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sur 3214 notes
Le Diable au corps est un roman très court racontant l'histoire d'un jeune lycéen s'éprenant d'une fille de quatre ans son ainée, Marthe, mais déjà mariée à un soldat parti au front. J'ai bien aimé l'angle d'attaque du roman qui donne la parole au jeune homme (dont on ne connait d'ailleurs pas le nom) pendant toute la durée du récit.

On est plongé dans la banlieue est de Paris d'il y a un siècle, alors qu'elle n'était encore que campagne. le contexte de la Première guerre mondiale est intéressant et permet de se plonger dans une France finalement assez peu préoccupée par la Guerre qui règne.

Les hésitations du jeune homme quant à l'amour sont bien transmises par Radiguet au travers d'un style très fluide et toujours très actuel. le décor est certes minimaliste, Radiguet préférant se focaliser sur le lien entre les deux protagonistes, ce qui n'empêche pas une excellente visualisation des scènes par le lecteur.

J'ai vraiment bien aimé ce texte qui se lit très vite, tant au nombre de page qu'à l'écriture très agréable de l'auteur.
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L'histoire ne brille pas par elle-même, elle se résume ainsi en une petite phrase : un narrateur adolescent anonyme entretien une relation amoureuse et sexuelle avec Marthe, jeune bourgeoise majeure dont le mari est partie dans les tranchées. Elle est d'une simplicité, les personnages sont exécrables à commencer par le narrateur qui est d'une méchanceté folle et disons que leur relation n'est pas si romantique à mon sens. Ce qui sauve ce roman à mes yeux est d'une part sa fin glaciale et jouissive par une conclusion parfaite, mais aussi le style sublime de son jeune auteur talentueux. En somme c'est un bonbon stylistique mais son histoire à le goût de réglisse, on aime ou non.
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Si le livre a fait un scandale à sa sortie, il paraît aujourd'hui et malheureusement plus fait pour choquer le bourgeois que pour porter la littérature. La réputation sulfureuse qu'a encore ce livre nous paraît, aujourd'hui, bien fade. Et pourtant, quelle plume, que celle du météore Radiguet !
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Un roman magnifique mais d'un pessimisme et d'une cruauté rare : ces amoureux-là n'ont pas grand chose de sympathique. Même si on comprend leurs sentiments et leur situation, la cruauté des amoureux reste dérangeante et le narrateur lui-même ne se justifie pas, admet son égoïsme, sa cruauté (ce sont les mots qu'il emploie) à plusieurs reprises.
Un roman d'amour initiatique sans espoir qui se raconte comme un discours sur le divan d'un psychanalyste.
Admirable par l'intelligence et le style, on ne sort malgré tout pas grandi de cette lecture, plutôt appesanti.
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Le Diable au corps m'a beaucoup plu.
En effet l'amour reste un sujet très complexe malgré les époques.
Le livre est paru en 1923 et est considéré comme un scandale par la population. En effet il s'agit du récit d'un amour traitant l'adultère durant la guerre.
Raymond Radiguet a tendu un piège à ses lecteurs : il semble au premier abord les inviter à contempler un choquant adultère, mais il désigne plus profondémment la guerre comme la grande responsable.
Cependant François, personnage principal se révèle être un homme égoiste et méchant tandis que Marthe d'une extrème douceur et d'un amour profond.
L'histoire est tragique mais elle montre bien à quel point les sentiments et les relations n'ont pas changés encore à l'heure d'aujourd'hui.
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Le Diable au corps/Raymond Radiguet
Raymond Radiguet est né en 1903 et mort en 1923 d'une fièvre typhoïde.
D'un talent très précoce, il n'a eu le temps d'écrire que deux romans, celui-ci et « le bal du comte d'Orgel », deux oeuvres ayant connu un grand succès populaire et les louanges de la critique.
Sans que ce roman soit strictement autobiographique, il s'est inspiré de sa propre expérience cependant. En effet, bon élève choisissant dès onze ans de faire l'école buissonnière, le jeune Raymond déjà grand lecteur de la bibliothèque familiale, rencontre Alice sa voisine, jeune femme qui vient de se marier. Il a alors 14 ans. Nous sommes en 1917 et le mari est au front.
Dans une langue remarquable par sa justesse et sa rigueur et un respect total de la concordance des temps, Radiguet nous dépeint la découverte de l'amour fou par son jeune héros, un adolescent bon élève, égoïste, calculateur froid, veule, manipulateur et capricieux, auprès de Marthe, son ainée de trois ans, une jeune femme récemment mariée et dont le mari est parti combattre dans les tranchées.
« À l'école, ma facilité, véritable paresse, me faisait prendre pour un bon élève. »
le jeune homme hors de toute morale et sans souci du scandale, dominé par un ego démesuré vit cet amour en toute insouciance et inconscience, établissant facilement avec la jeune et douce Marthe une relation de soumission-domination.
« J'étais ivre de passion. Marthe était à moi ; ce n'est pas moi qui l'avais dit, c'était elle. Je pouvais toucher sa figure, embrasser ses yeux, ses bras, l'habiller, l'abîmer, à ma guise. Dans mon délire, je la mordais aux endroits où sa peau était nue, pour que sa mère la soupçonnât d'avoir un amant…Marthe disait : « Oui, mords-moi, marque-moi, je voudrais que tout le monde sache. » J'aurais voulu pouvoir embrasser ses seins. Je n'osais pas le lui demander, pensant qu'elle saurait les offrir elle-même, comme ses lèvres…Marthe, nue sous un peignoir, attendait que je revinsse de mes cours de dessin, étendue devant la cheminée où brûlait toujours l'olivier de ses beaux-parents. »
Un adolescent aussi très lucide malgré la passion qui l'anime :
« Hélas ! j'étais trop sensible à la jeunesse pour ne pas envisager que je me détacherais de Marthe, le jour où sa jeunesse se fanerait, et que s'épanouirait la mienne. »
« À la force d'orienter Marthe dans un sens qui me convenait, je la façonnais peu à peu à mon image…J'épuisais ma force nerveuse en lâcheté, en audace, éreinté par les mille contradictions de mon âge aux prises avec une aventure d'homme. »
Une histoire qui ne peut que finir tragiquement.
Je relis ce roman magnifique et cruel bien des décennies après sa découverte après avoir vu en son temps le magnifique film avec Gérard Philipe.
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Un grand classique de la littérature du XXème que je ne découvre que maintenant et avec plaisir. La langue bien agréable de Raymond Radiguet n'est pas étrangère à mon opinion générale du roman. Dans son contenu, en effet, l'auteur propose une histoire d'amour tristement intemporelle avec un rapport de force culturel très familier. L'enchantement se situe plutôt dans une description exceptionnelle et vraiment peu commune de la vie quotidienne française à l'arrière pendant la première guerre mondiale, contée avec honnêteté et lucidité. Un incontournable.
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L'Enfant terrible

