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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce deuxième livre de sa trilogie sur Napoléon, Patrick Rambaud nous narre le chaos que fut la retraite de Russie.
Construit de la même manière que " La bataille " ( Récit de la bataille d'Essling ), c'est-à-dire en prenant comme " héros principaux " des personnages de second rang.
Nous passons de l'entourage de l'empereur à celui de ses hommes de troupe. J'aime bien cette façon de nous raconter la " grande histoire " au travers de simples soldats.
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La Feuille Volante n° 1301
Il neigeaitPatrick Rambaud – Grasset.

Juin 1812, la Grande Armée vient d'entrer dans Moscou. La ville est déserte et s'embrase, la répression violente suit les exactions, l'Empereur est malade et son Empire commence à montrer des signes inquiétants de délitement à cause notamment des nombreuses défections de ses alliés, des désertions dans leurs rangs. L'armée de l'Empereur est affaiblie par la dysenterie, désorientée, réduite au pillage pour survivre. Il espérait conclure la paix mais le Tsar ne se montre pas, se dérobe même. Tout cela n'était pas dans les plans de Napoléon qui, jusque là paraissait infaillible et quasiment indestructible. A l'automne, cette armée en guenilles suivie des civils quittent Moscou avec provisions, butin et surtout sa foi inébranlable en l'Empereur. Ainsi commence ce repli désordonné et désastreux sur des routes impraticables, des marais insalubres, des rivières gelées, des soldats harcelés par les paysans russes et par les attaques des Cosaques. L'Empereur est de plus en plus délirant et, coupé des réalités, refuse l'évidence, se satisfait de la désinformation véhiculée dans le « Bulletin » de l'armée, ne conçoit ni la défaite ni sa propre capture qu'il évitera grâce éventuellement au poison qu'il porte sur lui et avance vers Paris où déjà on le dit mort.

C'est le capitaine d'Herbigny, manchot et matamore, un officier des dragons de la Garde qui va nous servir de guide pendant cette épopée mais aussi Sébastien Roque, un sous-secrétaire de l'Empereur sans oublier Henry Beyle, chargé du ravitaillement de l' armée, qui ne s'appelle pas encore Stendhal. A travers leurs yeux, le lecteur va assister au chemin de croix de cette armée en loques, jadis victorieuse et qui maintenant agonise dans l'hiver russe où non seulement chacun doit sauver sa propre vie face à la peur de la mort et aux épidémies mais où la faim autorise les pires atrocités au mépris de la discipline et du respect de la vie de ses propres compagnons d'armes. A la progression surréaliste des hommes et des chevaux dans cet univers hostile et glacé il faut ajouter le délire qui s'empare des soldats livrés à eux-mêmes, le dévouement désespéré des pontonniers de la Bérézina et bien entendu, l'esprit de lucre de quelques-uns qui profitent d'une situation inédite pour s'enrichir au détriment des autres. C'est une belle évocation de cette espèce humaine dont on nous vante un peu trop souvent le côté altruiste

L'image de Napoléon en prend un coup. Il n'est plus le génial tacticien et le stratège militaire devant qui l'Europe entière a plié, le général adoré par ses soldats… Il redevient un homme vaincu par les éléments, seulement capable d'abandonner à elle-même cette belle armée qui faisait sa fierté et la terreur de ses ennemis, au point que ses soldats finissent par préférer la mort par suicide pour abréger leurs souffrances. Une telle attitude qui rappelle celle qui fut la sienne en Égypte, est évidement indigne d'un vrai chef, d'autant qu'il justifie cette lâcheté par sa présence indispensable à Paris pour défendre le peu de pouvoir qui lui reste. Abandonner ainsi ses soldats à eux-mêmes, avec pour seul mot d'ordre la survie est impensable pour des hommes qui ont accepté aveuglément de le suivre. Au-delà de l'administrateur, du conquérant, du magnifique souverain, du séducteur, il montre son vrai visage, lui qui parlait volontiers de paix mais ne cessa de faire la guerre pendant toute sa vie et de semer la mort autour de lui. Ce roman, dont le titre est emprunté à un poème épique de Victor Hugo, retrace cette désolante retraite de Russie, Napoléon, ce grand stratège militaire, vaincu par l'hiver ! Il n'est plus l'homme providentiel qui a sorti la France du chaos révolutionnaire mais celui qui au contraire l'y a à nouveau précipité. Et pourtant, la foi de ses soldats est telle qu'une seule lueur d'espoir suffit à les faire revivre et avancer. Je suis aussi toujours étonné par le destin de ces maréchaux qui, chargeant à le tête de leurs hommes, dans des engagements meurtriers sont souvent miraculeusement épargnés par les balles et les boulets.

