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Citations sur La pensée remonte les fleuves (8)

Le bonheur résulte chez l'homme d'une réussite partielle. L'homme amoureux connait pour un temps le bonheur. L'étudiant qui vient de passer ses examens connait le bonheur pour un temps. L'homme d'affaires qui vient de réaliser une belle affaire, un moment, connait le bonheur. Le bonheur n'est que comme le prolongement sonore d'un état heureux où nous avons été et qui nous empêche d'entendre un instant les dissonances qui sont au-dedans de nous. Telle circonstance heureuse survient et c'est sa masse seule qui nous cache momentanément les parties de nous-mêmes qu'elle n'intéresse pas ; mais peu à peu la masse se dissipe et, en se dissipant, les découvre à nouveau. Alors aussi apparaissent les vides ; et peut-être que tout est vide, et c'est ce qui est insupportable.
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Si un poète sortait de vous, peut-être que vous ne mourriez pas.
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Les idées de l'homme viennent à l'homme le plus souvent toutes faites ; il les doit aux circonstances, non à lui-même. Il en change sans avoir changé. Il exprime par leur moyen ses passions, ses besoins, ses haines, ses craintes ou ses intérêts, non lui-même. Voyez que l'Allemagne est devenue toute entière socialiste en quelques jours à l'automne 1918 et que cette même Allemagne est à l'heure actuelle 90 % nazi ( nous sommes en novembre 1935 lorsque l'auteur parle, ndlr ) . L'exemple , me dira-t-on, est extrême : il n'est qu'extrêmement visible. L'homme qui voudrait penser purement aurait d'abord à être ; or, il y a très peu d'hommes qui sont. La très grande majorité des hommes n'ont d'existence que fonctionnelle ; ils ont les idées de leurs fonctions, non les leurs. L'homme se défend ; ses idées tendent avant tout à le défendre ; la classe se défend contre la classe, le parti contre le parti. L'unité de la doctrine recouvre une extrême diversité physiologique. On ne pense guère que socialement, ce qui est très exactement ne plus penser. L'homme qui voudrait penser pleinement aurait d'abord à faire table rase de tout ce qui existe autour de lui et en lui-même, ne laissant entrer les idées en lui qu'en les contrôlant avec soin l'une après l'autre et en ne les examinant que quant aux rapports d'authenticité qu'elles peuvent avoir avec son être. C'est bien ce qu'a fait Descartes : Je pense, donc je suis. On ne pense pas d'occasion.
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On lit dans le Journal d'André Gide : "J'ai connu quelqu'un que suffisait à plonger dans une mélancolie épaisse la seule pensée de devoir remplacer bientôt et de temps à autre la paire de souliers qu'il portait aux pieds. Il ne fallait point voir là de l'avarice, mais une sorte de détresse à ne pouvoir s'appuyer sur rien de durable, de définitif, rien d'absolu" Moi.
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L'homme trouvera sa plénitude dans le sacrifice complet de sa personne au progrès de l'humanité, ne progressant lui-même qu'en elle, et à travers elle ; ses propres gains ne figurant dans l'addition qu'en vue de l'augmentation du total.

(C.F. RAMUZ, "Besoin de grandeur", 1937)
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Vous vous êtes toujours laissé faire, paysans de chez nous. [...]
Si vous nous parliez une fois au nom de ce que vous aimez ? [...]
Est-ce qu'il ne serait pas possible de situer le but de votre vie dans autre chose que de devenir riches, et étant riches, plus riches encore, est-ce qu'il n'y a pas d'autres grandeurs ?

(C.F. RAMUZ, "Besoin de grandeur", 1937)
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Nous sommes aujourd'hui en pleine effervescence idéaliste... Si c'est à ce néant et à cette suspension dans le vide que, sous prétexte de "culture internationale" vous me demandez de souscrire, j'aime mieux me passer de culture. J'aime que les littératures, comme les nations, comme les individus, rivalisent. La véritable littérature internationale est la somme des littératures nationales, voilà tout... En résumé, je suis "universaliste", je ne suis pas "internationaliste".
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La pensée remonte les fleuves, titre tiré d'une page de son journal, veut faire découvrir Ramuz philosophe, essayiste, politique. Sa voix, d'une extraordinaire présence, est combien nécessaire dans notre Europe qui se cherche au travers de nations inquiètes d'une fusion nécessaire risquant de déboucher sur un confusionnisme mortel.

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