« Son père l'avait souvent mise en garde contre Ferdinando, et contre les Médicis en général, qui considéraient depuis un siècle que la fortune des Farnèse leur était due, puisque sans leur catin d'ancêtre - ainsi nommaient-ils ainsi la belle Giulia Farnèse, qui avait régné sur Rome pendant dix longues années aux côtés de son amant le pape Borgia - ils ne seraient jamais devenus une famille éminente de la cité vaticane. »
Le pavillon des oiseaux,
Clélia Renucci @cleliarenucci @editionsalbinmichel #rentreelitteraire2023
Intrigues, alliances et trahisons à la cour du… Vatican! Eh oui! Au XVIe siècle, le Vatican est une véritable cour où bruissent les médisances et les alliances, où naissent intrigues et rumeurs, où foisonnent les trahisons et la déraison!
Farnese contre Médicis! Rome dans ce que la Renaissance a de plus beau… et de plus décadent!
Stupeur et enivrement!
Ce roman est une véritable addiction, un poison au doux nom de Clelia Farnese qui fait et défait les rumeurs au fil de ses faits et gestes…
« Avviso, 8 juillet 1579
La nouvelle qui court dans Rome, selon laquelle la signora Clélia Farnèse aurait, par jalousie pour son mari Giovan Giorgio, tué ou rossé la belle Barbara, est non seulement étrangère à la vérité, mais absolument fausse. »
Clelia Farnese, fille illégitime du Cardinal Farnese! A cette époque les hommes d'Eglise affichaient plus ou moins ouvertement le fruit de leurs ébats…
« Elle avait tenté d'en discuter avec Giacomo Boncompagni, le fils du pape et mari de Costanza, lui exposant sa conviction : il fallait organiser un emprunt à grande échelle, que le peuple romain financerait en en acquérant des parts. Il lui avait ri au nez. de quoi se mêlait cette mondaine? On ne lui demandait pas autre chose que d'enrichir les fêtes romaines de sa présence et de nourrir avvisi et pasquinate. Elle, comme les autres beautés de la noblesse, servait à assurer la difficile coexistence à Rome de la vertu et du divertissement, de l'amour divin et des réjouissances humaines, dont les cardinaux étaient, eux aussi, les premiers représentants. Ferdinando ne partageait-il d'ailleurs pas son temps entre sermons, messes et spectacles ? »
Ce livre, c'est donc le récit de la vie de celle qui fut fille illégitime d'un cardinal, amante d'un autre, intrigante à la cour papale, belle tête bien remplie, volontaire, intelligente, libre, rebelle…
« Elle est dangereuse. Jolie certes, attachante sûrement, cultivée et passionnante, mais dangereuse. »
Un personnage féminin passionnant, pleine de contradictions certes mais aussi de fougue, de soif de liberté qui nous la rend terriblement attachante!
« Ici, vous serez à moi seul, Clelia. Plus de Cesarini plus de Farnèse, plus de galants Romains. Ceci sera notre studiolo,
le Pavillon des oiseaux, dans lequel Zucchi va peindre pour nous a fresco une volière enchanteresse. Plus un centimètre de mur ne sera libre, tout sera recouvert d'oiseaux, de nymphes, de grotesques, de vous, Clelia, pour vous, et vous seule. »
Un roman délicieux, étourdissant et grisant qui nous emporte fiévreusement dans les pages de l'Histoire, quand Rome vivait le déclin de sa sublime Renaissance!