Sans doute est-ce un roman qu'on lit mieux qu'auparavant, maintenant que le parfum de scandale qui l'a longtemps entouré s'est dissipé, et qu'on ne s'offusque plus de la relation amoureuse qu'il raconte. Pour autant, une fois ces considérations morales évanouies, il reste difficile de ne l'apprécier que pour ses qualités intrinsèques, sans prendre en compte la biographie de l'auteur : comment diable, me suis-je dit souvent, Radiguet a-t-il pu écrire pareil livre à dix-sept ans ?

En effet, il fait preuve d'une maturité et d'une lucidité dans l'analyse psychologique tout à fait frappantes. Au vu du sujet, on croit, en commençant le roman, qu'on lira une histoire d'amour toute chargée de passion et de sentimentalisme. Au contraire, Radiguet brosse un portrait sans concession de cette relation adultère et plus encore du narrateur, adolescent trop précoce, qui soumet sa maîtresse à ses désirs d'homme et à ses caprices d'enfant, et dont l'amour, bien peu généreux, dévoile un égoïsme fondamental.
La concision du style de Radiguet le rapproche de celui des grands romans d'analyse psychologique comme La Princesse de Clèves ou Adolphe, tout en construisant des images saisissantes par leur beauté et leur intensité : celle de la servante folle sur un toit, et dont le sort tragique sert de divertissement aux bourgeois, est fascinante.
Tout au plus regrette-t-on, dans cette remarquable réussite, un goût parfois un peu gratuit pour les bravades propres à choquer le public de son époque, ou la tendance à tirer des vérités générales quelquefois assez discutables des péripéties des personnages.

