Boss, tome 8 : Patrons dominants

Elle a choisi de partir. J’accepte parfaitement sa décision, et je ne la méprise pas pour autant. Ne pouvant pas assumer ses responsabilités de mère, elle a préféré me laisser à mon père, qui d’ailleurs s’est remarquablement bien occupé de moi. Si elle ne voulait pas rester, à quoi bon la forcer ? En revanche, elle n’a pas le droit de refaire surface dans ma vie comme ça, même si elle est sincèrement inquiète. Ce droit, elle l’a perdu le jour où elle m’a abandonnée. On ne peut pas tout avoir.

Il était l’homme le plus fort qu’il m’avait été donné de rencontrer. À ses côtés, sa simple présence me rassérénait et me faisait me sentir en sécurité. Jamais auparavant je n’avais cherché la protection d’un homme, mais la sienne était agréable. Ma force s’en trouvait décuplée, parce que je me savais aimée par l’homme le plus puissant du monde.

L’absence de mère n’avait jamais été un fardeau dans ma vie. Mon père s’en était très bien sorti seul et m’avait assez couverte d’amour pour deux. Parfois, perdue dans mes pensées, je me surprenais à rêvasser, à me demander à quoi elle pouvait bien ressembler. Mais ces songes éphémères ne duraient jamais très longtemps.

Si j’aimais tout chez cet homme, son menton me faisait particulièrement craquer. En son absence, c’était bien ce qui me manquait le plus, ce qui me faisait plus fantasmer, et même au travail, derrière mon bureau, la simple idée de caresser ce menton me picotant du bout des doigts me galvanisait.

Certes, j’avais envie de partager ma vie avec cet homme, mais il était hors de question qu’il prenne toutes les décisions à ma place. Ses conseils se révélaient souvent précieux mais il avait eu tendance à dépasser les bornes ces derniers temps.