AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 403 notes
5
50 avis
4
38 avis
3
14 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bondy,
« ….carrefour géant invraisemblable, l'autoroute et les deux bretelles qui rejoignent la N3, qui se détachent à trente mètres du sol, cette espèce de no man's land en dessous, les carcasses de bagnoles, le camp de Roms au bord du canal. Et puis la barre d'immeuble de dix étages qui fait un S en suivant la courbe de l'autoroute, le nez dans les pots d'échappement, impossible d'ouvrir les fenêtres…..Mon Dieu, je n'ai jamais vu d'endroit aussi laid… ».
Le lycée où se passe cette histoire est là ,dans cette banlieue parisienne, plutôt ghetto, un lycée où les élèves ne sont que noirs ou arabes et la violence présente au quotidien. Et puis il y a les Blancs, les profs, le Poète qui s'est chargé d'animer un atelier d'écriture deux fois par semaines, la CPE ….. l'équipe qui doit gérer ce bordel….

J'aborde pour la première fois Reverdy , l'excellent billet de Patsales ( copine babeliote 😊) ayant attisé ma curiosité.
Rien de nouveau à l'Ouest comme dirait Remarque , sinon que la plume de Reverdy est souple, cinématographique, descriptif avec juste ce qu'il faut, «  Les manches de son pull, sorties de son perfecto, recouvrent le dos de ses mains comme des mitaines, et son jean est remonté sur ses chevilles quand elle a croisé les jambes. Elle tremble un peu et le bout de son nez est rougi de froid, comme le tour de sa bouche. Elle mord dans sa pizza, s'essuie avec la petite serviette en papier que la boulangère leur a donnée à chacun. ». S'approchant du vrai sans prétendre au réel, l'écrivain aborde une journée de la vie de ce lycée, entre 7h30 et 17h, se référant à sa propre expérience de professeur en banlieue. « C'est un métier de plus en plus difficile qui attire de moins en moins les jeunes » , en dit-il. Pourtant l'espoir y est pour les deux parties, élèves/profs, car « Tant qu'ils ont en face d'eux des adultes qui leur montrent autre chose, qui les élèvent, qui leur disent que le monde est plus vaste ….ça fonctionne ». Les lacunes graves du système d'éducation et les conflits sociaux qui en découlent , «  on ne peut pas demander à l'école de soigner la société », sont particulièrement bien mise en scène dans le cadre difficile de ce lycée où l'espoir que les choses s'améliorent dans ce sens là semble faible, car « Ils ne veulent pas que ça marche. Juste, que ça ne fasse pas de vagues. »
C'est aussi une ode à La Littérature et l'écriture d'invention à laquelle les élèves sont réceptifs , ici instigué par le Poète et imagé par un superbe poème improvisé* de Mo, un des élèves, poète lui aussi à ses heures. Dans ce lycée où le français semble à l'agonie, ces élèves jouant avec les mots, mélangeant les niveaux de langues et de contextes, et confondant leurs divers sens, ouvrent la voie à leur imagination fertile, où l'humour est omniprésente dans leurs manières de parler. Et si c'était La Littérature, le Grand Secours que Reverdy cache dans son titre, un secours invisible mais efficace ? Cette Littérature qui lui permet de raconter avec panache les émeutes d'une journée particulière comme une rivière qui gonfle et déborde , mais aussi à côté une journée presque ordinaire d'un lycée de banlieue, « …une de ces journées de janvier où le ciel est tellement bleu et l'air tellement froid qu'on a l'impression de manger un bonbon à la menthe rien qu'en regardant au loin. » ? Et le tout aidé d'un tout petit peu 😊par l'Amour? Pourquoi pas ? , car comme dit le vieux Sergio , « Faudrait pas tomber amoureux. Mais je vais pas te mentir, petit. Il y a que ça d'intéressant. Tu peux y passer toute ta vie.😊 ».
Bref lisez le et jugez en vous même , ça en vaut la peine. Je souris, rouge 😊! Merci encore Patsales 😊!


