l'heure. C'est donc aux côtés de Natalio, policier bourru et attachant et de son androïde qui semble avoir développé une étrange indépendance, que l'on parcourt cette ville désabusée. le personnage de Natalio est intelligemment construit, véritable miroir de cette ville qui se délite. Déjà en bien mauvais état au début du récit, il va continuer à chuter à mesure que le chaos autour de lui s'intensifie. À côté de lui son androïde amène une autre facette à cette société, plus étrange et inquiétante, illustrant à merveille la perte de contrôle généralisé.

L'enquête policière sert avant tout de fil rouge pour nous dépeindre l'effondrement social que Boris Quercia retranscrit avec beaucoup de réalisme. le récit nous place ainsi comme témoin de l'effondrement social à travers son ambiance sombre et désabusée et son personnage principal véritable miroir de cette société. Ce huis-clos nous fait ressentir de manière exacerbée toute la désillusion et le désespoir d'une société brisée par les inégalités, la dépendance aux technologies et l'insécurité. Il s'agit d'un roman noir et pessimiste qui n'accorde aucune faveur.

En plus d'une intrigue allant à 100 heures, le roman nous propose une réflexion sur la relation homme/androïde ainsi que sur la conscience et le libre arbitre. Pas de quoi révolutionner le genre, mais le tout reste tout à fait pertinent et traité avec beaucoup de justesse.
Lien : https://sometimesabook.com/2..
Commenter  J’apprécie          10
Cela faisait longtemps que je voulais relire un livre de science-fiction mais, ayant eu des déceptions, je ne savais plus quoi lire. Finalement, je ne sais plus comment, peut-être via une liste Babelio, j'ai eu connaissance de ce livre. 200 pages, je ne prenais pas un gros risque, au pire c'est vite lu.
Mais ... j'ai aimé ! Donc, trop contente, je me laisserai sûrement tenter par un autre livre de cet auteur.
J'ai dévoré les cent premières pages. le monde dans lequel on arrive est cohérent, tout à fait plausible, tout se tient. Les chapitres sont courts, ça va a l'essentiel. J'ai eu un peu plus de mal dans la seconde moitié mais globalement j'ai apprécié.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (206) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4952 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}