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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Titre : Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie .
Année : 1981
Auteur : Jean Raspail
Editeur : Albin Michel
Résumé : Jean Raspail s'est inspiré de faits réels pour nous narrer l'histoire d'un homme à part, un fou, un naïf dont le seul rêve était de devenir roi. Antoine de Tounens fut un obscur avoué Périgourdin du XIX ieme siècle. Fils d'agriculteur sans le sou, Antoine fut un rêveur dès son plus jeune âge. Autoproclamé roi de Patagonie et d'Auricanie avant même d'avoir foulé le sol de ces contrées sauvages, le jeune homme rejoindra l'Amérique du sud au cours d'un long périple où ses espoirs et sa folie se trouveront confrontés à une réalité qu'il n'aura de cesse de nier. Raillé par tous, malade et ruiné, Antoine s'éteindra le 18 septembre 1878. Sur sa tombe on peut aujourd'hui encore lire cette épitaphe : Ci-gît Orélie-Antoine, premier roi de Patagonie…
Mon humble avis : Il est des histoires qui forcent l'admiration et la curiosité. Celle d'Antoine de Tounens en fait indéniablement partie. Quand j'entendis parler du destin de cet homme, Don Quichotte des temps modernes, malade mental qui n'eût de cesse que d'accéder à un trône de pacotille dont il rêvait depuis l'enfance, je décidai sur le champ de me procurer le ou les ouvrages narrant cette histoire à priori passionnante. le témoignage de de Tounens me paraissant quelque peu obscur, je m'orientai plutôt vers la version romancée de Jean Raspail parue chez Albin michel au début des années 80. J'avais réellement hâte de découvrir le destin unique de cet homme seul contre tous, qui fit frapper une monnaie, graver des écussons, inventa un drapeau pour un royaume qui n'existait que dans son esprit et dont il s'autoproclama roi de droit divin. Si malheureusement la lecture de ce roman ne fut pas à la hauteur de mes espérances, je garderai néanmoins en mémoire l'histoire de ce doux dingue, une épopée tour à tour épique, misérable, grotesque et assez incroyable. Non pas que ce roman soit ennuyeux mais, à mon humble avis, il y manque le souffle, l'énergie prête à sublimer cette histoire. Raspail use d'un style classique, la narration est à l'avenant, sans failles ni surprises et l'on se prend à rêver de ce qu'aurait pu faire Garcia Marquez d'une telle aventure. Parfois, au détour d'une phrase ou d'un chapitre (surtout dans la partie américaine, les moments où Antoine est au contact des indiens), l'auteur semble se rapprocher de son personnage et ce sont là les moments les plus forts de ce roman, les seuls moments où l'on sent l'empathie de l'auteur pour ce personnage hors-norme. Antoine de Tounens fut un personnage unique, un dingue, un idéaliste dont l'histoire reste à écrire. Une histoire de solitude, d'absolu, une histoire émouvante, cocasse et pitoyable. Je referme donc ce roman à regret, celui d'être passé à côté d'une grande lecture, d'un livre marquant tiré d'un destin étonnant.
J'achète ? : Si tu ne connais pas la vie d'Antoine de Tounens je t'encourage fortement à te procurer ce roman de Raspail. Tu l'as compris nous parlons ici d'un destin particulier, d'un homme qui passa sa vie à tenter de réaliser ses rêves d'enfant. Un fou qui déclarait « Par charité chrétienne, il faudrait tordre le cou aux enfants qui rêvent, car ceux-la sont toujours malheureux… » A découvrir vous dis-je…
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Livre difficile que ce récit de la vie d'Antoine (de) Tounens, roi autoproclamé de Patagonie et d'Araucanie.
Il n'eut cesse, dans une folie toujours grandissante de poursuivre son rêve de grandeur jusqu'en ruiner sa propre famille. Fou ? Rêveur ? Naïf ?
Tous les surnoms lui furent donnés. Paubre carnaval.
Jean Raspail nous entraîne dans cette danse absurde avec un réel talent.
Le livre m'a terrassé, le souffle me manque. J'achève ici cette critique et m'en retourne contempler les côtes chiliennes.
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Raspail dépeint à nouveau le destin tragique d'un homme guidé par une foi incomprise du reste du monde. Toujours excellent dans l'exercice, qu'il s'agisse du peuple des Kaweskars dans "Qui se souvient des hommes", de la lignée des antipapes d'Avignon dans " L'anneau du pêcheur " ou, cette fois, d'Antoine de Tounens, avoué périgourdin se rêvant roi de Patagonie et d'Araucanie.

