AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 447 notes
Pas grand-chose à dire face aux bonnes critiques de ce roman qui m'a laissé totalement de glace. Je n'y ai trouvé ni poésie, ni intelligence, ni musique, rien. Ce personnage de femme, Anne, qui, parce qu'elle voit son mari dans les bras d'une autre femme, décide de disparaitre, je n'ai pas adhéré. Elle vend la maison, met toutes les affaires de son mari dehors ou les vend, quitte son travail, détruit son portable, sa carte bleue et disparait, sans lui donner d'explication, en le laissant devant le fait accompli. Certes, elle a eu un père absent mais comment accepter cet excès ? Et si même, je me dis, je la suis, à aucun moment je n'ai ressenti la moindre empathie avec elle, même quand elle trouvera sa villa à Ischia et qu'elle souffrira encore. Non rien. J'ai trouvé le tout plat, froid. le pauvre Georges se fait balader et dès le début. Il l'aide, est chaleureux et elle lui demande de ne pas la tutoyer ! En fait, je crois que j'ai carrément ressenti de l'antipathie envers elle, voire plus et c'est très désagréable parce que ce n'est pas un caractère qui a été fait dans ce sens.
Commenter  J’apprécie          00
Il y a des livres qui nous attendent parce qu'ils font écho à notre moi le plus profond, à nos peurs ancestrales, à nos besoins ou aux désirs dont l'enfouissement volontaire permet de survivre (pour un temps) dans la comédie de la vie quotidienne rythmée par le bruit, le masque social, les violences de notre monde. Villa Amalia est un de ces livres qui m'a saisie dès les premières pages faisant écho à mon émotivité souvent handicapante et mon besoin vital de solitude, de beautés diverses, de joies infimes du quotidien. Comme dans un précédent récit, Tous les matins du monde, l'auteur dépeint les espaces et les personnages par petites touches presque picturales et sonores (car souvent poétiques) comme celles d'un pinceau sur une toile ou le pincement d'une corde. Les personnages de ce récit traversent tous des moments de vie difficiles inhérents à la séparation, la maladie, la vieillesse, le deuil mais ils sont beaux et touchant dans leur pudeur, s'interrogeant sur leurs relations aux autres et au monde. Au moment où sa vie s'apprête à basculer, le personnage principal, Ann, musicienne et compositrice, retrouve un ancien camarade d'école, Georges, qui saura être une sorte de complice voire, de passeur l'aidant dans son changement radical de vie qui la révélera à elle-même. Oeuvre du temps qui passe et de la fluctuation permanente de la vie, la tonalité mélancolique qui s'en dégage accompagne une profonde réflexion sur la matérialité de notre existence humaine, sur nos besoins réels enfin, sur le droit que nous avons et que nous nous accordons à suivre notre chemin : « Nous observons assis dans nos fauteuils, étendus dans nos baignoires, couchés dans nos lits, des êtres engourdis ou absents pour lesquels nous n'avons plus d'existence. / Ce n'est pas eux que nous trahissons en les abandonnant. / Leur inertie ou leurs plaintes nous ont abandonnés avant que nous songions à nous séparer d'eux. / La nuit quitta le lac de Côme. / Elle traversa sa troisième frontière sans qu'elle connût de difficultés. […] Elle se dit : « Je ne sais pas où je vais mais j'y cours avec détermination. Quelque chose me manque où je sens que je vais aimer m'égarer ».
Ce récit est aussi une ode à la nature qui accompagne la quête de soi car, dans ce roman, elle n'est jamais hostile à l'Homme mais elle est présente comme un tableau encadrant l'humeur de l'héroïne ou un décor bienfaisant : « La pluie très fine tombait toujours, sans rompre le fil de brume sur la rivière. / le vieux pont de Teilly semblait flotter hors du monde, au-dessus de la brume pluvieuse. » ; « Une ligne de lumière soudain se mit à luire à l'autre bout de la baie. le soleil se levait sur Sorrente. le début du jour fut sublime. ». L'auteur nous montre sans cesse les contradictions intrinsèques de la nature humaine et le prisme de ses sentiments souvent kaléidoscopiques. Villa Amalia est un livre et le lieu d'une renaissance, celui d'Ann qui aura écouté un besoin impérieux l'amenant à se désencombrer d'une vision illusoire de la vie pour toucher c'est qu'elle appelle, « la peur souche », la peur qui nous habite tous, notre vérité et notre désir profond. Ce magnifique récit m'a renvoyée à celui de Pierre Rey, Une Saison chez Lacan, oeuvre autobiographique qui dépeint la quête de soi et la paix enfin trouvée, le dépouillement de toute matérialité inutile et la liberté de prendre le temps de rêver, lire, écrire, penser, se cultiver, aller vers ce pour quoi l'être humain est sur terre : évoluer (à ce sujet, je ferai mention du très beau livre du sociologue Gérald Bronner, Apocalypse cognitive) qui lui aussi développe une réflexion humaniste sur la possibilité d'évolution de l'être humain vers un avenir meilleur.
Commenter  J’apprécie          90
Pascal Quignard est un auteur difficile d'accès parfois. Il m'est arrivé d'abandonner la lecture de certains de ses livres. Villa Amalia, au contraire, se lit de façon très fluide. Les chapitres sont assez courts et découpés en paragraphes. L'écriture est à l'image de l'état d'esprit de l'héroïne, Ann, morcelée. La personnalité du personnage est complexe. Son identité semble multiple et variante comme son nom, Ann Hidden, Eliane Hidelstein, Ann-Eliane.

