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3,62

sur 89 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Niels Rasmussen , de pére danois et de mère française a passé la guerre en tant que résistant au Danemark, au sein d'un réseau.
En lisant une page du Parisien Libéré , à la rubrique "Épuration", il apprend l'arrestation de son grand ami et frére de coeur, le dramaturge Jean - François Canonnier, accusé d'intelligence avec l'ennemi , détenu à la prison de Fresnes qui passera devant la cour de justice de la Seine.
Le livre débute comme un roman d'espionnage avec le sabotage d'un navire Allemand, puis la libération du Danemark. Il entraîne ensuite notre héros, Niels dans un voyage précipité en France, volant au secours de son ami Jean - François, amoureux de théâtre .
Il embarque avec des anglais et deux dignitaires allemands partis signer la paix près de Reims .
L'auteur décrit l'atmosphère suffocante, contradictoire de la libération, en dévoile la face noire, sombre, obscure, paradoxale ......
Est- ce - que les vrais héros sont ceux que l'on croit ?
C'est un roman difficile à suivre à cause d'une narration éclatée, construite en actes, avec , en son sein , deux pièces de théâtre , l'une en un acte: l'hôtel particulier, un vaudeville, oú s'affrontent
Jean-Cocteau, Jouhandeau, Paul-Leautaud, Claude-Roy réunis tels les salons où Marcel-Proust aimait se rendre .
L'autre : Miro et Lecacheux, pièce tragi- comique en un acte qui se moque des institutions délatrices comme le CNT: comité national du théâtre etc.......
L'auteur , homme de lettres, auteur de théâtre, aime mélanger les genres .....En réalité, l'intérêt de cet ouvrage est de nous obliger à nous interroger et à réfléchir .......
Nous Lecteurs, qu'aurions -nous -fait ? Et cela sans juger pour autant ? Parmi la cacophonie ambiante et les excès de l'épuration ......
Qui méritait de vivre ?Peut - on oublier ? Peut - on essayer de comprendre les choix d'un ami ? le connait- on réellement ?
Qui méritait de mourir ? Était - il trop tôt pour faire l'Histoire?
Par contre, n'était- il pas déjà trop tard pour rendre la justice ?
L'auteur conte les règlements de compte très sombres de l'après guerre, quelque soit le camp que l'on ait choisi , les retournements de vestes , l'hypocrisie manifeste , la lâcheté de ceux,qui , enfoncés dans la compromission, s'achetèrent une conduite en passant d'un camp à l'autre ou encore ceux qui firent preuve d'un talent certain dans leur manière éhontée de s'inventer un personnage à l'aide de faux - semblants .....
Niels sera mis face à ses propres choix ....
Un roman d'aventures ? Une pièce de Théâtre ?
Une enquête introspective, intelligente menée d'une manière très originale à la narration surprenante , qui peut ne pas plaire à tout le monde .......
À vous de juger .......
Un ouvrage édité par les éditions" Viviane Hamy ".

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Copenhague 1945. Niels Rasmussen, de père danois et de mère française, a passé la guerre dans un réseau de résistance au Danemark. Avant le conflit qui embrasa l'Europe, à Paris, il mettait en scène les pièces de Jean-François Canonnier un jeune homme fou de théâtre comme lui. Resté dans la capitale, le dramaturge n'a apparemment pas vécu l'occupation allemande dans le même camp. Son procès pour collaboration va bientôt avoir lieu.

Apprenant la nouvelle, d'abord stupéfait, Niels va traverser l'Europe pour essayer de comprendre le choix de son ami et peut-être lui éviter le peloton d'exécution. A Paris Niels va devoir frayer avec le petit microcosme théâtrale, et lui, vrai résistant, va avaler pas mal de couleuvre servi par des champions de retournement de veste en dernière minute.


Alexis Ragougneau se pose une question, peut-on connaitre un ami, un frère, par-coeur ? Peut-on lui pardonner ? Peut-on oublier ? Description astucieuse de Paris sous l'épuration, le romancier est plutôt courageux.

