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Citations sur L'Amour et les Forêts (385)

Page 371
Tu es parfaitement pitoyable avec cette perruque, a-t-il dit à ma jumelle. Tu crois que tu n'avais pas assez de ta maladie, qui t'enlaidit, sans avoir besoin d'en rajouter une couche en te mettant cette perruque de vieille pute ? Combien ça a coûté toutes ces conneries ? Hein ? Combien ça a coûté ? s'est-il mis à hurler.
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Les ambitions qu'elle attachait au devenir de son couple avaient toujours été tellement élevées qu'elle n'avait jamais pu se résoudre à ne pas afficher, au regard de l'extérieur, même quand les choses avaient commencé à ne plus très bien marcher, les apparences d'une réussite incontestable, par orgueil certainement, ou par manque de courage, mais aussi parce qu'elle n'avait jamais désespéré qu'un beau jour la situation finisse par s' arranger, par pur idéalisme adolescent.
( p150)
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Avoir été jumelle lui a rendu la solitude insupportable : il était là, son problème. Vouloir qu'on soit tout le temps ensemble, à la fin de sa vie, à l'hôpital, sans personne d'autre, ce qui rendait furieux son mari, c'était un peu comme un retour aux origines. Elle voulait mourir comme elle était née, avec sa sœur jumelle tout contre elle. (p.309)
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On rencontrait sur Meetic des personnes qui choisissaient de se faire appeler Hérodiade ?
En réalité, il devait y prospérer une compagnie bien plus sophistiquée qu’elle ne l’avait imaginé, sans doute des professeurs de lettres aussi esseulées qu’elle, aussi amères qu’elle pouvait l’être ce soir-là, n’ayant pour toute consolation que leur amour des livres et l’espoir d’une rencontre insensée, quelle pitié.
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La mort et les tiroirs sont peut-être les deux destinations où les gens et les objets se laissent le plus facilement oublier. (P262)
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Personne ne regarde les vieux planchers, personne ne scrute son quotidien usé avec l’espoir que s’y révèle une trappe secrète, le démarrage d’un escalier, les ténèbres d’un espace inconnu. Il suffit peut-être de surveiller la surface de son quotidien, d’avoir suffisamment de sensibilité pour détecter l’existence d’un passage, pour identifier la nécessité de s’y faire disparaître ?
… c’est environné du réel le plus aride que se déploie le merveilleux… P 24

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Certes, aucun orgasme ne peut résulter du séjour prolongé d'un visage d'homme sous les mains virtuoses d'une masseuse, mais mes pensées ont compensé par de brûlantes extases ce déficit physiologique : on peut dire qu'abandonné au savoir-faire de Marie-Claire Ombredanne j'ai connu une sorte d'orgasme de la conscience, une déchirure d'impudeur a surgi verticale dans mon âme avec la brusquerie d'un drap que l'on déchire. Pour être précis, c'est quand j'ai compris qu'elle voyait distinctement avec ses doigts ce qui se passait derrière mon visage que j'en ai joui avec la brusquerie d'une déchirure - j'ignorais jusqu'à présent que l'on pouvait jouir du visage.
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Ce qu'il a fait à ma jumelle , pour moi, c'est de l'abandon caractérisé: il avait beau être là tout le temps dans sa chambre, il l'a abandonnée, c'était de l'abandon. elle était pire que seule : elle était avec du vide. Son mari n'était qu'une présence vide, une absence. Cet homme traîne avec lui un vide irréductible et c'est ce vide en lui qui angoissait Bénédicte. Elle le sentait bien qu'il n'y avait aucune substance, aucun contenu ni aucune émotion dans la présence physique de son mari et donc elle avait peur, sa présence insensible était comme une préfiguration de ce qui l'attendait, elle ne faisait que lui rappeler qu'elle allait mourir. (p. 341)
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Si on veut être heureux, il faut aussi penser à soi. Ça, Bénédicte, elle ne l'a jamais compris, elle pensait que son bonheur passait par le bonheur des autres.
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Quel bonheur que d’écrire, quel bonheur que de pouvoir, la nuit, souvent la nuit, s’introduire en soi et dépeindre ce qu’on y voit, ce qu’on y sent, ce qu’on entend que murmurent les souvenirs, la nostalgie ou le besoin de retrouver intacte sa propre grâce évanouie, évanouie dans la réalité mais bien vivante au fond de soi, vivante au fond de soi et éclairée au loin comme une maison dans la nuit, une maison vers laquelle on laisse guider ses pas, seul, conduit par la confiance, l’inspiration, ses intuitions renaissantes, par le désir de rejoindre cet endroit qu’on voit briller au loin dans les ténèbres, attirant, illuminé, en sachant que c’est chez soi, que c’est là que se trouve enfermé, au fond de soi, ce qu’on a de plus précieux, son être le plus secret.
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