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L'inconvénient d'une biographie, voire d'un roman biographique, c'est d'asservir le rédacteur au personnage, contrairement à la fiction qui donne le rôle de créateur à l'écrivain. Avouons qu'Antoine TOUNENS est un piètre personnage dont la mythomanie, l'impuissance, la veulerie ne suffisent pas à occulter la nullité et que commettre sa biographie est un exercice difficile. Ce constat explique pourquoi cet ouvrage est plutôt décevant et, à mes yeux, inférieurs aux oeuvres de pure fiction de Jean RASPAIL

Un « héros » aussi antipathique et inintéressant dévalue une oeuvre dans laquelle l'auteur fait revivre l'époque du second empire en France et au Chili. Evocation intéressante mais caricaturale et dégradante quand sont évoqués les Araucans et les Patagons, décrits comme un ramassis de primitifs abrutis par l'alcool qui donnent une vision infernale de la Patagonie.

Certains pourraient voir dans cet avoué commettant lois, discours et manifestes une caricature de Don Quichotte ou l'ancètre de nos modernes technocrates pondant des lois aussi inappliquées qu'inapplicables … oubliant que ce Roi de Patagonie est naturellement incapable de se reproduire.

La magnifique plume de Jean RASPAIL ne suffit pas à hisser ce livre au niveau de ses autres oeuvres, d'où ma relative déception.

