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3,73

sur 220 notes
Merci à Piatka qui par sa très belle critique m'a permis de découvrir et une auteure et un roman dont je vais garder l'empreinte longtemps sur mon coeur fleur bleue.

Léonor de Recondo signe un récit admirable sur la dernière nuit de son père en soins palliatifs. Sa plume caresse les notes d'une cantilène pleine d'amour et de sensibilité. Des pages d'amour et de douceur aux allures poétiques, une cantate de souvenirs entre Felix son père et son ami Ernest Hemingway. Des pages où l'attente dans la chambre 508 de l'hôpital respire encore et toujours l'amour de Leonor pour son père. Leonor sait que son père va mourrir incessamment. Il a contracté une infection qui le condamne. Pour que la mort vienne chercher son père avec des mains de velours, elle rend la vie à son père dans des voyages de coeur, là où son père a été heureux, là où son père était un homme libre. Car « pour mourir libre, il faut vivre libre ».

Que c'est bon et beau de se faire caresser par de la si belle littérature. Un plaisir au bout des doigts, des mots qui enveloppent, brillent et nous réconcilient avec la douleur.
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Un coup de fil en pleine nuit. Un appel d'une mort annoncée. Celle de son père, Félix. Après une opération qui s'est mal passée, ses minutes, ses heures, lui sont comptées. Au chevet de son lit d'hôpital, sa femme, Cécile, et sa fille, Léonor. Dans le huis clos de cette chambre défilent avec pudeur les instants présents si sacrés. le souffle retenu, les deux femmes veillent, en cette dernière nuit, sur l'homme de toute une vie...

Manifesto, un texte à la fois brut et pudique, profondément intime. Un récit original au cours duquel Léonor de Récondo alterne les derniers moments avec son père avec les souvenirs imaginaires de celui-ci, notamment des dialogues avec Ernest Hemingway, mais aussi son enfance, l'Espagne, l'exil, ses trois enfants partis trop vite, la musique, l'art... Un poignant et émouvant hommage à l'homme qu'était Félix, au lien si particulier qui unit père et fille, aux souvenirs éternellement gravés, à la vie et à la main qui, malgré tout, s'échappent... Sensible, à fleur de peau, à fleur de mots, l'auteure déroule une partition vibrante d'émotions...
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Leonor de Recondo fait partie des auteurs dont j'apprécie tellement la plume, qu'à la sortie d'un nouvel ouvrage, je me précipite chez mon libraire. Je ne regarde même pas la quatrième de couv', je démarre sans préambule ni a-priori.

Cette fois-ci, Leonor, avec pudeur et délicatesse, nous fait partager la dernière nuit de son père Félix en mars 2015. C'est dire si le propos est délicat et personnel, et c'est bien grâce à une construction originale du récit que l'auteure parvient à rendre hommage à ce père artiste profondément aimé en évitant la surcharge émotionnelle de mauvais goût.
Les courts chapitres alternent un dialogue imaginaire de Félix, immigré espagnol, avec Ernest Hemingway, sur fond de guerre civile, de corrida, d'amour et d'exil, et les dernières heures de veille et de chagrin de sa femme et de sa fille à l'hôpital en soins palliatifs. En offrant ainsi à l'âme de son père mourant des échappées vivantes, sa fille prend des respirations salutaires qui allègent le cheminement inexorable vers la mort.

Au final, portée par une écriture toujours aussi poétique, j'ai été littéralement happée par cet hommage émouvant et lumineux, ode à la vie artistique du père et de sa fille reconnaissante. Une réussite totale !
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Léonor reçoit un appel de sa mère Cécile pour se rendre au chevet de Félix, à la Salpêtrière. Léonor va donc accompagner son père dans ses dernières heures de vie après une opération qui s'est mal passée.
Ce huis clos de la chambre d'hôpital va laisser en alternance les esprits de Félix et Léonor s'exprimer.
C'est à la fois un récit autobiographique et imaginaire que Léonor de Récondo, auteure et violoniste, nous livre, un vibrant hommage à son père disparu en 2015.
Elle imagine des retrouvailles entre son père et Ernesto (Ernest Hemingway). La communion entre ces deux esprits permet de revenir sur la vie de Félix et sur ses souvenirs d'enfance en Espagne. Ce sont des échanges sur les femmes, le plaisir, la vie de Félix et les tragédies qui l'ont traversée, notamment la mort de trois de ses enfants, la guerre, l'exil, le deuil, le suicide, deux destinées un peu parallèles.
Elle évoque quant à elle, avec douceur et délicatesse, des souvenirs familiaux et se souvient de leur complicité, lui à ses pinceaux, elle à son violon. Félix, le sculpteur, raconte d'ailleurs avec émotion la fabrication du violon de sa fille. La musique a accompagné leur vie, leur bonheur et les dernières heures ensemble.
Cette nuit de chagrin se transforme en un bouleversant hommage à son père où la vie et la mort s'entrelacent au coeur de ce Manifesto.
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Autour d'un moment dramatique, la mort de son père, Léonor de Récondo a écrit son Manifesto qui se passe dans la nuit du 24 au 25 mars 2015. L'auteure est avec Cécile, sa mère, au chevet de Félix de Récondo qui agonise. C'est là qu'elle imagine ce père qu'elle adore en pleine discussion avec Ernesto, Ernest Hemigway, qui a connu les heures sanglantes de l'Espagne en pleine guerre civile et vécu au Pays basque dont est originaire la famille de Récondo.

