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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La prisonnière des Sargasses est un roman de Jean Rhys publié en 1966 à 76 ans. Récompensé par la Royal Society Littérature Award ce roman mit en lumière une auteure restée dans l'ombre. Jean Rhys s'est surement inspirée de sa vie pour créer le personnage d'Antoinette. Comme elle elle est la fille d'un anglais marié à une créole blanche. Bercée dans la culture de la communauté noire de la Jamaïque, Antoinette suite à la maladie de sa mère est mise en pension chez des religieuses. Elle ne sort du pensionnat que pour être "vendue" à un gentleman anglais. Elle en tombe amoureuse mais lui , satisfait d'avoir fait une bonne opération financière en l'épousant , va vite la prendre en grippe. Les rumeurs courent ici et là , folie , comme sa mère, prête à s'abandonner dans les bras du premier venu.La cohabitation devient vite insupportable , l'alcool coule à flots, la tension dans le couple vire à l'affrontement et ils quittent la Jamaïque direction l'Angleterre.
Ce roman est féroce, l'atmosphère étouffante je dirais même suffocante. Malgré ou à cause de la magnificence des paysages, de la beauté des îles l'exacerbation des uns vis ) vis des autres arrive bien vite à un paroxysme délétère. Les représentants blancs du colonialisme anglais méprisent ces créoles blancs . Quelle différence peut il y avoir à leurs yeux entre les nègres blancs et les nègres noirs....Jean Rhys raconte ...
Et bien sur ce roman a une autre facette. J'avoue humblement que si je n'étais pas allée fureter ici ou là je serai passée à côté . Et si Antoinette était la femme cachée de Rochester? et si La prisonnière des Sargasses était le prologue de Jane Eyre de Charlotte Bronte? Ce roman est présent dans la "sélection des 1001 livres à avoir lus avant de mourir" j'avoue ma perplexité de non-britannique.
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Impressionnant faux roman victorien, invention d'un prélude à "Jane Eyre" aux Antilles.

Publié en 1966, le livre le plus connu de l' Anglo-Dominicaine Jean Rhys étonne. Conçu ouvertement comme un prélude au "Jane Eyre" de Charlotte Brontë, il retrace le destin d'Antoinette / Bertha, l'épouse réputée malade / folle de Rochester, avant sa rencontre avec Jane Eyre.

Antoinette raconte son enfance à la Jamaïque à partir de 1833 et de la libération des esclaves qui y prend place. Sa mère, veuve ruinée d'un gros planteur esclavagiste, glisse lentement dans la folie lorsqu'elle réalise que, faute de fortune et de situation, la bonne société bourgeoise blanche post-esclavagiste la rejette, tandis que le profond et brutal ressentiment des ex-esclaves rôde comme une sourde menace autour de la famille... Après l'incendie criminel de leur manoir déliquescent dans une flambée de violence, et la mort du jeune frère simple d'esprit, la mère d'Antoinette parvient de justesse à les hisser hors de l'abîme social et financier en se remariant à un riche Anglais sans préjugés.

A la mort de celui-ci, sa mère devenue authentiquement folle, Antoinette entre dans un mariage arrangé par son beau-frère, et épouse le jeune Rochester (le futur protagoniste de "Jane Eyre", donc), en échange d'une confortable dot qui remet celui-ci "à flot" financièrement. Les jeunes époux quittent la Jamaïque chargée de souvenirs risqués pour s'installer à la Dominique, dans une vieille propriété de famille juste remise en état. Alors que le mariage aurait - peut-être - pu évoluer favorablement, une succession d'insidieux coups du sort et de remontées du passé, malgré les efforts protecteurs de la vieille gouvernante martiniquaise d'Antoinette, quimboiseuse à ses heures, va le diriger vers l'échec, la folie et le semi-internement en Angleterre que l'on connaît à travers le roman de Charlotte Brontë.