Savante construction et envolées théâtrales bienvenues, tout le petit monde, glacé et ironique, des salons où l'on cause prend vie.

Qui aurais-je été en 1940 ? Impossible de ne pas penser au film de Truffaut qui faisait dire en son temps à Bernard Pivot : « le dernier métro, c'est le meilleur roman de la rentrée ».

Avec « Niels » Ragougneau a peut-être écrit le meilleur film de la rentrée.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est quelques jours avant l'armistice de mai 1945 que Niels Rasmussen, un resistant franco-danois apprend qu'un de ses amis Jean-Francois va être jugé par un tribunal parisien pour collaboration. Quittant Copenhague pour Paris, Niels cherche à comprendre les faits et le parcours de cet ami qu'il considérait comme un frère, du temps où, à Paris, il avait développé son goût pour le théâtre, écrivant des pièces que Jean-François mettait en scène brillamment et intelligemment...
Dès son arrivée, Niels est frappé par l'ambiance délétère et violente qui sévit à Paris, où règne une épuration mêlant résistants de dernière minute qui appellent aux exécutions sans jugement, baroud d'honneur des intellectuels collabos, rencontres avec des vieilles connaissances de théâtre - une actrice juive qui sort de son refuge, le régisseur qui a dû travailler sous gestion allemande, une jeune femme aux cheveux courts après avoir été tondue. Un parcours difficile pour vérifier les accusations d'intelligence avec l'ennemi dont on accuse son ami et surtout comprendre l'enchaînement des faits et des choix profonds de ce frère, dans cette période de tourmente.

Avec Niels, Alexis Ragougneau explore une période trouble de la France, celle de la collaboration avec l'Allemagne nazie, mais plus précisément celle des artistes qu'ils soient metteurs en scène, directeurs de théâtres, auteurs ou comédiens qui se sont compromis ou pas avec l'occupant. Comment choisir son camp dans une période de guerre, qui peut paraître, pour certains, comme un tremplin, l'occasion de s'emparer d'un théâtre, obtenir un rôle ou des financements pour monter une pièce de théâtre ou un film et faire vivre qui une troupe, qui une équipe, sans collaborer vraiment. D'autres y trouvent l'occasion de faire le vide autour d'eux et révèlent leur vraie nature, encourageant l'éviction des juifs et se livrant à des actes ou rédigeant des articles antisémites dans les journaux collaborationnistes...
Alexis Ragougneau explore donc toutes ces problématiques en les replaçant dans la période de l'après-occupation et donc, dans une période de reglements de comptes dont il maîtrise parfaitement les tenants et les aboutissants, faisant preuve d'une connaissance approfondie de cette époque ainsi que des protagonistes historiques, tels Pierre Fresnay, Charles Dulin ou Brasillach dont il évoque l'attitude durant l'occupation.
Un roman qui aborde un thème délicat mais dans lequel Alexis Ragougneau n'épargne personne, tranchant même dans le vif. Un récit très instructif.
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Alexis Ragougneau avait été une de mes bonnes surprises de l'année 2016 avec son deuxième polar «Evangile pour un gueux ». J'avais beaucoup aimé cette enquête policière qui tournait autour d'une des passions de l'auteur, Notre Dame de Paris. J'étais donc impatient de découvrir ce que cet auteur allait nous concocter en s'attaquant à un roman « classique » sur une autre de ses passions, le Théâtre !

Il y a quelques années, j'avais déjà rencontré cette ambiance seconde guerre mondiale, collabos,juifs, théâtre, Louis Jouvet, dans le très réussi « Bérénice 34-44 » de Isabelle Stibbe. Les deux histoires se rapprochent dans les thèmes mais là où Isabelle Stibbe racontait les prémices et le début du conflit, Alexis Ragougneau implante son aventure à la fin des hostilités…quand un certain nombre de français doit rendre des comptes.