Néanmoins, dans ce livre-ci, l'auteur toujours prompt à transformer la folie en grandeur, la quête perdue d'avance en noble combat, la misère en dignité cachée, dresse un portrait psychologique finalement peu flatteur du roi malheureux. Je m'attendais à un sympathique rêveur, voilà que je tombe plutôt sur un agaçant despote d'opérette qui se révèle assez agaçant, mégalomane, paranoïaque et même parfois imbu de lui-même.

Le souverain arlequin gagnerait en estime s'il ne se reposait sur son frère pour veiller à la satisfaction de ses nécessités bassement matérielles. Ainsi, pour entretenir son rêve, il quémande sans vergogne à sa famille et ses amis, comptant sur la pitié d'autrui pour assurer ses projets. Seul enfant de la fratrie à avoir reçu une éducation, il répugne à travailler malgré les privilèges qu'il a reçus dès l'enfance : "un roi ne travaille pas" répète-t-il à l'envi.

Antoine s'entretient donc lui-même dans une grandiose mais désespérante illusion. Ainsi nomme-t-il moult ministres, secrétaires, ambassadeurs et amiraux, lesquels n'occuperont jamais leur poste que dans sa propre imagination. Il est même contraint de changer son écriture pour simuler l'existence d'autres membres que lui-même dans son gouvernement et masquer par là même sa solitude.

Il est avant tout "roi d'un rêve", surfant sur les malentendus volontaires et les auto-tromperies.
Grandiose et piteuse à la fois, un épithète suffit à résumer cette épopée : pathétique.
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"Par charité chrétienne, il faudrait tordre le cou aux enfants qui rêvent, car ceux-la sont toujours malheureux…"

C'est l'histoire vraie d'Antoine Tounens, petit paysan périgourdin, nourri aux romans d'exploration, qui s'empare d'une idée folle qui sera le substrat de toute sa vie. Autoproclamé Roi de Patagonie, sous l'oeil amusé, moqueur ou exaspéré de ses amis , riche de l'argent généreusement offert par son frère qu'il va ruiner, le voilà parti pour le grand Sud, à la rencontre de son Royaume et de ses sujets .

Sous la figure tutélaire d'une douce Véronique perpétuellement fantasmée, malgré le légitime mépris des autorités, il finit par rencontrer une vague tribu indienne de sauvages sanguinaires prêts à lui passer tous ses caprices contre quelques litres de rhum. Mais ce n'est , une fois de plus qu'illusion et humiliation.

il raconte cela, moqué de tous, au crépuscule de sa vie, sublime roi déchu revenu en exil dans son Périgord natal.

C'est d'abord un roman d'aventure qui nous fait gambader allégrement d'un continent à l'autre, rencontrer des terres hostiles et encore inexplorées, fréquenter des colons exotiques et des "sauvages" d'anthologie. C'est surtout le portrait plein de superbe et de douleur de cet homme halluciné, ne cédant rien malgré sa solitude, fidèle à sa foi non partagée. Un récit, très joliment écrit dans un style qui sied à un roi, où le cocasse le dispute en permanence au superbe et au désespoir.

"Lorsqu'il ne subsiste que celle-là, la majesté de dérision est encore une royauté."

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