S'il y a bien un livre dont j'attendais impatiemment la parution, c'était bien le nouveau d'
Atiq Rahimi. Sitôt paru, sitôt lu. Quelques jours de réflexion plus tard, pour savoir si je fais un p'tit billet ou pas, j'hésite encore.
Atiq Rahimi, j'aime.
Maudit soit
Dostoïevski, Syngué sabour et surtout
Terre et cendres m'ont laissés des souvenirs tenaces. Mon hésitation vient du fait que je ne me vois pas tailler un de ses livres (alors que je n'aurai aucun scrupule avec un deuxième bouquin de Raphaël par exemple).
Fin du suspens, j'ai pas aimé.
Je n'ai pas aimé qu'on me vende un bouquin sur l'exil, sur la destruction des bouddhas en Afghanistan, sur la liberté et me retrouver avec l'histoire de cul d'un Afghan vivant en France qui trompe sa femme à Amsterdam. En plus pour une histoire de cul (d'amour diront certains en quête d'alibi) y a pas la moindre scène un peu chaude, pas même tiède, nada, que dalle, peau d'zob si je puis dire dans de telles circonstances.
Je n'ai pas aimé qu'on m'appâte avec ces destructions de Bouddhas en 2001, par les Talibans, qui avaient émues le monde entier, qui avaient scandalisées la planète alors que dans le même temps « l'oxydant » se foutait pas mal de la terreur du peuple Afghan soumis à ces mêmes tarés, et me retrouver avec une deuxième histoire d'amour (pas de cul là parce le cul c'est pécho ou pêcher selon l'endroit du monde où tu es né) d'un Afghan en Afghanistan. L'histoire d'un jeune puceau amoureux de sa belle soeur aux pays des barbus, ça aurait pu m'intéresser si j'avais acheté ça mais là, non.
Dans ces histoires de cul sans cul, j'ai l'impression que c'est moi qui me suis fait niquer et je suis pas fan.
Quel rapport entre ces deux histoires et la destruction des statues ? Aucun si ce n'est que les 283 pages se passent le même jour, le 11 mars 2001. La destruction n'est qu'un prétexte pour attirer le lecteur, elle est mise en avant dans la promo alors qu'elle est pratiquement inexistante dans le bouquin. Une évocation de ci de là et basta.
Une fois de plus j'attendais trop d'un bouquin dont je m'étais fait un beau film avant d'avoir ouvert la première page. Des livres sur l'exil, j'en ai enchainé quelques uns ces derniers temps et ce « Porteurs d'eau » fait pâle figure à coté d'un « Eldorado » de Gaudé par exemple. Limite hors sujet.
Ne retenant que rarement les leçons, j'attends déjà avec impatience son prochain livre parce que même si je suis resté hors des histoires de « porteurs d'eau »,
Atiq Rahimi a une écriture qui me parle et qu'être aphone comme cette fois ci, ou sourd de mon coté, ça arrive.