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3,72

sur 3218 notes
Un classique qui m'intriguait depuis longtemps : la période, le thème, un roman dit "sulfureux" pour l'époque, controversé, mais un auteur reconnu par ses pairs et notamment Cocteau.

Un jeune adolescent Jacques tombe amoureux de Marthe, fiancée puis mariée à un soldat pendant la Grande Guerre, leur liaison n'est pas approuvée par la société mais qu'importe les deux jeunes gens vivent leur passion dans l'insouciance, mais qui dit passion dit tragique aussi.

Commençons par ce que je n'ai pas trop aimé dans ce roman : l'histoire. Les personnages sont assez fades. C'est assez paradoxal de dire ça, dans la mesure où ils sont passionnés, ils bravent les on-dit et les interdits mais je les ai trouvés tous les deux bien innocents. La jeunesse explique sûrement cela, mais leur silence, les attentes de l'un envers l'autre, leur incompréhension parfois, c'est un peu agaçant. Mais finalement, quand on est amoureux, n'est-on pas tout aussi gnan-gnan ?
La fin m'a un peu surprise, c'est plutôt bon signe, mais elle est aussi un peu brutale. Autant, les pensées des personnages, leur psychologie nous sont données avec précision, autant les actions sont très brèves et pourtant capitales. Ce qui laisse un petit goût d'inachevé.

Il y a cependant une chose que j'ai adoré dans ce roman : l'écriture. J'ai aimé lire ce roman pour les phrases et les réflexions bien senties de l'auteur. Une réflexion sur la passion amoureuse qui est poussée, la psychologie des personnages est très détaillée ainsi que les sentiments. Et ce n'est pas ce qui est le plus évident à faire partager au lecteur. le côté poétique du roman m'a séduite, ces références aux poètes, à Baudelaire, à la littérature en général. Un classique, pour moi, on le reconnaît à ceci : quand chaque mot est pesé, choisi, on pourrait le relire rien que pour apprécier de nouveau la langue de l'auteur.

Pour l'époque, on peut comprendre que le roman ait fait scandale, la guerre n'apparaît que de manière épisodique, nous sommes loin des conditions terribles des tranchées, on peut comprendre que cette insouciance choque la société, mais aujourd'hui le roman n'est plus aussi sulfureux, il s'apprécie donc non pas tant par son histoire, un poncif de la littérature mais pour son écriture et la sensibilité de l'auteur.
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Ce livre m'a réellement ennuyée. Rien à ajouter
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Le diable au corps fait écho à la beauté du diable, celle de la jeunesse, âge tendre , celui de l'écrivain Raymond Radiguet , du narrateur François,12 ans au commencement de la Grande guerre, 15 quand il devient l'amant de Marthe, elle, âgée de 18 ans , à peine sortie de l'adolescence .
Longtemps, ce roman fut le paradigme des lectures mettant en exergue l'adultère, la perversion la transgression pour une société égoïste, pétrie de conformisme, confinée dans le puritanisme la pruderie, soufflant l 'hypocrisie.
Qui oserait dire aujourd'hui que c'est un roman sulfureux ? Un classique oui ! « O tempora o mores » !
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Je n'ai pas aimé cette histoire et pourtant il s'agit très certainement d'un grand roman, devenu un classique du XXe siècle.

Il y a déjà d'excellents avis en ligne sur l'importance de ce livre et je ne m'étendrai donc pas sur les réelles qualités du livre. D'abord, l'incipit est accrocheur : « Je vais encourir bien des reproches. Mais qu'y puis-je ? ». Ensuite, l'écriture est empreinte d'un beau style et les ressorts psychologiques sont présents, j'en conviens. Enfin, le dénouement n'apparait qu'à la toute fin du livre, ce qui est une qualité, surtout pour une histoire racontée en forme de récit rétrospectif.

Mais ce personnage narrateur est hautement antipathique, je n'ai ressenti aucune empathie personnelle pour ce jeune François de 16 ans qui séduit la jeune Marthe de deux ans son ainée, promise puis très vite mariée à Jacques, un soldat parti à la guerre de 14. L'amour du séducteur en herbe devient très vite calculateur, plus que sincère et passionné. Derrière chacun de ses transports pour la jeune femme se dessine un froid calcul pour assoir son emprise sur elle et mettre hors jeu son rival légitime et absent. Marthe est aussi mal décrite et le lecteur n'en garde qu'une idée imprécise, celle d'une jeune femme un peu sotte et manipulable, qui s'aperçoit trop tard qu'elle est le jouet des sombres desseins de son amant mais qui continue à l'aimer et à le préférer à son époux. Elle avouera préférer être malheureuse avec lui plutôt qu'heureuse avec l'autre. Comme si l'on pouvait être heureux avec celui que l'on n'aime pas (plus ?).

