Porcelaine, tome 3 : Mère

Les années ont passées. Femme est devenue Mère, déçue par le monde extérieur elle s'est repliée dans sa tour d'ivoire en compagnie de ses deux filles et de "ses enfants de porcelaine". Elle a acquit plus de savoir des runes, elle contrôle la porcelaine a distance, elle protège cet univers du mieux qu'elle peut. Mais pour le monde extérieur, elle est une menace. L'heure des choix est venu.

Un troisième tome très sombre je trouve, et pourtant les deux premiers n'étaient pas particulièrement gais non plus. Notre héroïne est amenée à faire des choix, des choix difficiles aux conséquences lourdes. Ses filles sont des adolescentes qui aiment leur mère, mais qui sont suffisamment grande pour tenter de s'affranchir de l'autorité parentale. ce qu'à du mal à comprendre Mère. La psychologie des personnages, leur nature complexe et leurs tiraillements intérieurs sont vraiment bien développé. Ils sont très intéressants.
Mais ceci au détriment du décor et du contexte. J'ai été déçue de ne pas en savoir plus sur le monde de Porcelaine. L'histoire est très centrée sur un lieu restreint, ici le château protégé de hautes murailles que s'est faite construire Mère. du monde extérieur et de son fonctionnement, on en a que quelques brides d'information. Dommage car il semble vraiment passionnant...
La fin est très tragique, la dernière case un peu mystérieuse. Serait-ce la fin?

Le dessin est toujours très bon, et se prolonge par un cahier graphique à la fin de l'album.

Après un premier tome engageant, celui-ci confirme la déception du tome 2. Il y a un graphisme froid er raffiné qui s'accorde au steampunk gothique de l'histoire. Mais ce que j'avais aimé dans le premier tome a disparu depuis longtemps, tout s'est écroulé quand la référence à Dickens qui apportait tant a disparu, cela devient alors pompeusement théâtral, mais pas très bien fait en plus. Les dialogues ne s'arrangent pas. Certaines paroles font tâche dans l'ambiance steampunk, “Ne me fais pas un caca nerveux” pour passer ensuite à un style XIXe, ça pique les yeux. Aussi, les relations maternelles avec ses filles tombent dans le ridicule, entre les embrassades et disputes dignes des pires feuilletons de téléréalité. L'intrigue générale reste intéressante, autour de cette histoire de guerre, mais cela ne suffit pas pour oublier les faiblesses.

Dernier tome (peut être...) d'une série terriblement addictive.
Encore plus sombre que les deux premiers, dans cet album Femme est devenue Mère.
On la découvre protectrice de ses deux filles mais en même temps autoritaire, obstinée voire obtue. Si au début de cet opus, l'isolement vis à vis de l'extérieur est total afin de garantir à sa communauté une vie "paisible et sécurisée", Mère au fil des pages va progressivement s'isoler elle même à l'intérieur, s'isoler de ses filles, des 3 humains qui leur ont toujours été fidèles et d'une partie de ses enfants de porcelaine.
Nous ne sommes pas loin d'un huis-clos avec des rapports entre les nombreux personnages beaucoup plus complexes que dans les deux premiers tomes. Culpabilité, rapports mère-filles, loyauté, vengeance, amitié, ... sont extrèmement bien travaillés.
La folie perse à plusieurs reprises dans le regard de Mère, ses traits sont durs, son corps de plus en plus maigre, anguleux, accentuant la violence de certains échanges.
Le dessin et les couleurs sont toujours très beaux et les croquis rajoutés en fin d'album un plus très appréciable.
Un monde à la croisée du fantastique, de la SF, de la légende qui vous nous embarquera sans vous lâcher de bout en bout.

Ce troisième et dernier tome est encore plus sombre que les deux précédents.
Tout au long du récit, Mère paye ses fautes, ses choix, ses actes passés et actuels. Rien ne lui réussit dans ce tome malgré sa résistance, ses résolutions. Il ne faut pas s'attendre à un happy end.
Néanmoins, cette chape de plomb apporte un vrai plus au récit. Elle permet d'aborder des sujets graves comme l'éthique et des questions existentielles sur le libre arbitre ou les relations humaines, la portée du vécue... sans en faire un manuel de philosophie. Certains passages sur la croyance m'ont laissé perplexe. Beaucoup d'émotions sont exposés et ressentis, par les personnages comme pour le lecteur.
Sans omettre de l'action et de la tension.
Mère, ses filles et ses enfants paraissent aussi humains qu'inhumains. Ils sont attachants et parfois agaçants. Un bon mélange de réalité.
L'univers est très intéressant. Un peu magique, un peu futuriste, avec une certaine beauté et un sentiment de réalité.
Les dessins sont très jolis. Ils ont un beau rendu avec cet apparence assez simple. Ils rendent parfaitement cette ambiance dure et douce à la fois.

Troisième et dernier tome de Porcelaine. Cette série a du chien. Les auteurs ont su créer une atmosphère très cohérente et un univers très typé qui ne ressemble a rien de ce que j'avais lu jusqu'ici.

Le dessin a le goût du détail et on apprécie. le cahier explicatif à la fin de l'album met bien en exergue la recherche graphique des auteurs.

La teinte de cet album est plutôt sombre et pourtant les auteurs ont créé une histoire réellement addictive : on ne parvient pas à lâcher ces albums.

Ils ont réussi le tour de force de créer une histoire proche d'une tragédie grecque dans son contenu, mais qui s'inscrit dans un autre temps.

Les héros se démènent avec des choix existentiels et cornéliens. Tous leurs actes, qui semblent se justifier aux yeux de la morale ont un revers de la médaille assez noir et l'on se demande si ceux qui se défendent ne sont pas finalement les tortionnaires. C'est le propre de la tragédie de placer ses personnages dans ce genre de dilemme propre à créer la souffrance psychologique.

Bravo donc aux auteurs pour cette série de très grande qualité