PS : publié vingt ans après, "Adios Tierra de Fuego", décape la légende et fait oeuvre d'histoire.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Titre : Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie .
Année : 1981
Auteur : Jean Raspail
Editeur : Albin Michel
Résumé : Jean Raspail s'est inspiré de faits réels pour nous narrer l'histoire d'un homme à part, un fou, un naïf dont le seul rêve était de devenir roi. Antoine de Tounens fut un obscur avoué Périgourdin du XIX ieme siècle. Fils d'agriculteur sans le sou, Antoine fut un rêveur dès son plus jeune âge. Autoproclamé roi de Patagonie et d'Auricanie avant même d'avoir foulé le sol de ces contrées sauvages, le jeune homme rejoindra l'Amérique du sud au cours d'un long périple où ses espoirs et sa folie se trouveront confrontés à une réalité qu'il n'aura de cesse de nier. Raillé par tous, malade et ruiné, Antoine s'éteindra le 18 septembre 1878. Sur sa tombe on peut aujourd'hui encore lire cette épitaphe : Ci-gît Orélie-Antoine, premier roi de Patagonie…
Mon humble avis : Il est des histoires qui forcent l'admiration et la curiosité. Celle d'Antoine de Tounens en fait indéniablement partie. Quand j'entendis parler du destin de cet homme, Don Quichotte des temps modernes, malade mental qui n'eût de cesse que d'accéder à un trône de pacotille dont il rêvait depuis l'enfance, je décidai sur le champ de me procurer le ou les ouvrages narrant cette histoire à priori passionnante. le témoignage de de Tounens me paraissant quelque peu obscur, je m'orientai plutôt vers la version romancée de Jean Raspail parue chez Albin michel au début des années 80. J'avais réellement hâte de découvrir le destin unique de cet homme seul contre tous, qui fit frapper une monnaie, graver des écussons, inventa un drapeau pour un royaume qui n'existait que dans son esprit et dont il s'autoproclama roi de droit divin. Si malheureusement la lecture de ce roman ne fut pas à la hauteur de mes espérances, je garderai néanmoins en mémoire l'histoire de ce doux dingue, une épopée tour à tour épique, misérable, grotesque et assez incroyable. Non pas que ce roman soit ennuyeux mais, à mon humble avis, il y manque le souffle, l'énergie prête à sublimer cette histoire. Raspail use d'un style classique, la narration est à l'avenant, sans failles ni surprises et l'on se prend à rêver de ce qu'aurait pu faire Garcia Marquez d'une telle aventure. Parfois, au détour d'une phrase ou d'un chapitre (surtout dans la partie américaine, les moments où Antoine est au contact des indiens), l'auteur semble se rapprocher de son personnage et ce sont là les moments les plus forts de ce roman, les seuls moments où l'on sent l'empathie de l'auteur pour ce personnage hors-norme. Antoine de Tounens fut un personnage unique, un dingue, un idéaliste dont l'histoire reste à écrire. Une histoire de solitude, d'absolu, une histoire émouvante, cocasse et pitoyable. Je referme donc ce roman à regret, celui d'être passé à côté d'une grande lecture, d'un livre marquant tiré d'un destin étonnant.
J'achète ? : Si tu ne connais pas la vie d'Antoine de Tounens je t'encourage fortement à te procurer ce roman de Raspail. Tu l'as compris nous parlons ici d'un destin particulier, d'un homme qui passa sa vie à tenter de réaliser ses rêves d'enfant. Un fou qui déclarait « Par charité chrétienne, il faudrait tordre le cou aux enfants qui rêvent, car ceux-la sont toujours malheureux… » A découvrir vous dis-je…
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Livre difficile que ce récit de la vie d'Antoine (de) Tounens, roi autoproclamé de Patagonie et d'Araucanie.
Il n'eut cesse, dans une folie toujours grandissante de poursuivre son rêve de grandeur jusqu'en ruiner sa propre famille. Fou ? Rêveur ? Naïf ?
Tous les surnoms lui furent donnés. Paubre carnaval.
Jean Raspail nous entraîne dans cette danse absurde avec un réel talent.
Le livre m'a terrassé, le souffle me manque. J'achève ici cette critique et m'en retourne contempler les côtes chiliennes.
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L'histoire romancée d'un avoué du Périgord qui s'est auto-proclamé roi des patagons ....!!! Une histoire touchante et ahurissante que Jean Raspail raconte comme une aventure de l'esprit . Grand prix du roman De l'Académie Française.
J'ai adoré !
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Le rêve "immodeste et fou" (sic, pardon Aragon !) d'un petit paysan périgourdin : devenir roi de Patagonie. Ce qu'il fut, peut être...
Mais c'est aussi le rêve de chacun de s'affranchir des pesanteurs de la vie et d'aspirer à "l'inaccessible étoile" (Pardon Brel ! )
Au delà des aventures picaresques et parfois burlesques du prétendant roi, il y a dans ce livre une certaine tendresse pour ces peuples lointains, dits "sauvages", que l'Occident avide de richesses agressa, massacra, après en avoir nié l'humanité.
Je connais la réputation sulfureuse de l'auteur. Il n'empêche : ce livre est un grand livre.
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Antoine de Tounens, issu d'une modeste famille de paysans périgourdins naquit le 12 mai 1825 dans le hameau de la Chèze, commune de Chourgnac, non loin de Tourtoirac, lieu où il mourut dans la misère le 17 septembre 1878. Enfant intelligent, il fut vite repéré par son maître d'école surnommé le « Régent » lequel l'encouragea à poursuivre ses études jusqu'au baccalauréat qu'il obtint aisément. En 1841, il entra à l'école de droit de Bordeaux. Deux années plus tard, le voilà devenu clerc de notaire dans une étude de Périgueux. Puis la vente de terres paternelles lui permit de s'acheter une charge d'avoué dans laquelle il s'ennuya très vite. Antoine rêvait de devenir roi dans un pays lointain, la Patagonie. Il commença par obtenir de récupérer la particule perdue sur son nom de famille, demanda un prêt à la banque et fit imprimer proclamations, manifestes et cartes de visites, et fabriquer monnaie, médailles, drapeaux et uniformes avant de s'embarquer vers un territoire encore vierge, mais déjà disputé par les Chiliens et les Argentins. Mais la réalité ne sera pas à la hauteur de ses ambitions. Les indigènes sur lesquels il comptait se révèleront d'incorrigibles alcooliques incapables de faire face au défi de la modernité.
Cet ouvrage, qui recueillit en son temps un certain succès, se présente comme une biographie romancée, mais assez fidèle néanmoins de la vie d'un petit avoué de province qui se rêvait un destin fastueux et qui ne connut que misère, avanies et moqueries. Raspail ne peut s'empêcher de faire intervenir Pikkendorf, un de ses héros récurrents, dont on se demande un peu ce qu'il vient faire dans cette galère. Il y a un petit côté « Don Quichotte » chez Tounens que l'auteur rend parfaitement. Cette quête de l'impossible étoile. Beaucoup de poésie, de rêve et de désespérants retours à la réalité. Personne ne croit au projet d'Antoine, même pas ses amis francs-maçons de Périgueux. Personne ne croit vraiment à son statut de roi, même pas les rapins, poètes ou demi-mondaines (Charles Cros, Daudet, Richepin, Arène, Manet, Flammarion, Verlaine, Rimbaud, Coppée) qui le reçoivent dans leurs cercles embrumés de vapeurs d'absinthe ! Il n'est et ne sera jamais autre chose qu'un roi d'opérette ou de carnaval, statut qu'il assumera jusqu'au bout dans l'incompréhension générale et de manière christique, presque avec une couronne d'épines sur la tête. À lire ou à relire. Un des meilleurs Raspail.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Qui n'a pas rêvé dans son enfance d'être un prince, un fils de roi et que tout en ce monde avait une giration dont, s'il n'était pas le moteur, il était au moins l'essence …
Avec le temps va, tout s'en va et on perd ses illusions, on fait de petits compromis, de petites trahisons pour aller en aveugle où ce chemin nous mènera …
Mais cet état d'esprit peut persister avec l'âge et aboutir à la concrétisation de nos rêves ou s'effondrer dans la pire des déchéances …
Antoine de Tounens, fils de paysan, s'est rêvé roi et s'est créé un royaume à l'autre bout de la Terre car nul n'est prophète et encore moins roi en son pays. Une rencontre improbable entre un peuple sauvage, cruel et mortellement alcoolisé et un chevalier à la Rose donnent lieu à une histoire, petite, juste à l'échelle d'un homme, mais suffisamment pour qu'elle le fasse plier sous les sarcasmes.
Jean Raspail revisite l'histoire vraie d'un fils de paysan qui a réussi à se faire roi en le passant au crible des chansons de geste, épopée grotesque et pitoyable d'un Don Quichotte moderne et romantique.
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Le récit épique et en même temps désolant de cet avoué, jeune garçon qui s'est inventé un royaume dans son enfance, loin de ses origines paysannes et incultes et qui tint son rêve jusqu'à sa mort. Il a été jusqu'au bout, a été prendre son royaume mais sans jamais vraiment le vouloir où sen donner les moyens, comptant plus sur les autres et l'argent des autres, transformant ou se révélant ce qui aurait pu être une grande destinée en une aventure désolante mais qui lui permit de vivre une vie qu'il n'aurait pas eue, à l'autre bout du monde, à Paris au milieu d'une foule bigarrée et souvent étrange, artistes, escrocs et quelques officiels qui ne savaient que penser devant tant d'obstination. le royaume de Patagonie a finalement existé quelques heures à plusieurs reprises, ce qui s'appelle une destinée et qui par les temps qui court est certainement préférable à toutes ces vies tristes ou tout du moins sans relief. Au milieu de tout ça une autre destinée brisée et poursuivie, celle de Véronique, sa reine entrevue mille fois, possédée quelques fois mais jamais rejointe.
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Raspail dépeint à nouveau le destin tragique d'un homme guidé par une foi incomprise du reste du monde. Toujours excellent dans l'exercice, qu'il s'agisse du peuple des Kaweskars dans "Qui se souvient des hommes", de la lignée des antipapes d'Avignon dans " L'anneau du pêcheur " ou, cette fois, d'Antoine de Tounens, avoué périgourdin se rêvant roi de Patagonie et d'Araucanie.

