Nicolas Rey est une célébrité. Il est bon de partir de ce principe pour commencer la lecture du livre.
L'amour est déclaré est en effet une pseudo biographie, ou plutôt le récit d'une courte période de la vie de l'auteur.
Le livre est court, les chapitres aussi, particulièrement représentatifs à mon avis du livre, c'est à dire sans véritable fond, peut être même expédié.
Lorsqu'un auteur nous fait part de sa vie misérable ou, plus globalement lorsqu'il nous montre à quel point la vie peut être fade, il a au moins la décence, par ce procédé, de faire réfléchir le lecteur au delà des topos de happy end auxquels il est soumis habituellement. La fin de l'ouvrage est d'ailleurs en ce sens particulièrement réussie.
Néanmoins, c'est là une des seule réussite du livre. Il n'y a dans cet ouvrage rien qui ne peut en garantir le succès : la lecture n'est pas plaisante et le contenu qui pourrais la sauver est lui aussi aux abonnés absents.
Le plaisir de lecture tout d'abord : les chapitres sont trop courts, les personnages mal plantés, si le but est d'illustrer le fugacité et la superficialité morbide de l'existence, à coup sûr l'effet est réussi ! le style , parfois cocasse, souvent quelconque, offre tout de même quelques perles, Rey usant parfois avec brio (mais toujours de manière éphémère) de l'habile mélange de mots qu'aucun autre n'aurait su réunir autrement. Il en découle malheureusement souvent une vulgarité, totalement vide d'un esthétisme qui seul pourrait la justifier.
Le fond désormais, c'est finalement assez simple : Nicolas rencontre une jeune femme originale, ils s'aiment, ils vivent ensembles, ils se fâchent, se quittent et Nicolas est très triste.
Il est clair que l'histoire ne se suffit pas à elle même (pas en tout cas quand elle est expédiée en une centaine de pages). le lecteur aura donc droit à une atmosphère particulière pour donner un peu de corps à ce maigre ensemble.
C'est ici que la célébrité de Nicolas intervient, il y a une forme de cynisme à nous raconter si crûment les malheurs d'une pauvre star du show-bizz, qui baigne dans un environnement dégoulinant de sexe, d'alcool, de drogue et de vulgarité. Pas de vaine pruderie ici, choquer, quand on le fait avec talent, est un des ressorts les plus fascinant de la littérature.
Nicolas Rey dépeint la médiocrité, c'est un concept intéressant, mais d'autres, comme Céline ou
Beigbeder, y ont mieux réussit.