Le lecteur suit les investigations parisiennes de Niels. Celui-ci cherche à comprendre pourquoi il est porté des accusations sur un ancien ami. Au fil de ses rencontres, le dossier se rempli et les éléments s'accumulent jusqu'au dénouement. A travers cette intrigue, le récit met en lumière les différents comportements du Paris d'après-guerre. Les vrais héros ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Beaucoup retournent leur veste avec le rapport de force. Chacun joue finalement pour son propre compte, pour sa survie, avec les cartes qu'il a en mains. C'est peut-être ce qu'il faut retenir de ce sombre roman : On ne peut pas juger les décisions de quelqu'un sans être véritablement à sa place.

L'auteur, dont la plume est une nouvelle fois remarquable, nous raconte l'atmosphère suffocante de la libération. Il dévoile en même temps la face obscure de cette période. Pour l'Histoire et pour son suspense bien mené, je vous conseille chaudement ce texte qui ne nous épargne pas avec du sentimentalisme et préfère nous heurter avec la froideur de la réalité ! Alexis Ragougneau confirme qu'il est un grand écrivain à suivre !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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J'ai beaucoup aimé ce roman alors que j'avais apprécié très moyennement «Evangile pour un gueux » (comme quoi un roman ne suffit jamais à connaitre un auteur). Sur fond d'une belle et ancienne histoire d'amitié, Alexis Ragougneau nous fait découvrir avec un savant mélange de fiction et de réalité, les dessous de la guerre 39-45 en France vu du coté des gens de théâtre. Nous découvrons les êtres au plus profond d'eux-mêmes et que chacun n'est pas forcement ce qu'il semble être. Un grand roman sur les intellectuels pendant la guerre et sur le théâtre. C'est un livre où l'on s'interroge constamment. J'ai voulu en savoir plus sur ces intellectuels français et je vous livre cet article qui me semble assez intéressant bien que n'étant pas du tout spécialiste du sujet : https://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20110527.OBS4064/sartre-cocteau-co-sous-l-occupation-avec-books.html
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On nous parle d'un temps où certains se sont comportés comme des héros, d'autres se sont aventurés du côté obscur ... il y eu des gagnants et des perdants !
L'Europe se retrouve "à marée basse, balayée par une lame de fond qui avait tout rasé sur son passage, pulvérisant en un instant ce que l'homme avait mis des siècles à bâtir."
Le thème
Introspection dans nos pensées, ne pas juger avant de savoir, avant de comprendre ....
Introspection dans la tête d'un artiste qui vit par et pour son oeuvre ... comment continuer, comment produire quand on nous demande de respecter certaines règles, bonnes ou mauvaises, la question se pose t elle comme ça ? ... ce qui compte est de s'exprimer alors dans le sens de ses sentiments ou dans le sens du vent ?
Le style
Une présentation non pas par chapitre mais par acte ? Une coquetterie de l'auteur ?
Une narration très classique, un roman élégant qui nous conte une histoire des temps des années quarante ... brusquement un bref vaudeville s'intercale dans le fil de l'histoire, pas du tout décalé, le ton correspond à la scène décrite .. que voulez vous nous sommes en bonne compagnie !
La situation dans le temps
Nous sommes plongés dans le milieu intellectuel de ces années là .... il y a eu les courageux, les pleutres .... il y a eu les chanceux qui sont passés à travers les mailles du filet des règlements de compte et les perdants qui n'avaient pas les bons appuis, les bonnes connaissances !
Il y a celles dont on parle si peu, celles qui ont eu un jour les cheveux tondus, qui ont dû vivre avec ou plutôt sans ... apprendre à compter le temps qui passe en centimètres de cheveux ... comprendre que "l'on ne peut pas forcer les jours à défiler. On ne peut pas se forcer à oublier."
Mon simple avis
Un certain regard sur ce temps là.... des pistes pour comprendre ... des choses à faire ou à ne pas faire.
La question qui nous tient en haleine tout au long de la lecture de ces pages :
"À quoi tient la façon de se regarder dans la glace pour le restant de sa vie ? Héros ou meurtrier, justicier ou assassin ? "
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Livre étrange qui débute comme un roman d'action ayant pour cadre la seconde guerre mondiale et qui petit à petit se transforme en récit psychologique.
On suit le parcours de deux hommes et surtout la manière dont ceux-ci réagissent pendant le conflit mondial entre collaboration et résistance. Tout n'est pas noir ou blanc et l'auteur met le doigt où cela fait ( encore ) mal c'est-à-dire les résistants de la dernière heure et le petit monde de la collaboration parfois bien modeste mais toujours inexcusable.
La France de l'épuration et des « héros » bien souvent auto proclamé d'après les combats est évoquée avec perfection. le procès fait aux sans grades et la solidarité des élites souvent plus impliquées dans la collaboration y est décrite également avec une justesse de ton parfaite et l'auteur ne se sent pas obligé de se poser en donneur de leçons ou de morale.
Un bon roman qui donne à réfléchir aujourd'hui encore sur ce que furent ces années de plomb et de feu et dont la lecture fait qu''à la fin du livre on se pose la bonne question : comment aurions nous réagi à l'époque ? .
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Intéressante plongée dans les lendemains de guerre : les résistants, les vrais, les faux, les collabos, les gens de lettre, les gens de théâtre... On y découvre certains atermoiements, et on a envie d'en savoir plus : l'amitié tiendra-t-elle?
Intéressant aussi la construction de ce roman avec flash-back et scènes de théâtre intercalées pour mieux faire comprendre les situations.
Mais le plus important est la question sur le bandeau : "et vous, qu'auriez-vous fait?"
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Le dernier roman d'Alexis Ragougneau m'a conquise de la première à la dernière page. Ravie de retrouver sa plume élégante, j'ai été captivée par l'histoire de Niels Rasmussen et de son ami d'avant guerre, Jean-François Canonnier. J'avoue avoir été surprise par le thème de ce roman. Nous sommes nombreux à avoir lu les histoires de résistants héroïques contre les méchants allemands, etc, etc... Mais j'avoue avoir rarement lu un roman qui débute au moment de la libération, qui nous conte les mouvements de vengeance et de règlements de compte entre français. Une épuration judiciaire. Qui était collabo ? Qui était résistant ? Entre mensonge et imposture, héroïsme et lâcheté, Niels devra découvrir comment son ami a vécu ces quatre années d'occupation nazie.