Roman captivant, dans son ambiguïté de faux récit victorien et de vraie narration hallucinée, à plusieurs voix subtilement agencées, sur le poids du passé, l'impossibilité de l'intégration sociale, le pouvoir des préjugés, dans cette Angleterre coloniale du XIXème siècle qui se découvre, très péniblement, comme multi-raciale, et qui ne sait trop que penser de son comportement des siècles précédents...
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L'action de “La prisonnière des Sargasses” se situe à la Jamaïque dans les années 1830-40. Antoinette Cosway est une jeune créole vivant au domaine Coulibri avec sa mère et quelques serviteurs. La famille Cosway a fait fortune avec l'esclavage mais l'abolition a tout changé. Les Cosway sont pauvres et détestés par les Jamaïcains. “Le domaine de Coulibri tout entier était redevenu brousse. L'esclavage n'existait plus - pourquoi qui que ce soit devrait-il travailler ? Je n'en ai jamais été attristée - Je ne me souvenais pas du domaine à l'époque de sa prospérité.” Antoinette se satisfait de sa vie dans la nature et loin de toute contrainte. Mais sa mère se remarie et Antoinette est envoyée au couvent pour faire son éducation. Elle quitte les soeurs à 17 ans et son destin tourne au drame. Les noirs se vengent de la famille Cosway et cela oblige Antoinette à épouser un anglais qui est parfaitement indifférent dès leur rencontre. C'est ainsi qu'il s'exprime lors de sa découverte de l'île : “Tout était d'un coloris éclatant, très étrange, mais ne m'était rien. Ni, non plus, la jeune fille que j'allais épouser. Quand j'ai enfin pu faire sa connaissance, je me suis incliné, j'ai souri, je lui ai baisé la main, j'ai dansé avec elle. J'ai joué le rôle qu'on comptait me voir jouer. Elle m'a toujours été parfaitement étrangère. Chaque geste que j'ai fait m'a demandé un effort de volonté et parfois je m'étonne que personne ne l'ait remarqué.” Leur mariage ne peut qu'engendrer de la souffrance.

La violence est au coeur du roman de Jean Rhys. Elle est présente dans tous les rapports humains. Les créoles de la Jamaïque cristallisent toutes les haines. Les noirs cherchent à se venger des anciens esclavagistes et à récupérer leurs terres. Les Anglais snobent les Créoles qui leur sont inférieurs et ne possèdent pas leur raffinement. Antoinette ne trouve pas sa place, se cherche dans une société hostile. Les Jamaïcains la voient comme une blanche, les Anglais voient en elle une étrangère, une sauvage.

Et ce n'est pas dans le mariage qu'Antoinette trouve la stabilité et la tranquillité. Son beau-père l'oblige à épouser un inconnu, un anglais qui n'avait jamais mis les pieds à la Jamaïque. Il est le vilain petit canard de la famille et son père se débarrasse de lui. L'incompréhension est totale entre Antoinette et son époux, ce sont deux civilisations qui s'affrontent. L'incommunicabilité transforme leur vie commune en cauchemar. Chacun se réfugie dans sa solitude, dans sa douleur. Antoinette sombre petit à petit dans la démence. Son arrivée en Angleterre à la fin du roman, loin de ses paysages bien aimés, achève le peu d'esprit sain qu'il lui reste.

La construction du roman de Jean Rhys est particulièrement intéressante. Deux voix se font entendre alternativement : celle d'Antoinette et celle de son mari. Chacun est enfermé dans sa douleur, tous deux sont à plaindre. L'écriture de Jean Rhys rend parfaitement la dureté du monde dans lequel évoluent les deux personnages, la cruauté du mari et le basculement dans la folie d'Antoinette. le destin tragique de cette jeune créole est conté avec force et je reste marquée par la grande violence de cette histoire. le désespoir d'Antoinette se noie parmi la luxuriance d'un paysage que connaissait bien Jean Rhys, créole elle-même : “Moi aussi, alors, je me retournai. La maison brûlait, le ciel jaune-rouge était comme un coucher de soleil et je compris que je ne reverrais jamais Coulibri. Il ne resterait rien de tout cela : les fougères dorées et les fougères argentées, les orchidées, les lys roux et les roses, les fauteuils à bascule et le sofa bleu, le jasmin et le chèvrefeuille, et le tableau de la Fille du Meunier.”