A 47 ans, Ann vit une rupture. Elle va faire l'expérience d'une sorte de mue. Avec une farouche détermination, elle change complètement de vie, vend sa maison parisienne et se débarrasse de tous ses effets personnels. Ann quitte son emploi chez un éditeur de musique.

Pascal Quignard a personnellement éprouvé ce changement brutal et volontaire de vie. Il s'inspire de son vécu. En 1994, il a abandonné sa carrière musicale et ses fonctions éditoriales pour se consacrer à l'écriture dans la solitude. Il s'est réfugié dans sa maison, à Sens, au bord de l'Yonne. Irène Fenoglio, dans un entretien réalisé par écrit et à distance avec l'auteur, décrit ce lieu :

"«L'ermitage » de Pascal Quignard ? Une maison, à Sens, au bord de l'Yonne.
Elle demeure insoupçonnable derrière une porte «mine de rien », dans une petite rue parallèle à la rivière. Un couloir à la chaux, une autre porte et une petite maison est là, chaleureuse, aérée, une sorte de cocon lumineux s 'ouvrant sur un jardin intérieur, carré, qui donne directement, et presque de plain-pied, sur l'Yonne. Sur ce bord du bord de l'Yonne, deux parterres d'impatients multicolores.
C'est le printemps, un jour de beauté chaude.
Dans le jardin, à droite, une maison de musique, minuscule, de la largeur du piano qui fait regard à la fenêtre. Elle est essentielle à l'écriture : Pascal Quignard, musicien, joue parfois au piano certain thème correspondant à ce qu'il est en train d'écrire, avant de se mettre à écrire. Un fauteuil et, au mur, des eaux-fortes et quelques autres gravures. Dehors, le long de cette chambre de musique autonome, des roses rouges et roses.
A droite encore, tout au bord de la rivière, une autre petite maison : la «chambre d'été », qui elle-même s'ouvre sur une salle de travail et de lecture dont la fenêtre donne directement sur l'Yonne. «Chambre d'été», dit l'auteur, lorsque la chambre sur rue, la première à droite en entrant dans la maison principale, devient trop chaude. La fenêtre sur l'Yonne impose une sorte de tableau hollandais dont la perspective du paysage s'approfondit au fur et à mesure qu'on le contemple. Comme Pascal Quignard l'a souvent écrit, il a toujours recherché la vision de l'eau, recherché le fleuve d'une ville."

Je me souviens aussi d'un documentaire, Les écrivains, le silence et les chats, où l'on voyait Pascal Quignard dans son bureau tout blanc, dans cette même maison, devant une grande bibliothèque et un lit blancs, car l'auteur écrit au lit.

Ann va aménager un lieu tout blanc qui est directement inspiré de la maison des bords de l'Yonne chez son ami d'enfance Georges Roehlinger. Mais elle n'y reste pas. Elle part en errance en Europe. Sur l'île d'Ischia, elle découvre la villa Amalia, et c'est un véritable coup de coeur.

