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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire : Paul est romancier. le genre poète qui aime bien se voir lui-même comme un peu décalé, un peu côté snob mais sympathique. Sauf que bon, romancier poète, ça ne gagne pas facilement des milles et des cents, alors il faut des petits contrats. Là, il va donc se rendre sur la commune de Bondy, en région parisienne, au collège-lycée, pour des animations littéraires, des ateliers d'écriture, avec des classes. Classes comme celle de Mo, par exemple, Mohamed de son prénom complet, un bon élève. Candice, elle, est enseignante, toujours dans ce même collège-lycée de Bondy. Prof de Français et de théâtre passionnée, et satisfaite d'être là, dans ce bahut-là. C'est elle qui a fait venir cet écrivain. Ce jour-là, celui de ce premier jour de Paul à Bondy, va être un peu spécial...



Mon avis : j'ai eu un peu de mal à entrer vraiment dans le livre. Déjà parce que la poésie et moi, on n'est pas super copines. Ensuite parce que bon, les descriptions de la banlieue craignos de Paris, je ne suis pas super friande non plus (les descriptions tout court d'ailleurs). Mais je voulais comprendre le prix Landerneau des lecteurs attribué à ce roman cette année. Et bien m'en a pris !! Passé les présentations (un peu longues, mais ça plante le décor, les personnages et l'ambiance, indispensables), on entre dans un suspense de malade, digne d'un film d'action ! C'est plein de force, de puissance, ça va très vite tout en restant très détaillé, ça s'agite de partout, et on se demande bien où tout ça va nous emmener, comment ça va dériver (ou pas), jusqu'où l'emballement peut aller ; parce qu'on voit très précisément les risques, mais pas trop lesquels vont se réaliser et comment. Et puis au passage, on a aussi, un peu avant que ça s'emballe, revisité Molière, réfléchit un peu à la littérature, à l'écriture, à la poésie, ce qui est toujours un plaisir. Même si je ne suis pas une grande fan de l'"écriture parlée" qui se trouve par endroits de ce roman (pas partout), de cette poésie moderne, j'ai vraiment apprécié de réussir à dépasser ça, de me laisser porter en douceur par l'auteur pour entrer dans ce roman qui ne m'a pas déçue et mérite bien son prix ! Une jolie découverte pour moi.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Bondy. L'A3, le canal, la nationale. La banlieue. Dite difficile. Un lycée. Ses élèves et ses profs. Incident qui part en vrille. Réseaux sociaux qui l'amplifient. Tension qui monte, admirablement écrite.

Quel livre ancré dans le réel !
L'auteur est prof et restitue parfaitement la vie de lycée : la salle des profs, l'agitation des couloirs, les cours, la petite provoc de certains..
Et il est un grand écrivain qui raconte tout ça avec une grande humanité, sans jugement aucun.

Formidable portrait d'une époque chahutée, d'une jeunesse aux repères bousculés, de profs tout entiers à leur mission, si compliquée soit elle...

Et puis il y a ce crescendo dans l'histoire, l'incident du matin qui monte en puissance.
Narration ultra bien menée, vue au travers des différents personnages.

Tableau social grandement réussi !
A lire. A écouter aussi : Thomas B. Reverdy à #lagrandelibrairie mercredi 25 oct, et son formidable monologue de la fin.

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Une journée en temps réel de 7h30 à 17h aux abords et dans un lycée de banlieue. Plusieurs personnages se croisent (d'élèves à professeurs en passant par un intervenant, une CPE & la proviseure). la tension est présente, le drame résonne, l'explosion est proche : mais d'où viendra-t-elle et quels seront les enjeux?
Thomas B. Reverdy signe un drame social serré, sans temps mort, au suspense maitrisé à la virgule près. Un roman choral qui offre une perception d'une société en perdition grâce à des protagonistes écrits avec soin. L'auteur amène son lecteur dans chaque recoin de l'intimité des personnages, épluche chaque couche pour arriver au coeur d'une humanité détruite. Détruite par le regard d'un autre, par l'abandon d'un gouvernement, par le jeu des réseaux sociaux, par un engrenage dont tout le monde peut être victime.
De poésie en thriller, le grand secours flirte avec les genres, disperse de nombreuses pistes. Pour autant, le roman n'échappe jamais à son auteur. Au milieu de ses centres, la naissance d'un amour entre deux adultes surgit et offre un réconfort nécessaire. La fin n'est pas toute proche. Il y aura toujours l'amour pour nous élever.
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Quartier nord de Bondy, Seine-Saint-Denis. Il est 7h30 lorsqu'une altercation survient entre un ado et un flic en civil. de là, le compte à rebours est lancé…
« C'est une guerre entre la misère et l'ordre, et nos enfants, ils sont au milieu. Ce sont des victimes collatérales, voilà ce qu'ils pensent. »

Une plongée dans la banlieue du 9.3 se déroulant sur une seule journée (et il n'en aurait pas fallu plus pour mon petit coeur). J'ai aimé le rythme, minute par minute, en chapitres courts. La tension est palpable dès le début, me donnant la boule au ventre jusqu'à la fin.