Jean Rhys, qui elle aussi eut un destin tragique est un écrivain extraordinaire qu'il faut redécouvrir. La puissance de son écriture ne peut laisser indifférent, “La prisonnière des Sargasses” est un grand livre sombre et cruel.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Insatisfait de la manière dont Charlotte Brontë présentait l'épouse jamaïcaine de M. Rochester dans Jane Eyre, Jean Rhys (1890-1979) écrivit La prisonnière (1966) pour humaniser la folle stéréotypée du grenier. Élevé à la Dominique, Rhys a écrit cette préquelle non officielle en utilisant un point de vue postcolonial et féministe, repositionnant la première épouse de Rochester en victime du patriarcat, du colonialisme et de l'isolement permanent.

Le roman est divisé en trois parties : la première détaille l'enfance d'Antoinette en Jamaïque, la seconde parle de son mariage malheureux avec un gentleman anglais et du déclin de son état mental, et la troisième se concentre sur son emprisonnement dans le grenier.

Il suit la vie tragique d'Antoinette, une descendante créole blanche de propriétaires d'esclaves qui a grandi en Jamaïque. C'est une jeune femme qui n'était pas préparée aux rigueurs du monde et qui n'a jamais su trouver sa place dans la société. Rejetée et méprisée partout, elle n'est ni vraiment jamaïcaine ni vraiment anglaise. Ayant grandi dans l'insécurité et dans un état de quasi-abandon, elle n'a pas pu surmonter les traumatismes de son enfance : un père alcoolique décédé rapidement, une mère devenue folle après l'incendie de ses biens lors de la révolte des esclaves et qui a entraîné la mort de son fils. , frère cadet du protagoniste.

Devenue un fardeau dont on cherche à se débarrasser, elle s'est mariée à dix-sept ans avec un Anglais venu spécialement aux Antilles pour ce mariage. Antoinette croit trouver le bonheur dans cette union pendant un moment, mais celle-ci va vite tourner au cauchemar et précipiter sa descente aux enfers.
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"La vie est une fable, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur et qui ne signifie rien".  La tirade de Macbeth sied parfaitement comme exergue pour le présent roman, hélas cela a déjà été fait par un vilain auteur américain sudiste, dont il convient de taire le nom. 

Il règne une atmosphère étouffante dans ce livre dont les événements semblent condamnés à se répéter d'une génération à l'autre. Une famille de colons  de Jamaïque, déclassée socialement, issue d'une lignée d'esclavagistes. La mère, abandonnée par un mari volage, n'a d'yeux que pour son fils à la santé débile, délaissant ostensiblement sa fille Antoinette. Malgré une seconde union, cette femme profondément insatisfaite vit dans le souvenir d'un âge d'or révolu du domaine Coulibri, alors qu'au porte de la demeure la haine et le ressentiment des noirs affranchis de l'île ne fait que croître, jusqu'à la déflagration qui chasse les Cosway de cet Éden profané par le péché originel de l'esclavage. La mère  sombre dans l'alcoolisme et la folie, la fille, blessée, est recueillie par une tante, alors que le fils préféré est mort, immolé en holocauste. Quelques années plus tard Antoinette, guère mieux mariée que sa génitrice, séjourne, durant son voyage matrimonial, dans une maison décatie d'un domaine qui leur reste, dans ce qui a tout d'une lune de fiel. 

On ressent un certain malaise à la lecture de la Prisonnière des Sargasses. le déséquilibre mental des personnages le dispute au ressentiment qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. S'ajoute à cela les haines ataviques et raciales,  la nature hostile dans son exubérance exotique, le vaudou et tout ce qui est tu. L'aspect fragmentaire du récit  dans sa discontinuité temporelle, divisé en trois parties avec changement de narrateur ne fait qu'aggraver l'inconfort et l'incertitude de la lecture. Cela explique peut-être la lumineuse idée de folio de divulgâcher franchement l'intrigue dans un résumé liminaire du roman... Une lecture troublante. 