*« Des rues gardées surveillées par les nouveaux rois du quartier / Des terrains vagues où l'on ne va plus jouer / Mais c'est chez nous / Au pied des murs / Ce labyrinthe / Chez nous / Et moi je marche seul le long des allées / Je longe les murs les trottoirs / Je remonte ma capuche et je monte le son / Je prends des rues des chemins des ponts / le soleil se lève enfin et j'arrive / Pour venir te rejoindre / Au sud où c'est une autre ville / Au sud où il y a toi / Toi qui ne m'as jamais parlé de haut / Toi qui ne sauras jamais que je t'aime. »

Commenter  J’apprécie          11618
Bondy's burning ! Bondy's burning !

Le feu couve à Bondy. Pourtant il fait plutôt froid en ce lundi de janvier.
Une altercation vient de survenir entre un homme et un jeune qui se rendait au lycée. La scène a été filmée et les images se propagent à une vitesse inouïe sur les réseaux sociaux. La colère monte.
Pendant ce temps, la banalité du quotidien ne lâche pas son emprise sur le lycée de Bondy. Coincé dans un entrelac de béton et de bitume, asphyxié par les gaz d'échappements, il accueille, à l'instar d'une grande partie du département, de nombreux "refoulés" de Paris.
Candice, la prof de littérature "aux lèvres rouges", y a convié Paul, un écrivain un peu en perdition, pour animer des ateliers d'écriture. En parallèle, Mo, un élève timide et discret ne sait pas comment aborder Sara qui l'ignore royalement. Ses talents de poète ne semblant pas suffire. Témoin privilégié de l'altercation matinale et également à l'origine de la diffusion des images, il est loin de se douter des répercussions à venir...

Thomas B. Reverdy , lui même professeur de français à Bondy, maîtrise bien son sujet et fait preuve d'une grande justesse dans l'évocation de la crise que traverse l'éducation nationale. Un véritable chaos qui résonne d'autant plus fort dans les régions économiquement et sociologiquement défavorisées. Sans clichés, ni stéréotypes, la réalité est ainsi parfaitement mise au service de la fiction.
Les chapitres courts et bien calibrés s'associent aisément au style cinématographique employé pour décrire presque heure par heure cette journée volcanique.
La poésie appliquée ici tel un vernis donne à ce roman une luminosité inespérée au milieu de cette grisaille déprimante.
Commenter  J’apprécie          9916
Bondy, un frais matin de janvier, des centaines de lycéens, des profs, des non-profs, tous se hâtent de gagner le lycée, en passant par ce monstrueux carrefour où s'entrecroisent autoroute, nationale, lignes de métro et de bus, piste cyclable et pont où passe le tramway. Il y a là Mo, en seconde, qui part très tôt à pied de chez lui, parce que dans son quartier ça tire à la kalach, et sa mère s'inquiète, au moins à 7h il se passe encore rien... Il y a Paul, l'écrivain-poète qui a accepté d'intervenir dans quelques classes parce qu'il a besoin d'argent, qui vient du XIIIème en métro puis en tram dans cet établissement inconnu dont il a d'ailleurs oublié le nom. Et puis Candice, la prof de Lettres aux lèvres rouges qui n'a jamais voulu être prof mais qui l'est quand même et essaye d'y croire encore, elle vient de Pantin à vélo par tous les temps. Et puis il y a Lucky, qui vit sous le pont de Bondy, et qui va sans le savoir être le déclencheur d'une mécanique implacable.
A côté de ces premiers personnages, toute une kyrielle d'autres vont évoluer, le microcosme d'un lycée de banlieue délaissé par les autorités, Mahdi de Nordibon (Bondy-Nord) qui est en classe avec Mo, Adama son grand frère, Chantal la "coordo" de français, Nathalie la CPE et son équipe de surveillants, pardon on dit "assistants d'éducation", ou AED à la limite. La proviseure, qui fait ce qu'elle peut avec les moyens qu'elle n'a pas, les profs qui craquent parfois, les élèves absents ou démotivés, quasiment tous issus de classes sociales défavorisés, pas de la bonne origine ou de la bonne couleur pour trouver du boulot plus tard.

Plus j'avançais dans la journée de ce lycée et de ses acteurs, plus je voyais comme en surimpression certains établissemnts où j'ai moi-même été affectée, notamment un collège où je travaille depuis la rentrée. Les situations, les personnes, je peux leur substituer des faits et des collègues de mon quotidien. Il est vite évident que l'auteur connaît bien le sujet...
Mais pas de misérabilisme ou de dénigrement dans ce roman, juste le déroulement d'une journée dans un lycée de banlieue défavorisée, journée qui aurait pu ressembler à des centaines d'autres, sauf que, ce matin-là, un fait presqu'anodin a déclenché une réaction en chaîne qui va aboutir à...

