Publié en 1894, «
Poil de carotte » met en lumière les violences domestiques au sein d'une famille modeste. Vilain petit canard parmi les Lepic,
Poil de carotte est quotidiennement rabroué et humilié. L'ambivalence de sa mère n'arrange rien et la rend d'autant plus inquiétante qu'il ne sait pas toujours sur quel pied danser avec elle. Un père plutôt indifférent, une fratrie qui n'apporte aucun soutien… pas étonnant qu'il espère une forme de tendresse et d'intérêt de l'extérieur. Mais là aussi c'est le rejet qu'il affronte.
En refermant le livre, j'ai été étonné de l'avoir terminé. Dès le début, il y avait ce sentiment de malaise qui ne me lâchait pas. Ce n'est clairement pas une lecture enthousiasmante pour moi, mais le format en saynètes aide à faire passer la pilule. En revanche, j'ai bien failli sauter celles dont le titre mentionnait un animal : les supplices que ces créatures peuvent subir sont vraiment à la limite du soutenable. Sans compter cette tendance à vouloir décrire leur longue agonie qui semble s'éterniser… Au vu de la brièveté des saynètes, ça paraissait paradoxalement sans fin !