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Belle découverte ce roman !
Le premier tiers m'a été un peu laborieux, j'ai trouvé le récit décousu et et j'avais du mal à cerner les personnages. j'ai accroché dans la partie adulte, j'ai beaucoup aimé la pluralité des voix, le contexte, ces Antilles post coloniales. J'y ait lu une tragédie grecque, inéluctable, j'aurais aimé une fin plus joyeuse mais elle est très bien comme cela
Très beau voyage !
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Entamer ce livre, tout en sachant qu'il s'agit d'une préquelle non-officielle au Jane Eyre de Charlotte Brontë, et n'ayant pas lu ce dernier, je prenais le risque de voir des références et allusions m'échapper. En effet, le célèbre roman de Charlotte Brontë était un des livres fondateurs, un de ceux qui poussa la romancière Jean Rhys à embrasser la carrière d'écrivain. Élaboré pendant neuf ans, après vingt années de silence, et publié en 1966 : « La prisonnière des Sargasses » invente une backstorie au personnage secondaire, Bertha Mason, (ici Antoinette Cosway) de Jane Eyre.

Rhys infuse énormément d'elle-même dans cette histoire. Elle transpose, notamment, toute sa culture de créole blanche. Et fait d'Antoinette l'enfant malheureuse d'anciens propriétaires d'esclaves de Jamaïque. Comment sa mère suite à une révolte d'esclave sombre dans la folie. Et condamne la jeune fille à passer sa vie dans un couvent jusqu'à ses 17 ans. Âge auquel elle se marie avec un anglais, froid, distant et dont la méfiance vis-à vis de sa jeune femme est de plus en plus attisé par les ragots des serviteurs créoles noirs.
Dans l'impossibilité d'être aimée par son époux, fragilisée par son passé familial, tous les éléments sont présents pour la faire basculer dans la folie.

Jean Rhys choisie d'adopter une narration double. Alternant entre le point de vue d'Antoinette, et celui de l'époux anglais. Sans chercher à donner des circonstances atténuantes au comportement de ce dernier, elle démontre le mépris d'un homme qui préfère sauver les apparences plutôt que de comprendre le profond mal être de son épouse - au risque de la rendre malheureuse. Sa haine pour cette dernière se ressent jusque dans les descriptions du paysage local. La moiteur et la chaleur tropicale en adéquation avec son humeur, et les nuances de couleurs du ciel et des montagnes qu'il finit par exécrer à force de les voir défiler devant ses yeux.

Comme je le disais en introduction, il est fort probable que je sois passé à côté de certaines subtilités, liées au matériel original dont ce livre s'inspire et rend un déférent hommage. Toutefois, je peux d'ores et déjà dire que « Jane Eyre » a fait un bond retentissant dans le classement de mes lectures prioritaires, grâce à celle-ci.
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Au début de ce roman, je me suis presque ennuyée, comme Antoinette elle-même s'ennuyait à Coulibri. Je trouvais le rythme un peu lent, je n'arrivais pas à avoir une lecture fluide. Puis, au fil des pages, cette histoire a pris de l'intérêt pour moi, elle m'a inspiré de l'angoisse et la conscience qu'après l'abolition de l'esclavage, ce fut une période compliquée pour les personnes vivant dans les Antilles. On arrive à ressentir cet écart de point de vue et ce communautarisme dans ce livre car sont mises en lumière la parole de plusieurs personnages ayant une situation très différente.
De plus, en comprenant que ce livre était lié à l'intrigue de Jane Eyre, j'ai d'autant plus trouvé cet ouvrage intelligent et pertinent.
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C'est une histoire d'ombres et de lumière, de ténèbres et de couleurs, dans laquelle la luxuriance d'un environnement naturel aux teintes éclatantes, aux senteurs écoeurantes, au soleil triomphant, s'oppose à la noirceur des âmes, au gouffre obscur de la démence.
C'est une histoire de haines longuement muries, de rancoeurs silencieuses, où les occasions de prendre le dessus sur ceux qui vous ont opprimés dégénèrent en flambées de violence.
C'est une histoire de malheurs, dans laquelle les individus subissent leurs destins, et s'en vengent sur leurs proches.

