Poil de Carotte

Livre que j'ai relu récemment avec mon fils de 10 ans. Très surprise d'en avoir un ressenti très différent que lors de ma première lecture, lorsque j'étais moi-même enfant.
J'en gardais le souvenir d'un garçon turbulent, à qui il arrive sans arrêt des aventures, qui, du fait de sa maladresse, se met dans des situations impossibles. C'était au fond plutôt amusant.
Là, je n'ai pas ri, j'étais choquée, attristée, de découvrir cette maltraitance d'enfant que je n'avais pas discernée. Oui, Poil de carotte semble être un enfant pas forcément gentil, il est cruel quelquefois, menteur, manipulateur... mais qui ne le deviendrait pas en vivant dans de telles conditions, sans chaleur familiale sans amour maternel ?
Le style, pas forcément très accessible aux jeunes enfants, qui n'en voient pas forcément toutes les subtilités (ironie, double discours, sous-entendus), est formidable, tantôt récit, tantôt théâtre, tantôt tragique, tantôt tragi-comique, le talent est là, indéniable, les personnages sont dépeints avec beaucoup de vérité, de psychologie.
Je ne sors pas indemne de cette relecture, admirative de l'écrivain, pleine de compassion pour son héros-victime.

Tantôt drôle, émouvant ou cruel, Poil de Carotte est à la fois un gamin que l'on plains sincèrement pour avoir une famille aussi dure et terre à terre, et d'autres fois on se dit que ce sale gamin qui fait souffrir les animaux pour son bon plaisir n'a que ce qu'il mérite. Mais malgré tout j'aime ces petits romans qui nous ramènent en arrière, ou tout semblait alors plus simple, ou l'on s'en tenait à l'essentiel, où l'on se posait beaucoup moins de questions me semble-t-il. Était-ce pour autant mieux avant? Pas sûr, mais je me plais à la croire parfois...

Poil de carotte est un enfant très mal aimé, qui, pour lutter contre les humiliations quotidiennes et la haine maternelle, n'a que la ruse, cette arme des faibles. Sans doute est-ce dans cette enfance malheureuse qu'il faut chercher les sources du scepticisme et de l'ironie de Jules Renard, son art de la litote, son style dense et précis, sa cruauté d'observation. le récit autobiographique publié en 1894 se présente comme une suite de courts croquis formant des chapitres.

Poil de Carotte a beau être un classique de la littérature jeunesse, je ne l'avais jamais lu. J'ai été surprise et déroutée par la forme du roman qui n'est qu'une succession de petites scènes. Ce n'est qu'au bout d'une dizaine de pages que je m'y suis faite et que je me suis laissée prendre au jeu.

La famille Lepic est désespérante ! C'est un vrai cas d'école pour psychiatres et pédo-psychiatres. Les parents sont ignobles (chacun à leur façon) et les enfants ne valent pas beaucoup mieux. C'est en lisant ce genre de récit que je ne peux que remercier Françoise Dolto pour son travail sur l'enfant et l'éducation.

Que dire du pauvre Poil de Carotte, martyre de la famille ? Sale, menteur, violent, cruel. Certaines scènes m'ont retourné les sangs : est-il possible d'avoir si peu de respect pour la vie ? J'imagine l'écoeurement des enfants d'aujourd'hui découvrant le héros de l'histoire torturant un chat ou avouant sans honte mettre des cailloux dans les boules de neige et viser la tête de ses camarades de jeu.

Il n'y a pas à dire, ce roman a vieilli et c'est tant mieux.

