Citations sur Les chroniques des vampires, tome 2 : Lestat le vampire (84)
Il fallait retrouver Louis. Lui parler. Maintenant que j'avais lu sa version de notre histoire, j'avais envie de lui jusqu'à la souffrance, envie de ses illusions romanesques et même de sa malhonnêteté. J'éprouvais le besoin cuisant de sentir sa malveillance distinguée et sa présence physique, d'entendre sa voix trompeusement douce.
Bien sûr, je lui en voulais de ses mensonges à mon sujet, mais mon amour était plus fort que ma haine. Il avait partagé avec moi les sombres et romantiques années du XIXe siècle ; il avait été, comme nul autre immortel, mon compagnon.
Et ils luttaient contre les menaces de "la pollution" et de "l'holocauste militaire" aussi farouchement que leurs ancêtres avaient pu lutter jadis contre la sorcellerie et l'hérésie.
La mélodie devenait plus aiguë, plus stridente, plus rapide, pourtant chaque note était une perfection. Pas le moindre effort dans cette exécution dont la virtuosité excédait de très loin tous les rêves des mortels. Le violon parlait, il ne se contentait pas de chanter, il insistait. Il contait une histoire.
La lumière du soir tombait et Magnus buvait à même la gorge de l'immortel réduit à l'impuissance ce sang magique et maudit qui ferait de lui un des morts-vivants. Trahison que ce vol de l'immortalité. Ce sinistre Prométhée dérobait le feu luminescent. Un rire dans les ténèbres dont l'écho résonnait tout le long des catacombes semblait me parvenir à travers les siècles. La puanteur de la tombe. Et puis, l'extase, irrésistible et insondable, qui à présent touchait à sa fin.
C'est un grand devoir d'être toujours dans la joie, d'éloigner de toutes nos forces tristesse et amertume. Toutes les maladies qui fondent sur l'homme ont pour origine la dégradation de la joie. Celle-ci provient d'une distortion du "chant profond" (Nigoun) et des dix rythmes vitaux (Defiquim). Quand joie et chant s'éteignent, la maladie s'empare de l'homme. La joie est le plus grand des remèdes. Il nous faut donc trouver en nous un seul point positif et nous y attacher.
Certes, Dieu n'est pas nécessairement anthropomorphique, ni même ce que nous appellerions, avec notre confondant égocentrisme, "quelqu'un de bien", mais Dieu existe probablement. Satan, en revanche, est une invention de l'homme. L'homme qui le premier créa des lois - qu'il s'agisse de Moïse ou d'Osiris - créa aussi le diable, qui est celui qui nous incite à transgresser ces lois. Nous sommes sataniques en ce que nous n'obéissons pas aux lois établies pour protéger les hommes. Alors pourquoi pas le véritable désordre? Pourquoi ne pas consumer toutes les civilisations dans les flammes du Mal?
(...) le plus vieil argument de la chrétienté : le mal existe pour que nous puissions lutter contre lui et faire le bien.
Ce sont eux (les hommes) qui l' (Satan) ont inventé, (...). Est satanique, à leurs yeux, tout ce qui contribue à ébranler l'ordre établi.
(...) l'imagination humaine est un endroit secret, peuplé de souvenirs primitifs et de désirs inavoués. L'esprit de chaque homme est un Jardin sauvage, (...), où toutes sortes de créatures s'élèvent et retombent, où l'on chante des cantiques et où l'on imagine des choses qu'il faudra en définitive condamner et rejeter.
« … et tu l’as partagé avec elle, le fils du seigneur offre son don précieux à la femme du seigneur, le Don ténébreux. Les habitants du château ont droit au Don ténébreux ; jamais on ne les a traînés jusqu’au bûcher des sorcières, où la graisse humaine fait des flaques par terre, au pied des bûchers consumés. Non, tuons plutôt la vieille qui n’y voit plus assez pour coudre et le demeuré incapable de labourer les champs.