On peut dire que ce roman de Pascal Quignard est une histoire de lieux et de maisons qu'Ann quitte, aménage, découvre, comme si sa personnalité et son identité y étaient liées. C'est aussi l'histoire du retrait qu'elle choisit de la société, de la distance qu'elle impose à ses amis et à sa famille, pour assouvir son besoin de solitude.

La musique est très présente avec les trois pianos d'Ann. Tout un passage est consacré au ô solitude de Purcell qui s'est inspiré de la poétesse anglaise du XVII -ème, Katherine Philips. Un passage de la troisième partie montre Ann, au piano. Ce qu'elle joue est très libre, comme une improvisation jazz. L'eau est aussi un élément fondamental du roman, et omniprésente, que ce soit celle du fleuve ou de la mer.

Le roman semble composé comme une sonate en quatre mouvements, lent ‒ rapide ‒ lent ‒ rapide. La première partie se déroule dans la grisaille, la pluie et le brouillard. La deuxième partie, en Italie, est en revanche lumineuse et colorée. La troisième partie, beaucoup plus sombre et tourmentée, est marquée par la mort de plusieurs des personnages. La quatrième peut être qualifiée de rapide parce que brève.

La très belle écriture de Pascal Quignard porte le récit avec précision et poésie. Il explique qu'il corrige lui-même ses textes maintes et maintes fois avant la mouture finale. C'est un long travail qui s'étale dans le temps. Même si le récit est assez captivant en soi, le lecteur devra être attentif au texte, si riche en références et dont les lignes s'imprègnent de poésie.
Commenter  J’apprécie          32
Le livre est écrit en quatre parties d'intérêt plutôt inégal. J'ai retrouvé dans les deux premières parties surtout et un peu dans la dernière le charme d'autres livres de Pascal Quignard.

Les personnages sont intéressants et ce qu'ils pourraient bien ressentir et qui n'est pas dit, nous l'imaginons et le partageons sans mal. Si une grande part de mystère demeure à ce sujet, cela n'est pas gênant mais contribue au désir de continuer la lecture pour savoir comment leur vie va évoluer.
Le personnage principal, artiste musicienne et compositrice, Ann, abandonne en quelques jours ce qui faisait sa vie : son couple, sa maison, son lieu de vie et même son pays. Elle part sans laisser de traces, sans éclat de voix, sans explication, elle vadrouille un peu et puis se pose à Ischia, île de la baie de Naples, où elle semble se remettre à vivre. Ce n'est pas banal et pourtant, cela tient la route.

Malheureusement, je me suis senti égaré dans la troisième partie et pire, devenu indifférent à l'histoire et aux personnages qui apparaissent, on ne sait pas d'ailleurs très bien pour quelle raison... Là, le soufflé est bien retombé ! le charme était rompu et a eu du mal à revenir un peu dans la quatrième et dernière partie qui a juste eu le mérite de me faire penser que j'avais eu plutôt raison de ne pas abandonner.

C'est un livre que je recommande mais avec le conseil d'accélérer surtout sans culpabiliser si vous aussi, vous n'êtes pas conquis par certains chapitres. A chacun de trouver son rythme pour profiter au mieux, selon ses goûts, selon l'intérêt que chaque partie présente pour lui.
Commenter  J’apprécie          60
(bref avis écrit le 04 mai 2006 !! retrouvé par hasard en triant de vieux documents sur mon ordinateur... professionnel, hum hum... - à peine retravaillé ce jour, le 12/12/2022, pour qu'il soit compréhensible)

Ce livre était présenté dans un des derniers magazines Lire, en extrait - or, je ne sais pas très bien si ces extraits proposés aussi « gratuitement » aux lecteurs le sont parce que le livre est réellement exceptionnel… ou s'il s'agit plus simplement d'un accord entre mon magazine préféré et les maisons d'édition (qui veulent qu'on publie x extraits, de tel ou tel livre à promouvoir, ou que sais-je encore). Bref, réel encensement, ou simple opération publicitaire ?

