Après lecture du Diable au corps, je commence vraiment à me dire que la littérature romanesque du premier quart du XXème n'est pas faite pour moi. J'ai refermé ce roman avec le même sentiment d'ennui que lorsque j'ai refermé,
il y a environ un an, le grand Meaulnes.
Le narrateur, qui a 15 ans, nous relate, dans ce très bref roman, sa rencontre avec Marthe, jeune femme qui en a quant à elle 18, ainsi que la liaison qu'il noue avec elle, alors que son fiancé, qui deviendra son mari au fil du récit, est au front. En 1917, cette liaison, qui va aller en se complexifiant, aura des conséquences funestes pour le couple officieux. Histoire en somme assez classique en littérature que ces amours au destin funeste, car amours interdites : c'est pourquoi il m'aurait fallu un soupçon de nouveauté dans le traitement de ce schéma devenu canonique pour en ressortir surprise, et même conquise. Ce n'aura malheureusement pas été le cas : rien ne dépasse, stylistiquement parlant, de la narration ; rien ne surprend, ne perturbe, ne choque – suffit de lire des auteurs décadents de la fin du siècle précédent, ou des poètes comme
Baudelaire,
Verlaine ou
Apollinaire – pour n'en citer que quelques-uns -, pour se rendre rapidement compte que l'on est dans un registre bien gentillet de l'évocation de la sexualité en littérature -.
L'ennui a donc rapidement pointé le bout de son nez, n'a fait qu'aller crescendo, jusqu'au dénouement qui, pour filer la métaphore, se voyait comme le nez au milieu de la figure depuis les premières pages.
Un nouveau classique qui n'aura donc pas retenu mon attention, en grande partie par manque d'originalité, ce qui peut, malheureusement, être une des principales problématiques des premiers romans. Dommage que la vie n'ait pas laissé le temps à ce jeune auteur de faire beaucoup plus…
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