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EAN : 9782849509081
192 pages
Syllepse (04/03/2021)
4.75/5   6 notes
Résumé :
L'ouvrage que vous tenez entre vos mains a été pensé et écrit par des femmes : internationalistes, mères, journalistes, militantes, principalement françaises, qui ont passé de quelques jours à plusieurs années au coeur de la révolution du Rojava. Elles nous invitent à découvrir le projet et la réalité des femmes de la Syrie du nord et de l'est qui, depuis 2012, travaillent minutieusement à la création de leurs structures autonomes : autodéfense armée et civile, éduc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est un beau livre, une merveilleuse publication, une admirable idée. Ce livre est une petite pépite que je vous conseille de lire. Emouvant, attendrissant, humble et généreux, il rassemble les témoignages de femmes internationalistes qui se sont rendues au Rojava pour observer, analyser et/ou participer à la Révolution que les Kurdes tentent de faire aboutir. Elles parlent de ce qu'elles ont vu, ont vécu, ont expérimenté. Elles parlent des débats menés dans le cadre de la jinealoji (science de la femme et de la vie), du féminisme, de l'espoir des femmes Kurdes dans un pays pourtant en guerre, exploité, colonisé par le régime syrien, Daesh, le régime turc et ses mercenaires. Elles parlent avec émotion et humilité. Elles écrivent avec beaucoup de tendresses et d'amours. Amour, c'est le mot qui revient. C'est lui qui domine. C'est l'Amour de soi et des autres; l'Amour pour la Vie que l'on voudrait meilleure et pour laquelle on se sacrifie, on fait la guerre. C'est de l'Amour que jaillit toute source de vie et de beauté. C'est lui qui cimente, qui fonde les liens solides; c'est lui qui apporte la bienveillance et la solidarité qui manquent tant dans nos sociétés.
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Un des meilleurs livres que j'ai lu ces derniers mois sans hésitation.
Ensemble de témoignages de femmes ayant participé et participant à la révolution en cours au Rojava, révolution en grande partie mise en oeuvre par et pour les femmes.
Poignants et inspirants, ces récits donnent un bref mais intense aperçu de la difficulté de dédier sa vie à l'amélioration des conditions de vie de ces camarades.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
5000 ANS DE COLONISATION
C'est avec l'apparition des civilisations dominantes et de la centralisation du pouvoir que l'on peut retracer le début de l'oppression dans l'histoire humaine. Celle-ci s'exerce d'abord contre les valeurs de la société naturelle et ses garantes, les femmes, pour ensuite s'étendre à l'ensemble de la société, divisée par un système hiérarchique de classes, dans lequel "l'homme fort" sera la figure prédominante. Représentée par les célèbres ziggourats sumériennes, cette nouvelle mentalité patriarcale et organisation sociale inégalitaire se développe bientôt en une civilisation esclavagiste et impérialiste, dont le pilier est l'anéantissement progressif du système clanique matriarcal et l'imposition de l'Etat et "sa plus petite cellule", la famille patriarcale.
Le Kurdistan est occupé successivement par de nombreux empires, dont l'empire macédonien, l'Empire grec, l'Empire romain, la dynastie Sassanide, l'Empire byzantin, les dynasties des Omeyyades et des Abbassides, les croisés européens, les Mongols, l'Empire ottoman, les empires coloniaux français et anglais. La plupart des populations autochtones vont être victimes de massacres en raison de leur culture, leur religion ou de la résistance qu'elles opposent à ces occupations.
La division des territoires kurdes a lieu après la chute de l'Empire ottoman, au moment du partage du Moyen-Orient et de la création de différents Etats-nations. Après les premières propositions des accords Sykes-Picot (1916) et du traité de Sèvres (1920), c'est en 1923 que le traité de Lausanne, promu par la France et l'Angleterre - "vainqueurs" de la première guerre mondiale - fixe les frontières des Etats-nations du Moyen-Orient contemporain, divisant et assignant les territoires kurdes : le nord (Bakur) à la Turquie, le sud (Basûr) à l'Irak, l'est (Rojhilat) à l'Iran et l'ouest (Rojava) à la Syrie. Les frontières dont définies en fonction des intérêts économiques des deux empires coloniaux, au regard notamment des zones pétrolières de la région. La France s'attribue alors un mandat de protectorat au Liban et en Syrie, tandis que le Royaume-Uni s'approprie l'Irak, la Palestine et la Jordanie.
