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Manifesto » est un récit à la fois autobiographique et imaginaire de Léonor de Recondo, écrivain et violoniste : vibrant hommage à son père disparu en 2015, ce texte, introduit par le credo ‘Pour mourir libre, il faut vivre libre', évoque avec douceur et délicatesse des souvenirs familiaux.
Léonor de Récondo nous livre le récit autobiographique de la dernière nuit de son père, Félix: dans la chambre d'hôpital, en compagnie de sa mère, Cécile, elle attend, impuissante, un signe de lui.
En parallèle, l'auteure nous fait entendre une conversation imaginaire entre Félix et
Ernest Hemingway. Les deux hommes évoquent l'Espagne, la vie, les femmes, le plaisir…
A vrai dire, ce livre ne m'a pas complètement convaincue. La nuit à l'hôpital s'étire, interminable, à tel point que j'en suis venue à me poser la même ‘ridicule question' (sic) que la narratrice: ‘ça va être encore long' ? Alors que certains journalistes ou blogueurs louent la pudeur de ce récit, je me suis sentie un peu mal à l'aise car il me semble que les derniers moments partagés entre une fille et son père mourant sont de l'ordre de la plus stricte intimité. Je ne remets pourtant en doute ni la sincérité de l'hommage, ni le talent littéraire de Leonor de Recondo.
Les passages mettant en scène Félix et Ernest, sont, par contraste, beaucoup plus riches et animés. On sent véritablement entre eux une fraternité, presque une complicité, dans l'évocation des thèmes qui leur sont chers : les ‘toros', la nature, la création, la musique…Félix le sculpteur raconte avec émotion la fabrication du violon de sa fille, acte de fondation de sa vocation de musicienne.
Et puis viennent les échanges sur la guerre, l'exil, le deuil, le suicide : Félix ne s'est jamais remis de la mort de sa première femme et de ses trois enfants ; Ernest ‘post-mortem' évoque son suicide comme une issue inévitable, presque atavique. Et l'on découvre alors quelques phrases superbes, empreintes de gravité et d'un grand humanisme. Pour la suite, cliquez sur le lien
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