Pourquoi "Le grand secours" ? Je ne veux rien spoiler, mais ce titre a deux significations, l'une factuelle, l'autre plus symbolique, je pense.
Le roman est divisé en chapitres qui suivent la chronologie d'une journée de classe, en alternant les points de vue de différents protagonistes, ce qui le rend très vivant et permet au lecteur de s'immerger dans le quotidien d'un prof, d'un élève, d'un intervenant extérieur...qui ne voient pas forcément la globalité d'une situation, alors que nous, nous savons, en temps réel, ce qui se passe. J'ai trouvé ce procédé d'écriture particulièrement judicieux ici, il fait monter la pression alors même que certains protagonistes ne voient rien venir. J'ai apprécié également le réalisme des situations décrites, cela parlera à toute personne ayant passé quelque temps dans un établissement de ce genre récemment. Quant à ceux qui ne connaissent pas du tout, ils découvrirons, avec surprise sans doute, cet univers avec ses codes, son jargon, ses routines.

Thomas B. Reverdy a su, contre toute attente, me passionner au point de me faire lire presque d'une traite ce récit d'une journée particulière dans un univers familier, et j'ai tourné la dernière page avec un peu d'angoisse, parce qui sait, un jour je pourrais bien me retrouver confrontée à une situation comparable...
Commenter  J’apprécie          6638
Le quotidien d'un établissement scolaire dans une zone prioritaire, pas loin d'un carrefour gigantesque, enchevêtrement de voies et de ponts à l'Est de Paris.

L'arrivée d'un écrivain modifie un peu la routine : la prof de théâtre l'a convié pour animer un atelier d'écriture.
Le jour même, un événement bouscule le relatif calme du secteur. Mahdi s'est fait tabassé par un type attendait comme lui le tram. Et il semble bien qu'il s'agissait d'un flic en civil. Il en faut peu pour mettre le feu aux poudres…

Avec beaucoup de tendresse pour ses personnages, qu'ils soient profs ou élèves, Thomas B. Reverdy se livre à une analyse sociologique détaillée de la banlieue, avec retour sur l'historique et étude circonstanciée des forces en marche.

On vit au coeur de cet établissement et on partage les tracas quotidiens de ceux qui tentent encore de soutenir ce système à bout de souffle.

C'est aussi un dossier à charge pour la collectivité, qui semble ne pas tenir compte des appels au secours, de ceux qui tentent de maintenir le navire à flot, malgré le manque flagrant de moyens, pas assez de profs, des locaux qui se détériorent, du matériel obsolète ou défectueux…
On comprend que la révolte gronde et tout peut rapidement s'embraser, d'autant que les réseaux sociaux agissent comme des catalyseurs invisibles mais terriblement efficaces.