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Jusqu'à présent, avant de lire ce roman, j'avais une idée erronée de ce qu'était Poil de Carotte. D'abord dans mon enfance, je croyais que c'était une bande-dessinée ou un dessin animé, que je n'ai jamais cherché à lire ou à voir pour confirmer cela. Ensuite, j'ai pensé que c'était une histoire pour enfants, à savoir les aventures campagnardes d'un garçon malicieux se retrouvant dans des situations cocasses.
En tant qu'adulte, j'ai été étonnamment surpris par la réalité de ce roman qui n'a rien de comique. Bien au contraire, je découvre que Jules Renard décrit la triste vie d'un enfant dans une famille qui le déconsidère. Mal aimé par sa mère qui le soumet à des rebuffades permanentes. Incompris par son père, qui préfère fermer les yeux sur la réalité, estimant se racheter en prônant l'équité dans la fratrie. le frère et la soeur qui suivent le mouvement parental pour mieux se faire valoir et en tirer des intérêts. Poil de carotte, Jules Renard, puisque l'écrivain s'est inspiré pour partie de sa propre jeunesse, aura une enfance douloureuse. Décontenancé par la réaction familiale, Poil de carotte se montre maladroit dans ses tentatives pour susciter de l'affection. Brimé, il développe un sens de la cruauté envers les animaux qui passent entre ses mains chat, poissons, oiseaux et même vers de terre. Envisageant le suicide, finalement, il opte pour la rébellion, la révolte. Car Poil de carotte veut enfin dire non à sa mère, affirmer l'être qu'il est et non un souffre-douleur. Arrivera-t-il à s'extraire de cet enfer familial ? Il faut lire le livre pour le savoir...
En achevant ce roman, j'ai compris que l'on était bien loin des histoires enfantines. C'est le récit triste d'un enfant malheureux qui refuse cette fatalité en faisant prévaloir le respect qu'il mérite à ceux qui auraient dû lui donner l'amour parental nécessaire. le thème de la maltraitance infantile reste, malheureusement, un sujet d'actualité.

Poil de Carotte est un roman de Jules Renard.
C'est une série de petites histoires où l'auteur se met en scène dans sa vie de tous les jours quand il était enfant. Il se nomme Poil de Carotte à cause de ses tâches de rousseur et de ses cheveux roux.

Il appelle sa mère Madame Lepic parce qu'il trouve qu'elle n'est pas digne d'être sa mère. Il met une distance. Cette maman n'est pas très gentille avec lui. Elle le méprise un peu. Son père est plus agréable. Il passe des moments avec lui, vient le voir à l'internat.
Son grand-frère Felix n'est pas très courageux (voir l'histoire de la carabine) mais l'accompagne à la chasse, à la pêche.
Sa soeur Ernestine est un peu prétentieuse et donne toujours raison à sa maman. Ils ne communiquent pas beaucoup.
Ces personnages font partie de l'entourage de Poil de Carotte.
J'ai trouvé que la vie de Poil de Carotte ne ressemble pas du-tout à la vie des enfants d'aujourd'hui. Il y a un énorme décalage dans la manière de raconter, dans la manière dont les enfants sont éduqués, la manière dont ils vivent. (La marmite sur le feu, les vêtements du dimanche).
La mise en page est originale. Il n'y a pas de chapitre mais des petits textes avec un titre pour chacun.
Je préfère personnellement lire un roman.
Cependant, j'ai trouvé que Poil de carotte était un garçon plutôt sympathique. Il n'était pas très heureux et c'est bien dommage !
Jamais personne ne l'a appelé par son vrai prénom. J'aurai bien aimé le connaitre. A moins que……il ne se soit appelé Jules !!!!
Je conseille ce livre à partir de 10 ans. Il est facile à lire et même ceux qui n'aiment pas trop lire peuvent découvrir ces petites histoires.

Je reconnais le talent de Jules Renard pour aborder ce thème de la maltraitance, de l'injustice, de l'humiliation envers un enfant. D'autant plus qu'à l'époque, les enfants n'avaient pas le même statut qu'actuellement.
J'ai été plus déstabilisée par la forme du livre, ces petits chapitres relatant chacun un nouveau supplice.

Le sagouin et Vipère au poing abordent également ce thème et ils m'ont bouleversé par cet effet de roman, de continuité, de véracité. Là, cette forme m'a détachée alors que les faits sont plus durs me semble-t-il et j'en suis déçue et perturbée : me dire c'est horrible mais je suis peu touchée.

Ce que j'en pense:

Poil de Carotte est un enfant martyrisé par ses parents. Dernier d'une fratrie, c'est le bouc émissaire de la famille. Il fait toutes les tâches ménagères, il est moins intelligent, plus naïf bref, c'est le vilain petit canard.

