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Le début du roman est accrocheur. Dans le décor d'une Lorraine désindustrialisée, triste et écrasée de chaleur (c'est l'été) l'auteur met en place rapidement les principaux protagonistes de son histoire : un commissaire-adjoint méfiant nouvellement arrivé dans la ville (Thionville ?), un inspecteur albinos incontrôlable et un drogué qui a décidé de se désintoxiquer (et de quelle manière !). La réapparition du cadavre d'un ancien syndicaliste enterré dans un crassier depuis quarante ans et la mort d'un dealer tué par le carreau d'un pistolet-arbalète déclenchent le chaos...Entrent en scène différents personnages secondaires dont on ne saura pas suffisamment de choses pour s'y intéresser. le scénario perd progressivement en crédibilité et la fin de l'histoire déçoit. Reste une écriture puissante et imagée à laquelle on ne peut rester insensible. J'ai donc trouvé le goût de ce roman bien relevé mais sa recette trop foutraque.
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40 ans après la crise de la sidérurgie en Lorraine, qui a laissé 25 000 personnes sur le carreau, un cadavre exhumé d'un crassier, constitué de déchets des hauts fourneaux, va rouvrir de façon chaotique cette période faite de mensonges d'Etat et de luttes syndicales.
Mais ce n'est pas ce père assassiné qui, croyaient ses 2 enfants, avait abandonné sa famille, qui mobilise un commissaire adjoint fraîchement nommé dans une région dont il ignore tout. Keller se préoccupe davantage d'un tueur au pistolet-arbalète, qui vient d'occire un dealer notoire. Proche des frontières luxembourgeoises et allemandes, Thionville voit se développer le trafic d'une drogue redoutable.
Le rappel de ce démantèlement du fleuron sidérurgique français est peu abordé dans le polar et cela constitue delà un point intéressant, même si l'auteur tape sur tous ceux qui avaient la moindre responsabilité dans les années 80. La montée en puissance d'une enquête hors de tout contrôle, après le premier tiers du livre, est bien menée. Encore faut-il franchir le premier tiers, car un personnage peu crédible gâche pas mal de choses.
Faas est un inspecteur chevronné, aussi con qu'il est intouchable, mais qu'il traite son supérieur comme une lavette détonne beaucoup. Autant que son langage ordurier lorsqu'il s'adresse au moindre quidam, au point qu'un syndrome de la Tourette passerait pour un enfantillage. Et pour forcer la caricature, Faas est un albinos qui ne supporte pas la canicule de cet été. On aurait pu imaginer un ripou plus subtil. Un gros bémol, mais le livre vaut le coup.
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C'est le premier livre de Sébastien RAIZER que je lis et je n'ai pas été déçu, accroché comme très souvent par le titre et la couverture, puis la 4ème de couv'.
Il s'agit ici d'un polar social, de la même veine que ceux de Didier DAENINCKX, Patrick RAYNAL , FAJARDIE et autres JB POUY, peut-être un peu plus trash.
L'écriture est très incisive, voire crue par moments.
Les personnages sont tous très sombres, marqués par la tragédie qu'a constituée la fermeture des usines sidérurgiques en Lorraine en 1979.
La palme revient sans contexte à l'inspecteur albinos complètement pourri, dont le trait est à mon avis un peu trop forcé, seul reproche que je me permets d'adresser à ce polar qui m'a profondément marqué.
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Bon rythme, l'histoire est un peu fouillie, mais l'ambiance est absolument prenante, entre les meurtres glauques, les répliques massacrantes de Faas, l'enquête qui n'avance pas, les souvenirs des luttes du passé, et la grisaille du temps et des couleurs. Un délice de roman noir.
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Un polar social qui raconte la fin de la sidérurgie lorraine avec son cortège de luttes politiques et syndicales, le tout emballé dans une affaire criminelle bien construite avec des personnages inquiétants, comme le flic Faas, et un meurtrier junky qui venge son père dans le désespoir d'une vie ratée. Un polar social bien fait, on ne s 'ennuie pas.
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Ce livre m'a laissé un peu pantois, et n'ayant pas la fibre sidérurgique...
J'ai aimé:
* les allusions à L Histoire, plus ou moins proche, jusqu'à la crise de la sidérurgie.
* La réflexion sur la Vérité: "Qu'est pour vous la Vérité ?" vous avez trois heures, puis je ramasse les copies !
J'ai moins aimé:
* le style heurté, pas très agréable, mais qui a toutefois le mérité d'être personnel, et de coller à l'histoire..
Je n'ai pas aimé:
* "Il fait chaud"... répété ad libitum... pourquoi ?
* Les personnages, excepté Dimitri, ne sont pas attachants, particulièrement Faas, qui est même peu crédible dans son rôle de méchant extrême.
* Certains passages "philosophiques" qui sont un peu lourds.

"Puis il s'assit pour observer les méandres de la rivière. Ils figuraient le destin de toutes choses et de toutes formes de vie. Des courants, des écueils, des coudes, des zones alluvionnaires. Et une unique force qui menait le tout vers la mort. le grand tout de l'océan et du néant.
La rivière apathique qu'il avait sous les yeux était un lacet de boue, de métaux lourds, d'azote, de produits phytosanitaires et de merde, sur lequel scintillait le soleil."
Si déjà vous supportez mal le confinement, attendez pour lire ce livre, sinon vous riquez de finir pendu (e), sous un train, dans un fleuve, ou dans la mer... Il n'est pas d'un optimisme rayonnant.