Ce roman s'inscrit dans la tétralogie que notre auteur a consacré à Napoléon. Fidèle à son habitude, Patrick Rambaud nous offre un roman richement documenté, particulièrement réaliste dans ses vocations et descriptions, fort bien écrit et passionnant jusqu'à la fin, et qui, au-delà de l'historiographie officielle, nous donne à réfléchir sur le destin de ces hommes autoproclamés sauveurs de l'humanité mais qui en fait sont rattrapés par la réalité.

©Hervé GAUTIER – Décembre 2018.http://hervegautier.e-monsite.com
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Après "la bataille" qui retraçait la défaite napoléonienne lors de la bataille d'Essling, "il neigeait" raconte la retraite de Russie.
C'est le capitaine d'Herbigny, officier manchot des Dragons de la Garde que nous suivons dans cette épopée mais aussi Sébastien Roque, sous-secrétaire de l'Empereur, sans oublier Henry Beyle, futur Stendhal, chargé du ravitaillement de l'armée.
Avec eux, nous avançons avec cette armée en loques, jadis victorieuse, qui maintenant agonise dans l'hiver russe.
À la progression périlleuse des hommes et des chevaux dans cet univers hostile et glacé, s'ajoute le délire qui s'empare des soldats livrés à eux-mêmes, le dévouement désespéré des pontonniers de la Bérézina et la bassesse de ceux qui s'enrichissent au détriment des autres.

L'image de Napoléon est égratignée, il n'est plus le génial tacticien et le stratège militaire qui a fait plier l'Europe, le général adulé de ses soldats. Il redevient un homme vaincu par les éléments, seulement capable d'abandonner cette armée qui faisait sa fierté, prétextant qu'il serait plus utile à Paris.

Magnifique suite de "La bataille", on s'y croit vraiment, on ressent la faim et le froid.
À lire sous un plaid 😉

Alors, ça tente quelqu'un ?

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ce roman fut inspiree par le poeme de victor hugo,patrick rambaud evoque l une des debacles des guerres napoleoniennes a travers les aventures douloureuses des civils et militaires present a moscou.
on percoit bien l entetement de napoleon qui va le conduire a sa perte et d entamer serieusement l image de la grande armee.Il revait d europe a sa monnaie unique et sa dynastie il ne voyait plus la realite
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après "la bataille", je me suis jeté sur "il neigeait"...hé bien, comme prévu, j'ai eu froid, j'ai vu Moscou bruler, j'ai vu la glace des lacs se briser,....j'ai partagé la stupeur des troupes napoléoniennes....un Grand roman puissant et envoutant....à suivre "l'absent"
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Deuxième volet de la trilogie impériale brillamment écrite par Patrick Rambaud, Il neigeait évoque la retraite de Russie de la Grande Armée napoléonienne en 1812. Moscou en feu et le franchissement chaotique de la Bérésina, bien sûr, mais aussi la famine, le froid, le typhus, le brigandage et la horde de civils devenus miséreux qui suivaient les soldats en campagne. Une débandade totale donc où la loi du plus fort régnait sans pardon. Je suis complètement accro à cette oeuvre de Rambaud et j'ai hâte d'y plonger à nouveau avec L'absent.
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Expérience immersive dans laquelle l'on suit les destins de nombreux personnages embarqués dans la longue route de la retraite de Russie. Petite histoire dans la grande, la lecture est avalée d'une traite tant la fascination (souvent morbide) s'exerce.
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La campagne de Russie par Napoléon 1 ER est bien retracée. Les souffrances des hommes ont été terribles
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