La République de Turquie est proclamée le 29 octobre 1923. Rapidement, en accord avec sa politique nationaliste, Mustafa Kemal Atatürk, le premier président, lance un "plan de réforme de l'Est", avec pour objectif l'assimilation des Kurdes, basée sur la déportation des populations vers les villes turques et l'interdiction du kurmancî dans l'espace public. L'idéologie kémaliste, toujours défendue en Turquie, se base sur un principe simple : l'assimilation ou l'extermination. La modernisation globale du pays est intriquée dans un processus nationaliste qui vise à créer une nation forte, sur le modèle européen, par l'uniformisation culturelle et un véritable plan d'ingénierie démographique.
La politique de colonisation et d'assimilation contre le peuple kurde ne se limite pas à la Turquie, mais a lieu dans tout le Kurdistan. Elle a en général plus d'impacts dans les régions de plaines, comme c'est le cas au Rojava. Dans les montagnes du Bakur, du Basûr ou du Rojhilat, plus difficiles d'accès, la culture matriarcale, l'identité kurde et la vie communale ont été plus facilement préservées.
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SOCIETE NATURELLE
Le Kurdistan est une terre ancestrale située au coeur de la Mésopotamie, considérée comme le berceau de la civilisation. C'est là que s'est déroulée la révolution néolithique, portée par les femmes, qui a permis de nombreux développements pour l'humanité, comme l'agriculture. Les premiers villages et villes ont été établis dans cette région traversée par le Tigre et l'Euphrate, les chaînes de montagnes Taurus et Zagros et de grandes plaines fertiles.
Au temps de la "société naturelle", la vie sociale, politique et économique était matriarcale, c'est à dire centrée et organisée par les femmes. Cela donna naissance au culte des déesses-mères, symbolisant la vie, l'équilibre et la connaissance dans tous les domaines de l'existence sociale, en harmonie avec la nature. Malgré l'avènement du patriarcat, on trouve partout en Mésopotamie les preuves de la résistance de la culture des déesses, grâce aux représentations , sculptures et temples dédiés à Ishtar, Al-Lat, Menat et Uzza, Inanna, Atargatis, Kubaba...Au Rojava, plus de 14000 collines faites de couches des vestiges archéologiques d'anciens villages, villes et temples, témoignent de cette histoire millénaire.
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Les "tekmîl" font partie de notre quotidien. Ces réunions sont censées être brèves et de nature organisationnelle. Il s'agit essentiellement de faire le point sur le travail en cours (quel qu'il soit), de faire des propositions pour le travail et la vie en collectivité et d'améliorer le travail et la vie collective par la pratique de la critique et de l'autocritique. Si une personne souhaite partager une autocritique avec le groupe, c'est le moment de le faire. Si elle veut parler d'un problème qu'elle rencontre avec une camarade ou avec le groupe, le "tekmîl" crée un espace pour l'exprimer. Pour rendre la critique à la fois plus facile à énoncer et à écouter, elle est faite à la troisième personne. [...] Même si la personne en question n'est pas d'accord avec la critique, elle ne peut pas répondre immédiatement. Elle doit prendre le temps d'y réfléchir et essayer de comprendre pourquoi la camarade a ressenti le besoin de la partager. Au "tekmîl" suivant, elle pourra rectifier un malentendu, mais sans se justifier ou retourner la critique contre une autre camarade.
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Nous ne considérons pas le féminisme comme le début de la lutte pour la libération des femmes, mais comme le soulèvement de la plus ancienne colonie, c'est à dire des femmes en tant que premier groupe humain opprimé.
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Ici, parfois, les gens disent qu'on parle l'"étranger". Souvent ça nous fait rire : "Les Kurdes pensent que l'Europe c'est l'Allemagne et qu'on a toutes la même langue, alors que moi, par exemple, je ne comprends rien du tout à l'allemand !" Mais qui de nous n'a jamais dit d'un film qu'il était "asiatique", d'une musique qu'elle était "du monde", d'une personne qu'elle était "africaine". Et pour celles qui connaissent mieux les différences, c'est aussi parce que c'était facile, avec un passeport français, d'aller au Mali pour apprendre que le Bambara et le Songhaï ne sont pas les mêmes langues.
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