Toujours est-il que je l'ai lu presque d'une traite le 1er mai (ah ! quel bonheur que ce jour de repos !), malgré le vague sentiment d'inconfort - je ne sais pas très bien comment le dire autrement - qu'il a créé en moi.
Commenter  J’apprécie          26
L'histoire commence de la façon la plus romanesque qui soit: une femme observe au milieu d'un laurier l'homme qu'elle aime en embrasser une autre pendant qu'un passant la reconnaît pour son amie d'enfance. Puis Quignard se prend -Qui l'eût cru?- pour Alexandre Dumas et son héroïne se venge de l'infidèle avec plus de cruauté encore que Monte-Christo n'a fait rendre gorge à ceux qui l'ont trahi.
Avec plus de cruauté car cette vengeance est trop excessive pour n'être pas suspecte. La répudiation du compagnon volage vise à effacer toute leur vie commune; Ann fait disparaître le lieu où ils ont vécu et gomme par là-même sa propre vie: telle Médée qui, pour faire souffrir l'amant infidèle, s'arrache à elle-même ce qu'elle avait de plus précieux.
(Bon, bien sûr, le compagnon, on s'en doutait quelque peu, paie aussi pour papa qui des années auparavant a abandonné et l'épouse et la petite fille).
Ann disparaît, parcourt l'Europe et, un jour, atteint le paradis où elle s'installe.
Ann a cru à sa propre renaissance, elle a pensé pouvoir tout gagner puisqu'elle s'était dépouillée de tout. Mais cette fuite intransigeante est permise grâce à l'amitié et à un confortable compte en banque. En fait, tu n'es qu'une enfant gâtée, semble dire Quignard à son héroïne. Contrairement à ce que tu crois, tu n'as encore rien perdu. Mais cela va venir.
Et cela vient effectivement. le malheur et la solitude. le renoncement. Et au bout du bout la réconciliation avec le père. Et la musique, la création qui est possible, non pas parce que la souffrance nourrirait l'art et qu'il faudrait l'appeler de ses voeux en bon romantique masochiste, mais parce que le deuil rend humble et humain et que l'art vient plus naturellement aux humbles qu'aux orgueilleux.
Bref, c'est Quignard tel qu'on l'aime, qui nous fait la leçon en bon janséniste contemporain.
Mais je préfère tout de même ses essais à ses romans.
Commenter  J’apprécie          513
Un livre superbe, une écriture magnifique, après « tous les matins du monde », ce livre m'a confirmé que Pascal Quignard était un auteur à lire de toute urgence. C'est une chance, il a écrit des dizaines de romans. L'histoire ??? le résumé ne lui rendra pas honneur, mais essayons….

Ann est une musicienne de talent.

Au début de ce roman, elle découvre l'infidélité de son compagnon et retrouve un ami d'enfance. Elle décide de quitter son compagnon, lui ne comprend pas cette décision et ne l'entend pas de cette oreille. Alors sa décision va être définitive, en secret elle quitte son travail, elle vend sa maison, déménage toutes les affaires, change les clés et part pendant que son compagnon est en voyage d'affaires. Elle a entreposé une partie de ses affaires chez cet ami d'enfance homosexuel retrouvé.

Elle part en voyage, elle fuit. Jusqu'au moment où elle arrive sur l'ile d'Ischia et décide d'y rester. Elle va découvrir un coin de paradis qu'elle va aménager à sa façon. Un jour elle tombe et est soignée par un médecin divorcé avec une petite fille…

Je ne vous raconte pas la suite qui est assez imprévisible.

C'est une suite de rencontres improbables, de retrouvailles, de fuites, de pertes…. Tout cela avec la musique en arrière plan. Les relations d'Ann avec sa famille sont emplies de non dit, de jalousie, de mort…

Les choix de ce personnage ne la rendent pas forcement sympathique au lecteur (la frontière entre fuite et choix, égocentrisme et liberté est ténue). Mais il faut lui reconnaitre un certain courage dans sa façon de couper tous les liens, toutes les attaches. Est-ce une auto punition ou une absence de compromis sur l'essentiel dans ses relations avec les autres ? Je ne saurais le dire mais j'avoue qu'elle est attachante.

L'écriture est serrée, les phrases courtes, percutantes. Les descriptions de l'ile sont superbes, on s'y croirait. On sent la chaleur, on voit les couleurs… Cela m'a donné des envies d'Italie. Ischia et la baie de Naples sont des endroits que je ne connais pas mais j'avoue que cette lecture me dit que j'irai un jour.