Thomas B.Reverdy décrit une communauté éducative en souffrance mais qui tient bon parce qu'il faut se battre pour éduquer et instruire ces jeunes des cités. Maintenir le bateau à flot, coûte que coûte.
« Alors oui, c'est la zone, tout s'écroule, ça tient par l'opération du Saint-Esprit, toute cette histoire d'Éducation nationale, mais on s'y est habitués. Ça dysfonctionne de partout, mais on s'y est habitués. On dysfonctionne, en permanence. »

L'auteur relate des faits bien réels. Une amie travaillant dans l'éducation nationale m'a de nombreuses fois décrites ces scènes à la photocopieuse ou bien ces incidents glissés sous le tapis pour ne pas faire de vagues. Il y a tant à dire. La réalité est là, elle glace le sang.
« On ne peut pas demander à l'école de soigner la société. »

Dans ce tableau si sombre, il y a aussi du beau et il en faut ! Grâce à Paul, écrivain, venu animer un atelier d'écriture qui demande aux élèves de livrer leurs sentiments et leurs émotions à travers des poèmes. Sortir d'un exercice classique de rédaction, ne pas être dans une case pédagogique et laisser à aller la création, tout cela m'a donné quelques frissons à la lecture. J'y ai vu de la lumière, de l'espoir.

Le grand secours est un texte remarquable, réaliste et écrit avec beaucoup de sincérité. Il faut que chacun de nous le lise, que notre gouvernement se le prenne en pleine face car après tous les évènements tragiques que le pays a traversé, il y aurait bien besoin d'un coup d'pied au cul !

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2023/11/09/40099826.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Chronique d'une journée sous tension d'un lycée en REP

C'est normalement le type de sujet que j'évite de lire, par peur des clichés, des caricatures et d'irréalisme, mais les nombreux avis positifs m'ont motivée, et je ne suis pas déçue, car ce livre est excellent.

Bondy, un lycée en zone prioritaire, qui n'est pas la priorité de l'état, comme tant d'autres…
Des élèves lambda, une violence latente qui peut se déclencher à la moindre étincelle, des profs usés, un système à la dérive, et un écrivain - intervenant extérieur à l'oeil neuf - qui débarque dans une journée qui va mal tourner ; malgré ce noir tableau, on décèle de la lumière dans les recoins et des portes pas tout à fait fermées, il faudrait juste pouvoir les saisir…

Le rythme de ce roman est impeccable, une montée crescendo des évènements qui ne nous suffoque pas, mais nous maintient juste ce qu'il faut jusqu'à son point culminant.

Thomas B. Reverdy maitrise parfaitement les situations qu'il veut nous décrire, de façon authentique et juste, à travers différents protagonistes, avec aussi une certaine poésie. Ce n'est pas un film, c'est la vie, celle de profs à bout de souffle qui font comme ils peuvent et d'une jeunesse fougueuse et tiraillée, jamais loin du précipice, se balançant entre les codes du quartier et la normalité de la vie lycéenne.

