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sur 89 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un Théâtre d'ombres
Cette fois, ce n'est pas l'auteur de deux captivants polars ("La Madonne de Notre-Dame" et "L'Evangile des gueux") qui prend la plume, mais plutôt l'homme de théâtre qu'est aussi Alexis Ragougneau. En installant ses personnages à une période-charnière de l'histoire française du XXe siècle -cette Libération où un peuple affamé et revanchard navigue dans les eaux troubles du marché noir et de l'épuration- l'écrivain en profite pour régler des comptes avec le manichéisme dont cette époque reste imprégnée dans notre imaginaire collectif : résistance versus collaboration, héros contre traitres. La réalité de ce moment est évidemment plus compliquée. Les résistants de la 25e heure furent parmi les plus sévères contempteurs de ceux que la passivité, la naïveté et la lâcheté conduisirent dans le mauvais camp. Ceux qui s'opposèrent dès le début de l'Occupation à l'ennemi nazi refusèrent bien souvent de s'ériger en procureurs.
Ragougneau fustige donc les opportunistes cyniques à l'image du pseudo officier Santimaria ("un des plus grands artistes transformistes de France : chef de cabinet vichyste entre 40 et 43 avant de disparaître et de revenir fin 44 sous l'uniforme d'un colonel de la Résistance"). Et il n'est pas le seul, comme l'image l'auteur : "Maintenant que la liberté, l'égalité et la fraternité avaient été établies au fronton des écoles et des mairies, certains ne trouvaient rien d'autre à faire que de se les épingler à la boutonnière pour mieux se pavaner sur les trottoirs".
A contrario, le directeur de théâtre, Raymond Birault , vrai patriote, qui a imprimé une feuille clandestine anti-nazie durant le guerre et fait passer des réfractaires en Espagne, refuse de se prêter au jeu indécent de la parade.
C'est donc une France fracturée, victime de cette "imposture d'une Libération volée aux morts et lancée tout de suite sur le marché noir" selon la dénonciation de Bernanos, que retrouve Niels Rasmussen, Danois de mère française, qui fut avant-guerre à Paris un metteur en scène prisé. La guerre l'a conduit à participer au Danemark à la lutte armée contre l'occupant nazi.
Son retour dans l'hexagone est motivée par l'amitié qui le lie à un auteur de théâtre Jean-François Canonnier dont il a mis en scène plusieurs pièces (clin d'oeil de Ragougneau : ce sont ses propres textes). Or, cet ami cher est accusé de collaboration et risque sa tête devant le tribunal de l'épuration. Niels a besoin de savoir comment son alter ego a pu se laisser séduire par les sirènes vichystes et allemandes. Etait-ce "l'itinéraire presque banal d'un opportuniste au jugement émoussé par le succès et les applaudissements" ?
L'histoire, menée tambour battant, réveille de vieux fantômes et pose clairement la question du choix que chacun est amené à faire dans des circonstances exceptionnelles. Ragougneau, auteur de théâtre, intègre à son texte deux petites pièces épatantes. Ce qui ajoute de la verve et de l'humour à ce roman propice à une nécessaire réflexion.
Critique à retrouver sur "https://lacitédulivreechange.fr"


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Lecture difficile de part le rythme mollasson du début, l'absence de finesse de la psychologie des personnages et l'ambiance sombre.
J'apprécie toutefois les interrogations soulevées par l'auteur et la réflexion qu'il nous inspire.
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Un roman historique un peu pénible.
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