Jamaïque, années 1830.
Antoinette Cosway est une créole blanche. Elle vit au domaine de Coulibri avec sa mère, qui depuis qu'elle est veuve, n'a plus de vie publique ni de goût à l'existence, et son frère, attardé mental. Antoinette est souvent seule, et compense l'indifférence maternelle par la relation affectueuse qui la lie à Christophine, une vieille femme noire comme l'ébène à la réputation de sorcière. le jardin qui entoure le domaine est à l'abandon, les journées s'écoulent mornement.

Les secondes noces de sa mère avec l'anglais M. Mason redonnent vie à Coulibri. Mais un drame survient, à partir duquel le destin d'Antoinette prendra un tour de plus en plus tragique. Elle devra subir un époux qu'elle n'aura pas choisi, qui aura du mal à contenir la haine et le mépris qu'il éprouve à son égard... Marquée, aux yeux des autres, par une malédiction qui veut que les femmes Cosway soient atteintes de démence, elle sombrera peu à peu dans un désespoir morbide...

Le récit de Jean Rhys est empreint d'une atmosphère inquiétante et moite, qui donne le sentiment d'un danger sous-jacent mais permanent. Les tensions raciales qui parasitent les rapports entre les individus (l'esclavage vient d'être aboli) et la luxuriance étouffante des Caraïbes offrent à la mélancolie de l'héroïne un écrin d'indolence et d'hostilité à la fois. Plus on avance dans le roman, et plus l'écriture en devient elliptique, exprimant le délitement progressif de l'état mental d'Antoinette, qui, victime de son statut de femme et délaissée par les siens, ne parvient pas à s'adapter à la réalité.

Un texte troublant...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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La prisonnière des Sargasses est une relecture, comme plusieurs de mes dernières lectures. La différence est que celle-ci date d'il y a plus de dix ans, l'ayant étudiée au lycée, mais je n'en conservais qu'un très vague souvenir. Alors que je relisais enfin ce roman, j'ai fait quelques recherches sur internet, découvrant ainsi une note moyenne de 11,6/20 sur le site Livraddict (le livre ne mérite pas une aussi mauvaise note) et découvrant qu'il s'agit d'un préquel à Jane Eyre de Charlotte Brontë que j'ai lu l'an passé. A dire vrai, ce n'est qu'à la fin que j'ai fait le rapprochement, qui n'est pas des moindres !
Dans La prisonnière des Sargasses, le récit est à la première personne et Antoinette nous raconte dans un premier temps son enfance. Dans la seconde partie du roman, c'est un homme, jamais nommé, qui parle ; nous savons juste qu'il est anglais et est désormais l'époux d'Antoinette. C'est une histoire tragique, celle d'une femme qui tente de se faire aimer de son mari, en vain. L'héroïne de Jean Rhys, que l'on croyait sauvée après une enfance difficile, se retrouve dans une prison. Sans barreaux, mais effrayante. Antoinette a beau être mariée, elle est finalement assez seule ; elle est confrontée à un monde qui ne veut pas d'elle (il est notamment question de racisme, mais pas que). Petit à petit la folie pointe le bout de son nez.
La plume de l'autrice est agréable et chaque personnage s'exprime de sa propre manière, avec ses mots, ses expressions.

L'histoire d'Antoinette est dure et on se prend d'affection pour elle, on a envie de la protéger de son entourage. le récit, emmené par une écriture efficace, raconte beaucoup de choses en peu de pages (240 en tout). C'est un livre à découvrir, surtout si vous aimez Jane Eyre (mais il n'est pas obligatoire d'avoir lu le roman de Charlotte Brontë pour lire La prisonnière des Sargasses).

Le roman a reçu plusieurs prix, dont le Royal Society of Literature Award (notre équivalent anglais de l'Académie française).
Lien : https://malecturotheque.word..
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