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sur 3214 notes
Dans le diable au corps, un adolescent s'engouffre, pendant la première guerre mondiale, dans une liaison passionnée avec une jeune bourgeoise fraîchement mariée de trois ans son aînée.

Écrit dans un style puissant et plein de verve, ce court roman rédigé  à la première personne dresse le portrait d'un jeune homme quelque peu manipulateur hésitant entre l'amour et le libertinage.

Ce livre qui s'est vendu à 100000 exemplaires en trois mois décrit la puissance de la morale bourgeoise sous fond de patriotisme. L'idylle entre les deux personnages principaux est perturbée par l'entourage, mais aussi par le comportement lunatique et possessif de l'adolescent, beaucoup trop jeune pour entrer dans la logique d'une liaison suivie.
 
La puissance pour le personnage principal ne se montre que lorsqu'il en use avec injustice. Entre découverte des plaisirs charnels et introduction dans le monde des adultes,  il n'y a qu'un pas qu'il franchit allègrement avec tout le culot que son esprit vif lui offre.

Ce petit monde de bourgeois, entre domestiques asservis et qu'en-dira-t-on, est croustillant à souhait, et reflète  une époque révolue.

Inévitablement, l'apprenti se transformera en maître, et découvrira qu'il est bien douloureux de remettre sa liberté entre les mains de l'amour, et d'être asservi par ses sens. Surtout pour un (jeune) homme.

Voici donc une lecture courte mais intense que j'ai appréciée.

Lien : http://justelire.fr/le-diabl..
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J'avais lu que cette histoire était sulfureuse, voire dérangeante. Alors il s'agit bien d'une histoire d'amour entre une femme mariée et un adolescent de 16 ans. Mais la femme mariée a 19 ans ! C'est une histoire d'amour entre deux adolescents, dont les sens s'éveillent, qui sont avides du corps de l'autre, cherchent la possession de l'amour, la jouissance, la cruauté, le défi. C'est un amour adolescent : dans l'excès, la surenchère, l'inconscience et l'insouciance.
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C'est une histoire de la grenouille qui veut être plus grosse que le bœuf, c'est le livre d'un étudiant qui se veut dans la peau d'un docteur, le feu brûle les doigts, on joue pas avec. Dans l'ivresse de l'amour, nous tourtereaux sont plus philosophes qu'aveugles, leurs dialogues dénotent plus de la culture que de leur ressenti... J'aurais voulu que Le Diable au corps ne s'arrête pas seulement à troubler mes sens, car il faut le dire, la langue de Molière y est bien rendue pour un gamin de 17 ans, mais aussi que le diable parvienne à troubler mon esprit, ce qu'il n'a pas pu!
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Écrit par un jeune auteur de 20 ans, ce classique de la littérature relate l'histoire d'un couple adultère profitant de la guerre pour vivre une passion amoureuse. Il n'en faut pas plus pour que « le diable au corps » provoque un scandale en 1921.

François a 15 ans lorsqu'il rencontre Marthe 18 ans. D'abord platonique, leur relation se muera en une liaison amoureuse et charnelle. À l'époque, nombreux sont les amants qui laissent libre cours à leurs désirs quand les maris bafoués sont au front. Ici, François bien que trop jeune pour combattre, se croit suffisamment adulte pour entretenir une relation avec une jeune mariée.

La jalousie maladive de François et la manipulation dont il fait usage font que Marthe obéit corps et âme à son jeune amant. Les ragots ont beau fuser, le couple ne se cache pas. D'ailleurs, leurs familles respectives voient clair dans leur jeu sans pour autant essayer de mettre un terme à cette idylle.

François, plutôt lâche, sait qu'un jour leur liaison prendra fin, mais il ne veut pas être l'instigateur d'une telle décision, il rêvasse espérant que la mort les sépare ou que Jacques, le mari trompé, les surprennent entrainant ainsi la répudiation de son épouse.

La grossesse non désirée de Marthe compliquera encore la situation et c'est le dénouement tragique de cette histoire qui poussera François à avoir pour la première fois, une réaction d'adulte.

« le diable au corps » m'a plus marqué cette fois-ci que quand je l'ai lu pour la première fois à l'âge de 15 ans. La psychologie des personnages est très détaillée, certainement parce que ce roman comporte une part d'autobiographie et j'ai mieux cerner la personnalité des principaux protagonistes.

Histoire d'amour qui n'a rien d'idyllique, la manipulation dont Marthe est l'objet rend cette histoire sombre et triste au point que lors de leurs premiers rendez-vous, le bonheur lui-même semblait être absent.

Un classique abordable qui faisait partie de mes cours de littérature, mais que j'ai été heureuse de relire étant adulte.


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En lisant le Diable au corps de Raymond Radiguet, j'ai pensé au Rouge et le noir De Stendhal. Thème identique : un jeune homme, ici mineur de surcroît, s'amourache d'une femme mariée. Il a 16 ans, elle en a 19. Dans un décor semi-provincial, l'intrigue a lieu dans la grande couronne parisienne. Les rencontres sont discrètes mais ne le restent pas longtemps. le scandale est proche d'éclater dans ce milieu de « petite bourgeoisie ».