Un roman social qui se parcourt avec plaisir.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          591
Alors, normalement, je devrais faire la fine bouche devant ce roman. Parce qu'on n'y apprend rien qu'on ne sache déjà: la banlieue, les violences policières, le manque de moyens dans les lycées, les trafics, les émeutes... Entre la photocopieuse qui tombe en panne, le café au goût d'endive et les deux histoires d'amour naissantes, il y aurait de quoi être découragé: passages obligés d'un côté, façon chronique au plus près du réel écrite par la plume talentueuse d'un quotidien du soir, bluettes assez niaises de l'autre, où chacun ne pense bien entendu qu'à la courbe d'une nuque et où le mot "cul" n'apparaît que pour affirmer qu'on se le pèle grave assis sur un banc...
Et pourtant! Il y a là un regard étonnamment juste et sans esbroufe , une plume qui ne cherche pas à dire plus ou mieux mais qui saisit une réalité à peine idéalisée en ce sens où la catastrophe qui survient ne vire pas à la tragédie, où la plupart des personnages font juste ce qu'ils peuvent et qu'il ne s'en faudrait pas de beaucoup pour que cette humanité suffise à tenir les murs. La réussite du roman tient sans doute à cette modestie commune aux personnages et à l'auteur qui ne se prennent ni pour des héros ni pour un révolutionnaire des lettres mais qui font drôlement bien leur job.
Et puis j'ai adoré la métaphore du titre et sa morale plurielle: il faut ouvrir les vannes! Plus d'eau, plus d'air, plus de liberté, et plus de fric aussi, parce que, qu'on se le dise, tout n'est pas perdu!
(Et j'espère que M. Reverdy a envoyé un exemplaire de son livre à M. Sarkozy pour l'explication de texte gonflée qui analyse impeccablement un extrait de "La Princesse de Clèves...)
Commenter  J’apprécie          4710
L'auteur, on le sent, est lui-même professeur de lettres au lycée de Bondy. Un roman sur un quartier sensible qui se déroule dans un lycée, c'est un peu casse-gueule et peu attirant. D'autant qu'on pourrait croire que sur un tel sujet tout a été dit. Mais le choix de dérouler la journée dans l'ordre chronologique en plaçant le focus sur un acteur de l'événement ou l'autre est malin. le lecteur a tous les points de vue, chaque personnage parlant avec ses mots, son point de vue du moment. Tout sonne juste ! Autre écueil évité : aucun cliche, aucun manichéisme ni parti pris dans l'état des lieux, et même les pointes d'humour qui aident à supporter les sempiternels tracas du quotidien.
Par contre, on comprend très vite comment ça va tourner, et en même temps qu'il ne va pas se passer grand-chose (parce que sinon, si c'était un vrai drame, 320 pages, ça serait vraiment trop court !), on a l'impression qu'un tel déroulé, digne d'une tragédie, est un peu longuet. En même temps cette accentuation du côté théâtral, avec unité d'action, de temps et de lieu, correspond finalement à ce que ressent le principal protagoniste, Mo. Cela souligne qu'entre petit drame (gros dégâts matériels tout de même) et grand drame (mort d'homme), cela tient à peu de choses. Et aussi que, franchement, il en faudrait si peu pour qu'il n'y ait pas de fissure et pas de drame du tout.
Une grande qualité de ce roman est qu'au-delà de la peinture sociétale, très réussie, c'est une véritable oeuvre littéraire : déjà le côté théâtral et le découpage scénaristique de la journée. Mais aussi les nombreuses références littéraires ou musicales, et surtout la poésie qui émane malgré tout de cet univers de grisaille, à commencer par le lever de soleil sur le pont. Sans compter la poésie urbaine de Mo et les vols des pigeons du Chinois dans le ciel de Bondy. Au passage, c'est étonnant, c'est le deuxième roman de la Rentrée que je lis dans lequel les arabesques d'une nuée d'oiseaux ont une place importante (le premier était La mémoire délavée de Nathacha Appanah avec les ballets d'étourneaux du premier chapitre). Coïncidence, air du temps ?
Seul gros point faible à mon goût : les deux histoires d'amour, d'une part entre Mo et Sara, et d'autre part entre Candice et Paul, m'ont semblé assez maladroites, et pour celle des adultes, trop téléphonée.
Commenter  J’apprécie          401
Quand il presse la poignée du grand secours, Paul met fin à une journée de tensions dans un établissement de Bondy. Pour une première intervention, il a eu un panel assez complet de ce qui l'attend : des collègues, des machines à café, des élèves enthousiastes et d'autres un peu moins, des mots qui claquent, qui cognent, qui bousculent et qui emportent tout sur leur passage…

En général, je ne suis pas spécialement attirée par des romans qui se passent en banlieue. Pas parce que le sujet ne m'intéresse pas, mais plutôt parce qu'on se sent toujours obligé de choisir un camp. Ici, au contraire, tout semble à sa place, sans qu'il n'y ait de bons et de mauvais, sans qu'il y ait de gentils et de méchants. C'est juste une situation qui dégénère, des profs et des élèves qui gèrent cette colère, cette lassitude, cet isolement, avec les moyens du bord, avec leurs tripes, avec les espoirs et les regrets qui font courber l'échine ou relever la tête.

