"
Esther" et "
Athalie" sont les deux dernières pièces de
Jean Racine, des coups de coeur, d'une perfection rare. Elles sont très différentes de l'ensemble des tragédies qui les ont précédées, plus simple, plus sobre, moins complexe, plus épique, aussi. Si elles peuvent sembler moins élaborées que d'autres pour cette raison, elles me semblent, pour ma part, figurer parmi les meilleures pièces du Maître ; certes, elles sont moins élaborées, moins complexes dans leur conception dramaturgique, mais cela leur donne une épuration et laisse la place au vers, au vers divin de
Jean Racine, à ce vers dans
Esther et dans
Athalie plus parfait que jamais, ce vers épique, ce vers tragique, ce vers sensible, qui m'emporte, qui me transporte. Mais quel souffle !!! Quel souffle épique ce vers sait nous transmettre ! Ce vers, tout simple, fuse, il m'emporte, il m'émeut, il me transporte, il me transcende ; c'est un vers qui sait tout exprimer, un vers au plus haut degré de perfection, qui sait m'emporter dans des aventures épiques, me faire ressentir les malheurs intimes, la courage, la détresse, l'infâmie des personnages ; et, que dire de ce vers, sinon qu'il est beau et qu'il m'atteint au coeur ?