La préface d'André Berne Joffroy figurant dans mon édition est médiocre, peu rigoureuse et très datée.
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Ce court roman, si célèbre, demande, pour l'apprécier à sa juste valeur, de se resituer dans son contexte. le parfum de scandale est très éventé : que ce soit la différence d'âge (tout juste 3 ans), les outrages aux bonnes moeurs (adultère, détournement de mineur) ou même le fait que le mari de Marthe soit au front.
C'est d'ailleurs un excellent roman pour sentir l'époque : regard social de l'entourage, réactions familiales, ... Cela pourrait être aussi un banal roman d'apprentissage, narré à la première personne par un narrateur qui est passablement égoïste, narcissique, un vrai p'tit con de 16 ans, sûr de lui, imbu de sa personne, manipulateur, cynique et fanfaron, infidèle et jaloux, … Mais même si ce roman repose sur une grande part d'autobiographie, quelques détails montrent bien que c'est une fausse confession et que le narrateur n'est pas l'auteur, à commencer par l'incipit qui montre a minima que l'adolescent de 16 ans qu'il a été a mûri et que ce qu'il écrit est donc passé au crible du jugement que le jeune adulte porte dessus.
« Je vais encourir bien des reproches. Mais qu'y puis-je? Est-ce ma faute si j'eus douze ans quelques mois avant la déclaration de la guerre? Sans doute, les troubles qui me vinrent de cette période extraordinaire furent d'une sorte qu'on n'éprouve jamais à cet âge ; mais comme il n'existe rien d'assez fort pour nous vieillir malgré les apparences, c'est en enfant que je devais me conduire dans une aventure où déjà un homme eût éprouvé de l'embarras. Je ne suis pas le seul. Et mes camarades garderont de cette époque un souvenir qui n'est pas celui de leurs aînés. Que ceux déjà qui m'en veulent se représentent ce que fut la guerre pour tant de très jeunes garçons : quatre ans de grandes vacances. »
Le lancement de l'ouvrage par les éditions Grasset entretient la confusion puisque ce livre sulfureux est vendu comme « le premier livre d'un romancier de 17 ans ». Sauf qu'on est en 1923, et que même s'il semble que Raymond Radiguet ait achevé l'écriture du Diable au corps en 1921, soit 3 ans après les faits racontés et surtout à un moment où il avait laissé de côté sa vie de patachon des années précédentes pour se consacrer très sérieusement à l'écriture. Donc, en résumant, Raymond Radiguet a publié à 20 ans un livre qu'il avait sans doute fini d'écrire à 18 ans, et qui porte sur des faits datés précisément de 1918 au plus tard, c'est-à-dire, que quelles que soient les éléments autobiographiques, ils concernent un ado de 15-16 ans au grand maximum puisqu'il est né en 1903 ! Il me semble qu'il faut donc plutôt y voir le regard d'un très jeune adulte sur l'ado qu'il a été, regard plutôt lucide, mature et sans concession sur lui-même et bon nombre de ses défauts d'alors. Vu ainsi, c'est de toute façon un talent précoce à la plume agréable, élégante, sobre, et efficace.
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Résume succinct de ce roman : un trésor jeune homme tombe amoureux d'une femme mariée, Marthe. le mari, Jacques, est au front (première guerre mondiale).
Marthe et le jeune homme entame une idylle...

Amour passionnel, infidélité, jalousie,...

A son époque ce roman a sûrement dû choquer et passionner les foules.
Je n'ai pas aimé ni l'histoire (fade), ni les personnages, ni le style (les phrases à rallonge avec une virgule tous les 4 mots parce qu'entre temps l'auteur veut insérer un détail dont il vient d'avoir la brillante idée)... j'ai mis beaucoup de temps à le lire malgré le peu de pages, c'est vous dire que j'y allais à reculon.
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