Ce roman très court est un recueil de plusieurs petites histoires, des anecdotes sur la vie de ce tout jeune homme. Les mésaventures qui arrivent à notre jeune héros, m'ont fait penser aux Malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur ou encore à Vipère au poing d'Hervé Bazin. En effet, notre jeune Poil de Carotte fait pleins de bêtises sans vraiment le vouloir mais il se fait rosser à tour de bras.

Poil de Carotte est un jeune homme attachant. Un peu niais, il se montre espiègle. Chacune de ses bêtises n'est souvent qu'une succession de malchance. C'est un personnage d'enfant malheureux qui m'a parfois un peu serré le coeur.

Mme Lepic est la mère du jeune homme. C'est une femme affreuse. Elle reproche tout et n'importe quoi à son fils et le bat dès qu'elle en a l'occasion. C'est un personnage peu attachant et qui m'a beaucoup énervée. Elle règne sur son petit monde et martyrise à tour de bras son entourage.

Bien que parfois un peu décousu, j'ai trouvé le récit agréable. J'ai apprécié l'ambiance d'antan qui se dégage de ce livre. L'écriture est belle avec de jolies tournures de phrases.

Bref:

Un texte agréable à lire.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..

Poil de Carotte, c'est l'histoire d'un enfant quelque peu maltraité par sa mère et sa famille, un enfant que l'on considère comme vilain et pleins de défauts et qui s'habitue aux traitements particuliers qui lui sont réservés. C'est un enfant en manque d'amour chez qui l'on voit se développer une certaine jalousie à l'égard de celles et ceux qui en reçoivent; un enfant que l'on prend en pitié sauf quand il se met lui même à avoir des comportements douteux et l'on se demande s'il peut être excusé. Le livre est agréable à lire, il est bien sans être pour autant excellent. Et en le lisant, j'avais l'impression d'un déjà lu, déjà entendu. J'ai pensé, en effet, en découvrant les aventures malheureuses de l'enfant, à Vipère aux poings pour cette mère aux comportements détestables et Le Grands Meaulnes pour la campagne française, l'environnement naturel et social dans lequel vivent les personnages; deux romans que j'avais particulièrement apprécié. Mon enthousiasme est ici moins grand mais j'ai tout de même passé un moment agréable, sans chichis et sans tracas. Le roman peut donc être conseillé.
Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..

Tout le monde connait le livre, au moins son titre, et évidemment son héros qui est le prototype même du fils mal-aimé. Mais je ne l’avais jamais lu !!! J’ai découvert avec une certaine surprise qu’il était constitué seulement de courtes saynètes (parfois dialoguées comme au théâtre).
Le personnage de Poil de carotte est assez touchant, même si ce n’est pas un chérubin: il est malpropre, parfois menteur ou cruel. Contraint de rester sur la défensive, il ne parvient pas à se positionner convenablement dans le noyau familial. A priori je l’avais imaginé persécuté par tous les membres de sa famille. Mais son père n’est pas vraiment dur avec son fils cadet; leurs relations ne sont pas si mauvaises. Quant à son frère et à sa sœur aînés, ils ne sont pas plus méchants que dans bien des familles actuelles. En fait, c’est surtout sa mère (Madame Lepic) qui est méchante et "taquine" continûment Poil de carotte, sans que le père ait le courage de réguler ces excès. Cependant, l’auteur ne présente jamais ces vexations sous un jour tragique. Il est piquant de noter que le héros se rebelle finalement contre sa mère qui, estomaquée, reste coite: comme quoi les persécuteurs sont eux aussi vulnérables ! Dans la foulée, le père avoue que lui-même n’aime pas sa femme !
Jusqu'ici je ne savais rien de Jules Renard. Quoique mort assez jeune, il avait une place importante dans le milieu littéraire français. Il est clair que, ici, l’auteur règle un compte avec sa mère - même s’il ne s’agit absolument pas d’une autobiographie. Pour ma part, j’ai lu "Poil de carotte" rapidement, sans difficultés mais aussi sans grand enthousiasme.