Le vagabond des étoiles, tome 1

[ je devais avoir dans les dix ans et au retour de l'école, j'avais dû me défendre contre une bande de petits fermiers du coin. J'étais préoccupé, alors j' interrogeai ma mère.]

_Mam', pourquoi faut-il qu'il y ait autant d'imbéciles chez les humains ?

-Eh bien, parce qu'il faut de tout pour faire un monde, je suppose.

[ Je me souviens très bien être resté perplexe devant sa réponse. Je pensais déjà que la médiocrité des hommes faisait la médiocrité du monde.]

Seule la séparation forcée et la mort prématurée offrent à l'amour une part d'éternité.

- Au fait, connaissez-vous la nouvelle, mon père ?
- Quelle nouvelle, comte ?
- Dieu est mort ! Dieu est mort à Rome, dégusté par les cardinaux, hostie après hostie. Ha ! Ha ! Ha !
- Blasphème !!! Dieu est vivant et l'ange des ténèbres est sur vous !!!

Dieu est mort ! Dieu est mort à Rome, dégusté par les cardinaux, hostie après hostie. Ha ha ha!

On lui emmaillote la tête pour ménager la sensibilité du spectateur. C'est que l'horrible rictus du pendu a de quoi faire changer d'avis tout amateur de la peine capitale.

Comment pouvez vous supposer, cher directeur, que vos argousins parviendront, par leurs sévices, à faire sortir de mon esprit les choses claires et limpides qui y sont ancrées ?

Je n'ai jamais pu contrôler les destinations de tous mes voyages, et il y en eut de nombreux, vous le saurez bientôt.
Toutes ces vies me sont apparues en vrac, par morceaux, dans un désordre absolu, alors j'ai décidé, pour en simplifier la lecture, de réunir en un seul faisceau toutes les phases de ces résurrections successives.
Bientôt, la justice de mon pays va mettre fin à ma vie, enfin, à celle de Darrell Standing. Mais ils ne me prendront rien, je suis la vie, j'ai vécu dix mille générations. Je suis l'étincelle allumée qui brille sans cesse et défie le temps...
Je suis le vagabond des étoiles. (p.92)

- Sa drogue, c'est la volonté. La même qui permet aux prêtres canaques de marcher sur des braises. (p.86)

- Quand bien même vous seriez la plus belle femme du monde, capitaine, je ne pourrais vous offrir ce qui n'existe pas. (p.55)

- J'ai du mal à ne pas me réjouir d'être un mauvais citoyen dans cette dictature de la bêtise ! (p.24)