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Difficile de se passionner pour un roman dans lequel aucun personnage n'est attachant. L'auteur se complait dans le glauque, sans jamais en sortir. Pas d'amour ni d'amitié ni de respect entre les différents protagonistes. En prime, dénouement décevant. Je regrette d'être allé jusqu'au bout.
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J'ai apprécié cette lecture, bien que n'étant pas amateur de polars. On y trouve : des personnages contrastés, des effluves de la crise de la sidérurgie lorraine de la fin des années 70, une intrigue à tiroirs avec des protagonistes qui jouent double jeu, des décors lorrains industriels et urbains (connus), mais également campagnards et forestiers (moins connus). Écrit par un lorrain qui vit au japon, lu par un lorrain d'adoption que la crise des années 70 n'a pas dissuadé de faire des études de métallurgie et de travailler dans la sidérurgie (beau métier d'équipes), sur les conseils d'une lorraine-native.

Précision : peut également intéresser les non-lorrains.

En bref : un bon roman policier
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"C'est un roman rouge, clairement, parce que les gueuloirs de Lorraine crachaient du métal incandescent, parce que la contestation sociale à l'époque des derniers combats sidérurgiques de la fin des années 1970 était armée de drapeaux rouges, parce qu'aujourd'hui les héritiers (genre barrés de la caisse, il faut bien le dire) des héros vaincus de la classe ouvrière ont des idées de meurtres sanglants et ils les mettent à exécution avec une certaine facilité, voire une sorte de désinvolture, l'abus des drogues modernes y étant pour quelque chose. (...)
Avec ce huitième roman, Sébastien Raizer retourne à ses terres d'enfance pour situer le cadre de son récit, alors qu'il vit au Japon depuis 2014. Ça se passe à Thionville, avec un commissaire adjoint novice et déraciné, un lieutenant étrange qui fait peur à ses collègues et qui se charge d'éduquer l'adjoint, l'ambiance est glauque et poisseuse en cet été caniculaire, tout le monde sue et cherche la climatisation, tout le monde énerve tout le monde, la violence est là, partout, dans les actes comme dans les discours. Elle se manifeste rapidement avec un dealer cloué à un mur par un carreau d'arbalète, arme terrible qui a la commodité d'être en vente libre, et l'enquête commence, devient vite compliquée parce que d'autres meurtres sont commis avec la même arme, ou presque, et si le lecteur sait qui tue qui par la magie de la multifocalisation, on n'en reste pas moins hébété par la sinuosité des motivations des uns et des autres.
L'écriture est vive, poétique parfois, crue assez souvent, elle suinte la violence et la rage qui animent ce récit. (...)
Dans ce décor désindustrialisé, où les gens vivent avec le souvenir de la gloire d'antan lorsque la sidérurgie tournait à plein régime dans la vallée des anges, lorsque les ouvriers n'avaient peur de rien parce que leur contribution à la valeur ajoutée était indispensable aux barons de l'acier, lorsque les syndicats s'enorgueillissaient de leur toute-puissance, dans ce décor postindustriel donc, la police joue parfois son rôle de gardien de l'ordre social d'une drôle de façon, et c'est ce que va découvrir Simon Keller, le commissaire adjoint. Il finit par comprendre comment ça tourne pour de vrai dans ce commissariat où le commissaire reste dans son bureau et ne prend aucune décision. Mais une fois que le mal est identifié, reste la question du traitement, et ça n'est pas simple.(...)
Tout l'art de Raizer est de faire monter la sauce à partir de ces pistes criminelles, de mêler ces histoires et d'en rajouter d'autres, de surprendre le lecteur plusieurs fois, de mêler le rêve à la réalité, les imprécations philosophiques à la crudité de la mort violente. C'est assez réussi, enlevé, bien noir et bien serré, pas toujours convaincant à force de rebondissements, mais on aime tellement les surprises qu'on ne saurait lui en vouloir.
Les Nuits rouges de Sébastien Raizer est un roman à lire, assurément."
François Muratet dans Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/les-..
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Le brasier est retombé il y a des décennies. le nord-est de la France comme un essai grandeur nature de la paupérisation de la République, l'abandon des hommes et la liquidation de toute possibilité de revoir un jour une once d'espoir. Pourtant les braises n'attendent qu'un souffle pour repartir dans cette région jadis sidérurgique. Rien n'est plus vrai que cette région dévastée où le sacrifice du plus grand nombre s'est fait au profit de quelques-uns.
La crise de 79 a tout ravagé y compris un syndicaliste qu'elle a laissé sous le crassier et avec lui, à titre d'exemple ses jumeaux et sa femme sur le carreau. Quarante ans après, alors que le cadavre de son père est exhumé, Dimitri, le plus paumé deux d'eux, s'essaye à la vengeance dans une colère écarlate, aussi rouge que l'était l'acier vomit des hauts-fourneaux.
Sébastien a signé un très bon roman noir. Certes, on s'éloigne de sa trilogie, mais c'est pour revenir sur un fond social fort et sans pitié.
Tout s'écrit dans l'Histoire. Au-delà des promesses politiques et industrielles, la manipulation de la masse populaire puis sa reddition et enfin la résignation.
La plume de Sébastien est toujours acérée. Elle fait mouche comme un carreau d'arbalète en pleine tête. Avec ses personnages fondus, un flic incroyable, Faas, un autre, Keller, plus posé qui apprend la région avant de réagir, un fils de syndicaliste paumé, Dimitri et un autre qui a presque réussi, Alexis, il nous fait traverser Les Nuits Rouges où se lâchent les ignobles, les barbares.
Des hommes et des femmes, il ne reste que des miettes. Tout le monde a plongé dans l'univers de Sébastien. Dans l'alcool, la drogue ou la folie. Chacun s'est résigné quand quelques requins y vont vu un territoire à conquérir. Quand il n'y a plus d'espoir, que la justice n'est plus qu'une idée râpée et défraichie, il ne reste que la vengeance.
Quand le noir se fait rouge, cela coule par tous les pores.

Lien : https://nigrafolia.fr
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