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Citations sur Revenir à toi (149)

Je vais te raconter ce que j'ai appris sur les gens. À force de m'arrêter chaque jour chez eux avec leur courrier, je les connais tous. Ils m'ont pas seulement ouvert la porte de leur maison, mais aussi celle de leur vie. J'en ai vu des mariages, des divorces, des naissances, des morts, des faire-part, plein. J'en ai vu des au fond du trou, des qui étaient prêts à jeter l'éponge, plein. J'en ai vu des qui n'arrivaient plus à se lever, à sortir du lit, à ouvrir les yeux, à peine à ouvrir la porte. Et puis ça revient, lentement, mais ça revient l'espoir. Quelque chose comme ça, comme une lumière qui réapparait dans la vie. Je les voyais, les visages qui retrouvaient leurs couleurs, la confiance qui sortait du trou noir. Y a en même qui oubliaient complètement la peine dans laquelle ils avaient été. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il y a des choses qui s'expliquent pas dans la vie, ma petite. Faut juste les accepter comme elles sont, même si ça te fend le cœur.
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Vous imaginez chaque rôle comme une extrapolation, une exagération d’un trait qui serait le mien ? Vous croyez découvrir une nouvelle facette de moi, une minuscule parcelle d’un vaste portait qui ne serait jamais complété ? Et si je vous disais, au contraire, que chaque personnage est un mariage de plus, un effacement du trait, un détour sur le chemin, un sentier sauvage à défricher, une bifurcation, une excuse, une halte, encore une, pour ne pas s’approcher du cœur, du poumon, et rester en lisière de soi, de son propre désir, se remplir du regard des autres, pour le prendre en embuscade, le séduire, s’en emparer, afin d’éviter toujours d’être soir-même ?
(pages 81-82)
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Chaque jour, il s’approchait d’elle en disant : Apollonia, comment as-tu dormi ? Tu as un prénom de princesse, magnifique, comme une cathédrale.
(page 23)
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Et puis faire ses devoirs, rabâcher ses leçons lui permettait d’oublier par intermittence le coup de poing qui assommait tout espoir, toute pensée joyeuse, lorsque lui venait à l’esprit l’image de sa mère allongée.
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Seule sur le pont, elle se dit qu’elle n’a jamais été autant en prise avec le présent. Ce séjour stoppe net la fuite en avant, en la mettant face à sa mère, à cette plaie en passe de devenir cicatrice, qu’elle avait sans cesse évitée à force d’embuscades, détours, voyages, amours et tirades.
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Tout foutait le camp et pourtant, Magdalena étudiait sans relâche, avec un soin et une exigence irréprochables. Pas pour être la meilleure, simplement pour tenir, surnager au-dessus de cette eau profonde qui pouvait la happer dans un tourbillon.
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Magdalena enlève ses chaussures, pose ses pieds nus sur le terre-plein. Plantes humides, boutons d’or, pissenlits. Elle s’imprègne, et commence de marcher. D’abord lentement. Un kilomètre le long du canal.
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Des décennies à essayer de t’oublier : tu étais une braise dans ma mémoire et je voulais qu’elle se consume le plus lentement possible, qu’elle ne détruise pas tout, d’un coup de flamme, lance-flammes, roquette, ce que tu voudras, qu’elle ne détruise pas tout ce qui l’entourait ;
J’en ai pris des chemins de traverse pour éviter le moindre mouvement, pour t’éviter ;
Je croyais que tu rentrerais pour moi, parce qu’on ne quitte pas sa fille ; on ne te l’a jamais dit ?
On ne quitte pas ses enfants ;
On reste ;
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On ne sait jamais rien de l'autre. On espère simplement qu'il soit.
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Et puis, surtout, c'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir; qu'on est pris, qu'on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu'on n'a plus qu'à crier, — pas à gémir, non, pas à se plaindre, — à gueuler à pleine voix ce qu'on avait à dire, qu'on n'avait jamais dit et qu'on ne savait peut-être même pas encore. Et pour rien : pour se le dire à soi, pour l'apprendre, soi.

[Antigone, Jean Anouilh]
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