AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 139 notes
5
6 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un facétieux recueil, où Jules Renard fait plusieurs portraits très drôles, tous reliés à l'environnement naturel. Nous sommes à la campagne, au bois, au zoo, le long d'une rivière, dans un potager, … et nous observons les animaux. Tout est saisissant de justesse. Il élabore des parallèles entre le monde des animaux, des plantes, et celui des hommes. L'écriture s'appuye sur de belles métaphores poétiques. L'intention de l'auteur est d'observer les hommes derrière les masques de ces animaux, qu'ils soient volatiles, gibiers ou poissons. Ce rapprochement entre animalité et humanité ne peut que nous toucher et nous rappeler à nous-même. J'ai passé un moment magique, et relire certains passages a été aussi très agréable. Pour moi, une découverte heureuse, et Poil de Carotte est en projet.
Commenter  J’apprécie          280
En 1896 naissent, sous la plume de Jules Renard, les très belles Histoires Naturelles, qui seront mises en musique par Maurice Ravel. En quelques lignes, ou dans une courte narration, l'auteur trace le portrait vivant et sensible de la faune sauvage ou domestique qui évolue sous ses yeux. Un rare sens du détail et de l'observation, une langue précise et élégante, donnent à chaque sujet une présence vibrante d'émotion. le noble cerf comme le répugnant crapaud accèdent à la même dignité, que leur confère le talent de l'auteur. Son imagination fertile, capable de transformer des gouttes de pluie en « perles d'eau », s'apparente à la poésie qui se glisse parfois dans les mots d'enfants, empreints d'humour et de fraîcheur créative, maîtrisée par l'art de l'écrivain.



Un regard attentif, capable de saisir l'infime et précieuse pulsation de la vie dans chaque être, est ce qui caractérise cette oeuvre. Un regard capable de se défaire des préjugés communs, grâce auquel l'écrivain se fait l'avocat des espèces calomniées (cochon, crapaud, chauve-souris...) et interroge le rôle convenu que l'humain s'attribue face aux animaux (celui de l'éleveur, du chasseur, du pêcheur...). Il est sans doute important de considérer que le monde dont parle Jules Renard n'avait pas encore connu les mutations survenues dans le nôtre après « la grande boucherie » de 1914-1918, les exterminations massives de 1939-1945, la mécanisation de l'agriculture, le remembrement, l'urbanisation et l'expansion démographique, qui ont forcément changé notre approche de la vie, et de la mort. L'auteur possède une proximité avec la nature que nombre d'entre nous ont perdu et que certains tentent de reconquérir, sur la base de relations nouvelles. Jules Renard, s'adonnant lui-même, non sans quelques scrupules, à la chasse et à la pêche, trace quelques pistes de réflexion, lorsqu'il parle du chagrin causé par la mort d'un animal. Suivons les derrière lui, l'esprit aux aguets : Dédèche, le petit chien euthanasié, l'a été, non parce qu'il souffrait, mais parce qu'il causait du désagrément à ses maîtres. Brunette la vache meurt, entourée de la sollicitude et des regrets de toute une famille (qui la destinait, n'est-ce pas, à l'abattoir ?). le chasseur tire le lièvre au gîte, et reconnaît, un peu tard, sa lâcheté. Monsieur Vernet, affligé par la souffrance du gibier, puis des poissons, cesse la pêche après avoir cessé la chasse : préserver la vie annoncerait donc la « sagesse » comme une « perte du goût de vivre » ? Une prometteuse amorce de débat philosophique sur un sujet qui intriguera les jeunes lecteurs.


Lien : http://libr.animo.over-blog...
Commenter  J’apprécie          190
Ce recueil fait partie de ces livres sans prétention qui laissent dans votre mémoire une jolie trace et qu'on a envie de rouvrir juste pour le plaisir d'une belle phrase, d'une comparaison poétique ou d'un détail remarquablement décrit. Ces "récits animaliers" sont pleins de fraîcheur et devraient faire partie de ces textes qui se transmettent de génération en génération, en une culture commune
Commenter  J’apprécie          110
Jules Renard a quelque chose d'un entomologiste : il étudie la vie des petites bêtes, à la loupe, avec une méticulosité et un sens du détail infinis. de la même façon que dans ses romans et ses pièces de théâtre (sans parler de son « Journal ») il disséquait l'âme humaine en mettant à jour ses plus intimes contradictions, il se penche sur la vie animale avec des « sourires pincés » (titre d'un autre de ses ouvrages), pleins de malice et de fantaisie.
« Histoires naturelles » (1894) constitue un bestiaire insolite, constitué d'une réunion de portraits poétiques, cocasses ou facétieux, très réalistes, et comme on dit « frappés au coin du bon sens » : cet anthropomorphisme (qui n'est pas sans rappeler La Fontaine) donne à ces portraits une dimension qui dépasse la simple description :
L'ÉCUREUIL

I
Du panache ! du panache ! oui, sans doute ; mais, mon petit ami, ce n'est pas là que ça se met.

II
Leste allumeur de l'automne, il passe et repasse sous les feuilles la petite torche de sa queue.

LE CORBEAU

I
L'accent grave sur le sillon.

II
— Quoi ? Quoi ? Quoi ?
— Rien.

LE VER LUISANT

I
Que se passe-t-il ? Neuf heures du soir et il y a encore de la lumière chez lui.

II
Cette goutte de lune dans l'herbe !

Ces petites vignettes, poétiques, malicieuses, et tellement criantes de vérité, pourraient servir de légendes à ces imagiers de notre enfance (ou celle de nos enfants, ou celle de nos-petits-enfants, au-delà c'est plus aléatoire car les animaux évoqués n'existeront peut-être plus).
Jules Renard : il ne faut pas le réduire à « Poil de carotte » et au « Journal », il est véritablement un très grand écrivain (et son théâtre, drôle et cruel, est à redécouvrir) !



Commenter  J’apprécie          90
Un vrai bonheur !
Tout est vrai, on y est. On les voit, tous ces animaux décrits ici. Toutes ces scènes liées à la nature sont tellement expressives, que l'on n'a qu'un seul regret : Pourquoi ne pas y avoir pensé aussi ?
Mais Jules Renard, au nom prédestiné, est passé par là, avec son immense talent. J'ai souvent passé d'excellents moments avec Jules Renard (Son journal), mais là, avec une écriture simple, imagée, il nous enchante.
A lire, à faire connaître, ou à lire avec vos enfants, pour éveiller leur capacité à imaginer notre monde, en dehors des villes.
Commenter  J’apprécie          70
Jules Renard a publié la même année, en 1894, ses deux oeuvres les plus célèbres : Poil de carotte, roman autobiographique de son enfance, et Histoires naturelles, recueil de portraits, à la fois tendres, poétiques et humoristiques, d'animaux de la ferme (volailles, moutons, cochons…) et d'animaux des bois et des champs (oiseaux, insectes…)
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (429) Voir plus



Quiz Voir plus

Jules Renard

Quel est le titre du célèbre roman autobiographique de Jules Renard ?

Fleur de cactus
Cœur d’artichaut
Peau de banane
Poil de carotte

10 questions
47 lecteurs ont répondu
Thème : Jules RenardCréer un quiz sur ce livre

{* *}