Il me semble qu'un film (avec Isabelle Hupert ?) a été tourné à partir de ce roman.

En tout cas, avec Entre ciel et terre, la Villa Amalia restera une découverte de 2011.

La première phrase est la suivante : "J'avais envie de pleurer."
Commenter  J’apprécie          323
Ann Hidden, -qui n'est pas son nom véritable mais celui dont la narrateur se servira tout au long du roman- musicienne et compositrice, abandonne du jour au lendemain, son amant, sa maison parisienne et tout le passé qu'elle renferme. Elle bloque ses comptes bancaires, détruit sa carte bleue et n'achète dès lors que des portables prépayés. Elle va retrouver un vieil ami homosexuel de l'Yonne qui, ravi, l'accueille à bras ouverts et se console peu à peu de la perte récente de son ami. Il lui offre de s'installer dans une hutte "Gumpendorf" qu'il vient de faire construire, genre de bâtisse où le vieux Haydn aimait à s'isoler lorsqu'il composait.
Puis elle part vers l'Italie et finit par louer la fameuse "Villa Amalia", du nom de la vieille propriétaire. Il y rencontre un médecin qui vient de "recevoir" sa petite fille, Magdalena. Ann trouve l'essence de la vie et du bonheur paradisiaque dans cette villa qui surplombe la mer Tyrrhénienne, non loin de Naples. C'est une fuite vers le paradis et un retour vers le purgatoire en passant par l'enfer car la mort ferme les portes du bonheur fugace.
Ann Hidden (de l'anglais "cachée") finit par accepter son destin l'âge venant et compose quelques notes de musique. Comme souvent chez Quignard, nous avons affaire avec des musiciens qui s'isolent. Ann cherche à se dépouiller de tout pour trouver l'essentiel comme M. de Sainte-Colombe dans sa cabane en bois. C'est son pendant féminin et contemporain.
Commenter  J’apprécie          80
Anna Hidden est une compositrice de musique contemporaine assez réputée. Sa démarche consiste à extraire l'essentiel des grandes oeuvres du répertoire classique pour en concentrer la quintessence et proposer, à partir de ces oeuvres, un condensé, une improvisation, une variation …

Le jour où elle apprend que son compagnon la trompe, Ann appliquera sa « méthode de travail » à ses relations sociales, c'est-à-dire qu'elle fuit toutes les relations délétères et se débarrasse des détails encombrants, pour se concentrer sur les choses essentielles que sont la beauté et la musique. Et peut-être aussi pour conjurer l'histoire familiale, elle qui a été abandonné par son père.

Anna Hidden est un personnage aérien, très volatil, sensible et fragile, comme une espèce de libellule. J'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour cette femme blessée, secrète aussi et pourtant si déterminée. Sa grande disponibilité à vivre l'instant présent, sans crainte de l'avenir, force à l'admiration.

L'écriture est très épurée, à la fois dense et légère. Les passages sur la musique sont sublimes. On saura finalement assez peu de choses sur Anna Hidden qui survole la vie. Ann pourra peut-être paraitre froide à certains. Ou peut-être conceptuelle, comme probablement sa musique. Moi je l'ai trouvée simplement envoûtante.
Commenter  J’apprécie          393
Voulant découvrir l'oeuvre de Pascal Quignard, une libraire m'a conseillé cet ouvrage. Je n'ai pas été déçue, l'atmosphère qui se dégage avec ces personnages tourmentés aux histoires chaotiques est bien rendue.
L'héroïne tour à tour Ann ,Eliane, Anna montre les différents moments de son existence mais aussi ses émotions, ses sentiments.
La villa Amalia tout en haut de la colline, au paradis, paradis d'un moment, paradis perdu...
Ce livre par son contenu et son écriture ne laisse pas indifférent et je vais poursuivre en découvrant et en lisant d'autres livres de cet écrivain.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (848) Voir plus



Quiz Voir plus

Tous les matins du monde

En qu'elle année Pascal Quignard a-t-il écrit Tous les matins du monde?

1816
1917
1991
1899

10 questions
284 lecteurs ont répondu
Thème : Tous les matins du monde de Pascal QuignardCréer un quiz sur ce livre

{* *}