Un roman sensible et nécessaire, à lire sans hésitation !
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Voici un livre qui ne peut laisser indifférent et qui nous interpelle sur le sujet de l'éducation, de l'intégration, des inégalités, des ghettos, etc.
Un livre fort, extrêmement bien construit avec des personnages attachants pour lesquels j'ai eu de l'empathie et qui m'ont permis de mieux comprendre cet univers bien loin de mon quotidien.
L'expérience professionnelle dans cet univers, de Thomas B. Reverdy en fait un témoin hors pair.
Par contre même si cela reste une fiction, il est difficile de rester optimiste face à tous ces constats d'échecs accablants de notre système qui se délite et sans solutions salvatrices.
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Voilà un livre qui (me) surprend. Non dans ce qu'il décrit de l'EN aujourd'hui, ni du quotidien des profs ni du devenir des mômes de banlieues pauvres. Tout cela a été dit, écrit, filmé, scénarisé...
Non, il me surprend par sa construction. J'ai beaucoup aimé cette façon de passer d'un personnage à l'autre, au petit matin, en essayant de comprendre qui est qui et comment il va se positionner dans le dessin d'ensemble.
J'ai aimé la façon dont progressivement les fils de l'écheveau finissent par former une trame où chacun trouve sa place. Place quand même assez déterminée et annoncée quasi d'emblée.
J'ai été surprise aussi par l'âge des gamins. Les comparant à mes souvenirs et à ce que je sais des miens je les croyais plus jeunes, plutôt encore au collège.
Un livre plaisant à lire, mais qui laisse comme un arrière goût d'amertume quand on le referme.
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Chacun des personnages principaux incarne les thèmes abordés dans cette fiction hyperréaliste qui se déroule temporellement sur dix heures à peine. Par ordre d'apparition, il y a Mo (hamed), lycéen en seconde, dans un établissement de Bondy, banlieue est de Paris, où tous les élèves sont d'ascendance africaine ou maghrébine. Paul, lui, est écrivain, poète ; il a été invité par Candice, prof de français dans le même lycée, pour animer un atelier d'écriture. Mo, en avance, attend l'ouverture des grilles du lycée, posté sur le pont surplombant ce carrefour – qui jouera lui aussi un rôle important – où une autoroute joue à saute-mouton avec un canal et une nationale, et assiste à une altercation que bien sûr il enregistre avec son smartphone et transmet à ses contacts. Ce geste quasi automatique va avoir des conséquences démesurées, magnifiquement décrites par l'auteur.
Défense et illustration du métier d'enseignant dans les quartiers prompts à s'enflammer, le roman dresse également un état des lieux sans concession sur le renoncement des autorités en matière d'entretien du bâti autant que de recrutement de personnel pérenne. Et pourtant Candice comme certains de ses collègues parviennent à détourner quelques élèves d'une voie toute tracée vers la délinquance en suscitant habilement leur intérêt pour les comédies de Molière ou le récit de l'infortune de la Princesse de Clèves. Paul, en s'appuyant sur la connaissance qu'ont la plupart des élèves des groupes de rap, a réussi à convaincre les secondes de rédiger un poème ; Mo s'y révèle prometteur mais la cascade d'événements à venir dans la journée va briser cette vision optimiste qui ne demandait qu'un minimum de courage allié à un petit coup de pouce du destin.
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C'est le premier roman que je lis de Thomas Reverdy et je ne suis pas déçue.
Dans son nouveau roman, l'auteur nous immerge dans la vie d'un collège-lycée de Bondy mais aussi dans la vie des professeurs, des lycéens et collégiens, dans celle d'un auteur arrivant pour faire une résidence d'auteur auprès des élèves, ...
La lecture est rythmée comme un épisode de la série 24h en morcrllant la journée à des instants précis. Tout commence par le trajet pour se rendre à cet établissement scolaire et déjà on croise plusieurs protagonistes de l'histoire. Puis un événement inattendu dégénère, une bagarre éclate, une photo est prise par un lycéen ce qui aura des répercussion tout au long du livre.

On est dans le vif du sujet auprès de ces professeurs dans un établissement scolaire difficile avec des préoccupations actuelles, les répercussion d'un événement qui va enfler en quelque heure avant que l'orage éclate.
C'est la description d'une journée s'annoçant comme banal qui échapper à tout contrôle.

Ce fut une belle découverte, une bonne lecture même si je trouve la fin trop "happy-end" dans le traitement de ce qu'a fait Mo avec peu de conséquences si on reste sur les paroles de Candice.
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Ce que j'ai apprécié avant tout, c'est la plume de Reverdy. L'écriture est percutante, sensible, vivante, la tension est palpable.
L'intrigue, quant à elle, se déroule sur une journée découpée en brèves séquences. Au debut j'etais un peu troublée, j'avais l'impression que l'image de la vie de quartier était stéréotypée. C'est un sujet qui est en plus extrêmement délicat à traiter et dans son approche plurielle finalement plusieurs points de vue se complètent.

Le roman est notamment axé sur :
- la montée en tension suite à une bagarre entre un jeune et un représentant des forces de l'ordre largement relayé par les réseaux sociaux
- le lien tissé entre une enseignante et ses élèves

Au fil du roman, on sent que Thomas B. Reverdy dénonce finalement l'état du système éducatif, le manque de moyen, la perte de la vocation.
Dans le roman, l'auteur brasse beaucoup de sujets de société. Il y aborde la paupérisation de la population, l'après-Charlie succinctement, la laïcité, la vie de prof en banlieue, la paupérisation du métier, etc.
D'apres ce que j'ai pu lire après avoir refermé le roman, Reverdy semble maitriser d'experience son sujet.

Je ne serais pas allée spontanément vers ce titre qui a su me toucher, me troubler, me faire sentir impuissante face à des problématiques qui ne sont pas de la fiction.
Mais je considère que, pour moi, cette lecture est avant tout la découverte d'une plume talentueuse.
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