C'est le roman psychologique par excellence, où l'ancrage des personnages dans un contexte naturel et social est minimaliste. Primauté absolue aux sentiments, à l'analyse, à l'introspection, aux calculs. François le narrateur joue une sorte d'apprenti-sorcier du sentiment amoureux. Il avoue ses méfaits et ses menées, sans le moindre remords, et proclame régulièrement son anticonformisme, une sorte de marque de fabrique chez lui. Il apparait comme une hyperbole de l'idiosyncrasie. Il est d'ailleurs encouragé par un père très compréhensif et « hyper cool » pour l'époque, qui lui laisse « la bride sur le cou ». Une complicité père-fils très inattendue en ce début de XXe siècle et l'on se demande si l'auteur lui-même a eu un père aussi « moderne », puisque cette fiction est directement inspirée de l'histoire d'amour de Raymond Radiguet avec une certaine Alice.

Je mets trois étoiles donc car deux seraient vraiment injuste : il y a ici une très belle plume et beaucoup de profondeur dans l'écriture. Mais je n'ai pas trouvé de grandeur ni de beauté dans cette histoire, seulement beaucoup de vérité, de lâcheté humaine et de cynisme dans les commentaires d'un narrateur adolescent qui s'exprime avec plus de jugeote que tous les adultes qui l'entourent. Un roman fort, c'est vrai, mais fort déplaisant aussi.

Je vois bien, enfin, qu'avec cet avis critique aux accents de billet d'humeur, je vais encourir moi aussi bien des reproches, mais qu'y puis-je ?
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Première guerre mondiale. Mariée depuis peu, son époux appelé au front, Marthe entretient une liaison avec un jeune garçon de quinze ans. La passion est bien présente au début, mais cette relation s'avère trop compliquée à gérer pour le jeune homme. Alors que Marthe l'aime sincèrement, il prend plaisir à la tyranniser et est incapable de penser à quelqu'un d'autre que lui.

On suit avec irritation le récit de cet adolescent égoïste qui entre dans la vie adulte en faisant beaucoup de dégâts autour de lui. le récit est bien écrit, mais ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
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Le "Diable au corps" est l'histoire d'un amour adultère entre deux très jeunes gens, presque des enfants, qui se jouent de l'interdit et explorent leurs premières passions. A cela s'ajoute un envers de décor de 14-18 frivole, insouciant, voire inconscient. Ce roman me rappelle en quelque sorte les amours d'Emma Bovary : des personnages allant à l'encontre des bonnes moeurs, libres, et des auteurs choquant l'opinion publique de l'époque.
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Ayant beaucoup entendu parler de ce classique, je me suis décidé à l'emprunter à la médiathèque pour découvrir ce court roman. L'histoire en elle-même ne m'emballait pas plus que ça, mais il ne faut pas s'arrêter à cela, et aller au-delà des préjugés. L'écriture est fluide et agréable, les chapitres donnent un certain rythme mais à mon grand regret, la magie n'a pas opéré.
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C'est un roman sur le désir plus que sur l'amour.
Le héros, jeune lycéen, raconte sa rencontre avec Marthe une jeune fille de 18 ans, sa découverte du sexe et de l'intimité entre un homme et une femme dans une période sombre : la Première guerre mondiale. Il livre au lecteur ses réflexions et ses émotions plus que ses sentiments. Il prend et donne peu. C'est un roman féroce mais magnifiquement écrit. Peut-être un peu vieillot dans le style mais très moderne dans les thèmes abordés : l'apprentissage, le désir, la sexualité.
Dommage que Raymond Radiguet soit mort si jeune.
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Voila un grand classique que je n'avais jamais lu ( un grand merci à France Culture qui a consacré une semaine le matin de 9 à 10H à son auteur!) . L'histoire est effectivement sulfureuse dans le contexte de la fin de la premiere guerre mondiale et quand on sait que ce livre est tres largement auto biographique,...Cela laisse songeur! Mais l'écriture est fluide , belle ,rendant les 2 personnages complexes et tres réels...le soldat/mari n'est jamais présent mais toute l'histoire dépend de lui finalement. Je me questionne sur le titre du livre....je ne suis pas sûr qu'écrit de nos jours ,ce titre aurait été choisi....un excellent moment de lecture.
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Ce roman qualifié de chef d'oeuvre en ce temps m'a inspiré des sentiments mitigés.
Mélange d'innocence et de perversité, de précocité et d'immaturité, cette histoire d'amour au parfum de scandale a choqué à l'époque. C'est évidemment ce que voulait Raymond Radiguet, jeune homme provocateur, immergé dans un milieu d'artistes peintres et d'écrivains avant-gardistes.

Un siècle exactement après sa parution, l'aura scandaleuse et géniale qui entourait ce roman s'est affadie. Mais, l'exaltation des sens, les pensées contradictoires qui agitent le héros, cet égoïsme mêlé de cruauté sont parfaitement décrits par le jeune écrivain. Sa capacité à s'auto-analyser, à décrire le bouillonnement de son âme et les incohérences de sa conduite m'ont fait penser à un autre adolescent, celui de Dostoïevski, sauf que le premier les a décrits avec la fraîcheur et la récence de son vécu tandis que le deuxième les a imaginés, reconstitués à la fin de sa vie.
C'est cette dimension analytique que je trouve impressionnante et que je retiendrai du roman de Radiguet, plus que l'intrigue, largement autobiographique mais travestie, dont la fin n'est pas sans rappeler celle du Grand Meaulnes.

Challenge Multi-défis 2023
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