La discussion entre les deux hommes est entrecoupée par un retour régulier à la réalité, par l'angoisse de la fille qui, aux côtés de sa mère, trouve le temps très long, trop long et déborde en même temps d'amour.
Ernesto évoque ses souvenirs d'enfance, la pêche à la mouche, alors que Félix parle du Pays basque, de Franco, de la guerre perdue, de Gernika et de cet arbre, un chêne défendu par une chaîne humaine. Ernesto aimait les toros, la corrida et c'est pour cela qu'il revenait en Espagne.
Dans ce petit livre, Léonor de Récondo s'est livrée à un exercice difficile et l'a réussi. Son texte est plein d'amour, de sensibilité, d'humanité. Logiquement, Ernesto est plutôt en retrait mais sert de lien entre Félix et l'Espagne, la fuite de la dictature franquiste. Impossible, en lisant cela de ne pas penser, entre autres, à Leny Escudero. Dans le début… la suite… la fin, livre paru hélas en auto édition en 2015, il raconte aussi son parcours et ses problèmes d'adaptation dans son pays d'accueil, le nôtre.
Avec beaucoup d'émotion et de franchise, l'auteure parle de la fin de vie, de l'hôpital et du dévouement admirable du personnel soignant. Sans savoir si le mourant s'en rend compte, la présence des êtres chers à son chevet pour l'accompagner montre que l'essentiel c'est l'amour.

Je n'oublie pas ce violon sculpté, fabriqué par Félix, violon si cher à Léonor de Récondo qui en joue admirablement. Par petites touches, la fille démontre tout ce qu'elle doit à ce père artiste qui aimait travailler en présence de Cécile. C'est une vie qui s'achève après tant de souffrances, de douleurs, de joies et de bonheurs partagés.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Chaque souffrance est unique. Voir partir un père est insupportable.
Le courage de l'accompagner en espérant adoucir une fin de vie est une épreuve dont on ne ressort pas indemne.
Dans ce texte tout en pudeur et retenue, Léonor de Recondo évoque la dernière nuit de Félix, ce père tant aimé.

Que dire d'un texte aussi intime ? je ne peux que m'incliner devant le talent d'une auteure qui sans tomber dans le larmoyant a réussi à me bouleverser.

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Tout derniers souffles d'une vie
Ce que l'on nomme l'agonie
Des pensées fusent et s'entrelacent
Des souvenirs confus enlacent
de leur douceur le corps meurtri
Felix, l'Espagne et Ernesto
Un magnifique manifesto
Tu embrasses l'arbre de Gernika
Lieu du passé voy por allá
Écoute les sons d'un violon
Coeur de ta fille au diapason
Mais le temps court , ronge et durcit
" Tout s'évanouit, se tapit"...

Très touchant et pudique hommage d'une fille à son père, dans un style toujours aussi limpide et poétique. Des mots justes et sensibles, un beau rêve de partage de Felix avec Hemingway, et cette fusion de l'amour, ces élans de tendresse qui adoucissent tout. Même la mort.


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Deuxième essai ...non transformé pour ce second livre, pour moi, de Léonor de Recondo : apres Pietraviva qui m'avait laissée..de marbre, je ne manifesterai aucun enthousiasme pour ce Manifesto dont je ne comprends ni le titre, ni le succès. Ni ne ferai une troisième expérience de cet écrivain.

Que dire, d'abord, de cet artifice litteraire de composition qui ôte toute force et toute sincérité au récit ?

Le père chéri de Léonor se meurt après une maladie d'Alzheimer qui l'a muré dans une solitude cruelle, pour lui, et douloureuse, pour les siens, aussi , pour "retrouver" son père avant de le perdre définitivement , l'auteure imagine un improbable dialogue post mortem et ultra silentium entre Félix le basque et Ernesto...Hemingway himself, tout frais sorti de son coup de carabine dans la tête . Et que je te donne du Félix et que tu lui donnes de l'Ernesto...et qu'il te raconte ses toros et ses nanas, et que tu lui racontes tes violons et tes brebis..on n'en peut plus de ce passage de plats insupportable, à la limite de l'obscénité.

Léonor parfois prend la parole, entre le macho antifasciste et l'exilé antifranquiste ..mais son discours est si convenu, si dépourvu d'émotion qu'il ne nous touche pas davantage ...comme si elle n'avait plus que des clichés pour parler de ce père, malade, "mort" pour elle depuis longtemps.