Alexis Ragougneau, hormis le fait d'écrire des romans est également auteur de théâtre, d'où (peut-être ?) l'intérêt d'avoir fait de ses personnages, des hommes de lettres, des dramaturges, des acteurs et des metteurs en scènes. Une précision qui se ressent à la lecture de ce roman, par une mise en page de certains chapitres (telle des scenettes de théâtre), pour souligner le côté "comédie" de la situation et créer un certain cynisme.

Néophyte en matière de théâtre, j'ai beaucoup aimé cette immersion, l'histoire de ces hommes de lettre en cette période sombre, comment cet art du spectacle a vécu sous l'occupation. Et puis... comme dans tous ses romans, l'auteur nous offre une conclusion incroyable, que je n'arrive jamais à déceler avant qu'elle nous soit dévoilée !

Je n'en dirais pas plus, je vous laisse la chance de découvrir ce livre et je vous souhaite une belle lecture
Lien : http://avoslivres.canalblog...
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Niels, résistant danois, pose des bombes contre l'occupant nazi.

Il agit sans passion, sans esprit de sacrifice...

C'est la fin de la guerre.

Il apprend que son ami Jean-François, avec lequel il a fait du théâtre à Paris avant-guerre, est emprisonné à Fresnes. Il a été arrêté pour collaboration.

Niels et effondré. Jean-François était un être sensible pour qui seul le théâtre comptait. Comment a-t-il pu collaborer ?

Niels veut l'aider. C'est une plongée dans les coulisses de la Libération de Paris où règnent la folie, le mensonge, le cynisme des résistants de la dernière heure
Niels et écoeuré par ce qu'il voit et entend.

Il y a une description émouvante du retour des déportés à l'hôtel Lutetia.

A la lecture de ce récit, impossible de ne pas se demander ce que nous aurions fait sous l'Occupation...

Un bon et beau livre.
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