Néanmoins, dans ce livre-ci, l'auteur toujours prompt à transformer la folie en grandeur, la quête perdue d'avance en noble combat, la misère en dignité cachée, dresse un portrait psychologique finalement peu flatteur du roi malheureux. Je m'attendais à un sympathique rêveur, voilà que je tombe plutôt sur un agaçant despote d'opérette qui se révèle assez agaçant, mégalomane, paranoïaque et même parfois imbu de lui-même.

Le souverain arlequin gagnerait en estime s'il ne se reposait sur son frère pour veiller à la satisfaction de ses nécessités bassement matérielles. Ainsi, pour entretenir son rêve, il quémande sans vergogne à sa famille et ses amis, comptant sur la pitié d'autrui pour assurer ses projets. Seul enfant de la fratrie à avoir reçu une éducation, il répugne à travailler malgré les privilèges qu'il a reçus dès l'enfance : "un roi ne travaille pas" répète-t-il à l'envi.

Antoine s'entretient donc lui-même dans une grandiose mais désespérante illusion. Ainsi nomme-t-il moult ministres, secrétaires, ambassadeurs et amiraux, lesquels n'occuperont jamais leur poste que dans sa propre imagination. Il est même contraint de changer son écriture pour simuler l'existence d'autres membres que lui-même dans son gouvernement et masquer par là même sa solitude.

Il est avant tout "roi d'un rêve", surfant sur les malentendus volontaires et les auto-tromperies.
Grandiose et piteuse à la fois, un épithète suffit à résumer cette épopée : pathétique.
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"Par charité chrétienne, il faudrait tordre le cou aux enfants qui rêvent, car ceux-la sont toujours malheureux…"

C'est l'histoire vraie d'Antoine Tounens, petit paysan périgourdin, nourri aux romans d'exploration, qui s'empare d'une idée folle qui sera le substrat de toute sa vie. Autoproclamé Roi de Patagonie, sous l'oeil amusé, moqueur ou exaspéré de ses amis , riche de l'argent généreusement offert par son frère qu'il va ruiner, le voilà parti pour le grand Sud, à la rencontre de son Royaume et de ses sujets .

Sous la figure tutélaire d'une douce Véronique perpétuellement fantasmée, malgré le légitime mépris des autorités, il finit par rencontrer une vague tribu indienne de sauvages sanguinaires prêts à lui passer tous ses caprices contre quelques litres de rhum. Mais ce n'est , une fois de plus qu'illusion et humiliation.

il raconte cela, moqué de tous, au crépuscule de sa vie, sublime roi déchu revenu en exil dans son Périgord natal.

C'est d'abord un roman d'aventure qui nous fait gambader allégrement d'un continent à l'autre, rencontrer des terres hostiles et encore inexplorées, fréquenter des colons exotiques et des "sauvages" d'anthologie. C'est surtout le portrait plein de superbe et de douleur de cet homme halluciné, ne cédant rien malgré sa solitude, fidèle à sa foi non partagée. Un récit, très joliment écrit dans un style qui sied à un roi, où le cocasse le dispute en permanence au superbe et au désespoir.

"Lorsqu'il ne subsiste que celle-là, la majesté de dérision est encore une royauté."

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