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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Hasard de pêche dans ma vertigineuse PAL qui m'a fait lire La prisonnière des Sargasses de Jean Rhys juste avant L'île sous la mer d'Isabel Allende.

Les deux romans se passent aux Antilles, au moment de la libération des esclaves. Pour Allende, c'est Saint-Domingue qui après une révolution violente deviendra Haïti; alors que Rhys situe son roman dans la Jamaïque des années 1830.

Le point de vue est également différent. Jean Rhys nous emmène auprès d'une famille créole ruinée, mais qui essaie de sauver les apparences et de ne pas se mélanger, aussi bien aux Anglais que des anciens esclaves noirs qui observent leur déchéance avec hostilité, si ce n'est haine. le vieux propriétaire de la plantation tant détesté étant mort, laissant une jeune et jolie veuve d'origine martiniquaise, un fils débile et Antoinette, une petite fille laissée à elle-même.

La mère se remarie avec un riche Anglais, mais l'incendie de la maison familiale entraine la mort du frère et la folie de la mère. Antoinette est placée chez les Ursulines et ne sort que pour se marier avec un Anglais récemment débarqué, attiré par sa dot.

Pendant leur voyage de noce à la Dominique, Antoinette commence à présenter également des signes de folie. Son mari l'emmène en Angleterre où elle sombre rapidement loin de tout ce qui faisait son univers.

Ecrit en 1966, ce roman raconte l'histoire de l'épouse de Rochester dans le roman Jane Eyre de Charlotte Brontë. Jean Rhys elle-même originaire de la Dominique, décrit merveilleusement bien les rapports entre les créoles d'origine anglaise. L'Océan Atlantique sépare deux mondes très différents, même si la misère ouvrière de l'Angleterre industrielle et minière ne devait pas être très différente de celle des esclaves affranchis de la Jamaïque.
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Une belle descente aux enfers pour une histoire qui se déroule en Jamaïque. Mais entendons nous bien, la descente aux enfers est toujours perpétrée par de fausses rumeurs, des conspirations et autres qui font que nos personnages sont victimes de Folie et catalogués de cette façon aux yeux des autres.
J'ai trouvé que le fond de ce roman était bien intéressant mais trop de longueurs au départ de l'intrigue et un style trop décousu à mon goût. On se demandait vraiment qui parlait dans les dialogues, qui relatait et si notre narratrice n'était pas une autre personne du roman.
Bref, peut-être que le style a été fait de telle façon à nous embrouiller, pour ma part cela n'a pas eu l'effet produit à mes yeux.
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La Prisonnière des Sargasses se veut une préquelle de Jane Eyre. Elle revient sur le passé de la première femme de Mr Rochester (connue sous le nom de Bertha Mason) et sa lente descente vers la folie. Rien que le point de départ de ce roman a de quoi intriguer : publié en 1966, soit plus de cent ans après l'oeuvre de Charlotte Brontë, il se focalise sur un personnage qui, au final, n'apparaît que très peu dans le roman original. C'est pour pallier à cette « injustice » que Jean Rhys a décidé de retracer une vie présumée de cette femme torturée, cette ombre inquiétante qui hante Jane Eyre et Rochester.
Et une grande partie de l'oeuvre pourrait surprendre si l'on s'attend à retrouver l'Angleterre de Jane Eyre, puisqu'en réalité, l'intrigue se déroule en majeure partie en Jamaïque. Dès lors qu'Antoinette épouse Rochester (bien qu'il ne soit jamais nommé directement dans le roman), son destin bascule et sa santé mentale va dégringoler. Loin de l'idylle impossible entre Jane Eyre et Rochester, La Prisonnière des Sargasses nous conte plutôt une histoire d'amour qui n'aura jamais eu aucune chance d'exister. Les deux époux se déchirent, Antoinette sombre dans l'alcoolisme… le récit est conté au travers de plusieurs points de vue qui alternent, principalement Antoinette puis son mari. Cette écriture met d'autant plus en relief le fossé qui les sépare.
Même si ce roman est écrit avec beaucoup de justesse, qu'il est poignant et parfois dur, je ne me suis cependant pas sentie aussi transportée que par l'oeuvre originale de Brontë. Mais après tout, ce n'était pas le but non plus de Jean Rhys de réécrire Jane Eyre. Son roman est également une réponse au colonialisme, thème fort et central du récit.
Faut-il avoir lu Jane Eyre avant de lire La Prisonnière des Sargasses ? Pas nécessairement. Certes, cela permet d'éclairer certains détails, de comprendre certaines références (en particulier dans la toute dernière partie du roman). Mais ce roman peut tout aussi bien se lire tel quel : comme le récit de la descente aux enfers d'une femme, rattrapée par la folie.
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Un classique de la littérature post-coloniale et caribéenne. L'histoire est inspirée du célèbre "Jane Eyre" de Charlotte BrÖnte où cette fois-ci le focus est mis sur Antoinette Mason, l'épouse séquestrée au grenier par Mr Rochester. Autant dire qu'il faut absolument avoir lu "Jane Eyre" pour apprécier cette suite.

On y découvre la vie d'Antoinette, une femme blanche créole dont la famille d'anciens propriétaires d'esclaves est installée en Jamaique depuis plusieurs générations. Ainsi, après l'émancipation des esclaves, elle est menacée par les locaux et rejetée de tous, par sa propre mère d'abord puis par son mari, Mr Rochester. Rochester est l'archétype du colon britannique assoiffé de profit, mari froid et distant. Antoinette devient le symbole d'une femme abusée par de multiples systèmes de domination.

C'est un bouquin exigeant mais l'écriture m'a globalement déplu, trop surréaliste et l'atmosphère trop déprimante. Néanmoins, l'idée de ce roman est brillante, la réécriture du point de vue de l'opprimé sachant que la voix d'Antoinette devenue Bertha a été complètement négligée dans "Jane Eyre". Une belle réhabilitation tout de même.
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Peut-être plus une mise en garde qu'un véritable avis : ce roman a apparemment été écrit comme un "préquel" du fameux Jane Eyre de Charlotte Brontë, et si vous ne l'avez pas lu - ce qui est hélas mon cas - il y a de grandes chances que vous passiez à côté d'une partie de son intérêt, tant narratif que stylistique. Malheureusement, peut-être pour ne pas inhiber son lectorat, l'éditeur français (l'Imaginaire de Gallimard) se garde bien de donner cette information. Alors que reste-t-il pour les lecteurs ignorants des classiques britanniques ? Une évocation vivante, quelque peu hallucinée, des Antilles britanniques au lendemain de l'abolition de l'esclavage, mais toujours au temps des plantations. Pour cette raison la première partie se vit comme un film d'aventures, j'avoue avoir ensuite un peu décroché...
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