J'ai malheureusement vécu la même terrible expérience. J'ai lu ce livre artificiel, sans âme et sans style , sans que rien en moi ne frémisse, ne vacille, ou ne résonne.

Le vieux roi en son exil d'Arno Geiger ou Personne, le superbe et terrible abécédaire de Gwenaelle Aubry, sur le même sujet, m'avaient profondément touchée l'un et l'autre.

Là non seulement je ne l'ai pas été , mais j'ai eu le sentiment très désagréable qu'on habillait en roman à succès un vide sentimental bien plus difficile à dire et à affronter -l'auteur s'en approche un peu quand elle évoque sa réaction impatiente avec les médecins- .

Ce qui m'a mise en colère.

Je ne suis pas objective sur le sujet et comprendrai qu'on lise cette critique sans plaisir. Mais, même en essayant de retrouver un peu de neutralité , j'ai trouvé ce livre creux et ennuyeux, tout entier dans l'evitement et le lieu commun, et même pas "écrit".

Quelques jolis passages sur les gestes... c'est peu pour la double mort d'un père, je trouve...
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Aficionado, appassionato, eldorado… Manifesto

Avec cet émouvant hommage à son père, Léonor de Récondo démontre avec maestria qu'elle est, livre après livre, un véritable écrivain. C'est-à-dire qu'elle réussit à faire une oeuvre littéraire d'un drame intime, qu'elle parvient à transcender la mort de son père pour en faire une ode à la liberté. Un Manifesto tout entier contenu dans cette phrase «Pour mourir libre, il faut vivre libre.»
Après Amours et Point Cardinal, voici donc le récit des derniers jours de Félix, cloué sur son lit dans une chambre l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Un univers froid et sans âme, un environnement dont Léonor et sa mère vont tenter de faire abstraction pour accompagner les derniers jours de cet homme.
Félix a quant à lui déjà fait disparaître les murs de l'hôpital. Il est au bord de la mer assis sur un banc aux côtés d'Ernest Hemingway. Ce n'est «pas seulement le lieu du souvenir, mais aussi celui d'une espérance, d'une vie passée fringante et riche».
On l'aura compris, l'esprit de Félix vagabonde, s'engage sur les routes des souvenirs, celui d'une enfance en Espagne, de la guerre contre Franco, de l'exil.
Et qui mieux qu'Hemingway, cet autre amoureux de l'Espagne, pour évoquer ces années, ces paysages, ces combats et la douleur de l'exil. Sans oublier les morts, à la fois si lointains et si proches, les morts qu'il va rejoindre… «Mais je n'y crois pas. On meurt, c'est tout, et on agrandit l'âme de ceux qui nous aiment. On la dilate. La mienne va bientôt exploser.»
Pour Cécile et Léonor l'inconcevable, l'inacceptable, mais la tout aussi inévitable fin s'inscrit dans une autre chronologie, à la fois insoutenable dans l'attente et trop rapide pour tout dire : «Je ne veux rien oublier, je veux que ça s'inscrive. Dans quelques heures, je ne te verrai plus, c'est maintenant que se fait le souvenir. Et pourtant, je sais que je vais oublier, comme j'ai oublié les mains et le rire de Frédéric, et ce n'est pas faute d'amour. Je voudrais retenir vos voix à tous, en faire une polyphonie. Y ajouter la mienne le moment venu.»
Une procession qui n'oublie ni les grands-parents, ni le frère, ni Dominique retrouvée morte dans un squat à Montreuil.
Au chagrin, à la peine qui tétanise, j'imagine ce besoin de trouver une issue, de «faire le deuil». Et j'imagine tout autant la romancière essayer de poser sur le papier un début d'histoire, d'y revenir, de pleurer de rage, de tout jeter puis de recommencer. Puis d'arriver à ce moment de grâce, de communion avec Félix le sculpteur. Où ce qu'il dit de son art peut aussi se dire de celui de sa fille «mon paysage intérieur est surpeuplé, foule dense, désespérée souvent. On m'a demandé d'où venaient mes personnages, s'il y avait une image originelle qui viendrait hanter toutes les autres. Je ne le crois pas. Il y a des émotions passées qui, lorsqu'on les retrouve en pensée, nous bouleversent chaque fois.»
Bouleversant, ce roman l'est à coup sûr. Il impose Léonor de Récondo comme l'une de nos plus élégantes stylistes de la littérature française contemporaine.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Hommage au père décédé dans un récit croisé où l'auteure incarne la voix du disparu pour faire resurgir les moments de grâce de sa vie d'exilé espagnol, tout en ravivant le souvenir de la dernière nuit pendant laquelle sa mère et elle ont accompagné son départ.
Emouvant bien sûr, mais je suis tout de même restée à distance de ce texte dont la construction manque de naturel, un peu gênée également d'être conviée en position de voyeur à l'exposition de l'intime.
Reste l'échange imaginé entre le père mourant et le défunt 'Ernesto' Hemingway, vibrant hommage à l'art, à l'Espagne, à l'engagement et à la beauté de la vieillesse.
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