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3,47

sur 312 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
«  Aujourd'hui, fini de rêver » déclare Margaret Thatcher, en 1980, à Brighton. Lorsque le roman de Thomas B. Reverdy commence, à la fin de l'été 1978, la dame de fer n'est pas encore au pouvoir, mais elle fourbit ses armes, telle Richard III, et utilise habilement la situation sociale d'une Angleterre totalement bloquée par les grèves. C'est grâce à la jeune Candice, étudiante en théâtre, qui entre deux répétitions du rôle de Richard III, précisément, assure des livraisons de plis en vélo, que le lecteur découvre le Londres en pleine période punk. le récit tisse donc très habilement, de façon très fluide, les passages consacrés aux répétitions de Candice, à son travail de construction du rôle de Richard III, à ses courses en vélo , à sa rencontre avec un musicien de jazz qui se sent de plus en plus décalé face aux Clash, aux Sex Pistols. Candice est en pleine mutation, comme l'est l'Angleterre, et l'ensemble est passionnant : très juste dans l'évocation de la vie d'une jeune comédienne sensible, vibrante, pleine de colères et de chagrins, mais aussi pleine de désirs ; et aussi très juste, grâce à des détails qui font mouche, dans l'évocation d'une époque révolue , mais qui rentre furieusement en résonance avec la nôtre...Une bien belle découverte.
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Une bande-son énergique pour un roman qui l'est tout autant!
On suit la vie de Candice, jeune comédienne en herbe londonienne, qui va interpréter le rôle de Richard III dans la pièce de Shakespeare du même nom. En dehors de ce temps d'actrice, elle est coursier à vélo et parcourt les rues de Londres à toute vitesse.
Cela se passe pendant l'hiver 1978/79, l'hiver des grandes grèves généralisées, de la révolte punk et de l'ascension de Margaret Thatcher.
L'auteur nous plonge dans ce mouvement en même temps que Candice, cette jeune fille forte et pourtant si fragile à la fois, qui s'interroge ais qui a l'énergie incroyable de sa jeunesse pour tracer sa route malgré les obstacles et nous plonge aussi dans cette Angleterre exsangue qui n'en peut plus et qui va amener au pouvoir la terrible Dame de fer...
Un très bon roman de rentrée qui devrait trouver sa place tant son énergie est contagieuse.
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J'apprécie beaucoup la plume de Thomas B. Reverdy. Je l'ai découvert avec Les évaporés et j'ai encore eu beaucoup de plaisir à lire L'hiver du mécontentement.
Il s'agit d'un période trouble de l'Angleterre qui a conduit à l'élection de Margaret Thatcher puis à sa politique d'austérité si célèbre. Mais L'hiver du mécontentement c'est aussi la phrase d'introduction de la pièce de Shakespeare Richard III.
Tout est lié, tout se tient, c'est doux-amer, surtout amer et ça rappelle méchamment quelque chose...
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Prix Interallié 2018
Surprenant et passionnant récit avec un saut dans le temps de quatre décennies en arrière dans un Londres et la Grande Bretagne en pleine crise économique, en proie à d'immenses grèves d'usines et des transports.
Thomas B.Reverdy nous replonge avec brio dans cette crise britannique de la fin des années soixante-dix, l'hiver 1979, comme celui « du mécontentement ».
L'hiver du mécontentement, c'est aussi le destin d'une jeune comédienne, dont la vie précaire oscille entre des petits boulots et son projet de jouer Richard III, le chef d'oeuvre de Shakespeare. le lecteur la suit dans ses répétitions à son école d'art dramatique et comment deux vies si opposées vont pouvoir converger, se rencontrer, Candice retiendra le nom de la nouvelle présidente du Parti Conservateur qui attire même les Travaillistes : Margaret Thatcher. Deux vies, deux destins que tout oppose à l'image du récit de Thomas B.Reverdy entre désinvolture et réalité grave, insoutenable.
Face à un pouvoir qui ne réussit pas à gérer la crise, l'auteur nous décrit avec justesse comment une femme issue d'un milieu modeste a réussi a percé et s'imposer comme l'ultime solution ou plutôt comme "seule alternative". Comme la « Dame de fer » l'annonçait elle-même : « Fini de rêver ! »
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Deux français, deux œuvres de fiction, chacune sur un point précis de l’histoire de l’Angleterre.

Marie-Fleur Albecker nous parle de 1381 dans son livre Et J’abattrai l’arrogance des Tyrans. Les siècles passent et Thomas B. Reverdy, de son côté, choisit l’année 1979 pour nous raconter l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, la grande prêtresse du libéralisme économique, qui, depuis, remodelé le monde.

La construction de ce beau roman est remarquable.