Oui, cela ressemble à du Stendhal, pour le thème, mais Radiguet possède sa propre écriture, simple mais raffinée. Au-delà de ces jolis mots, nous avons un jeune garçon, probablement Radiguet lui-même, qui est d'un cynisme exacerbant. Il n'aime pas cette femme, il a la joie de la posséder, de la tyranniser pour satisfaire son désir de devenir un homme. Alors que le mari est à la guerre, le héros, si l'on peut considérer ce terme adéquat, use et abuse de cette jeune femme, Marthe, qui n'a pas vécu, le pouvait-elle à la Belle Epoque et en ces temps de guerre mondiale, car mariée trop jeune se laisse mener par cette folie.

Ce roman est à la fois une critique de l'hypocrisie d'une société qui se meurt, celle des non-dits, mais également un roman d'initiation. le livre est agréable et, je pense, mérite d'être lu.
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Il est difficile de ne pas associer Jacques, le narrateur de ce roman, à Gérard Philipe qui l'a immortalisé à l'écran dans « le Diable au corps ». Ayant revu récemment ce magnifique mélodrame à la télé j'ai voulu lire le texte de Raymond Radiguet notamment pour mieux apprécier le contexte et comprendre le titre. Car la connotation érotique de l'expression « le Diable au corps » me semblait un parti pris de l'auteur qui a écrit ce livre à 18 ans, alors que j'ai ressenti le jacques du film de Claude Autant-Lara plus turbulent et insouciant que passionné.
Dans le roman, le titre se justifie car on y retrouve le corps, les corps qui s'éveillent, l'initiation et l'amour physique qui ne sera pas exclusif entre Marthe et Jacques.
Jacques, qui a seize ans, raconte de façon rétrospective comment est née sa liaison avec Marthe qui en a dix-neuf, et comment les circonstances, la guerre (nous sommes en 1918), sa famille, la famille de Marthe, ont permis cette relation, dont l'issue sera fatale à la jeune femme.
J'ai aimé la façon dont Radiguet montre l'égoïsme enfantin du jeune homme qui prendra une dimension tragique au moment de l'armistice sonnant la fin d'un amour impossible.


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C'est un roman facile, facile à lire et à comprendre mais qui marque personnellement et fortement. On retrouve son âme d'adolescent quand on le lit, on se croit à rêver quand on en est un (et qu'on pense encore que les livres peuvent faire rêver). La relation amoureuse est intense, la fusion des sentiments explosive et la disparition finale déchirante. Quand on connait la vie de Radiguet, on ne peut être qu'impressionné par tant de justesse. le livre a fait scandale à l'époque et ce parfum de scandale peut encore attirer aujourd'hui car l'histoire est intemporelle.
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"Le Diable au corps" est un beau roman de Raymond Radiguet, qui l'écrivit très jeune, et qui raconte la passion amoureuse mais contrariée du héros, âgé de seize ans, vrai "rat" de bibliothèque, adolescent encore innocent et de Marthe, plus vieille que lui et déjà fiancée à Jacques, parti sur le front pendant la Première Guerre mondiale..

Dès les premières lignes de ce court roman, j'ai été subjuguée par cette histoire-tragique, il est vrai-mais tellement touchante grâce aux caractères émouvants des deux personnages principaux qui, malgré leurs jeunes âges, ne pourront pas échapper à la grossesse de Marthe. J'ai été surprise du style de l'auteur, déjà "parfait" pour un si jeune homme qui mourut très tôt, à l'âge de vingt ans...

A lire !!!
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Roman psychologique d'un scandale devenu banal, l'histoire de ce jeune homme amoureux dépassé par la vie peine à décoller. Tragédie sentimentale en écho à la tragédie mondiale, folie, mensonges, mort, l'enfant s'engage comme à l'époque les grands s'engageaient à la guerre. Victoire. Marthe cède, un enfant, le sien, arrive. Défaite, Marthe meurt. La guerre est finie. Son mari revient. Tout a eu lieu comme prévu et il n'y a même pas eu de scandale. L'initiation est faite. François peut devenir adulte. Rien là de bien bouleversant. Les sentiments sont exacerbés mais on a une impression de distance, comme si ce roman sonnait le glas d'une vision dépassée de la passion amoureuse et de son écriture.
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Durant la première guerre mondiale, un jeune garçon de seize ans s'éprend d'une jeune femme dont le mari est au front… Commence alors pour lui une aventure qui va peu à peu le confronter au monde adulte et aux responsabilités qui s'imposent.

Le narrateur m'a au départ particulièrement agacé : il est profiteur, vaniteux et manipulateur. A cela s'ajoute qu'il n'est encore qu'un adolescent soit assez lent à la réflexion par moment et plutôt imprévoyant. Marthe, elle, semble planer trois mètres au-dessus du sol et est très crédule aux propos de son amant…

Leur relation et la liaison qui les unit ne m'a pas parue des plus captivantes. D'ailleurs, le diable au corps m'a paru plutôt « mécanique » par moment.

Pourtant, j'ai commencé à les trouver intéressants lorsque le narrateur évoque sa peur du monde adulte, de l'avenir. Leur amour devient alors moins gauche. Par contre, la fin m'a paru insatisfaisante, plutôt brutale et presque trop rapide.

J'ai apprécié le style de Raymond Radiguet, simple et charmant. C'est ce qui a permis à cette lecture de ne pas être déplaisante même si je n'en garderais pas un grand souvenir…
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