La construction du roman contribue grandement à cette justesse, à l'humanité qui s'en dégage. Sur une journée, par tranche d'heure, chacun des personnages livre sa version. La tension monte, les cris enflent et les esprits s'enflamment. Il s'agissait pourtant, au départ, d'un simple mégot écrasé…

Thomas B. Reverdy signe un roman au souffle puissant, une réflexion sans jugement ni parti pris, un élan du coeur vers cette jeunesse perdue, qui a pourtant tant à offrir…
Commenter  J’apprécie          310
En respectant les trois unités théâtrales et en parsemant son roman de références discrètes, Thomas B. Reverdy rend hommage à l'art et aux mots, mais aussi à nos profs. Il se faufile dans un lycée de Bondy pour une journée, une seule, où tout peut imploser, mêle poésie urbaine et rythme des cités pour parfaire l'immersion (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/10/20/le-grand-secours-thomas-b-reverdy/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          280
Récit d'une journée, une journée forcément particulière, à Bondy en Seine-Saint-Denis, dans un périmètre restreint entre un immense croisement de routes, d'autoroute et de voies de tramway, un pont qui surplombe le tout, une barre de dix étages avec vue sur la circulation, et une cité scolaire réunissant un collège et un lycée.
Mo, lycéen plutôt tranquille, est témoin d'une violente empoignade entre un de ses camarades de classe et un homme qui attendait le bus. le jeune partage ce qu'il a filmé sur les réseaux sociaux, et cela va faire monter la tension au fil de la journée. C'est aussi le jour où Paul, écrivain, vient animer des ateliers d'écriture à la demande de Candice, une professeure de français. Il prend conscience d'un univers aux portes de la capitale, bien éloigné de ce qu'il connaît, et pourtant, si proche.

Comme dans Il était une ville, Thomas Reverdy s'y entend pour faire vivre des paysages urbains, et ses descriptions de Bondy Nord, de son animation, de son multiculturalisme, sont parfaites de réalisme. Sa connaissance du monde lycéen est aussi évidente pour s'imaginer la cour ou les couloirs, tout autant que les salles de classe aux ambiances bien différentes selon les enseignants. L'agitation de ce jour-là commence sans doute comme celle d'un jour de janvier habituel, et l'auteur montre bien ce qu'elle a d'ordinaire, puis la pression qui s'installe et monte de plus en plus, au grand dam de la proviseure qui souhaite avant tout « ne pas faire de vagues ».
A part peut-être une romance entre des protagonistes qui naît précisément ce jour-là, mais pourquoi pas, après tout, le roman tient bien la route, rend un bel hommage aux enseignants enthousiastes comme aux autres, et frappe par sa puissance d'évocation, loin de toute caricature.
Et tiens, détail amusant, l'auteur a repris, pour la professeure de français le prénom, et même le rouge à lèvres, d'un personnage de Il était une ville !

Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          260
L'école devrait être la mère de nos batailles, dixit notre Président de la République.
Et pourtant, le constat que dresse Thomas B. Reverdy dans ce roman fait plutôt état d'une école laissée à l'abandon : photocopieuses dysfonctionnelles, fuite dans les toits, préfabriqués temporaires qui s'installent durablement, absentéisme et démissions galopants dans les rangs professoraux... Tout cela dans un monde tellement envahi par les Réseaux sociaux qu'il semble nous échapper.

Dans ce décor bien triste d'un lycée de Bondy en Seine Saint Denis, l'auteur installe une tension qui crescendo s'intensifie au rythme de la journée, des recrés et des heures de cours. Malgré les efforts des enseignants pour créer un environnement et une ambiances profitables à l'envie d'apprendre, de s'élever. Comme les efforts de Candice qui parvient à faire le lien entre La Princesse de Clèves ou le bourgeois gentilhomme et la réalité de la banlieue au XXIè siècle ou à faire entrer la poésie entre les murs de sa salle de classe.

Un roman en équilibre entre le constat glaçant du peu de moyens donnés à l'école et l'espoir que font naître quelques personnage engagés pour mener à bien leur mission supérieure.
J'en retiendrai notamment cette scène magnifique dans laquelle des élèves de seconde (re) découvrent, auprès d'un écrivain, le plaisir d'écrire.
Commenter  J’apprécie          250





Lecteurs (893) Voir plus



Quiz Voir plus

Et s'il faut commencer par les coups de pied au cul

Dans un film de Jim Jarmush, un tout jeune couple d'adolescents se demande : Y a-t-il encore des anarchistes à -------- à part nous ? Peu de chances. Où çà exactement ?

Paterson
Livingston
Harrison
New York

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thèmes : anarchie , éducation , cinéma americain , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}