Chaque chapitre porte le nom d’une chanson de l’époque comme Working Class Hero (Marianne Faithfull), Anarchy in the UK (Sex Pistols), Disorder (Joy Division) ou encore Smash It Up (The Damned).

On va voir le petit peuple de Londres lutter pour gagner sa vie, pour avoir un espace de liberté, avec une passion particulière de Candice pour le théâtre. D’ailleurs, c’est ainsi qu’elle découvre que Margaret Thatcher a pris des leçons de diction avec la Royal Shakespeare Company pour se débarrasser de son accent populaire.

Candice est en pleine répétition de Richard III, pièce dont Reverdy fait une excellente analyse en démontrant les jeux de pouvoir portés par celle-ci. Reverdy nous fait également une belle leçon de
géopolitique de cinquante dernières années. Nous savons où en sont arrivés l’Angleterre et Les Etats-Unis aujourd’hui. Et si c’était une très grave erreur de ne pas essayer d’arrêter les hommes politiques qui veulent suivre les mêmes chemins dans notre pays ?

J'avais noté le
13 juillet 2018

Cette rentrée littéraire nous livre des livres éminemment politiques. Voici l'un d'eux.
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Richard III s'obstine à obtenir le pouvoir par la trahison et le meurtre pendant que la future ministre Thatcher tente de remporter les suffrages par une communication médiatique et imagée très audacieuse. En parallèle, les ouvriers grévistes tentent d'obtenir des jours meilleurs par la grève, le blocage et la contestation.
Candice, elle, veux avancer, dans ces 3 ambiances sur son vélo de coursier. Sa jeunesse sans doute lui donne cette insouciance qui lui procure cette volonté de chercher à donner un sens à son existence, par le théâtre. Pas toujours facile, mais son opiniâtreté l'empêche de se décourager face à un père pessimiste, un patron peu élégant, un copain désenchanté, et un hiver du chaos londonien peu réjouissant
C'est intéressant de montrer ce Londres en grève en cet hiver 1979, sillonnée en vélo par Candice, issue d'une famille très modeste, qui livre des courriers et parvient, malgré le contexte, à devenir comédienne dans la pièce Richard III de Shakespeare.
Cette année anglaise de 1979, je ne m'en souvenais même plus car étant encore adolescence, mes intérêts n'étaient pas vraiment liés à l'actualité sociale, même si j'avais conscience que la crise économique était dans tous les esprits. C'est pourquoi j'ai aimé cette histoire où j'ai ressenti ce moment clé de l'Angleterre fragile à travers ses personnages.
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Mes dix mots inspirés par cette lecture : Libéralisme - Abandon - Séduction - Pouvoir - Échec - Féminisme - Féminité - Dame de fer - Espoir - Désespoir
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1978, l'Angleterre connait une crise sans précédent...
Candice,20 ans, joue le rôle de Richard III au théâtre, et va se rendre compte que l'histoire est un éternel recommencement...
La politique,la condition des femmes,inégalités, montée des extrêmes, que ce soit au XVe siècle,en 1978 en Angleterre ou partout dans le monde actuellement, rien n'a réellement changé en 500 ans...
Un roman digne d'un Prix Goncourt à l'ambiance très "Punk"!!
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L'hiver du mécontentement m'a renvoyé en 1979 .
Je n'ai pas fait que suivre Candice avec un sourire béat .
M REVERDY m'a offert une cure de jouvence , je n'avais pas encore le bac , Renaud me faisait marrer avec sa chanson , le foot anglais et Nottingham Forest dominait l'Europe.
J'ai lu ce livre en en pensant à l'ouverture de Guillaume Tell qui a permis à la fanfare de la ville minière de Grimlet de gagner le championnat national des fanfares au Royal Albert Hall ( film " les virtuoses"). Je me suis souvenu les mots de Philippe Torreton qui expliquait que Shakespeare avait compris que le Théâtre ne consiste pas à jouer pour le public mais avec le public.
Je n'ai pas la même playlist que Thomas B REVERDY , mais cela ne m'a pas empêcher d'avoir aussi de la musique en tête .
J'ai adoré le parallèle que M REVERDY ne pouvait imaginer entre son hiver du mécontentent et le notre .
Le mécontentement est un produit de la saison d'hiver.
Winter is coming .
Ce livre ravi comme un soleil de printemps .
Et le vélo est mon sport .



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J'ai adoré me plonger dans cette époque, où je n'étais qu'une jeune adolescente, qui est le départ du néo-libéralisme, le tout ponctué par une bande musicale "punk" qui nous emporte .....
Evoquer une période difficile où la jeunesse ne trouve plus sa place, où le syndicalisme s'effondre, où chacun doit se battre pour survivre est une gageure que l'auteur a relevée avec brio......mais est-ce que cette période est révolue? On dirait bien que non !
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